HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies parallèles, Comparaison Pélopidas - Marcellus

Chapitre 5

  Chapitre 5

[5] V. Τὴν τοίνυν τελευτὴν ἐπαινῶ μὲν οὐδετέρου τῶν ἀνδρῶν, ἀλλ´ ἀνιῶμαι καὶ ἀγανακτῶ τῷ παραλόγῳ τοῦ συμπτώματος· καὶ θαυμάζω μὲν ἐν μάχαις τοσαύταις, ὅσαις ἀποκάμοι τις ἂν καταριθμῶν, μηδὲ τρωθέντα τὸν Ἀννίβαν, ἄγαμαι δὲ καὶ τὸν ἐν τῇ τοῦ Κύρου Παιδείᾳ Χρυσάνταν, ὃς διηρμένος κοπίδα καὶ παίειν μέλλων πολέμιον, ὡς ὑπεσήμηνεν σάλπιγξ ἀνακλητικόν, ἀφεὶς τὸν ἄνδρα μάλα πρᾴως καὶ κοσμίως ἀνεχώρησεν. Οὐ μὴν ἀλλὰ τὸν Πελοπίδαν ποιεῖ συγγνωστὸν ἅμα τῷ τῆς μάχης καιρῷ περίθερμον ὄντα {καὶ} πρὸς τὴν ἄμυναν οὐκ ἀγεννῶς ἐκφέρων θυμός· ἄριστον μὲν γὰρ νικῶντα σῴζεσθαι τὸν στρατηγόν, εἰ δέ, θανεῖν εἰς ἀρετὴν καταλύσαντα τὸν βίον, ὡς Εὐριπίδης φησίν· οὕτω γὰρ οὐ πάθος, ἀλλὰ πρᾶξις γίνεται τοῦ τελευτῶντος θάνατος. Πρὸς δὲ τῷ θυμῷ τοῦ Πελοπίδου καὶ τὸ τέλος αὐτὸ τὸ τῆς νίκης ἐν τῷ πεσεῖν τὸν τύραννον ὁρώμενον οὐ παντάπασιν ἀλόγως ἐπεσπάσατο τὴν ὁρμήν· χαλεπὸν γὰρ ἑτέρας οὕτω καλὴν καὶ λαμπρὰν ἐχούσης ὑπόθεσιν ἀριστείας ἐπιλαβέσθαι. Μάρκελλος δὲ μήτε χρείας μεγάλης ἐπικειμένης, μήτε τοῦ παρὰ τὰ δεινὰ πολλάκις ἐξιστάντος τὸν λογισμὸν ἐνθουσιασμοῦ παρεστῶτος, ὠσάμενος ἀπερισκέπτως εἰς κίνδυνον, οὐ στρατηγοῦ πτῶμα, προδρόμου δέ τινος κατασκόπου πέπτωκεν, ὑπατείας πέντε καὶ τρεῖς θριάμβους καὶ σκῦλα καὶ τροπαιοφορίας ἀπὸ βασιλέων τοῖς προαποθνῄσκουσι Καρχηδονίων Ἴβηρσι καὶ Νομάσιν ὑποβαλών. Ὥστε νεμεσῆσαι καὶ αὐτοὺς ἐκείνους ἑαυτοῖς τοῦ κατορθώματος, ἄνδρα Ῥωμαίων ἄριστον ἀρετῇ καὶ δυνάμει μέγιστον καὶ δόξῃ λαμπρότατον ἐν τοῖς Φρεγελλανῶν προδιερευνηταῖς παραναλῶσθαι. [5] V. Je ne puis louer la mort ni de l'un ni de l'autre; au contraire, je m'afflige, je m'indigne, d'une fin si extraordinaire. Mais j'admire Annibal qui, ayant livré un si grand nombre de combats qu'on se lasse à les compter, n'a pas reçu une seule blessure; et j'aime, dans la Cyropédie, Chrysante qui, ayant la main levée pour frapper son ennemi, et entendant sonner la retraite, le lâche aussitôt, et se retire arec douceur et modestie. Cependant la mort de Pélopidas paraît excusable, parce que, échauffé déjà par l'ardeur du combat, il était encore enflammé par un désir honnête de vengeance; et, comme dit Euripide : "C'est pour un général un grand sujet de gloire Que de se conserver en gagnant la victoire ; Mais si dans le combat il doit être abattu, Qu'il remette sa vie aux mains de la Vertu, C'est par là que sa mort est une action et non pas une passion". D'ailleurs, outre que Pélopidas était animé par le ressentiment, il se proposait la mort du tyran comme la fin de la victoire; et c'était un motif raisonnable de l'ardeur à laquelle il se laissa emporter; on trouverait difficilement dans tout autre exploit un objet plus noble et plus glorieux. Au contraire, Marcellus n'était poussé par aucun motif important; il n'était pas agité de cet enthousiasme qui domine la raison et lui fait braver tous les périls. Il alla inconsidérément se jeter dans le péril et y périt, non comme un général, mais comme un coureur ou un espion; abandonnant ainsi ses cinq consulats, ses trois triomphes, les dépouilles qu'il avait gagnées, les trophées qu'il avait érigés pour la défaite de plusieurs rois, les abandonnant, dis-je, à des Espagnols et à des Numides qui avaient vendu leur vie aux Carthaginois ; et qui eux-mêmes semblaient se reprocher un exploit qui avait fait mourir, parmi les coureurs frégellaniens, le premier des Romains en vertu, le plus grand en autorité, et le plus éminent en gloire.


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Dernière mise à jour : 27/11/2008