| [1044] (1044a) 
« Τόν τε καιρὸν εἴσεται, πότερον εὐθὺς δεῖ τὸν μισθὸν λαμβάνειν ἅμα τῇ 
προσόδῳ, καθάπερ πλείους πεποιήκασιν, ἢ καὶ χρόνον αὐτοῖς διδόναι, τοῦ 
τόπου τούτου μᾶλλον καὶ ἀδικήματα ἐπιδεχομένου δόξαντος δ´ ἂν εἶναι 
εὐγνωμονεστέρου.» 
Καὶ πῶς ἢ χρημάτων καταφρονητὴς ὁ σοφός, ὑπὸ συγγραφὴν ἐπ´ ἀργυρίῳ τὴν 
ἀρετὴν παραδιδούς, κἂν μὴ παραδῷ τὸ μισθάριον εἰσπράττων ὡς πεποιηκὼς τὰ 
παρ´ αὑτόν, ἢ βλάβης κρείττων, φυλαττόμενος μὴ ἀδικηθῇ περὶ τὸ μισθάριον; 
Ἀδικεῖται γὰρ οὐδεὶς μὴ βλαπτόμενος· ὅθεν μὴ ἀδικεῖσθαι τὸν σοφὸν (1044b)  
ἐν ἄλλοις ἀποφηνάμενος ἐνταῦθά φησιν ἀδικήματα τὸν
τόπον ἐπιδέχεσθαι.
Ἐν δὲ τῷ περὶ Πολιτείας οὐδὲν ἡδονῆς ἕνεκα πράξειν οὐδὲ παρασκευάσεσθαί 
φησι τοὺς πολίτας, καὶ τὸν Εὐριπίδην  ἐπαινεῖ ταῦτα προφερόμενος· 
« Ἐπεὶ τί δεῖ βροτοῖσι πλὴν δυοῖν μόνον,
Δήμητρος ἀκτῆς πώματός θ´ ὑδρηχόου; »
Εἶτα μικρὸν ἀπὸ τούτων προελθὼν ἐπαινεῖ τὸν Διογένη τὸ αἰδοῖον 
ἀποτριβόμενον ἐν φανερῷ καὶ λέγοντα πρὸς τοὺς παρόντας 
« εἴθε καὶ τὸν λιμὸν οὕτως ἀποτρίψασθαι τῆς γαστρὸς ἠδυνάμην  ». 
Τίν´ οὖν ἔχει λόγον ἐν τοῖς αὐτοῖς ἐπαινεῖν τὸν ἐκβάλλοντα τὴν ἡδονὴν ἅμα 
καὶ τὸν ἡδονῆς ἕνεκα (1044c) τοιαῦτα πράττοντα καὶ τοιαύτης ἁπτόμενον 
αἰσχρουργίας; Γράψας τοίνυν ἐν τοῖς περὶ Φύσεως, {ὡς} ὅτι πολλὰ τῶν ζῴων 
ἕνεκα κάλλους ἡ φύσις ἐνήνοχε φιλοκαλοῦσα καὶ χαίρουσα τῇ ποικιλίᾳ, καὶ 
λόγον ἐπειπὼν παραλογώτατον ὡς ὁ ταὼς ἕνεκα τῆς οὐρᾶς γέγονε διὰ τὸ κάλλος 
αὐτῆς, αὖθις ἐν τῷ περὶ Πολιτείας νεανικῶς ἐπιτετίμηκε τοῖς ταὼς τρέφουσι 
καὶ ἀηδόνας, ὥσπερ ἀντινομοθετῶν τῷ τοῦ κόσμου νομοθέτῃ καὶ τῆς φύσεως 
καταγελῶν φιλοκαλούσης περὶ τὰ τοιαῦτα τῶν ζῴων, οἷς ὁ σοφὸς ἐν τῇ πόλει 
τόπον οὐ δίδωσι. πῶς γὰρ οὐκ ἄτοπον ἐγκαλεῖν τοῖς τρέφουσιν ἃ γεννῶσαν 
ἐπαινεῖ τὴν πρόνοιαν; Ἐν μὲν οὖν τῷ (1044d) πέμπτῳ περὶ Φύσεως εἰπὼν ὅτι « 
οἱ κόρεις εὐχρήστως ἐξυπνίζουσιν ἡμᾶς καὶ οἱ μύες ἐπιστρέφουσιν ἡμᾶς μὴ 
ἀμελῶς ἕκαστα τιθέναι, φιλοκαλεῖν δὲ τὴν φύσιν τῇ ποικιλίᾳ χαίρουσαν εἰκός 
ἐστι », ταῦτα κατὰ λέξιν εἴρηκε· 
« Γένοιτο δ´ ἂν μάλιστα τούτου ἔμφασις ἐπὶ τῆς κέρκου τοῦ ταώ. Ἐνταῦθα γὰρ 
ἐπιφαίνει τὸ ζῷον γεγονέναι ἕνεκα τῆς κέρκου καὶ οὐκ ἀνάπαλιν, τῷ δ´ 
ἄρρενι γενομένῳ οὕτως τὸ θῆλυ συνηκολούθηκεν. » 
Ἐν δὲ τῷ περὶ Πολιτείας εἰπὼν ὅτι « ἐγγύς ἐσμεν τοῦ καὶ τοὺς κοπρῶνας 
ζωγραφεῖν », μετ´ ὀλίγον τὰ γεωργικά φησι καλλωπίζειν τινὰς ἀναδενδράσι 
καὶ μυρρίναις, « καὶ ταὼς καὶ περιστερὰς τρέφουσι καὶ πέρδικας ἵνα 
κακκαβίζωσιν αὐτοῖς καὶ ἀηδόνας. » 
(1044e) Ἡδέως δ´ ἂν αὐτοῦ πυθοίμην, τί φρονεῖ περὶ μελιττῶν καὶ μέλιτος· 
ἦν μὲν γὰρ ἀκόλουθον τῷ τοὺς κόρεις εὐχρήστως τὸ τὰς μελίττας ἀχρήστως 
φάναι γεγονέναι· εἰ δὲ ταύταις τόπον ἐν τῇ πόλει δίδωσι, διὰ τί τῶν πρὸς 
ἀκοὴν καὶ ὄψιν ἐπιτερπῶν ἀπείργει τοὺς πολίτας; Καθόλου δ´ ὥσπερ ὁ τοὺς 
συνδείπνους μεμφόμενος ὅτι χρῶνται τραγήμασι καὶ οἴνῳ καὶ ὄψοις, τὸν δ´ 
ἐπὶ ταῦτα κεκληκότα καὶ ταῦτα παρεσκευασμένον ἐπαινῶν ἄτοπός ἐστιν, οὕτως 
ὁ τὴν μὲν (1044f) πρόνοιαν ἐγκωμιάζων ἰχθῦς καὶ ὄρνιθας καὶ μέλι καὶ οἶνον 
παρασκευάσασαν, ἐγκαλῶν δὲ τοῖς μὴ παραπέμπουσι ταῦτα μηδ´ ἀρκουμένοις
« Δήμητρος ἀκτῇ πώμασίν θ´ ὑδρηχόοις, ἅπερ πάρεστι καὶ πέφυκεν ἡμᾶς τρέφειν, »  
οὐθένα ποιεῖσθαι λόγον ἔοικε τοῦ τἀναντία λέγειν ἑαυτῷ.
Καὶ μὴν ἐν τῷ  τῶν Προτρεπτικῶν εἰπὼν ὅτι « καὶ τὸ μητράσιν ἢ 
θυγατράσιν ἢ ἀδελφαῖς συγγενέσθαι καὶ τὸ φαγεῖν τι  
 | [1044] (1044a) « Le sage saura distinguer quand il faudra recevoir son salaire 
au moment où ses disciples entreront dans son école, comme le font un 
grand nombre de maîtres, et quand il sera à propos de leur fixer un terme, 
manière plus honnête à la vérité, mais aussi plus sujette à inconvénient. »
Comment donc le sage pourra-t-il avoir du mépris pour l'argent, s'il 
contracte l'engagement d'enseigner à prix fait la vertu, et s'il reçoit son 
salaire, lors même qu'il ne l'a pas enseignée, comme s'il avait déjà 
rempli son but? Ou comment sera-t-il au-dessus des dommages qu'on peut lui 
causer, s'il prend tant de précautions pour n'être pas frustré de son 
salaire? Quand on ne souffre pas d'injustice, on ne reçoit pas de dommage. 
Cependant, après avoir dit ailleurs (1044b) que le sage n'éprouvait jamais 
d'injustice, il dit ici que la profession d'enseigner l'expose à souffrir du dommage. 
Dans ses livres de la République, il enseigne que les citoyens ne doivent 
rien faire ni rien rechercher par l'amour de la volupté, et il loue 
singulièrement les vers d'Euripide que je viens de citer. Bientôt après il 
approuve Diogène, qui, commettant en public une action infâme, disait aux 
spectateurs : Plût aux dieux que je pusse chasser ainsi la faim de mon 
ventre! Quelle inconséquence de louer dans un même ouvrage, et celui qui 
rejette toute volupté, et celui que la volupté (1044c) porte à commettre 
publiquement une infamie de cette espèce ! Dans son traité de la Nature, 
il dit que la nature a produit un grand nombre d'animaux, seulement à 
cause de leur beauté, parce qu'elle aime à varier ses productions; et il 
ajoute à cette occasion ce propos si singulier, que le paon n'a été créé 
que pour la beauté de sa queue. Mais dans sa République il blâme avec 
aigreur ceux qui élèvent des paons et des rossignols. Il contrarie ainsi 
les lois du souverain législateur de l'univers, et semble insulter à la nature, 
qui se plaît à produire de ces animaux 
que le sage n'admettrait pas dans sa République. N'est-il pas absurde 
de blâmer ceux qui en élèvent, tandis qu'il loue la Providence de 
les avoir produits? Après avoir dit, dans son (1044d) cinquième livre de 
la Nature, que les punaises sont utiles en ce qu'elles nous tirent du 
sommeil, et les souris parce qu'elles nous rendent soigneux et nous font 
tout mettre à sa place, et que la nature se plaît avarier ses ouvrages, il 
ajoute en propres termes : 
« C'est ce qu'on voit sensiblement dans la queue du paon; il paraît que 
cet animal n'a été créé que pour sa queue, et non la queue pour l'animal, 
car sa femelle n'est pas à beaucoup près aussi belle que lui. » 
Dans son traité de la République, après avoir dit que peu s'en faut que 
nous ne fassions peindre des étables à fumier, il ajoute que bien des gens 
embellissent leurs campagnes de ceps de vignes mariés à des ormeaux, et de 
plantations de myrtes, qu'ils nourrissent des paons, des pigeons, des 
perdrix et des rossignols, pour avoir le plaisir d'entendre leurs cris ou 
leurs chants. (1044e) Je voudrais bien savoir ce qu'il pense des abeilles 
et du miel; car, après avoir dit que les punaises étaient utiles, il était 
conséquent de dire que les abeilles n'étaient d'aucune utilité ; et s'il 
souffre ces derniers animaux dans sa République, pourquoi défend-il à ses 
citoyens ceux dont le plumage ou le chant flattent les oreilles ou les 
yeux? Il serait absurde de blâmer des convives qui mangeraient de la 
pâtisserie, des mets délicats et boiraient d'excellent vin, et de louer 
celui qui les ayant invités, leur servirait ces choses agréables. De même 
le philosophe qui loue (1044f) la Providence d'avoir produit des poissons, 
du gibier, du miel et du vin, et qui en même temps blâme ceux qui en font 
usage, et qui ne savent pas se contenter 
« Des trésors de Cérès, et de l'eau des fontaines, »
choses qui suffisent à nos besoins et que nous avons toujours sous la main 
; celui-là ne paraît nullement craindre d'être en contradiction avec lui-même. 
Dans son traité des Exhortations, il dit qu'on a eu tort de défendre 
d'avoir commerce avec sa mère, sa fille ou sa sœur, d'interdire l'usage de 
certaines viandes, 
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