[6] Ἐξέπεσον δὲ τῶν πραγμάτων ἀμφότεροι μὲν δι´ αὑτούς, οὐ μὴν
ὁμοίως, ἀλλ´ ὁ μὲν ἐγκαταλειφθείς, ἀπέστησαν γὰρ αὐτοῦ Μακεδόνες, ὁ δ´
ἐγκαταλιπών, ἔφυγε γὰρ τοὺς ὑπὲρ αὐτοῦ κινδυνεύοντας· ὥστε τοῦ μὲν
ἔγκλημα εἶναι τὸ δυσμενεῖς οὕτω πρὸς αὑτὸν ἀπεργάσασθαι τοὺς
μαχομένους, τοῦ δὲ τὸ παρεσκευασμένην εὔνοιαν τοιαύτην καὶ πίστιν
ἐγκαταλιπεῖν.
| [6] VI. Démétrius ne dut qu'à lui seul ses grands exploits : Antoine n'eut
des succès que lorsqu'il n'était pas à la tête de ses armées, et ce fut par
ses lieutenants qu'il remporta ses plus illustres victoires. Tous deux
détruisirent eux-mêmes leur fortune, mais par des causes différentes : l'un
fut abandonné par les Macédoniens ; l'autre abandonna son armée, prit la
fuite, et trahit ceux qui s'exposaient pour lui aux plus grands dangers.
Ainsi la faute de Démétrius est de s'être fait des ennemis de ses propres
soldats ; celle d'Antoine, d'avoir trahi l'affection et la fidélité singulière que
les siens avaient pour lui.
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