[238] <238a>
κέντρον δ´ εἶχε ταῦτα ἐγερτικὸν θυμοῦ καὶ φρονήματος καὶ παραστατικὸν ὁρμῆς
ἐνθουσιώδους καὶ πρακτικῆς. Καὶ ἡ λέξις ἦν ἀφελὴς καὶ ἄθρυπτος· οὐδὲν δ´
ἕτερον εἶχεν ἢ ἐπαίνους τῶν γεννικῶς ζησάντων καὶ ὑπὲρ τῆς Σπάρτης
ἀποθανόντων καὶ εὐδαιμονιζομένων καὶ ψόγους τῶν τρεσάντων ὡς ἀλγεινὸν καὶ
κακοδαίμονα βιούντων βίον· ἐπαγγελία τε καὶ μεγαλαυχία πρὸς ἀρετὴν
πρέπουσα ταῖς ἡλικίαις.
Τριῶν οὖν χορῶν ὄντων κατὰ τὰς τρεῖς ἡλικίας καὶ συνισταμένων ἐν ταῖς
ἑορταῖς, ὁ μὲν τῶν γερόντων ἀρχόμενος ᾖδεν
« Ἁμές ποτ´ ἦμες ἄλκιμοι νεανίαι· »
<238b> εἶτα ὁ τῶν ἀκμαζόντων ἀνδρῶν ἀμειβόμενος <ἔλεγεν>
« Ἁμὲς δέ γ´ εἰμές· αἰ δὲ λῇς, αὐγάσδεο· »
ὁ δὲ τρίτος ὁ τῶν παίδων « Ἁμὲς δέ γ´ ἐσσόμεσθα πολλῷ κάρρονες. »
Καὶ οἱ ἐμβατήριοι δὲ ῥυθμοὶ παρορμητικοὶ ἦσαν πρὸς ἀνδρείαν καὶ
θαρραλεότητα καὶ ὑπερφρόνησιν θανάτου, οἷς ἐχρῶντο ἔν τε χοροῖς καὶ πρὸς
αὐλὸν ἐπάγοντες τοῖς πολεμίοις. Ὁ γὰρ Λυκοῦργος παρέζευξε τῇ κατὰ πόλεμον
ἀσκήσει τὴν φιλομουσίαν, ὅπως τὸ ἄγαν πολεμικὸν τῷ ἐμμελεῖ κερασθὲν
συμφωνίαν καὶ ἁρμονίαν ἔχῃ· διὸ καὶ ἐν ταῖς μάχαις προεθύετο ταῖς Μούσαις
ὁ βασιλεύς, ἵνα λόγου ἀξίας παρέχωσι τὰς πράξεις οἱ μαχόμενοι καὶ μνήμης
εὐκλεοῦς.
<238c> Εἰ δέ τις παραβαίνοι τι τῆς ἀρχαίας μουσικῆς, οὐκ ἐπέτρεπον· ἀλλὰ
καὶ τὸν Τέρπανδρον ἀρχαϊκώτατον ὄντα καὶ ἄριστον τῶν καθ´ ἑαυτὸν κιθαρῳδῶν
καὶ τῶν ἡρωικῶν πράξεων ἐπαινέτην ὅμως οἱ ἔφοροι ἐζημίωσαν καὶ τὴν κιθάραν
αὐτοῦ προσεπαττάλευσαν φέροντες, ὅτι μίαν μόνην χορδὴν ἐνέτεινε
περισσοτέραν τοῦ ποικίλου τῆς φωνῆς χάριν· μόνα γὰρ τὰ ἁπλούστερα τῶν
μελῶν ἐδοκίμαζον.
Τιμοθέου δ´ ἀγωνιζομένου τὰ Κάρνεια, εἷς τῶν ἐφόρων μάχαιραν λαβὼν
ἠρώτησεν αὐτόν, ἐκ ποτέρου τῶν μερῶν ἀποτέμῃ τὰς πλείους τῶν ἑπτὰ χορδῶν.
<238d> Τῶν δὲ ταφῶν ἀνεῖλε τὴν δεισιδαιμονίαν ἅπασαν ὁ Λυκοῦργος, ἐν τῇ
πόλει θάπτειν τοὺς νεκροὺς καὶ πλησίον ἔχειν τὰ μνημεῖα τῶν ἱερῶν
συγχωρήσας. Περιεῖλε δὲ καὶ τοὺς μιασμούς, συνθάπτειν δ´ οὐδὲν ἐπέτρεψεν,
ἀλλ´ ἐν φοινικίδι καὶ φύλλοις ἐλαίας θέντας τὸ σῶμα περιστέλλειν κατ´ ἴσον
ἅπαντας. Ἀνεῖλε καὶ τὰς ἐπιγραφὰς τὰς ἐπὶ τῶν μνημείων, πλὴν τῶν ἐν πολέμῳ
τελευτησάντων, καὶ τὰ πένθη καὶ τοὺς ὀδυρμούς.
Ἀποδημεῖν δ´ οὐκ ἐξῆν αὐτοῖς, ἵνα μὴ ξενικῶν ἐθῶν καὶ βίων ἀπαιδεύτων
μετάσχωσι.
Καὶ ξενηλασίας δ´ εἰσηγήσατο, ὅπως οἱ παρεισρέοντες <238e> μὴ διδάσκαλοι
κακοῦ τινος τοῖς πολίταις ὑπάρχωσι.
Τῶν πολιτῶν ὃς ἂν μὴ ὑπομείνῃ τὴν τῶν παίδων ἀγωγὴν οὐ μετεῖχε τῶν τῆς
πόλεως δικαίων.
Ἔνιοι δ´ ἔφασαν, ὅτι καὶ τῶν ξένων ὃς ἂν ὑπομείνῃ ταύτην τὴν ἄσκησιν τῆς
πολιτείας κατὰ τὸ βούλημα τοῦ Λυκούργου μετεῖχε *** τῆς ἀρχῆθεν
διατεταγμένης μοίρας· πωλεῖν δ´ οὐκ ἐξῆν.
Τοῖς τῶν πλησίον οἰκέταις ὡς ἰδίοις χρῆσθαι ἔθος ἦν, εἴ που δέοιντο, καὶ
κυσὶ καὶ ἵπποις, εἰ μὴ οἱ δεσπόται χρῄζοιεν· καὶ ἐν ἀγρῷ δ´ εἴ τίς τινος
ἐλλιπὴς γενόμενος δεηθείη, ἀνοίξας καὶ βαστάσας τὰ ἐπιτήδεια τοῦ ἔχοντος,
τὰ ταμιεῖα σημηνάμενος κατέλειπεν.
<238f> Ἐν τοῖς πολέμοις φοινικίσιν ἐχρῶντο· ἅμα μὲν γὰρ ἡ χρόα ἐδόκει
αὐτοῖς ἀνδρικὴ εἶναι, ἅμα δὲ τὸ αἱματῶδες τοῦ χρώματος πλείονα τοῖς
ἀπείροις φόβον παρέχειν· καὶ τὸ μὴ εὐπερίφωρον δὲ τοῖς πολεμίοις εἶναι,
ἐάν τις αὐτῶν πληγῇ, ἀλλὰ διαλανθάνειν διὰ τὸ ὁμόχρουν χρήσιμον.
Ὅταν στρατηγήματι τοὺς πολεμίους νικήσωσι, βοῦν τῷ Ἄρει θύουσιν· ὅταν δ´
ἐκ τοῦ φανεροῦ, ἀλεκτρυόνα· ἐθίζοντες τοὺς ἡγουμένους οὐ μόνον πολεμικοὺς
ἀλλὰ καὶ στρατηγικοὺς εἶναι.
| [238] <238a> comme propres à exciter le courage, à élever l'âme, et à
inspirer de l'audace. Leur composition était simple et sévère ; elle
n'avait pour objet que les louanges de ceux qui avaient servi leur patrie
avec honneur, que la gloire et le bonheur d'être morts pour elle. Le blâme
des lâches entrait aussi dans leurs chants ; ils y exposaient leur honte
et leur bassesse. L'exhortation et l'encouragement à la vertu, selon les
trois différents âges, étaient encore le sujet de leurs chansons. Dans les
fêtes publiques, ces trois classes de citoyens divisées en trois
chœurs chant aient tour à tour. Celui des vieillards commençait ainsi :
« Nous avons eu tous un partage,
Dans la jeunesse, le courage. ».
<238b> Après eux, venait celui des hommes faits, qui disaient :
« Nous sommes tous dignes de vous,
N'en doutez pas, regardez-nous. »
Celui des enfants finissait :
« Nous aurons, vous pouvez le croire,
Plus de courage et plus de gloire.»
La cadence de leurs chœurs de musique était celle de leur marche. Ils
attaquaient l'ennemi au son de la flûte, afin d'exciter le courage,
d'inspirer la confiance et le mépris de la mort. Lycurgue avait joint la
musique aux exercices militaires. Il voulait régler l'ardeur guerrière par
les accords d'un art propre pour cet effet. Aussi leur roi sacrifiait aux
Muses avant le combat, afin que les citoyens fissent des actions dignes de
passer à la postérité.
<238c> Ils ne permettaient pas qu'on fit aucun changement dans l'ancienne
musique. Il arriva que Terpandre, le meilleur joueur de lyre de son temps, qui excellait dans l'art de célébrer les actions héroïques, quoique fort instruit des anciens usages ajouta une corde à la lyre, pour en varier les tons. Les éphores condamnèrent cette nouveauté, et clouèrent sa lyre à un mur, tant on était attaché aux plus
simples accords ! Le musicien Timothée ayant aussi ajouté deux cordes
à sa lyre, lorsqu'il disputa le prix aux jeux carnéens, un des
éphores vint, un couteau à la main, lui demander de quel côté il voulait
qu'il coupât les cordes qui excédaient le nombre de sept.
<238d> Lycurgue abolit les usages superstitieux dans la sépulture des
morts ; il permit de les enterrer dans la ville, et de leur élever des
monuments auprès des tombeaux.
Il proscrivit aussi les sacrifices funèbres; il défendit d'ensevelir les
morts avec autre chose qu'une robe de pourpre et des feuilles d'olivier;
et cela, sans aucune distinction. Il abolit encore l'usage du deuil
et des lamentations, et défendit les épitaphes, qu'il réserva pour ceux
qui étaient morts à la guerre.
Il ne permettait pas à ses citoyens de voyager; il craignaient qu'ils ne
se corrompissent, et qu'ils n'apportassent à Lacédémone les mœurs
étrangères ; il ferma même la ville aux étrangers, <238e> à cause de leurs
mauvais exemples.
Si un Spartiate refusait de faire donner à ses enfants l'éducation
commune, il était privé des droits de citoyen.
Il y en a qui disent que Lycurgue avait voulu que les étrangers qui se
soumettraient aux institutions de Sparte pussent entrer dans l'ancien
partage du territoire ; mais personne ne pouvait vendre sa portion.
Il était d'usage de se servir des esclaves, des chiens et des chevaux de
ses voisins, pourvu que ceux-ci n'en eussent pas besoin. A la campagne,
ils pouvaient entrer dans les maisons pour y prendre les choses qui leur
convenaient, et ils se retiraient après en avoir fermé les portes.
<238f> A la guerre, ils portaient des robes de pourpre, parce que cette
couleur donnait un air plus martial ; que sa ressemblance avec celle du
sang pouvait effrayer des soldats sans expérience, et par la même raison,
tromper les ennemis, en leur cachant les blessures qu'ils avaient faites.
Lorsqu'ils devaient la victoire à une ruse du général, ils immolaient un
bœuf au dieu Mars. S'il avait défait les ennemis en bataille rangée, ils
sacrifiaient un coq. Ils voulaient accoutumer leurs généraux à être non seulement courageux, mais encore adroits et rusés.
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