HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Des contradictions des stoiciens

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[1043] (1043a) τὸν ἐκ φαύλου γενόμενον σπουδαῖον ἀγνοεῖν τοῦτο καὶ τῆς ἀρετῆς μὴ αἰσθάνεσθαι παρούσης ἀλλ´ οἴεσθαι τὴν κακίαν αὐτῷ παρεῖναι, πῶς οὐκ ἔστιν ἀτοπώτατον; γὰρ οὐδεὶς ἀγνοεῖν ἀπιστεῖν δύναται τὰς ἀρετὰς ἔχων ἁπάσας, μικρά τίς ἐστι καὶ παντάπασι δυσθεώρητος διαφορὰ τῆς ἀρετῆς πρὸς τὴν κακίαν καὶ τῆς εὐδαιμονίας πρὸς τὴν κακοδαιμονίαν καὶ τοῦ καλλίστου βίου πρὸς τὸν αἴσχιστον, εἰ ταῦτά τις ἀντ´ ἐκείνων κτησάμενος ἑαυτὸν λέληθε. Μία σύνταξις περὶ Βίων τέτταρα βιβλία· τούτων ἐν τῷ τετάρτῳ λέγει τὸν σοφὸν ἀπράγμονά τ´ εἶναι καὶ ἰδιοπράγμονα καὶ τὰ αὑτοῦ πράττειν· (1043b) ἔστι δ´ λέξις αὕτη· « Οἶμαι γὰρ ἔγωγε τὸν φρόνιμον καὶ ἀπράγμονα εἶναι καὶ ἰδιοπράγμονα καὶ τὰ αὑτοῦ πράττειν ὁμοίως τῆς τ´ αὐτοπραγίας καὶ τῆς ὀλιγοπραγμοσύνης ἀστείων ὄντων. » Τὰ δ´ ὅμοια σχεδὸν ἐν τῷ περὶ τῶν Δι´ αὑτὰ αἱρετῶν εἴρηκε ταύταις ταῖς λέξεσι· « Τῷ γὰρ ὄντι φαίνεται κατὰ τὴν ἡσυχίαν βίος ἀκίνδυνόν τι καὶ ἀσφαλὲς ἔχειν, οὐ πάνυ τῶν πολλῶν δυναμένων τοῦτο συνιδεῖνὍτι μὲν τῷ Ἐπικούρῳ τὴν πρόνοιαν ἀναιροῦντι διὰ τῆς ἀπραγμοσύνης τῆς περὶ τὸν θεὸν οὐκ ἀπᾴδει, δῆλόν ἐστιν· ἀλλ´ αὐτὸς Χρύσιππος ἐν τῷ πρώτῳ περὶ Βίων βασιλείαν τε τὸν σοφὸν ἑκουσίως (1043c) ἀναδέχεσθαι λέγει χρηματιζόμενον ἀπ´ αὐτῆς, κἂν αὐτὸς βασιλεύειν μὴ δύνηται, συμβιώσεται βασιλεῖ καὶ στρατεύσεται μετὰ βασιλέως, οἷος ἦν Ἰδάνθυρσος Σκύθης Λεύκων Ποντικός. Παραθήσομαι δὲ καὶ ταύτην αὐτοῦ τὴν διάλεκτον, ὅπως εἰδῶμεν, εἰ, καθάπερ ἐκ νήτης καὶ ὑπάτης γίνεται σύμφωνον, οὕτως ὁμολογεῖ βίος ἀνδρὸς καὶ ἀπραγμοσύνην αἱρουμένου καὶ ὀλιγοπραγμοσύνην, εἶτα συνιππαζομένου Σκύθαις καὶ τὰ τῶν ἐν Βοσπόρῳ τυράννων πράττοντος ἐξ οἱασδήτινος ἀνάγκης· « Ὅτι γάρ » φησί « καὶ στρατεύσεται μετὰ δυναστῶν καὶ βιώσεται, πάλιν (1043d) ἐπισκεψώμεθα τούτων ἐχόμενοι, τινῶν μὲν οὐδὲ ταῦτ´ ὑπονοούντων διὰ τοὺς ὁμοίους ὑπολογισμούς, ἡμῶν δὲ καὶ ταῦτ´ ἀπολιπόντων διὰ τοὺς παραπλησίους λόγους. » Καὶ μετὰ μικρόν· « Οὐ μόνον δὲ μετὰ τῶν προκεκοφότων ἐπὶ ποσὸν καὶ ἐν ἀγωγαῖς καὶ ἐν ἔθεσι ποιοῖς γεγονότων, οἷον παρὰ Λεύκωνι καὶ Ἰδανθύρσῳ. » Καλλισθένει τινὲς ἐγκαλοῦσιν, ὅτι πρὸς Ἀλέξανδρον ἔπλευσεν ἐλπίζων ἀναστήσειν Ὄλυνθον, ὡς Στάγειρα Ἀριστοτέλης· Ἔφορον δὲ καὶ Ξενοκράτη καὶ Μενέδημον ἐπαινοῦσι παραιτησαμένους τὸν Ἀλέξανδρον· δὲ Χρύσιππος ἕνεκα χρηματισμοῦ τὸν σοφὸν ἐπὶ κεφαλὴν ἐς Παντικάπαιον ὠθεῖ καὶ τὴν « Σκυθῶν ἐρημίαν ». (1043e) Ὅτι γὰρ ἐργασίας ἕνεκα καὶ χρηματισμοῦ ταῦτα ποιεῖ, καὶ προδεδήλωκε τρεῖς ὑποθέμενος ἁρμόζοντας μάλιστα τῷ σοφῷ χρηματισμούς, τὸν ἀπὸ βασιλείας καὶ τὸν ἀπὸ φίλων καὶ τρίτον ἐπὶ τούτοις τὸν ἀπὸ σοφιστείας. Καίτοι πολλαχοῦ μὲν ἀποκναίει ταῦτ´ ἐπαινῶν· « Ἐπεὶ τί δεῖ βροτοῖσι πλὴν δυοῖν μόνον, Δήμητρος ἀκτῆς πώματός θ´ ὑδρηχόου; » Ἐν δὲ τοῖς περὶ Φύσεως λέγει τὸν σοφόν, εἰ τὴν μεγίστην οὐσίαν ἀποβάλοι, δραχμὴν μίαν ἐκβεβληκέναι δόξειν. Οὕτω δ´ αὐτὸν ἄρας ἐκεῖ καὶ ὀγκώσας ἐνταῦθα πάλιν εἰς μισθαρνίαν καταβάλλει καὶ σοφιστείαν· καὶ γὰρ αἰτήσειν καὶ (1043f) προλήψεσθαι τὸ μὲν εὐθὺς ἀρχομένου, τὸ δὲ χρόνου τῷ μαθητῇ διελθόντος, ὅπερ εὐγνωμονέστερον εἶναί φησιν, ἀσφαλέστερον δὲ τὸ προλαμβάνειν, ὡς ἀδικήματα τοῦ τόπου ἐπιδεχομένου. Λέγει δ´ οὕτως· « Εἰσπράττονται δὲ τὸν μισθὸν οὐ πάντας οἱ νοῦν ἔχοντες ὡσαύτως, ἀλλ´ ἄλλως πλῆθος, ὡς ἂν καιρὸς φέρῃ, οὐκ ἐπαγγελλόμενοι ποιήσειν ἀγαθούς, καὶ ταῦτ´ ἐν ἐνιαυτῷ· ὅσον δὲ πρὸς ἑαυτούς, ταῦτα ποιήσειν πρὸς τὸν συμφωνηθέντα χρόνονΚαὶ πάλιν προελθών· [1043] (1043a) n'est-il pas de la dernière absurdité de dire qu'on peut de méchant devenir homme de bien sans le savoir, sans sentir la présence de la vertu, et en se croyant toujours plongé dans le vice? Peut-on ignorer qu'on a toutes les vertus, lorsqu'on les possède réellement? peut-on même en douter? Si cela était, il faudrait dire qu'il y a une différence très peu sensible et difficile à discerner entre le vice et la vertu, entre la misère et le bonheur, entre la vie la plus vicieuse et la conduite la plus honnête, puisqu'on ne s'apercevrait pas du passage de l'un de ces états à l'autre. Son ouvrage sur les Vies est divisé en quatre livres. Il dit dans le quatrième que le sage fuit les affaires publiques ou qu'il s'en mêle peu, et ne s'occupe guère que des siennes. (1043b) Voici ses propres termes : « Je crois que l'homme prudent évite les affaires publiques, qu'il se mêle de peu de chose, et ne s'occupe guère que des siennes ; car c'est assez le caractère des gens de mérite de ne se mêler en général que de ce qui les regarde. » Il répète à peu près la même chose dans son traité des Biens qui sont désirables par eux-mêmes : « La vie tranquille et éloignée des affaires est, dit-il, la moins exposée et la plus sûre, quoique peu de personnes puissent comprendre cette vérité. » On voit clairement qu'il approche bien de l'erreur d'Épicure, qui détruit la Providence en livrant les dieux à une entière oisiveté. Mais Chrysippe lui-même, dans son premier livre des Vies, dit que le sage acceptera volontiers (1043c) la royauté, pour en retirer le plus d'avantages qu'il pourra, et que s'il ne peut régner lui-même, il ira du moins à la cour et suivra le prince à l'armée, fût-il tel qu'Indathyrse, roi des Scythes, ou Leucon, roi du Pont. Je rapporterai ses propres paroles, afin qu'on juge si, comme de la nète et de l'hypate on fait un accord d'octave, de même il peut y avoir de l'accord dans la conduite d'un homme qui préfère, dit-il, de vivre sans rien ou presque rien faire, et qui ensuite va courir à cheval avec les Scythes, et, pour la plus légère nécessité, se charge des affaires du roi du Bosphore. « Nous examinerons de nouveau, dit-il, si le sage ira à la guerre avec les princes et s'il vivra à leur cour, (1043b) d'autant que quelques personnes ne soupçonnent pas même qu'il doive le faire, entraînées par des raisonnements de cette nature, que nous leur abandonnons aussi, pour des raisons à peu près pareilles. » Il ajoute bientôt après : « Il ira même chez d'autres que ceux qui ont fait des progrès dans la science des mœurs et dans la vertu, tels qu'Indathyrse et Leucon. » Il y en a qui blâment Callisthène d'avoir passé la mer dans l'espérance d'obtenir d'Alexandre le rétablissement d'Olynthe comme Aristote avait obtenu celui de Stagyre. Au contraire, ils louent Éphore de Cumes, Xénocrate et Ménedème d'avoir refusé de vivre auprès d'Alexandre. Mais Chrysippe envoie son sage, au risque de se rompre le cou, jusqu'à la ville de Panticapée et dans les déserts de la Scythie, (1043e) par l'espoir seul du gain. Il a déclaré d'avance qu'il ne le faisait agir que par ce motif quand il a proposé au sage trois moyens de gagner de l'argent. Le premier, la libéralité des rois; le second, les bienfaits de ses amis; et le troisième, lu profession de sophiste. Cependant il loue jusqu'à la satiété ces vers d'Euripide : « Que faut-il aux mortels pour vivre exempt de peines, Que les dons de Cérès et l'eau de nos fontaines? » Il dit, dans son traité de la Nature, que le sage qui se verrait enlever la plus grande fortune, croirait avoir à peine perdu une drachme. Mais après l'avoir ainsi élevé et enflé d'orgueil, il le rabaisse ici jusqu'à en faire un mercenaire et un sophiste qui tient une école publique ; car il veut qu'il exige son salaire, (1043f) et qu'il le reçoive même d'avance de ses disciples, ou du moins en partie, lorsqu'ils entrent dans son école, et le reste après que leur temps sera fini. Il avoue qu'il serait plus honnête de ne l'exiger qu'alors; mais il dit que l'autre parti est le plus sûr, parce qu'il prévient les fraudes auxquelles on est exposé. Voici comment il s'exprime : « Les maîtres bien avisés n'exigent pas tous leur salaire de leurs disciples de la même manière, mais suivant ce que leur dictent les circonstances. Ils ne s'engagent pas à les instruire dans l'espace d'un an, mais seulement ils promettent de le faire autant qu'il sera en eux dans un certain temps déterminé. » Il ajoute un peu plus loin :


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Dernière mise à jour : 18/10/2007