| [4]    IV. Ἐπεὶ τοίνυν Πελοπίδας μὲν οὐδεμίαν ἡττήθη μάχην στρατηγῶν, 
Μάρκελλος δὲ πλείστας τῶν καθ´ αὑτὸν Ῥωμαίων ἐνίκησε, δόξειεν ἂν ἴσως 
τὸ δυσνίκητον πρὸς τὸ ἀήττητον ὑπὸ πλήθους τῶν κατωρθωμένων 
ἐπανισοῦσθαι. Καὶ μὴν οὗτος μὲν εἷλε Συρακούσας, ἐκεῖνος δὲ τῆς 
Λακεδαίμονος ἀπέτυχεν. Ἀλλ´ οἶμαι μεῖζον εἶναι τοῦ καταλαβεῖν Σικελίαν τὸ 
τῇ Σπάρτῃ προσελθεῖν καὶ διαβῆναι πρῶτον ἀνθρώπων πολέμῳ τὸν 
Εὐρώταν, εἰ μὴ νὴ Δία τοῦτο μὲν φήσει τις τὸ ἔργον Ἐπαμεινώνδᾳ μᾶλλον 
ἢ Πελοπίδᾳ προσήκειν, ὥσπερ καὶ τὰ Λεῦκτρα, τῶν δὲ Μαρκέλλῳ 
διαπεπραγμένων ἀκοινώνητον εἶναι τὴν δόξαν. Καὶ γὰρ Συρακούσας 
μόνος εἷλε, καὶ Κελτοὺς ἄνευ τοῦ συνάρχοντος ἐτρέψατο, καὶ πρὸς 
Ἀννίβαν μηδενὸς συλλαμβάνοντος, ἀλλὰ καὶ πάντων ἀποτρεπόντων, 
ἀντιταξάμενος καὶ μεταβαλὼν τὸ σχῆμα τοῦ πολέμου, πρῶτος ἡγεμὼν τοῦ 
τολμᾶν κατέστη.
 | [4]    IV. Si Pélopidas ne perdit jamais de bataille tant qu'il commanda les 
armées, Marcellus gagna seul autant de victoires qu'aucun général de 
son temps. Il semble donc que la gloire qu'a  eue le premier d'être 
toujours invincible est égalée par celle qu'a acquise au second le grand 
nombre de ses victoires. Marcellus prit la ville de Syracuse, et Pélopidas 
manqua celle de Sparte. Mais je crois que la conquête de la Sicile était 
un exploit moins difficile que de s'être approché seulement de Sparte, et 
d'avoir le premier traversé l'Eurotas à la tête d'une armée. On peut dire 
pourtant que cet exploit, ainsi que la bataille de Leuctres, fut plus 
l'ouvrage d'Épaminondas que celui de Pélopidas, au lieu que Marcellus ne 
partagea avec personne la gloire de ses belles actions. Il prit seul 
Syracuse, et battit les Gaulois sans le secours de son collègue. Il tint tête 
à Annibal, non seulement sans être soutenu, mais lorsque tout le monde 
l'en détournait ; et changeant seul la face de la guerre, il enseigna le 
premier aux Romains à résister avec audace à l'ennemi.
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