[241] Ἑτέρα <241a> Λάκαινα τὸν υἱὸν λιποτακτήσαντα ὡς ἀνάξιον τῆς πατρίδος
ἀνεῖλεν, εἰποῦσα « Οὐκ ἐμὸν τὸ φίτυμα. » Ἐφ´ ἧς τὸ ἐπίγραμμα τόδε·
« Ἔρρε κακὸν φίτυμα διὰ σκότος, οὗ διὰ μῖσος
Εὐρώτας δειλαῖς μηδ´ ἐλάφοισι ῥέοι.
Ἀχρεῖον σκυλάκευμα, κακὰ μερίς, ἔρρε ποθ´ Ἅιδαν,
ἔρρε· τὸ μὴ Σπάρτας ἄξιον οὐδ´ ἔτεκον. »
<241b> Ἄλλη τὸν υἱὸν ἐν παρατάξει μαθοῦσα πεσόντα ἔφη·
« Δειλοὶ κλαιέσθωσαν· ἐγὼ δέ σε, τέκνον, ἄδακρυς
θάπτω τὸν καὶ ἐμὸν καὶ Λακεδαιμόνιον. »
Ἀκούσασά τις τὸν υἱὸν σεσῳσμένον καὶ πεφευγότα ἐκ τῶν πολεμίων, γράφει
αὐτῷ « Κακὰ φάμα τευ κακκέχυται· ἢ ταύταν νῦν ἔκνιψαι ἢ μὴ ἔσο. »
Ἄλλη, τῶν υἱῶν φυγόντων ἐκ μάχης καὶ παραγενομένων ὡς αὐτήν, « Ποῖ » φησίν
« ἥκετε δραπετεύσαντες, κακὰ ἀνδράποδα; ἢ δεῦρο ὅθεν ἐξέδυτε
καταδυσόμενοι; » ἀνασυραμένη καὶ ἐπιδείξασα αὐτοῖς τὴν κοιλίαν.
Προσάγοντά τις τὸν υἱὸν θεασαμένη ἐπύθετο τί πράσσει ἡ πατρίς· εἰπόντος δέ
« Πάντες ἀπολώλασι », κεραμίδα ἄρασα ἐπαφῆκεν αὐτῷ καὶ ἀνεῖλεν, εἰποῦσα «
σὲ οὖν κακάγγελον ἔπεμψαν ἡμῖν; »
Διηγουμένου τινὸς τῇ μητρὶ γενναῖον θάνατον τοῦ ἀδελφοῦ, « Εἶτ´ οὐκ
αἰσχρόν » εἶπε « τῆς τοιαύτης συνοδίας ἀτυχῆσαι; »
Ἐκπέμψασά τις τοὺς υἱοὺς αὑτῆς πέντε ὄντας ἐπὶ πόλεμον, <241c> ἐν τοῖς
προαστείοις εἱστήκει καραδοκοῦσα τί ἐκ τῆς μάχης ἀποβήσοιτο· ὡς δὲ
παραγενόμενός τις πυθομένῃ αὐτῇ ἀπήγγειλε τοὺς παῖδας ἅπαντας
τετελευτηκέναι, « Ἀλλ´ οὐ τοῦτ´ ἐπυθόμην » εἶπε, « κακὸν ἀνδράποδον, ἀλλὰ
τί πράσσει ἡ πατρίς. » Φήσαντος δὲ ὅτι νικᾷ, « Ἀσμένη τοίνυν » εἶπε «
δέχομαι καὶ τὸν τῶν παίδων θάνατον. »
Θάπτουσά τις τὸν υἱόν, ὡς γραΐδιον εὐτελὲς προσελθὸν αὐτῇ « Ὦ γύναι, τᾶς
τύχας » εἶπε, « νὴ τὼ σιώ, ἀλλὰ τᾶς καλᾶς γ´ » ἔφη· « Οὗ γὰρ αὐτὸν ἕνεκεν
ἔτεκον, ἵν´ ὑπὲρ τᾶς Σπάρτας ἀποθάνῃ, τοῦτό μοι συνέβη. »
Σεμνυνομένης γυναικός τινος Ἰωνικῆς ἐπί τινι τῶν ἑαυτῆς ὑφασμάτων ὄντι
πολυτελεῖ, <241d> Λάκαινα ἐπιδείξασα τοὺς τέσσαρας υἱοὺς ὄντας
κοσμιωτάτους, τοιαῦτα ἔφη δεῖν εἶναι τὰ τῆς καλῆς καὶ ἀγαθῆς γυναικὸς ἔργα
καὶ μεγαλαυχεῖν ἐπὶ τούτοις καὶ ἐπαίρεσθαι.
Ἄλλη ἀκούσασα περὶ τοῦ υἱοῦ, ὡς κακῶς ἐπὶ τῆς ξένης ἀναστρέφοιτο, ἔγραψε «
Κακά τευ φάμα κακκέχυται· ἢ ταύταν ἀπόθευ ἢ μὴ ἔσο. »
Παραπλησίως δὲ καὶ Χίων φυγάδες ἐλθόντες εἰς Σπάρτην πολλὰ Πεδαρίτου
κατηγόρουν· μεταπεμψαμένη δ´ αὐτοὺς ἡ μήτηρ αὐτοῦ Τελευτία καὶ ἀκούσασα ὧν
ἐνεκάλουν, ἐπεὶ ἐδόκει αὐτῇ ἁμαρτάνειν ὁ υἱός, ἐπέστειλεν αὐτῷ <241e> « Ἁ
μάτηρ Πεδαρίτῳ. Ἢ βελτίονα πρᾶσσε ἢ αὖθι μένε, ἀπογνοὺς τὰν ἐς Σπάρταν
σωτηρίαν. »
Ἑτέρα ἐπ´ ἀδικήματι τῷ παιδὶ κρινομένῳ « Τέκνον » εἶπεν, « ἢ τᾶς αἰτίας
σεαυτὸν ἢ τοῦ ζῆν ἀπόλυσον. »
Ἄλλη χωλὸν υἱὸν ἐπὶ παράταξιν προπέμπουσα, « Τέκνον » εἶπε, « κατὰ βῆμα
τῆς ἀρετῆς μέμνησο. »
Ἄλλη, τοῦ παιδὸς αὐτῇ ἀφικομένου ἀπὸ παρατάξεως τετρωμένου τὸν πόδα καὶ
σφόδρα ἀλγοῦντος, « Ἐὰν τῆς ἀρετῆς » εἶπε « μέμνῃ, ὦ τέκνον, καὶ ἄπονος
ἔσῃ καὶ θαρρήσεις. »
Λάκων τρωθεὶς ἐν πολέμῳ καὶ βαδίζειν μὴ δυνάμενος, τετραποδιστὶ ὥδευεν.
Αἰσχυνομένῳ δ´ αὐτῷ ἐπὶ τῷ γελοίῳ ἡ μήτηρ <241f> « Καὶ πόσῳ βέλτιον, ὦ
τέκνον » εἶπε, « μᾶλλον ἐπὶ τῇ ἀνδρείᾳ γεγηθέναι ἢ αἰσχύνεσθαι ἐπὶ γέλωτι
ἀνοήτων; »
Ἄλλη προσαναδιδοῦσα τῷ παιδὶ τὴν ἀσπίδα καὶ παρακελευομένη « Τέκνον » ἔφη,
« ἢ ταύταν ἢ ἐπὶ ταύτας. »
Ἄλλη προϊόντι τῷ υἱῷ ἐπὶ πόλεμον ἀναδιδοῦσα τὴν ἀσπίδα « Ταύτην » ἔφη « ὁ
πατήρ σοι ἀεὶ ἔσῳζε· καὶ σὺ οὖν ἢ ταύτην σῷζε ἢ μὴ ἔσο. »
Ἄλλη πρὸς τὸν υἱὸν λέγοντα μικρὸν ἔχειν τὸ ξίφος εἶπε « <Καὶ> βῆμα πρόσθες. »
| [241] APOPHTEGMES DES LACÉDÉMONIENNES
DONT LES NOMS NE SONT PAS CONNUS.
<241a> Une autre Lacédémonienne punit aussi de mort son fils, comme
indigne de sa patrie, pour avoir abandonné son poste. « Il n'était pas mon
fils, » dit-elle. Voici une épigramme où on la fait parler ainsi :
Va, fils dégénéré, dans ces cavernes sombres,
Qui des lâches mortels gardent les tristes ombres.
Est-ce donc pour des cerfs, timides animaux,
Que le noble Eurotas roule ses belles eaux?
Va, fuis dans les Enfers, rebut de ta patrie;
Ce n'est point dans mon sein que tu reçus la vie.
<241b> Une mère apprenant que son fils avait fui pour sauver sa vie, lui
écrivit en ces termes : « On répand sur ton compte des bruits
déshonorants. Ou justifie-toi, ou meurs. »
Une autre dont les fils avaient fui de la bataille, les voyant arriver,
alla au-devant d'eux : « Lâches, où fuyez-vous, s'écria-t-elle en
soulevant sa robe et leur montrant son ventre, prétendez-vous rentrer dans
ce sein d'où vous êtes sortis?»
Une troisième, dont le fils revenait de l'armée, lui demanda ce qui
s'était passé; et, sur sa réponse que les troupes avaient été taillées en
pièces, elle le tua d'un coup de tuile, en disant : « T'a-t-on donc été choisi
pour être le porteur d'une si funeste nouvelle ? »
Un Spartiate racontait à sa mère la manière glorieuse dont son frère était
mort. « N'as-tu pas honte, lui dit- elle, d'avoir manqué une si belle
occasion de le suivre ? »
Une mère dont les cinq fils étaient à l'armée, <241c> attendait aux portes
de la ville des nouvelles du combat ; elle en demande au premier qu'elle
rencontre, qui lui dit que tous ses fils étaient morts. «Misérable,-lui
dit-elle, est-ce là ce que je te demande? Je veux savoir quel a été
l'événement de la bataille. — Nous l'avons gagnée, répondit-il. —
J'apprends donc sans regret la mort de mes enfants. »
Pendant qu'une autre mère rendait à son fils les derniers devoirs, une
pauvre femme s'approchant, lui témoigna qu'elle partageait sa douleur.
« Félicitez-moi plutôt, lui dit la mère. Je l'avais mis au monde afin qu'il
mourût pour sa patrie ; je l'ai obtenu. »
Une femme d'Ionie tirait vanité d'une superbe étoffe
qu'elle avait brodée elle-même. <241d> Une Lacédémonienne lui montrant ses
quatre fils, tous parfaitement bien élevés, lui dit que c'était de ces
sortes d'ouvrages qu'une femme sage et honnête devait se glorifier.»
Une Lacédémonienne sachant que son fils se conduisait mal dans une ville
étrangère, lui écrivit ces mots: « Il se répand de mauvais bruits sur ton
compte ; fais-le cesser, ou meurs. »
Des exilés de Chios, qui étaient venus à Sparte, imputaient à Pédarète une
conduite très répréhensible. Sa mère Téleutia les fit venir, et, d'après
leur rapport, croyant son fils coupable, elle lui écrivit : <241e> « Ou
change de conduite, ou demeure à Chios, et ne compte pas pouvoir revenir à
Lacédémone. »
Une autre, voyant son fils accusé d'un crime fort grave, lui dit :
« Repousse l'accusation, ou renonce à la vie. »
Une mère envoyait à l'armée son fils qui était boiteux. « A chaque pas que
tu feras, lui dit-elle, souviens-toi de la vertu. »
Un soldat, au retour d'une bataille , souffrait cruellement d'une
blessure qu'il avait reçue au pied. « Mon fils, lui dit sa mère, si tu
penses à la vertu, tu ne souffriras plus, et tu reprendras courage. »
Un Spartiate avait été si fort blessé à la guerre qu'il ne pouvait plus
marcher qu'à quatre pattes ; et comme il avait honte d'une posture qui le
rendait ridicule, sa mère lui dit : <241f> « Mon fils, il est bien plus
beau de se réjouir de son courage que de rougir d'un rire insensé. »
Une mère donnait le bouclier à son fils qui partait pour l'armée, et
l'exhortant à se conduire en homme de cœur, elle lui disait : « Reviens
avec lui, ou sur lui. »
Une autre, remettant de même le bouclier à son fils,
au moment qu'il partait, lui dit : « Ton père l'a toujours conservé ; fais
de même, ou meurs. »
Une troisième dit à son fils, qui se plaignait d'avoir une épée trop
courte : « Allonge-la d'un pas. »
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