HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des Lacédémoniens

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[210] <210a> πρὸς δὲ θάλπος οὕτω καὶ ψῦχος εἶχεν, ὥστε μόνος ἀεὶ χρῆσθαι ταῖς ὥραις. Ἐν μέσοις δὲ τοῖς στρατιώταις σκηνῶν οὐδενὸς ἀμείνονα κοίτην εἶχε. Διετέλει δὲ λέγων τὸν ἄρχοντα προσήκειν οὐ μαλακίᾳ καὶ τρυφῇ, καρτερίᾳ δὲ καὶ ἀνδρείᾳ <δεῖν> τῶν ἰδιωτῶν περιεῖναι. Πυθομένου γοῦν τινος τί περιεποίησαν οἱ Λυκούργου νόμοι τῇ Σπάρτῃ, « Καταφρονεῖν » ἔφη « τῶν ἡδονῶν. » Πρὸς δὲ τὸν ἐπιθαυμάζοντα τὴν μετριότητα τῆς ἐσθῆτος καὶ τῆς τροφῆς αὐτοῦ τε καὶ τῶν ἄλλων Λακεδαιμονίων « Ἀντὶ ταύτης » ἔφη « τῆς διαίτης, ξένε, τὴν ἐλευθερίαν ἀμώμεθα. » <210b> Ἄλλου δὲ προτρεπομένου ἀνίεσθαι καὶ λέγοντος διὰ τὸ τῆς τύχης ἄδηλον μὴ περιμεῖναι, πότε καιρὸς τούτου γενήσεται, « Ἀλλ´ ἐγώ » εἶπεν « ἐμαυτὸν ἐθίζω <λέγων> ὥστ´ ἐν μηδεμιᾷ μεταβολῇ μεταβολὴν ζητεῖν. » Καὶ πρεσβύτης δὲ γενόμενος τῇ αὐτῇ ἀγωγῇ ἐχρῆτο· πρὸς οὖν τὸν πυθόμενον διὰ τί σφοδροῦ χειμῶνος ὄντος ἀχίτων περιέρχεται εἰς τοῦτο ἡλικίας ἥκων, « Ἵνα » φησίν « οἱ νέοι μιμῶνται, παράδειγμα ἔχοντες τοὺς πρεσβυτάτους καὶ ἄρχοντας. » Θάσιοι δὲ τὴν χώραν αὐτῶν διαπορευομένῳ μετὰ τοῦ στρατεύματος ἄλφιτα καὶ χῆνας καὶ τραγήματα καὶ <210c> μελίπηκτα καὶ ἄλλα παντοδαπὰ βρώματά τε καὶ πόματα πολυτελῆ ἔπεμψαν· μόνα δὲ τὰ ἄλφιτα δεξάμενος τὰ λοιπὰ ἀπάγειν ἐκέλευσεν ὀπίσω τοὺς κομίζοντας, ὡς οὐδὲν αὐτοῖς ὄντα χρήσιμα. Λιπαρούντων δὲ καὶ δεομένων πάντως λαβεῖν, ἐκέλευσεν αὐτὰ τοῖς εἵλωσι διαδοῦναι. Πυθομένων δὲ τὴν αἰτίαν, ἔφη « Τοὺς ἀνδραγαθίαν ἀσκοῦντας τὰς τοιαύτας λιχνείας οὐχ ἁρμόζει προσίεσθαι· τὰ γὰρ δελεάζοντα τοὺς ἀνδραποδώδεις τῶν ἐλευθέρων ἀλλότρια. » Πάλιν δὲ τῶν Θασίων διὰ τὸ δοκεῖν μεγάλως ὑπ´ αὐτοῦ εὐεργετεῖσθαι ναοῖς αὐτὸν καὶ ἀποθεώσεσι τιμησάντων <210d> καὶ πρεσβείαν περὶ τούτου ἀποστειλάντων, ἀναγνοὺς τὰς τιμάς, ἃς αὐτῷ προσήνεγκαν οἱ πρέσβεις, ἠρώτησεν εἰ πατρὶς αὐτῶν ἀποθεοῦν ἀνθρώπους ἔχει δύναμιν· φαμένων δέ, « Ἄγετ´ » ἔφη « ποιήσατε πρώτους ἑαυτοὺς θεούς· καὶ τοῦτ´ ἂν πράξητε, τότε πιστεύσω ὑμῖν ὅτι κἀμὲ δυνήσεσθε θεὸν ποιῆσαι. » Τῶν δ´ ἐπὶ τῆς Ἀσίας Ἑλληνικῶν ἐθνῶν ψηφισαμένων ἐν ταῖς ἐπιφανεστάταις πόλεσιν εἰκόνας ἀνιστᾶν αὐτοῦ, προέγραψεν « Ἐμοῦ μηδεμία εἰκὼν ἔστω μήτε γραπτὴ μήτε πλαστὴ μήτε κατασκευαστή. » Θεασάμενος δ´ ἐπὶ τῆς Ἀσίας οἰκίαν τετραγώνοις ὠροφωμένην δοκοῖς ἠρώτησε τὸν κεκτημένον εἰ τετράγωνα <210e> παρ´ αὐτοῖς φύεται τὰ ξύλα· φαμένου δὲ οὔ, ἀλλὰ στρογγύλα, « Τί οὖν; » εἶπεν « εἰ τετράγωνα ἦν, στρογγύλ´ ἂν ἐτελεῖτε; » Ἐρωτηθεὶς δέ ποτε ἄχρι τίνος εἰσὶν οἱ τῆς Λακωνικῆς ὅροι, κραδάνας τὸ δόρυ εἶπεν « Ἄχρις οὗ τοῦτο φθάνει. » Ἄλλου δ´ ἐπιζητοῦντος διὰ τί ἀτείχιστος Σπάρτη, ἐπιδείξας τοὺς πολίτας ἐξωπλισμένους « Ταῦτ´ ἐστιν » εἶπε « τὰ Λακεδαιμονίων τείχη. » Ἄλλου δὲ τὸ αὐτὸ ἐπιζητοῦντος, « Οὐ λίθοις δεῖ καὶ ξύλοις τετειχίσθαι, <τὰς πόλεις » ἔφη « >ταῖς δὲ τῶν ἐνοικούντων ἀρεταῖς. » Τοῖς δὲ φίλοις παρήγγειλε μὴ χρήμασιν, ἀνδρείᾳ δὲ καὶ ἀρετῇ σπουδάζειν πλουτεῖν. <210f> Ὁπότε δὲ βούλοιτο ἔργον τι ταχέως ὑπὸ τῶν στρατιωτῶν γενέσθαι, αὐτὸς πρῶτος ἐφήπτετο ἐν ὄψει ἁπάντων. Ἐμεγαλύνετο δ´ ἐπὶ τῷ μηδενὸς ἧττον πονεῖν καὶ ἐπὶ τῷ ἄρχειν ἑαυτοῦ μᾶλλον ἐπὶ τῷ βασιλεύειν. Θεωρήσας δέ τινα Λάκωνα χωλὸν ἐπὶ πόλεμον ἐξιόντα καὶ ἵππον ζητοῦντα, « Οὐκ αἰσθάνῃ » ἔφη « ὅτι οὐ φευγόντων ἀλλὰ μενόντων πόλεμος χρείαν ἔχει; » Ἐρωτώμενος δὲ πῶς μεγάλην δόξαν περιεποιήσατο, « Θανάτου καταφρονήσας » ἔφη. Ἐπιζητοῦντος δέ τινος διὰ τί Σπαρτιᾶται μετ´ αὐλῶν ἀγωνίζονται, [210] <210a> Il supportait si facilement le froid et le chaud, qu'il était le seul pour qui toutes les saisons de l'année fussent égales. Il plaçait toujours sa tente au milieu des soldats, et n'avait pas un meilleur lit qu'eux. Il avait coutume de dire qu'un prince devait se distinguer de ses sujets, non par le luxe et la mollesse, mais par le courage et la patience à supporter les travaux. Quelqu'un lui demandait quel bien les lois de Lycurgue avaient procuré à Lacédémone : « Elles lui ont appris, répondit-il, à mépriser les plaisirs.» Il dit à un étranger qui lui témoignait sa surprise de ce que lui et tous les Spartiates étaient vêtus et nourris si simplement : « Le fruit que nous recueillons de ce genre de vie est la liberté. » <210b> Un autre l'exhortait à se relâcher un peu de cette vie austère, en lui disant que la fortune ne lui laisserait peut-être pas à l'avenir le temps de le faire. « Je m'accoutume, lui dit Agésilas, à n'avoir jamais besoin, quoi qu'il m'arrive, d'y rien changer. » La vieillesse même ne lui fit rien diminuer de ce régime sévère ; et comme on lui demandait un jour pourquoi, à son âge, et par le froid le plus rigoureux, il allait sans tunique. « C'est, répondit-il, afin que les jeunes gens suivent l'exemple que leur donnent les vieillards et les magistrats. » Il traversait avec son armée les terres des Thasiens, qui lui envoyèrent de la farine, des oies, de la pâtisserie, <210c> d'autres mets recherchés et des vins choisis. Il n'accepta que la farine, et ordonna aux députés de remporter tout le reste, qui lui était absolument inutile. Les Thasiens lui ayant fait de vives instances pour l'engager à tout accepter, il y consentit, et le fit sur-le-champ distribuer aux Ilotes. Comme ils lui en demandèrent la raison, il leur répondit : « Les hommes qui font profession de vertu ne doivent point se permettre ces raffinements de bonne chère ; ce qui attire des esclaves n'est point fait pour des hommes libres. » Les Thasiens, pour reconnaître les grands services qu'il leur avait rendus, lui décernèrent les honneurs divins, <210d> et lui envoyèrent une députation pour lui en faire part. Lorsqu'il eut lu les décrets qui contenaient ces témoignages de leur reconnaissance, il demanda aux députés si leur patrie avait le pouvoir de déifier les hommes. Sur leur réponse affirmative, il leur dit : « Commencez par en faire usage pour vous-mêmes, et alors je croirai que vous pouvez aussi faire de moi un dieu. » Les colonies grecques d'Asie avaient arrêté, par des décrets publics, qu'on lui érigerait des statues dans leurs principales villes. Quand Agésilas le sut, il leur écrivit : « Ne faites de moi aucun portrait, aucune image, ni aucune statue. » Il vit en Asie une maison dont le plancher était fait avec des poutres carrées. Il demanda au maître si, <210e> dans son pays, les arbres avaient naturellement cette forme. Il lui répondit qu'ils étaient ronds. « Eh quoi ! lui dit Agésilas, s'ils naissaient carrés, les arrondiriez-vous pour les employer? » On lui demandait un jour jusqu'où s'étendaient les bornes de la Laconie : « Jusqu'où ce fer peut atteindre, » répondit-il en branlant sa lance. Quelqu'un lui témoignait sa surprise de ce que Sparte n'avait point de murailles : « Voilà, dit-il en montrant les citoyens armés, voilà les murailles de Lacédémone. » Il répondit une autre fois à la même question : « Les villes ne doivent pas avoir pour défense des pierres et du bois, mais la valeur des habitants. » Il exhortait ses amis à faire consister leurs richesses, non dans l'argent, mais dans le courage et la vertu. <210f> Lorsqu'il voulait hâter les travaux des soldats, il mettait le premier la main à l'ouvrage, à la vue de tout le monde. Il mettait sa gloire à ne le céder à personne pour le travail, et à être plus maître de soi-même que de ses sujets. Quelqu'un voyant un Lacédémonien boiteux prêt à partir pour une expédition, cherchait pour lui un cheval. « Ne savez-vous point, lui dit Agésilas, qu'il ne faut pas à la guerre des gens qui fuient, mais qui tiennent ferme dans leur poste ? » Il répondit à ceux qui lui demandaient comment il avait acquis une si grande gloire : « En méprisant la mort. » On lui demandait pourquoi les Spartiates marchaient à l'ennemi au son des instruments :


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Dernière mise à jour : 8/05/2008