HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Si les Athéniens se sont plus illustrés à la guerre que dans les lettres

Chapitre 7

  Chapitre 7

[7] Τοὺς δὲ στρατηγοὺς αὖ πάλιν ἐνθένδε παριόντας σκοπῶμεν, ὧν παρερχομένων ὡς ἀληθῶςεὐφημεῖν χρὴ κἀξίστασθαιτοὺς ἀπράκτους καὶ ἀπολιτεύτους καὶ ἀστρατεύτους, ’ὅστις ἄτολμος πρὸς ἔργα τοιαῦτα καὶ γνώμῃ μὴ καθαρεύει, μηδὲ Μιλτιάδου τοῦ μηδοφόνου μηδὲ τοῦ περσοκτόνου Θεμιστοκλέους χειρὸς βακχεῖ´ ἐτελέσθη.‘ Ἀρήιος κῶμος οὗτος ἐκ γῆς ἅμα φάλαγξι καὶ στόλοις ἐκ θαλάττης καὶ μεμιγμένοις σκύλοις καὶ τροπαίοις βεβριθώς. ’κλῦθ´ Ἀλαλά, Πολέμου θύγατερ, ἐγχέων προοίμιον, θύεται ἄνδρεςτὸνἱρόθυτον θάνατον,‘ ὡς Θηβαῖος Ἐπαμεινώνδας εἶπεν, ὑπὲρ πατρίδος καὶ τάφων καὶ ἱερῶν ἐπιδιδόντες ἑαυτοὺς τοῖς καλλίστοις καὶ λαμπροτάτοις ἀγῶσιν. ὧν τὰς Νίκας ὁρᾶν μοι δοκῶ προσερχομένας, οὐ βοῦν ἔπαθλον ἑλκούσας τράγον, οὐδ´ ἀνεστεμμένας κιττῷ καὶ Διονυσιακῆς τρυγὸς ὀδωδυίας· ἀλλ´ ὅλαι μὲν πόλεις αὐτῶν εἰσι καὶ νῆσοι καὶ ἤπειροι, καὶ ναοὶ χιλιοτάλαντοι καὶ δήμων ἀποικισμοὶ μυρίανδροι, τροπαίοις δὲ παντοδαποῖς ἀναστέφονται καὶ λαφύροις· ὧν ἀγάλματα καὶ σύμβολα παρθενῶνες ἑκατόμπεδοι, νότια τείχη, νεώσοικοι, προπύλαια, Χερρόνησος, Ἀμφίπολις. Μαραθὼν τὴν Μιλτιάδου Νίκην προπέμπει, καὶ Σαλαμὶς τὴν Θεμιστοκλέους, χιλίων σκαφῶν ναυαγίοις ἐπιβεβηκυῖαν. φέρει δ´ μὲν Κίμωνος τριήρεις ἑκατὸν Φοινίσσας ἀπ´ Εὐρυμέδοντος, δὲ Δημοσθένους καὶ Κλέωνος ἀπὸ Σφακτηρίας τὴν Βρασίδου ἀσπίδ´ αἰχμάλωτον καὶ δεδεμένους Σπαρτιάτας. τειχίζει δὲ τὴν πόλιν Κόνωνος, δὲ Θρασυβούλου κατάγει τὸν δῆμον ἀπὸ Φυλῆς ἐλεύθερον, αἱ δ´ Ἀλκιβιάδου περὶ Σικελίαν ὀλισθοῦσαν τὴν πόλιν ἐγείρουσιν· ἐκ δὲ τῶν Νείλεω καὶ Ἀνδρόκλου περὶ Λυδίαν καὶ Καρίαν ἀγώνων Ἰωνίαν ἀνισταμένην ἐπεῖδεν Ἑλλάς. τῶν δ´ ἄλλων ἑκάστης ἂν πύθῃ τί τῇ πόλει γέγονεν ἐξ αὐτῆς ἀγαθόν, μὲν ἐρεῖ Λέσβον, δὲ Σάμον, δὲ Κύπρον, δὲ Πόντον Εὔξεινον, δὲ πεντακοσίας τριήρεις, δὲ μυρία τάλαντα, προῖκα τῆς δόξης καὶ τῶν τροπαίων. ταῦθ´ πόλις ἑορτάζει καὶ ὑπὲρ τούτων θύει τοῖς θεοῖς, οὐκ ἐπὶ ταῖς Αἰσχύλου νίκαις Σοφοκλέους· οὐδ´ ὅτε Καρκίνος Ἀερόπῃ συνῆν Ἕκτορι Ἀστυδάμας, ἀλλ´ ἕκτῃ μὲν ἱσταμένου Βοηδρομιῶνος ἐσέτι νῦν τὴν ἐν Μαραθῶνι νίκην πόλις ἑορτάζει· ἕκτῃ δ´ ἐπὶ δέκα τοῦ αὐτοῦ μηνὸς οἰνοχοεῖται τῆς Χαβρίου περὶ Νάξον ἐπινίκια ναυμαχίας· τῇ δὲ δωδεκάτῃ χαριστήρια ἔθυον ἐλευθερίας· ἐν ἐκείνῃ γὰρ οἱ ἀπὸ Φυλῆς κατῆλθον· τρίτῃ δ´ ἱσταμένου τὴν ἐν Πλαταιαῖς μάχην ἐνίκων. τὴν δ´ ἕκτην ἐπὶ δέκα τοῦ Μουνιχιῶνος Ἀρτέμιδι καθιέρωσαν, ἐν τοῖς Ἕλλησι περὶ Σαλαμῖνα νικῶσιν ἐπέλαμψεν θεὸς πανσέληνος. | τὴν σὲ δωδεκάτην τοῦ Σκιρροφοριῶνος ἱερωτέραν ἐποίησεν Μαντινειακὸς ἀγών, ἐν τῶν ἄλλων συμμάχων ἐκβιασθέντων καὶ τραπέντων μόνοι τὸ καθ´ ἑαυτοὺς νικήσαντες ἔστησαν τρόπαιον ἀπὸ τῶν νικώντων πολεμίων. ταῦτα τὴν πόλιν ᾖρεν εἰς δόξαν, ταῦτ´ εἰς μέγεθος· ἐπὶ τούτοις Πίνδαροςἔρεισμα τῆς Ἑλλάδοςπροσεῖπε τὰς Ἀθήνας, οὐχ ὅτι ταῖς Φρυνίχου τραγῳδίαις καὶ Θέσπιδος ὤρθουν τοὺς Ἕλληνας, ἀλλ´ ὅτι πρῶτον, ὥς φησιν αὐτός, ἐπ´ Ἀρτεμισίῳπαῖδες Ἀθαναίων ἐβάλοντο φαεννὰν κρηπῖδ´ ἐλευθερίας·‘ ἐπί τε Σαλαμῖνι καὶ Μυκάλῃ καὶ Πλαταιαῖς ὥσπερ ἀδαμαντίνοις κίοσι στηρίξαντες τὴν ἐλευθερίαν τῆς Ἑλλάδος παρέδοσαν τοῖς ἄλλοις ἀνθρώποις. [7] Passons maintenant aux généraux. Voyons-les s'avançant de cet autre côté. A leur approche, il faut réellement se tenir dans un silence respectueux, et de leur présence doivent s'écarter ceux qui n'ont jamais rien fait, qui sont restés étrangers aux affaires civiles comme au métier des armes, ceux dont l'âme abjecte ne saurait se purifier à la pensée d'actes si nobles, ceux que la main d'un Miltiade exterminateur des Mèdes, d'un Thémistocle destructeur des Perses, ne pourrait initier à ces martiales orgies. Troupe belliqueuse, ces nobles chefs s'avancent sur terre par phalanges, sur mer par escadres ; et ils plient sous le poids des dépouilles teintes de sang, sous le poids des trophées. "De ce prélude à coups de lance, Bellone, accepte le début. Nobles héros, que l'on s'élance Où ma main vous montre le but. Des glaives qu'importe l'atteinte! La mort, expiation sainte, Fera de vous autant de dieux. Heureux qui prodigue sa vie Pour le salut de sa patrie, Pour les tombes de ses aïeux!" Remarquons qne c'est Épaminondas qui a défini la mort «une expiation sainte». Il me semble voir aussi leurs Victoires qui s'avancent. Elles ne traînent pas à leur suite un taureau ou un bouc pour trophées; elles ne sont pas couronnées de lierre; elles n'exhalent pas l'odeur de la lie bachique. Non : leurs attributs sont des cités entières, des îles, des continents, des temples érigés à grands frais, des colonies considérablement peuplées; elles sont couronnées de trophées de toutes sortes et de dépouilles; leurs insignes et leurs symboles sont des Parthénons de cent pieds de large, des murailles au Midi, des arsenaux, des propylées, une Chersonèse, une Amphipolis. Marathon escorte la Victoire de Miltiade; Salamine, celle de Thémistocle, laquelle marche sur les débris naufragés de mille vaisseaux. La Victoire de Cimon s'avance, soutenant cent galères phéniciennes prises sur les bords de l'Eurymédon; celle de Démosthène et de Cléôn porte le bouclier de Brasidas pris à Sphactérie, et elle conduit des soldats enchaînés. La Victoire de Conon relève les murailles Athéniennes; celle de Thrasybule ramène de Phylé le peuple affranchi ; les Victoires d'Alcibiade raniment Athènes, rendue chancelante par les désastres de Sicile. Les succès de Néléus et d'Androclès dans la Lydie et la Carie font voir à la Grèce l'Ionie relevée de ses ruines. Demandez à toutes les autres Victoires, quels avantages chacune d'elles a procurés à la république. L'une nommera Lesbos, l'autre, Samos; celle-ci, Chypre; celle-là, le Pont-Euxin; une autre, cinq cents galères ; une autre, dix mille talents : et cela, sans parler de la gloire et des trophées. Ce sont ces exploits que fête la ville ; c'est en leur mémoire qu'elle sacrifie aux Dieux, et non pas à cause des triomphes d'Eschyle et de Sophocle, non plus qu'à cause des succès de l'acteur Carcinus dans la tragédie d'Erope ou d'Astydamas dans celle d'Hector. Le sixième jour du mois de Boédromien est encore aujourd'hui célébré comme une fête, en souvenir de la victoire de Marathon. Le seize du même mois, on répand des libations pour la victoire navale de Chabrias à Naxos. Le douze, c'est un sacrifice d'actions de grâces pour la liberté reconquise : car ce jour-là les bannis revinrent de Phylé. Le trois, c'est l'anniversaire de la victoire de Platée. Le seize du mois Munychion est consacré à Diane, parce que le jour de la bataille de Salamine était celui où brillait la pleine lune. Le douze du mois de Scirrophorion est plus particulièrement saint à cause de la bataille de Mantinée, dans laquelle, les autres auxiliaires ayant été culbutés et mis en fuite, les Athéniens, réduits à eux seuls, remportèrent la victoire, et dressèrent un trophée avec les dépouilles des ennemis, un instant supérieurs. Voilà les triomphes qui ont illustré Athènes et l'ont rendue glorieuse et grande. C'est en raison de tels exploits que Pindare appelle cette ville « le soutien de la Grèce », et non point à cause du relief que donnèrent aux Grecs les tragédies d'un Phrynicus ou d'un Thespis. C'est parce que d'abord, selon les expressions du poète lui-même, "En Artemisium les fils de la cité, Affermirent sa gloire avec sa liberté", et parce qu'ensuite à Salamine, à Mycale, à Platée, ils surent, véritables hommes de bronze, affermir plus solidement encore les bases de la liberté, transmettant cet héritage aux générations à venir.


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Dernière mise à jour : 11/01/2006