HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des Lacédémoniens

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[215] <215a> Ἔτι δὲ μικρὸν ἀπολειπούσης τῆς τάφρου συνάψαι, κατὰ τοῦτο παρατάξας τὸ διαλεῖπον καὶ πρὸς ἴσους ἴσοις ἀγωνισάμενος τροπὴν ἐποιήσατο καὶ πολὺν φόνον τῶν πολεμίων ὀλίγοις τοῖς περὶ αὑτὸν στρατιώταις καὶ χρήματα πολλὰ τῇ πόλει διεπέμψατο. Κατὰ δὲ τὸν ἀπ´ Αἰγύπτου ἀπόπλουν ἀποθνῄσκων ἐνετείλατο τοῖς περὶ αὑτὸν μήτε πλαστὰν μήτε γραπτὰν <μήτε> μιμηλὰν τοῦ σώματος <εἰκόνα> ποιήσασθαι, « Εἰ γάρ τι καλὸν ἔργον πεποίηκα, τοῦτό μου μνημεῖον ἔσται· εἰ δὲ μή, οὐδ´ οἱ πάντες ἀνδριάντες, βαναύσων καὶ οὐδενὸς ἀξίων ἔργα ὄντες. » ΑΓΗΣΙΠΟΛΙΣ Ο ΚΛΕΟΜΒΡΟΤΟΥ. <215b> Ἀγησίπολις Κλεομβρότου, εἰπόντος τινὸς ὅτι Φίλιππος ἐν ὀλίγαις ἡμέραις Ὄλυνθον κατέσκαψε, « Μὰ τοὺς θεούς » ἔφη « ἄλλην τοιαύτην ἐν πολλαπλασίονι χρόνῳ οὐκ οἰκοδομήσει. » Ἄλλου δ´ εἰπόντος ὅτι μετὰ τῶν ἀκμαζόντων βασιλεύων ὡμήρευσε καὶ οὐχ οἱ παῖδες οὐδ´ αἱ γυναῖκες αὐτῶν, « Δικαίως » εἶπεν· « αὐτοὺς γὰρ ἡμᾶς καλῶς ἔχον ἐστὶ τὰς αὑτῶν ἁμαρτίας φέρειν. » Βουλομένου δ´ αὐτοῦ σκύλακας οἴκοθεν μεταπέμψασθαι, ὥς τις εἶπεν « Οὐκ ἔστιν ἐξαγωγὴ παρ´ ἡμῶν αὐτῶν », « Οὐδὲ γὰρ ἀνδρῶν » ἔφη « πρόσθεν, ἀλλὰ νῦν ἐγένετο. » ΑΓΗΣΙΠΟΛΙΣ Ο ΠΑΥΣΑΝΙΟΥ. <215c> Ἀγησίπολις Παυσανίου, Ἀθηναίων πρὸς αὐτὸν περὶ ὧν εἶχον πρὸς ἀλλήλους ἐγκλημάτων τὴν τῶν Μεγαρέων πόλιν ἔκκλητον λαμβανόντων, « Αἰσχρόν » ἔφη « Ἀθηναῖοι, τοὺς ἀφηγησαμένους τῶν Ἑλλήνων ἧσσον εἰδέναι Μεγαρέων τὸ δίκαιον. » ΑΓΙΣ Ο ΑΡΧΙΔΑΜΟΥ. Ἆγις Ἀρχιδάμου, τῶν ἐφόρων ποτ´ εἰπόντων « Βάδιζε τοὺς ἡβῶντας ἔχων ἐπὶ τὴν τούτου πατρίδα· ἡγήσεται δέ σοι αὐτὸς οὗτος ἐπὶ τὴν ἀκρόπολιν », « Καὶ πῶς » εἶπε « καλῶς ἔχον ἐστίν, ἔφοροι, τοσούτους νέους <215d> πιστεύειν τῷ τὴν ἑαυτοῦ πατρίδα προδιδόντι; » Ἐρωτηθεὶς δὲ τί μάλιστα μάθημα ἐν Σπάρτῃ ἀσκεῖται « Τὸ γινώσκειν » εἶπεν « ἄρχειν τε καὶ ἄρχεσθαι. » Οὐκ ἔφη δὲ τοὺς Λακεδαιμονίους ἐρωτᾶν πόσοι εἰσὶν οἱ πολέμιοι, ἀλλὰ ποῦ εἰσίν. Ἐν δὲ Μαντινείᾳ κωλυόμενος διαμάχεσθαι τοῖς πολεμίοις πλείοσιν οὖσιν, εἶπεν « Ἀνάγκη πολλοῖς μάχεσθαι τὸν ἄρχειν πολλῶν βουλόμενον. » Πυνθανομένου δέ τινος πόσοι εἰσὶν οἱ Λακεδαιμόνιοι, « Ὅσοι ἱκανοί » εἶπε « τοὺς κακοὺς ἀπερύκειν. » Διερχόμενος δὲ τὰ τῶν Κορινθίων τείχη καὶ θεασάμενος ὑψηλά τε καὶ ὀχυρὰ ἐπὶ πολύ τε παρατείνοντα, « Τίνες » εἶπεν « αἱ τὸν τόπον κατοικοῦσαι γυναῖκες; » <215e> Σοφιστοῦ δέ τινος εἰπόντος « Πάντων λόγος ἐστὶ κράτιστον », « Οὐκοῦν » ἔφη « σὺ ἐὰν σιωπᾷς οὐδενὸς ἄξιος εἶ. » Ὡς δ´ Ἀργεῖοι μετὰ τὴν ἧτταν ἀπήντων αὐτῷ πάλιν θρασύτερον, ταρασσομένους ὁρῶν τοὺς συμμάχους « Θαρρεῖτε » εἶπεν « ἄνδρες· ὅπου γὰρ ἡμεῖς οἱ νικῶντες ὀρρωδοῦμεν, τί δοκεῖτε ποιεῖν τοὺς ὑφ´ ἡμῶν νενικημένους; » Πρὸς δὲ τὸν ἐκ τῶν Ἀβδήρων πρεσβευτήν, ὅτε κατεπαύσατο πολλ´ εἰπών, ἐρωτῶντα τί τοῖς πολίταις ἀπαγγείλῃ, « Ὅτι » ἔφη « ὅσον σὺ χρόνον λέγειν ἔχρῃζες, τοσοῦτον ἐγὼ σιωπῶν ἤκουον. » Ἐπαινούντων δέ τινων Ἠλείους, ὅτι δικαιότατοί εἰσι περὶ τὸν ἀγῶνα τῶν Ὀλυμπίων, <215f> « Καὶ τί μέγα » εἶπεν « θαυμαστὸν ποιοῦσιν, εἰ ἐν ἔτεσι πέντε μιᾷ μόνον ἡμέρᾳ δικαιοσύνῃ χρῶνται; » Πρὸς δὲ τοὺς φάσκοντας ὅτι φθονοῦσί τινες αὐτῷ τῶν ἐκ τῆς ἑτέρας οἰκίας, « Οὐκοῦν » ἔφη « τὰ ἴδι´ αὐτοὺς κακὰ λυπήσει, καὶ πρὸς τούτοις τά τ´ ἐμὰ καὶ τὰ τῶν ἐμῶν φίλων ἀγαθά. » Συμβουλεύοντος δέ τινος ὅτι δεῖ τοῖς φεύγουσι τῶν πολεμίων διδόναι δίοδον, « Καὶ πῶς » ἔφη « τοῖς διὰ δειλίαν φεύγουσι μὴ μαχόμενοι τοῖς δι´ ἀνδρείαν μένουσι μαχησόμεθα; » [215] <215a> Lorsque les deux bouts du retranchement furent près d'être joints, il rangea ses troupes en bataille vis-à-vis l'ouverture qui restait encore; et par ce moyen, combattant à nombre égal, il mit en fuite, avec le peu de monde qu'il avait, cette armée si nombreuse, en fit un grand carnage, et envoya à Lacédémone des sommes considérables. Il tomba malade dans son voyage d'Égypte à Lacédémone ; et comme il était sur le point de mourir, il pria ses amis de ne lui ériger aucune statue, ni aucune espèce de monument : « Car, ajouta-t-il, si j'ai fait de belles actions, elles me serviront de trophée ; autrement, toutes les statues, ouvrages de la main des hommes, ne sauraient éterniser ma mémoire. » AGÉSIPOLIS. <215b> Agésipolis, fils de Cléombrote, dit, en apprenant que Philippe avait en peu de temps pris et détruit la ville d'Olynthe : « Il ne pourrait en plusieurs années en rebâtir une pareille. » Quelqu'un lui reprochait qu'étant déjà roi, il avait été donné en otage avec plusieurs autres jeunes gens, au lieu de leurs enfants et de leurs femmes. « Cela était juste, répondit-il ; les fautes doivent être expiées par ceux qui les ont commises. » Il voulait faire venir des chiens de Sparte ; et quelqu'un lui ayant dit qu'on n'en laissait pas sortir de la ville, il répondit : « Les hommes n'en sortaient pas non plus autrefois, et ils le font aujourd'hui. » AGÉSIPOLIS, fils de Pausanias. <215c> Agésipolis, fils de Pausanias, sur l'offre que les Athéniens lui faisaient de prendre les Mégariens pour arbitres de leurs différends, leur répondit : « Il serait honteux Athéniens, que deux peuples qui commandent au reste de la Grèce connussent moins ce qui est juste que des Mégariens.» AGIS, fils d'Archidamus. Agis, fils d'Archidamus, reçut ordre des éphores de prendre avec lui un certain nombre de jeunes citoyens, et de suivre un homme qui avait promis de les introduire dans la citadelle de sa ville. <215d> « Est-il prudent, leur dit Agis, de confier un si grand nombre de jeunes gens à quelqu'un qui trahit sa patrie? » On lui demandait à quelle science les Lacédémoniens s'appliquaient davantage : « A celle d'obéir et de commander, » répondit-il. Il disait que les Spartiates ne s'informaient pas si leurs ennemis étaient nombreux, mais seulement où ils étaient. A Mantinée, comme on voulait l'empêcher de combattre, parce que les ennemis étaient trop supérieurs en nombre : « Il faut bien, dit-il, que celui qui veut commander à tout un peuple soit en état de combattre contre des ennemis nombreux. » Quelqu'un lui demandait un jour si les Lacédémoniens étaient bien nombreux : « Assez, répondit-il, pour contenir les méchants. » Il faisait le tour de la ville de Corinthe ; et considérant la hauteur, l'étendue et la force de ses murailles : « Quelles sont, dit-il, les femmes qui habitent dans cette enceinte? » <215e> Un sophiste disait qu'il n'y avait rien de meilleur que la parole : « Tu ne vaux donc rien, lui dit Agis, quand tu ne parles pas? » Les Argiens, après avoir été battus, revenaient fièrement au combat, et la plupart des alliés en paraissaient troublés : « Mes amis, leur dit Agis, si nous qui venons de vaincre, nous éprouvons des sentiments de crainte, que doivent faire ceux que nous avons battus? » Un député d'Abdère, après l'avoir entretenu fort longuement, lui demanda ce qu'il le chargeait de rapporter à ses concitoyens. « Dites-leur, répondit Agis, que tant qu'il vous a plu de parler, je vous ai écouté dans le plus grand silence. » On louait devant lui les Éléens de ce qu'ils observaient la plus exacte justice dans les jeux olympiques. <215f> « Quelle merveille, dit Agis, si dans l'espace de cinq ans, ils sont justes une seule fois ! » Quelqu'un lui disait que des gens d'une famille étrangère lui portaient envie. « Eh bien ! dit Agis, outre leurs maux personnels, ils auront encore à souffrir du bien qui m'arrivera à moi et à mes amis. » Un de ses officiers lui conseillait de laisser un libre passage aux ennemis qui fuyaient. « Comment, lui dit-il, pourrons-nous combattre ceux qui nous résisteront avec courage, si nous n'attaquons pas ceux à qui leur lâcheté fait prendre la fuite? »


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Dernière mise à jour : 8/05/2008