[216] <216a> Προφερομένου δέ τινος περὶ τῆς τῶν Ἑλλήνων ἐλευθερίας οὐκ ἀγεννῆ
μὲν δυσχερῆ δ´ ἐπιτελεσθῆναι, « Προσδέονταί σου, ὦ ξένε, » ἔφη « οἱ λόγοι
δυνάμεως καὶ χρημάτων. »
Λέγοντος δέ τινος ὅτι Φίλιππος αὐτοῖς ἀνεπίβατον τὴν Ἑλλάδα ποιήσει, «
Ἱκανὴ ἡμῖν » ἔφη, « ὦ ξένε, ἡ ἐν τῇ ἰδίᾳ ἀναστροφή. »
Πρεσβευτὴς ἐκ Περίνθου παραγενόμενος εἰς Λακεδαίμον´ ἐμακρολόγει· ὡς δ´
ἐπαύσατο λέγων καὶ ἠρώτα τὸν Ἆγιν τί δεῖ τοῖς Περινθίοις ἀπαγγεῖλαι, « Τί
δ´ ἄλλ´ » ἔφη « ἢ ὅτι σὺ μὲν μόγις ἐπαύσω λέγων, ἐγὼ δὲ σιωπῶν; »
Πρεσβεύων δὲ μόνος ἧκε πρὸς Φίλιππον· εἰπόντος δ´ ἐκείνου <216b> « Τί
τοῦτο; μόνος ἥκεις; » ἔφη « καὶ γὰρ πρὸς ἕνα. »
Φήσαντος δέ τινος τῶν πρεσβυτέρων πρὸς αὐτὸν γηραιὸν ὄντα, ἐπειδὴ τὰ
ἀρχαῖα νόμιμα ἐκλυόμενα ἑώρα ἄλλα δὲ παρεισδυόμενα μοχθηρά, διὰ τί τὰ ἄνω
κάτω <ἤδη> γίνεται ἐν τῇ Σπάρτῃ, παίζων εἶπε « Κατὰ λόγον οὕτω προβαίνει
τὰ πράγματα, εἰ τοῦτο γίνεται· καὶ γὰρ ἐγὼ παῖς ὢν ἤκουον παρὰ τοῦ πατρός,
ὅτι τὰ ἄνω κάτω γέγονε παρ´ αὐτοῖς· ἔφη δὲ καὶ τὸν πατέρ´ αὐτῷ παιδὶ ὄντι
τοῦτ´ εἰρηκέναι· ὥστ´ οὐ χρὴ θαυμάζειν, εἰ χείρω τὰ μετὰ ταῦτα τῶν
προτέρων, ἀλλ´ εἴ που βελτίω καὶ παραπλήσια γένοιτο. »
<216c> Ἐρωτηθεὶς δὲ πῶς ἄν τις ἐλεύθερος διαμένοι, « Θανάτου καταφρονῶν » ἔφη.
ΑΓΙΣ Ο ΝΕΩΤΕΡΟΣ.
Ἆγις ὁ νεώτερος, Δημάδου λέγοντος ὅτι τὰ Λακωνικὰ ξίφη διὰ μικρότητα
καταπίνουσιν οἱ θαυματοποιοί, « Καὶ μήν » ἔφη « οἱ Λακεδαιμόνιοι τῶν
πολεμίων τοῖς ξίφεσιν ἐφικνοῦνται. »
Πρὸς δ´ ἄνθρωπον πονηρὸν ἐρωτῶντα πολλάκις τίς ἄριστος εἴη Σπαρτιάτης « Ὁ
σοὶ ἀνομοιότατος. »
ΑΓΙΣ Ο ΤΕΛΕΥΤΑΙΟΣ.
Ἆγις ὁ τελευταῖος τῶν Λακεδαιμονίων βασιλεὺς ἐξ ἐνέδρας συλληφθεὶς καὶ
καταδικασθεὶς ὑπὸ τῶν ἐφόρων <216d> χωρὶς δίκης, ἀπαγόμενος ἐπὶ τὸν βρόχον
ἰδών τινα τῶν ὑπηρετῶν κλαίοντα, « Παῦσαι » εἶπεν, « ὦ ἄνθρωπε, ἐπ´ ἐμοὶ
κλαίων· καὶ γὰρ οὕτω παρανόμως καὶ ἀδίκως ἀπολλύμενος κρείσσων εἰμὶ τῶν
ἀναιρούντων. » Καὶ ταῦτ´ εἰπὼν παρέδωκε τῷ βρόχῳ τὸν τράχηλον ἑκουσίως.
ΑΚΡΟΤΑΤΟΣ.
Ἀκρότατος, ἐπεὶ οἱ γονεῖς αὐτὸν ἄδικόν τι συμπρᾶξαι αὐτοῖς ἠξίουν, μέχρι
τινὸς ἀντέλεγεν· ὡς δ´ ἐνέκειντο, εἶπεν « Ἕως μὲν παρ´ ὑμῖν ἦν, οὐκ
ἠπιστάμην δικαιοσύνης οὐδεμίαν ἔννοιαν· ἐπεὶ δέ με τῇ πατρίδι παρέδοτε καὶ
τοῖς ταύτης νομίμοις, ἔτι τε δικαιοσύνῃ καὶ καλοκαγαθίᾳ ἐπαιδεύσατε ὡς
ἠδύνασθε, τούτοις πειράσομαι οὐχ ἧττον ἢ ὑμῖν ἕπεσθαι· <216e> καὶ ἐπεί
με θέλετε τὰ ἄριστα πράττειν, ἄριστα δὲ τὰ δίκαιά ἐστι καὶ ἰδιώτῃ καὶ
πολὺ μᾶλλον ἄρχοντι, πράξω ἃ θέλετε· ἃ δὲ λέγετε παραιτήσομαι. »
ΑΛΚΑΜΕΝΗΣ Ο ΤΗΛΕΚΛΟΥ.
Ἀλκαμένης ὁ Τηλέκλου, πυθομένου τινὸς πῶς ἄν τις ἄριστα βασιλείαν
διατηροίη, « Εἰ περὶ πλείονος » ἔφη « τὸ κέρδος μὴ ποιοῖτο. »
Ἑτέρου δ´ ἐπιζητοῦντος διὰ τί παρὰ Μεσσηνίων δῶρα οὐκ ἐδέξατο, « Ὅτι
λαβόντος μου » ἔφη « πρὸς τοὺς νόμους εἰρήνην ἄγειν ἀδύνατον. »
Λέγοντος δέ τινος ὅτι συνεσταλμένως ζῇ ἱκανὴν οὐσίαν κεκτημένος, <216f> «
Καλὸν γάρ » ἔφη « πολλὰ κεκτημένον ζῆν κατὰ λογισμὸν καὶ μὴ κατὰ τὴν
ἐπιθυμίαν. »
ΑΝΑΞΑΝΔΡΙΔΑΣ.
Ἀναξανδρίδας ὁ Λέοντος πρὸς τὸν δυσφοροῦντα διὰ τὴν ἐκ τῆς πόλεως αὐτῷ
γενομένην φυγήν « Ὦ λῷστε » ἔφη, « μὴ τὴν πόλιν φεύγων ὀρρώδει, ἀλλὰ τὴν
δικαιοσύνην. »
Τῷ δὲ τοῖς ἐφόροις τὰ δέοντα μὲν λέγοντι πλείω δὲ τῶν ἱκανῶν « Ὦ ξένε »
ἔφη, « οὐκ ἐν δέοντι τῷ δέοντι χρῇ. »
Πυνθανομένου δέ τινος διὰ τί τοῖς εἵλωσι τοὺς ἀγροὺς ἐγχειρίζουσι καὶ οὐκ
αὐτοὶ ἐπιμελοῦνται,
| [216] <216a> Un citoyen proposait pour la liberté de la Grèce des moyens
généreux, à la vérité, mais d'une exécution très difficile. « Vos
conseils, lui dit Agis, supposent beaucoup de pouvoir et d'argent. »
On lui disait que Philippe fermerait aux Spartiates l'entrée de la Grèce.
«Il nous suffît, répondit-il, de notre territoire. ».
Un député de Périnthe, qui était venu à Lacédémone, tint un très long
discours. Lorsqu'il eut fini de parler, il demanda quelle réponse il
rendrait aux Périnthiens. « Rien autre chose, lui dit Agis, sinon que tu
as eu bien de la peine à finir, et que je n'ai rien répondu. »
Il fut envoyé seul, en qualité d'ambassadeur, vers le roi Philippe, et ce
prince lui, ayant dit : <216b> « Quoi! vous venez seul? — Oui, lui répondit
Agis, seul vers un seul.»
Un vieillard de Lacédémone, qui voyait que les anciennes lois avaient
perdu de leur vigueur, et que des usages pernicieux en prenaient la place,
disait à Agis, déjà vieux, que tout était renversé dans Sparte. «Si cela
est, lui dit Agis en badinant, il faut que cette révolution soit
naturelle». J'étais encore enfant, que j'entendais dire à mon père qu'à
Sparte tout était bouleversé, et son père lui en avait dit autant dans son
enfance. Il n'est donc pas étonnant que les choses aillent toujours de mal
en pis; ce qui le serait, c'est qu'elles devinssent meilleures ou qu'elles
se maintinssent dans le même état. »
<216c> On lui demandait comment on pouvait se conserver libre : « En
méprisant la mort, répondit-il. »
AGIS LE JEUNE.
Agis le jeune entendait dire à l'orateur Démade que les épées des Lacédémoniens étaient si courtes, que les joueurs de gobelets les escamotaient sans peine.
« C'est pourtant avec nos épées, lui dit Agis, que nous atteignons nos ennemis. »
Un méchant homme lui demandait souvent quel était le meilleur d'entre les
Spartiates : "C'est, lui dit-il un jour, celui qui te ressemble le moins".
AGIS, DERNIER ROI DE SPARTE.
Agis, le dernier roi de Lacédémone, s'était laissé prendre à une
embuscade. Les éphores le condamnèrent à mort, <216d> sans vouloir
seulement l'entendre. Comme on le menait au supplice, il vit un des
exécuteurs qui pleurait. « Mon ami, lui dit Agis, ne pleure pas sur moi;
condamné injustement, je suis plus heureux que ceux qui me font mourir. »
En disant ces mots, il présenta son cou au lacet.
ACROTATUS.
Acrotatus, après avoir résisté quelque temps à ses parents, qui exigeaient
de lui une chose injuste et lui faisaient les plus vives instances, leur
parla ainsi : « Tant que j'ai été auprès de vous, je n'ai eu aucune idée
de la justice. Maintenant que vous m'avez remis entre les mains de la
patrie et des lois, et que vous avez fait tout ce qui était en vous pour
m'instruire dans la justice et l'honnêteté, je dois obéir à ces vertus
plus qu'à vous-mêmes. <216e> Puisque vous désirez que je pratique ce qui
est mieux, et que rien n'est meilleur pour tout homme, et à plus forte
raison pour un prince, que de suivre la justice, j'aurai moins d'égard à
ce que vous me dites qu'à ce que vous voulez. »
ALCAMÈNE, FILS DE TÉLÉCLUS.
On demandait à Alcamène, fils de Téléclus, quel était pour un prince le
plus sûr moyen de conserver son royaume : « C'est, répondit-il, de se
mettre au-dessus d'un vil intérêt. »
Un autre lui demandait pourquoi il n'avait pas reçu les présents des
Messéniens : « C'est, répondit-il, que si je les avais acceptés, je
n'aurais pu vivre en paix avec les lois. »
Quelqu'un lui disait qu'il vivait bien frugalement pour la fortune qu'il
avait. <216f> « Quelque riche qu'on soit, répondit-il, il est beau de
vivre d'après ce que la raison prescrit, et non d'après ses désirs. »
ANAXANDRIDAS.
Anaxandridas, fils de Léon, disait à un homme qui supportait avec peine
son exil : «Mon ami, il ne faut pas s'affliger d'être éloigné de sa
patrie, mais de l'être de la justice. »
Un étranger parlait aux éphores sur un sujet intéressant, mais il le
faisait trop longuement : « Mon ami, lui dit Anaxandridas, vous employez
sans nécessité une chose nécessaire. »
On lui demandait pourquoi les Lacédémoniens faisaient labourer leurs
terres par les Ilotes, au lieu de les cultiver eux-mêmes.
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