HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des Lacédémoniens

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[217] <217a> « Ὅτι » ἔφη « οὐ τούτων ἐπιμελούμενοι ἀλλ´ αὑτῶν αὐτοὺς ἐκτησάμεθα. » Ἑτέρου δέ τινος λέγοντος, ὅτι βλάπτουσιν αἱ δόξαι καὶ ὅτι τούτων ἀπαλλαγεὶς εὐδαιμονήσει, « Οὐκοῦν οἱ τὰ ἄδικα ποιοῦντες » ἔφη « κατὰ τὸν σὸν λόγον εὐδαίμονες ἂν εἶεν· πῶς γὰρ ἄν τις ἱεροσυλῶν ἀδικῶν δόξης ἐπιμελοῖτο; » Ἄλλου δ´ ἐρωτῶντος διὰ τί ἐν τοῖς πολέμοις Σπαρτιᾶται θαρραλέως κινδυνεύουσιν, « Ὅτι » ἔφη « αἰδεῖσθαι περὶ βίου μελετῶμεν, οὐχ ὥσπερ οἱ ἄλλοι φοβεῖσθαι. » Ἐρωτῶντος δέ τινος αὐτὸν διὰ τί τὰς περὶ θανάτου δίκας πλείοσιν ἡμέραις οἱ γέροντες κρίνουσι, κἂν ἀποφύγῃ τις, οὐδὲν ἧσσόν ἐστιν ὑπόδικος, <217b> « Πολλαῖς μὲν ἡμέραις » ἔφη « κρίνουσιν, ὅτι περὶ θανάτου τοῖς διαμαρτάνουσιν οὐκ ἔστι μεταβουλεύσασθαι· νόμῳ δ´ ὑπόδικον δεήσει εἶναι, διότι κατὰ τοῦτον τὸν νόμον ἂν εἴη καὶ τὸ κρείττονα βουλεύσασθαι. » ΑΝΑΞΑΝΔΡΟΣ Ο ΕΥΡΥΚΡΑΤΕΟΣ. Ἀνάξανδρος Εὐρυκράτεος, πυνθανομένου τινὸς διὰ τί χρήματα οὐ συνάγουσιν εἰς τὸ δημόσιον, « Ὅπως » ἔφη « μὴ οἱ φύλακες αὐτῶν γινόμενοι διαφθείρωνται. » ΑΝΑΞΙΛΑΣ. Ἀναξίλας πρὸς τὸν θαυμάζοντα διὰ τί οἱ ἔφοροι τοῖς βασιλεῦσιν οὐχ ὑπεξανίστανται, <217c> καὶ ταῦτα ὑπὸ τῶν βασιλέων καθισταμένοι, « Διὰ τὴν αὐτὴν αἰτίαν » ἔφη « δι´ ἣν καὶ ἐφορεύουσιν. » ΑΝΔΡΟΚΛΕΙΔΑΣ. Ἀνδροκλείδας Λάκων πηρωθεὶς τὸ σκέλος κατέταξεν αὑτὸν εἰς τοὺς πολεμιστάς· ὡς δ´ ἐνίσταντό τινες διακωλύοντες ὅτι ἐπεπήρωτο, « Ἀλλ´ οὐ φεύγοντα » εἶπε « μένοντα δὲ δεῖ τοῖς ἀντιτεταγμένοις μάχεσθαι. » ΑΝΤΑΛΚΙΔΑΣ. Ἀνταλκίδας ἐν Σαμοθρᾴκῃ μυούμενος, ἐρωτηθεὶς ὑπὸ τοῦ ἱερέως τί δεινότερον δέδρακεν ἐν τῷ βίῳ, « Εἴ τί μοι πέπρακται τοιοῦτον, εἴσονται » εἶπεν « αὐτοὶ οἱ θεοί. » <217d> Πρὸς δὲ τὸν ἀμαθεῖς καλοῦντα τοὺς Λακεδαιμονίους Ἀθηναῖον « Μόνοι γοῦν » εἶπεν « ἡμεῖς οὐδὲν μεμαθήκαμεν παρ´ ὑμῶν κακόν. » Ἑτέρου δ´ Ἀθηναίου πρὸς αὐτὸν εἰπόντος « Ἀλλὰ μὴν ἡμεῖς ἀπὸ τοῦ Κηφισοῦ πολλάκις ὑμᾶς ἐδιώξαμεν », « Ἡμεῖς δέ » ἔφη « οὐδέποτε ὑμᾶς ἀπὸ τοῦ Εὐρώτα. » Ἐρωτηθεὶς δὲ πῶς ἄν τις μάλιστα ἀρέσκοι τοῖς ἀνθρώποις, « Εἰ ἥδιστα μέν » ἔφη « αὐτοῖς διαλέγοιτο, ὠφελιμώτατα δὲ προσφέροιτο. » Σοφιστοῦ δέ τινος μέλλοντος ἀναγινώσκειν ἐγκώμιον Ἡρακλέους, « Τίς γὰρ αὐτόν » ἔφη « ψέγει; » Πρὸς δ´ Ἀγησίλαον πληγέντα ἐν μάχῃ ὑπὸ Θηβαίων « Ἀπέχεις » εἶπε « τὰ διδασκάλια, μὴ βουλομένους αὐτοὺς μηδ´ ἐπισταμένους μάχεσθαι διδάξας. » <217e> Ἐδόκουν γὰρ ταῖς συνεχέσιν ἐπ´ αὐτοὺς τοῦ Ἀγησιλάου στρατείαις μάχιμοι γεγονέναι. Τείχη δ´ ἔλεγεν εἶναι τῆς Σπάρτης τοὺς νέους, ὅρια δὲ τὰς ἐπιδορατίδας. Πρὸς δὲ τὸν ἐπιζητοῦντα διὰ τί ἐγχειριδίοις βραχέσι κατὰ πόλεμον χρῶνται Λακεδαιμόνιοι, « Διότι » εἶπε « πλησίον τοῖς πολεμίοις μαχόμεθα. » ΑΝΤΙΟΧΟΣ. Ἀντίοχος ἐφορεύων ὡς ἤκουσεν ὅτι Μεσσηνίοις Φίλιππος τὴν χώραν ἔδωκεν, ἠρώτησεν, εἰ καὶ δύναμιν αὐτοῖς παρέσχετο ὥστε μαχομένους περὶ τῆς χώρας κρατεῖν. ΑΡΕΥΣ. <217f> Ἄρευς, ἐπαινούντων τινῶν οὐκ ἰδίας ἀλλά τινας τῶν ἀλλοτρίων γυναικῶν, « Μὰ τοὺς θεούς » εἶπε « περὶ τῶν καλῶν κἀγαθῶν γυναικῶν οὐδένα δεῖ λόγον <εἰκῆ> λέγεσθαι, ἀγνοεῖσθαι δ´ αὐτὰς τὸ παράπαν, ὁποῖαι τυγχάνουσι, πλὴν μόνοις τοῖς συμβιοῦσι. » Διὰ Σελινοῦντος δέ ποτε τῆς Σικελίας πορευόμενος ἰδὼν ἐπὶ μνήματος ἐλεγεῖον ἐπιγεγραμμένον « Σβεννύντας ποτὲ τούσδε τυραννίδα χάλκεος Ἄρης εἷλε· Σελινοῦντος δ´ ἀμφὶ πύλας ἔθανον », « Δικαίως » ἔφη « ἀπεθάνετε τυραννίδα καιομένην ἀποσβεννύναι ἐπιχειρήσαντες· τοὐναντίον γὰρ ἔδει ὅλην αὐτὴν ἀφεῖναι κατακαῆναι. » [217] <217a> « Nous les avons, répondit-il, non pour avoir soin d'eux, mais pour pouvoir nous soigner nous-mêmes. » Quelqu'un lui disait que l'estime publique était à charge, et que celui qui n'en faisait aucun cas était heureux. « A votre compte, lui dit Anaxandridas, les scélérats seront heureux, car un sacrilège, un malfaiteur, ne font aucun cas de l'estime publique. » Un autre lui demandait pourquoi les Spartiates, dans les combats, s'exposaient si courageusement aux dangers. « C'est, répondit-il, que quoiqu'ils estiment la vie, ils ne craignent pas, comme les autres, de la perdre. » On lui demandait pour quelle raison, dans les causes capitales, les sénateurs employaient plusieurs jours à discuter l'affaire, et que l'accusé, lors même qu'il était absous, restait toujours sous la main de la justice. <217b> « Les juges, répondit-il, discutent l'affaire pendant plusieurs jours, parce que, dans les jugements à mort, l'erreur est sans remède ; mais l'accusé reste toujours sous le pouvoir des lois, parce qu'elles permettent de revenir sur le jugement et de le réformer. » ANAXANDRE. On demandait à Anaxandre, fils d'Eurycrate, pourquoi les Spartiates n'avaient pas de trésor public : « C'est, dit-il, de peur que ceux qui seraient préposés à sa garde ne fussent exposés à se corrompre. » ANAXILAS. Quelqu'un lui témoignait sa surprise de ce que les éphores ne se levaient pas <217c> devant les rois, par qui ils étaient établis. « C'est, dit-il, par la raison qu'ils sont éphores.» ANDROCLIDAS. Androclidas, tout estropié qu'il était, se présenta pour être enrôlé. Et comme on ne voulait pas l'inscrire, à cause de ce défaut naturel : « Il ne faut pas, dit-il, pour combattre, un homme qui fuie, mais qui tienne ferme contre les ennemis. » ANTALCIDAS. Lorsque Antalcidas se faisait initier aux mystères de Samothrace, le prêtre lui demanda quel était le plus grand crime qu'il eût fait dans sa vie. « Si j'en ai commis quelqu'un, répondit-il, les dieux le savent. » <217d> Un Athénien traitait devant lui les Spartiates d'ignorants. « Nous sommes donc les seuls, lui dit Antalcidas, à qui vous n'ayez pu rien apprendre de mal. » Un autre Athénien lui disait que les Lacédémoniens avaient été souvent repoussés loin du Céphise. « Pour nous, repartit Antalcidas, nous ne vous avons jamais chassés des bords de l'Eurotas. » Quelqu'un lui demandait comment on réussirait à se faire aimer des hommes : « En leur tenant les discours les plus agréables, répondit-il, et en leur rendant les services, les plus utiles. » Un sophiste annonça qu'il allait faire le panégyrique d'Hercule. « Eh ! qui pense à le blâmer? » lui dit Antalcidas. Agésilas ayant été blessé dans un combat contre les Thébains, Antalcidas lui dit : « Vous avez été bien payé d'avoir voulu leur apprendre malgré eux à faire la guerre.» <217e> En effet, on croyait qu'Agésilas, par ses fréquentes expéditions contre eux, les avait beaucoup aguerris. Il disait que Sparte avait pour remparts ses jeunes gens, et pour bornes de son territoire le fer de leurs piques. On lui demandait pourquoi les Lacédémoniens avaient des épées si courtes : « C'est, répondit-il, parce que nous combattons de près l'ennemi. » ANTIOCHUS L'ÉPHORE. Antiochus l'éphore, apprenant que Philippe avait adjugé aux Messéniens les terres qui étaient en litige entre eux et les Spartiates, demanda s'il leur avait donné aussi la force de les défendre contre ceux qui viendraient les attaquer. ARIGÉE. <217f> Arigée entendait des Spartiates louer d'autres femmes que les leurs. «Il ne faut point, leur dit-il, parler légèrement sur le compte des femmes belles et honnêtes ; car leur beauté et leur vertu doivent être inconnues à tout autre qu'à leurs maris. » En traversant la ville de Sélinonte en Sicile, il vit sur un monument l'inscription suivante : "Tandis qu'ils éteignaient l'ardente tyrannie, Aux pieds de Sélinonte ils perdirent la vie". «Vous méritiez de mourir, dit-il, pour avoir voulu éteindre les feux de la tyrannie, au lieu de la laisser se consumer dans les flammes. »


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Dernière mise à jour : 8/05/2008