HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des Lacédémoniens

Page 211

  Page 211

[211] <211a> ἔφη « Ἵν´, ὅταν πρὸς ῥυθμὸν βαίνωσιν, οἵ τε δειλοὶ καὶ οἱ ἀνδρεῖοι φανεροὶ ὦσι. » Μακαρίζοντος δέ τινος τὸν Περσῶν βασιλέα νέον ὄντα κομιδῇ, εἶπεν « Ἀλλ´ οὐδὲ Πρίαμος ταύτην ἔχων τὴν ἡλικίαν ἠτύχησε. » Πολλὴν δὲ τῆς Ἀσίας ὑφ´ ἑαυτῷ ποιησάμενος διέγνω χωρεῖν ἐπ´ αὐτὸν βασιλέα, ὅπως παύσῃ σχολὴν ἄγοντα καὶ διαφθείροντα τοὺς τῶν Ἑλλήνων δημαγωγούς. Μεταπεμφθεὶς δὲ ὑπὸ τῶν ἐφόρων ἕνεκα <τῆς> τοῦ περιεστηκότος τὴν Σπάρτην Ἑλληνικοῦ πολέμου <αἰτίας> διὰ τὰ ὑπὸ τοῦ Πέρσου διαπεμφθέντα χρήματα, εἰπὼν <211b> τὸν ἀγαθὸν ἄρχοντα δεῖν ὑπὸ τῶν νόμων ἄρχεσθαι ἀπέπλευσε τῆς Ἀσίας πολὺν ἑαυτοῦ πόθον τοῖς ἐνταῦθα Ἕλλησι καταλιπών. Τοῦ δὲ Περσικοῦ νομίσματος χάραγμα τοξότην ἔχοντος, ἀναζευγνύων ἔφη τρισμυρίοις τοξόταις ὑπὸ τοῦ βασιλέως ἐξελαύνεσθαι τῆς Ἀσίας· τοσούτων γὰρ εἰς Ἀθήνας καὶ Θήβας κομισθέντων διὰ Τιμοκράτους χρυσῶν δαρεικῶν καὶ διαδοθέντων τοῖς δημαγωγοῖς, ἐξεπολεμώθησαν οἱ δῆμοι πρὸς τοὺς Σπαρτιάτας. Καὶ ἀντέγραψε τοῖς ἐφόροις ἐπιστολὴν τήνδε· « Ἀγησίλαος τοῖς ἐφόροις χαίρειν· τὰν πολλὰν τᾶς Ἀσίας κατεστρεψάμεθα καὶ τὼς βαρβάρως ἐλάσαμες καὶ ἐν <211c> τᾷ Ἰωνίᾳ ὅπλα ἐποιήσαμες πολλά· ἐπεὶ δὲ κέλεσθέ με κατὰ τὰν προθεσμίαν παραγίνεσθαι, ἕπομαι τᾷ ἐπιστολᾷ, σχεδὸν δ´ αὐτὰν καὶ φθάσω· ἄρχω γὰρ οὐκ ἐμαυτῷ ἀρχάν, ἀλλὰ τᾷ πόλει καὶ τοῖς συμμάχοις· καὶ τότε ἄρχων ἄρχει ἀλαθέως κατὰ δίκαν, ὅταν καὶ ἄρχηται ὑπό τε νόμων καὶ ἐφόρων οἷοι ἂν ἄλλοι ἐν πόλει ἄρχοντες ὦσιν. » Ὡς δὲ διαβὰς τὸν Ἑλλήσποντον ἐβάδιζε διὰ τῆς Θρᾴκης, ἐδεήθη μὲν οὐδενὸς τῶν βαρβάρων, πέμπων δὲ πρὸς ἑκάστους ἐπυνθάνετο πότερον ὡς φιλίαν ὡς πολεμίαν διαπορεύηται τὴν χώραν. Οἱ μὲν οὖν ἄλλοι φιλικῶς ἐδέχοντο καὶ παρέπεμπον· οἱ δὲ καλούμενοι Τρωχαλεῖς, οἷς καὶ Ξέρξης ὡς λέγεται ἔδωκε δῶρα, τῆς διόδου μισθὸν ᾔτουν τὸν Ἀγησίλαον ἑκατὸν ἀργυρίου τάλαντα καὶ τοσαύτας γυναῖκας· δὲ κατειρωνευσάμενος αὐτοὺς καὶ φήσας, <211d> « Τί οὖν οὐκ εὐθὺς ἦλθον ληψόμενοι; » προῆγε καὶ συμβαλὼν αὐτοῖς παρατεταγμένοις τρεψάμενος καὶ διαφθείρας πολλοὺς διῆλθε. Τῷ δὲ τῶν Μακεδόνων βασιλεῖ τὸ αὐτὸ ἐρώτημα προσέπεμψε· φήσαντος δ´ ἐκείνου βουλεύςεσθαι, « Βουλευέσθω τοίνυν » εἶπεν, « ἡμεῖς δ´ ἤδη πορευσόμεθα. » Θαυμάσας οὖν τὴν τόλμαν καὶ δείσας ἐκέλευσεν ὡς φίλον προάγειν. Τῶν δὲ Θετταλῶν τοῖς πολεμίοις συμμαχούντων ἐπόρθει <211e> τὴν χώραν· εἰς δὲ Λάρισσαν ἔπεμψε Ξενοκλέα καὶ Σκύθην περὶ φιλίας. Συλληφθέντων δὲ τούτων καὶ παραφυλαττομένων, οἱ μὲν ἄλλοι βαρέως φέροντες ᾤοντο δεῖν τὸν Ἀγησίλαον περιστρατοπεδεύσαντα πολιορκεῖν τὴν Λάρισσαν· δὲ φήσας οὐκ ἂν ἐθελῆσαι Θεσσαλίαν ὅλην λαβεῖν ἀπολέσας τῶν ἀνδρῶν τὸν ἕτερον, ὑποσπόνδους αὐτοὺς ἀπέλαβε. Πυθόμενος δὲ μάχην γεγονέναι περὶ Κόρινθον καὶ Σπαρτιατῶν μὲν παντάπασιν ὀλίγους τεθνάναι, Κορινθίων δὲ καὶ Ἀθηναίων καὶ τῶν ἄλλων συμμάχων αὐτοῖς παμπόλλους, οὐκ ὤφθη περιχαρὴς οὐδ´ ἐπηρμένος τῇ νίκῃ, <211f> ἀλλὰ καὶ πάνυ βαρὺ στενάξας « Φεῦ τᾶς Ἑλλάδος » ἔφη « τοσούτους ὑφ´ αὑτᾶς ἀπολώλεκεν, ὅσοις ἀρκεῖ τοὺς βαρβάρους νικᾶν ἅπαντας. » Φαρσαλίων δὲ προσκειμένων καὶ κακουργούντων αὐτοῦ τὸ στράτευμα, πεντακοσίοις ἱππεῦσι τρεψάμενος αὐτοὺς τρόπαιον ἔστησεν ὑπὸ τῷ Ναρθακίῳ· καὶ τὴν νίκην ἐκείνην πάντων ὑπερηγάπησεν, ὅτι συστησάμενος τὸ ἱππικὸν αὐτὸς δι´ ἑαυτοῦ τούτῳ μόνῳ τοὺς μέγιστον ἐφ´ ἱππικῇ φρονοῦντας ἐκράτησε. [211] <211a> « C'est, dit-il, afin qu'en les faisant marcher en cadence, on puisse distinguer les timides et les braves. » Quelqu'un vantait devant lui le bonheur du roi de Perse, qui était encore fort jeune : « Priam, à son âge, dit Agésilas, n'avait pas encore été malheureux. » Après avoir soumis une grande partie de l'Asie, il résolut de marcher contre le roi de Perse lui-même, et de troubler un repos dont ce prince abusait pour corrompre les orateurs de la Grèce. Mais, rappelé par les éphores à la défense de Sparte, menacée par les autres peuples de la Grèce qu'excitait l'argent du roi de Perse, il dit <211b> qu'un bon prince devait obéir aux lois; et il partit aussitôt de l'Asie, emportant les regrets de toutes les colonies grecques qui y étaient établies. Comme la monnaie des Perses avait pour empreinte un archer, il dit, en décampant, qu'il était chassé de l'Asie par trente mille archers du roi de Perse. En effet, ce prince avait envoyé, par Timocrate, un pareil nombre de dariques à Thèbes et à Athènes, pour être distribuées aux orateurs, qui, à ce prix, engagèrent les autres Grecs à déclarer la guerre aux Spartiates. Voici la lettre qu'Agésilas écrivit à cette occasion aux éphores : « Agésilas aux éphores, salut. « Nous avons soumis une grande partie de l'Asie, mis en fuite les Barbares, et fait <211c> dans l'Ionie de grands préparatifs de guerre. Mais puisque vous m'ordonnez de me rendre à Sparte à jour marqué, je suivrai de près ma lettre ; je voudrais même pouvoir la prévenir. Je commande, non pour moi-même, mais pour ma patrie et pour ses alliés. Un général ne l'est véritablement, et avec justice, que lorsqu'il agit sous la dépendance des lois, des éphores, et de tous les autres magistrats. » Lorsque après le passage de l'Hellespont, il eut à traverser la Thrace, il ne voulut point en demander la permission à ces peuples barbares ; il leur fit dire seulement s'ils voulaient qu'il passât sur leurs terres en ami ou en ennemi. Ils lui laissèrent tous le passage libre, et l'accompagnèrent même, par honneur, sur leur territoire, à l'exception de ceux de la Troade, a qui Xerxès avait, dit-on, acheté le droit de traverser leur pays, et qui demandèrent à Agésilas cent talents d'argent et autant de femmes. Agésilas leur répondit en se moquant d'eux : <211d> «Que ne venez-vous tout de suite les chercher?» En même temps il marche contre eux, leur livre bataille, les met en fuite, et, après leur avoir tué beaucoup de monde, il continue sa route. Le roi de Macédoine, à qui il fit faire la même demande qu'aux peuples de la Thrace, répondit qu'il en délibérerait. « Qu'il délibère à son aise, dit Agésilas ; en attendant, nous passerons. » Le roi, surpris de sa fierté, et n'osant se mesurer avec lui, le laissa passer librement. Il ravagea les terres des Thessaliens, alliés des ennemis de Sparte, <211e> et députa à Larisse Xénoclès et Scytha, pour proposer aux habitants de faire alliance avec les Lacédémoniens. Ceux de Larisse se saisirent des députés, et les mirent en prison. Toute l'armée, pleine d'indignation, voulait qu'Agésilas mît le siége devant la ville. Il répondit qu'il ne s'exposerait pas, pour la conquête même de toute la Thessalie, à perdre un seul de ces députés; et il négocia pour qu'on les lui rendît tous les deux. Lorsqu'il apprit que, dans une bataille donnée auprès de Corinthe, où les Spartiates n'avaient perdu que peu de monde, il avait péri un grand nombre d'Athéniens et d'autres alliés, au lieu de se réjouir ou de tirer avantage de cette victoire, <211f> il dit en poussant un profond soupir : «Malheureuse Grèce, qui vient de faire périr de ses propres mains ce qui suffirait de soldats pour soumettre tous les Barbares !» Pressé par la cavalerie pharsalienne, qui incommodait fort son armée, il l'attaqua avec cinq cents chevaux, et la mit en déroute. Il fît élever au pied du mont Narthacium un trophée pour cette victoire, qu'il préférait à toutes celles qu'il avait remportées jusqu'alors, parce qu'avec sa cavalerie seule il avait vaincu la nation qui avait le plus de confiance dans la sienne.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 8/05/2008