HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des Lacédémoniens

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[242] <242a> Ἄλλη ἀκούσασα, ὅτι υἱὸς αὐτῆς ἐν παρατάξει ἀνδραγαθήσας ἀπέθανεν, « Ἐμὸς γὰρ ἦς » εἶπε. Περὶ δὲ τοῦ ἑτέρου πυθομένη ὅτι ἀποδειλιάσας σῴζεται, « Οὐ γὰρ ἦς ἐμός » ἔφη. Ἑτέρα ἀκούσασα τεθνηκέναι τὸν υἱὸν ἐν μάχῃ καθάπερ ἐτέτακτο « Κάτθετ´ αὐτόν » ἔφη, « ἀναπληρωσάτω δὲ τὴν ἐκείνου τάξιν ἀδελφός. » Ἄλλη πομπὴν τελοῦσα πάνδημον ἤκουσεν ἐπὶ τῆς παρατάξεως νικᾶν τὸν υἱόν, ἐκ δὲ τῶν τραυμάτων πολλῶν γενομένων θνήσκειν. Οὐ περιελομένη οὖν τὸν στέφανον, ἀλλὰ σεμνυνθεῖσα πρὸς τὰς πλησίον εἶπεν « Ὡς πολλῷ κάλλιον, <242b> φίλαι, ἐστὶν ἐν παρατάξει νικῶντα τελευτᾶν τὰ Ὀλύμπια περιγενόμενον ζῆν. » Διηγουμένου τινὸς τῇ ἀδελφῇ γενναῖον θάνατον τοῦ παιδὸς αὐτῆς, ἐκείνη εἶπεν ὅτι « Ὅσον ἐπ´ ἐκείνῳ γέγηθα, τοσοῦτον ἐπὶ σοὶ ἄχθομαι, ἐναρέτου συνοδίας ἀπολειφθέντι. » <242c> Λακαίνῃ τις προσέπεμψεν, εἰ φθορᾷ συνεπινεύει. δ´ ἔφη « Παῖς μὲν οὖσα ἔμαθον τῷ πατρὶ πείθεσθαι, καὶ τοῦτο ἔπραξα· γυνὴ δὲ γενομένη τῷ ἀνδρί· εἰ οὖν δίκαιά με παρακαλεῖ, τούτῳ φανερὸν ποιησάτω πρῶτον. » Παρθένος πενιχρὰ ἐρωτηθεῖσα τίνα δίδωσι τῷ γαμοῦντι προῖκα, « Τὴν πάτριον » εἶπε « σωφροσύνην. » Λάκαινα ἐρωτηθεῖσα εἰ ἀνδρὶ προσελήλυθεν « Οὐκ ἐγώ » εἶπεν « ἀλλ´ ἀνὴρ ἐμοί. » Κρύφα τις διαπαρθενευθεῖσα καὶ διαφθείρασα τὸ βρέφος οὕτως ἐνεκαρτέρησε μηδεμίαν προενεγκαμένη φωνήν, ὥστε καὶ τὸν πατέρα καὶ ἄλλους πολλοὺς πλησίον ὄντας λαθεῖν ἀποκυήσασα· τὸ γὰρ μέγεθος τῶν ἀλγηδόνων τῇ ἀσχημοσύνῃ τὸ εὔσχημον προσπεσὸν ἐνίκησε. Λάκαινα πιπρασκομένη καὶ ἐρωτωμένη τί ἐπίσταται ἔφη « Πιστὰ ἦμεν. » Ἄλλη αἰχμαλωτισθεῖσα καὶ ἐρωτωμένη παραπλησίως « Εὖ οἰκεῖν οἶκον » ἔφη. Ἐρωτηθεῖσά τις ὑπό τινος, εἰ ἔσται ἀγαθή, ἂν αὐτὴν ἀγοράσῃ, εἶπε « Κἂν μὴ ἀγοράσῃς. » <242d> Ἄλλη πιπρασκομένη, τοῦ κήρυκος πυνθανομένου τί ἐπίσταται, « Ἐλευθέρα » εἶπεν « ἦμεν. » Ὡς δὲ ὠνησάμενος προσέτασσέ τινα αὐτῇ οὐχ ἁρμόζοντα ἐλευθέρᾳ, εἰποῦσα « Οἰμώξῃ φθονήσας σεαυτῷ τοιούτου κτήματος » ἐξήγαγεν ἑαυτήν. [242] <242a> Une mère, apprenant que son fils était mort en combattant vaillamment, dit : « Il était mon fils. » Une autre, à qui l'on rapporta que le sien avait sauvé sa vie en fuyant, s'écria : « Il n'est pas mon fils. » On vint dire à une autre que son fils avait été tué en tenant ferme dans son poste : « Qu'on l'ensevelisse , dit-elle, et que son frère prenne sa place. » Une femme, au milieu d'une pompe solennelle, apprit que son fils avait remporté la victoire, mais qu'il était mort de la suite de ses blessures. Alors, sans ôter la couronne de fleurs qu'elle avait sur sa tête, elle dit d'un air de triomphe aux femmes qui étaient près d'elle : « Mes amies, il est bien plus beau de mourir sur le champ de bataille, au sein de la victoire, que d'être couronné aux jeux olympiques. » Un Spartiate racontait à sa sœur la manière honorable dont son fils était mort. « Autant, lui dit-elle, la mort de mon fils me cause de joie, autant je rougis pour toi de ce que tu ne l'as pas suivi dans une si belle occasion. » <242c> Une femme mariée que quelqu'un faisait solliciter de consentir à ses désirs criminels , répondit : « Dans mon enfance, on m'a appris qu'il fallait obéir à mon père, et je l'ai toujours fait; depuis mon mariage, j'obéis à mon mari. Si cet homme me demande une chose honnête, qu'il ne craigne pas de lui en faire part. » On demandait à une fille pauvre ce qu'elle apporterait en dot : « La pudeur de ma famille, » répondit-elle. Une jeune femme dit à quelqu'un qui lui demandait si elle s'était approchée de son mari : «Non, c'est lui qui s'est approché de moi. » Une jeune fille, qui s'était laissé corrompre et avait fait avorter son fruit, souffrit avec tant de courage qu'elle ne jeta pas un seul cri, en sorte que ni son père, ni aucun de ses voisins, n'en eurent le moindre soupçon ; tant la crainte de l'infamie lui faisait surmonter la violence de la douleur ! Une Lacédémonienne était exposée en vente ; quelqu'un lui ayant demandé ce qu'elle savait faire, elle répondit: « Être fidèle. » Une autre, en pareil cas, répondit à la même question, qu'elle savait garder la maison. Une troisième à qui quelqu'un demandait si elle serait sage, au cas qu'il l'achetât, lui dit : « Je le serai, quand même vous ne m'achèteriez pas. » <242d> Un crieur public demandait à une autre qui était exposée en vente, ce qu'elle savait faire : « Être libre , » répondit-elle. Celui qui l'avait achetée ayant voulu exiger d'elle un service qu'elle croyait indigne d'une femme libre, elle lui dit : « Vous vous repentirez de vous être privé d'un tel bien ; » et en même temps elle se donna la mort.


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Dernière mise à jour : 8/05/2008