HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des Lacédémoniens

Page 235

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[235] <235a> τὰν Πιτάναν Θρασύβουλος ἐπ´ ἀσπίδος ἤλυθεν ἄπνους ἑπτὰ πρὸς Ἀργείων τραύματα δεξάμενος, δεικνὺς ἀντία πάντα· τὸν αἱματόεντα δ´ πρέσβυς θεὶς ἐπὶ πυρκαϊὴν Τύννιχος εἶπε τάδε· « Δειλοὶ κλαιέσθωσαν· ἐγὼ δέ σε τέκνον ἄδακρυς θάψω, τὸν καὶ ἐμὸν καὶ Λακεδαιμόνιον. » Ἀλκιβιάδῃ τῷ Ἀθηναίῳ βαλανέως ἐπὶ πλεῖστον παραχέοντος ὕδωρ, Λάκων εἶπε « τί τοῦτο ὡς οὐ καθαρῷ, σφόδρα δὲ ῥυπαρῷ; πλεῖον παράχει. » Φιλίππου τοῦ Μακεδόνος προστάσσοντός τινα δι´ ἐπιστολῆς, ἀντέγραψαν οἱ Λακεδαιμόνιοι « Φιλίππῳ· περὶ ὧν ἄμμιν ἔγραψας, οὔ ». Ὅτε δ´ ἐνέβαλεν εἰς τὴν Λακωνικὴν Φίλιππος καὶ ἐδόκουν ἅπαντες ἀπολεῖσθαι, εἶπε πρός τινα τῶν Σπαρτιατῶν <235b> « Τί νῦν ποιήσετε, Λάκωνες; » « Τί γάρ » ἔφη « ἄλλο ἀνδρείως ἀποθανούμεθα; μόνοι γὰρ ἡμεῖς Ἑλλήνων ἐλεύθεροι εἶναι καὶ μὴ ὑπακούειν ἄλλοις ἐμάθομεν. » Μετὰ δὲ τὴν Ἄγιδος ἧτταν, ὁμήρους αἰτοῦντος Ἀντιπάτρου πεντήκοντα παῖδας, Ἐτεοκλῆς ἐφορεύων εἶπε παῖδας μὲν οὐ δώσειν, ἵνα μὴ ἀπαίδευτοι γένωνται, τῆς πατρίου ἀγωγῆς ἀτευκτήσαντες· οὐδὲ πολῖται γὰρ ἂν εἴησαν· πρεσβύτας δ´ γυναῖκας, εἰ βούλοιτο, διπλασίους δώσειν. Ἀπειλοῦντος δ´ αὐτοῦ δεινά, εἰ μὴ λάβοι, ἀπεκρίναντο κοινῇ « Ἐὰν χαλεπώτερα θανάτου ἐπιτάττῃς, εὐκολώτερον ἀποθανούμεθα. » <235c> Πρεσβύτης ἐν Ὀλυμπίᾳ συντελουμένου τοῦ ἀγῶνος προθυμούμενος θεάσασθαι, καθέδρας ἠπόρει· πολλοὺς δ´ ἐπιπορευόμενος τόπους ὑβρίζετο καὶ ἐσκώπτετο, μηδενὸς αὐτὸν παραδεχομένου· ὡς δὲ κατὰ τοὺς Λακεδαιμονίους ἧκεν, ἀνέστησαν πάντες οἱ παῖδες καὶ πολλοὶ τῶν ἀνδρῶν τοῦ τόπου ἐκχωροῦντες· τῶν δὲ Πανελλήνων ἐπισημειωσαμένων κρότῳ τὸ ἔθος καὶ ὑπερεπαινούντων, πρεσβύτης κινήσας « Πολιόν τε κάρη πολιόν τε γένειον » καὶ δακρύσας « Οἴμοι τῶν κακῶν » φησίν, « ὡς ἅπαντες μὲν οἱ Ἕλληνες ἐπίστανται τὰ καλά, χρῶνται δ´ αὐτοῖς μόνοι Λακεδαιμόνιοι. » <235d> Φασὶ δέ τινες, ὅτι καὶ Ἀθήνησι τὸ αὐτὸ ἐγένετο· Παναθηναίων γὰρ ὄντων οἱ Ἀττικοὶ γέροντα προεπηλάκιζον, προσκαλούμενοι μὲν ὡς παραδεξόμενοι, εἰ δὲ παραγένοιτο, οὐ προσδεχόμενοι· ὡς δὲ διεξιὼν σχεδὸν ἅπαντας ἐγένετο κατὰ τοὺς τῶν Λακεδαιμονίων θεωρούς, ἅπαντες τῶν βάθρων ἀναστάντες τοῦ τόπου παρεχώρουν· ἀγασθεὶς δὲ ὄχλος ἐπὶ τῷ γεγονότι ἐκρότησε μετὰ πολλῆς ἐπισημασίας, καί τις εἶπε τῶν Σπαρτιατῶν « Νὴ τὼ σιώ, ἴσασι μὲν οἱ Ἀθηναῖοι τὰ καλά, οὐ πράσσουσι δέ. » Ἐπαίτης ᾔτησε Λάκωνα· « Ἀλλ´ εἰ δοίην σοι » ἔφη « μᾶλλον πτωχεύσεις, τῆς δ´ ἀσχημοσύνης σου ταύτης <235e> πρῶτος μεταδοὺς αἴτιος, ἀργόν σε ποιήσας. » Λάκων ἰδὼν ἀγείροντά τινα θεοῖς « Οὐδέν » εἶπε « φροντίζειν θεῶν πτωχοτέρων ἑαυτοῦ. » Λαβών τις μοιχὸν ἐπ´ αἰσχρᾷ γυναικί « Ἄθλιε » εἶπε « τίς τοι ἀνάγκα; » Ἄλλος ἀκούων ῥήτορος μεγάλας στρέφοντος περιόδους, « Ἀλλὰ νὴ τὼ σιώ » εἶπεν « ἀνδρεῖός γε ἄνθρωπος, ὃς πρὸς οὐδὲν ὑποκείμενον εὖ στροβιλοῖ τὰν γλῶσσαν. » Εἰς Λακεδαίμονα παραγενόμενός τις καὶ τὴν πρὸς τοὺς πρεσβύτας τῶν νέων τιμὴν θεασάμενος, « Ἐν Σπάρτῃ μόνῃ » εἶπε « λυσιτελεῖ γηράσκειν. » Ἐρωτηθεὶς Λάκων ὁποῖός ἐστι Τυρταῖος ποιητής, <235f> « Ἀγαθός » εἶπε « κακκονῆν νέων ψυχάς. » Ἕτερος ἀλγῶν τοὺς ὀφθαλμοὺς ἐξῄει ἐπὶ πόλεμον· λεγόντων δ´ αὐτῷ τινων « Ποῖ ἄπει οὕτως ἔχων τί ποιήσων; » « Κἂν μηδὲν ἕτερον πράξω » ἔφη « πολεμίου γε μάχαιραν ἀμβλυνῶ. » [235] <235a> Dessus son bouclier Thrasybule sans vie Arrive tout sanglant au sein de sa patrie. Il tomba sons les coups d'Argos, qu'il combattait. Son père le reçoit, et ses mains paternelles Placent sur le bûcher ses dépouilles mortelles. « Du lâche seul, dit-il, on doit pleurer le sort; Je ne donnerai pas des larmes à ta mort. A ta cendre il suffit que la gloire couronne Le fils de Tynnichus et de Lacédémone. » Alcibiade étant au bain, se faisait verser une grande quantité d'eau. « Cet Athénien, dit un Spartiate, doit être bien sale, puisqu'il lui faut tant d'eau pour se laver. » Quand Philippe fut entré en Laconie, où il menaçait de tout détruire, il demanda à un Spartiate <235b> ce qu'ils allaient faire maintenant : « Mourir généreusement, répondit-il, car nous sommes le seul peuple de la Grèce qui sache être libre et qui n'ait pas appris à obéir. » Antipater, après avoir vaincu le roi Agis, demanda aux Lacédémoniens cinquante jeunes gens pour otages. L'éphore Étéocle lui déclara qu'on ne consentirait jamais à les lui donner, de peur qu'en recevant des principes d'éducation contraires à ceux qu'on leur donnait à Lacédémone, ils ne devinssent de mauvais citoyens; mais que, s'il voulait, on donnerait le double de vieillards ou de femmes. Et comme Antipater lui faisait les plus grandes menaces au cas qu'on persistât à les lui refuser, Étéocle lui répondit au nom de la république : « Si vous exigez de nous des choses plus pénibles que la mort, il nous sera plus facile de mourir. » <235c> Un vieillard voulait voir les jeux olympiques, qui étaient commencés, et ne trouvait point de place. Il allait de rang en rang sans que personne voulût lui en faire, et essuyait partout les plaisanteries les plus mortifiantes. Lorsqu'il vint à l'endroit où étaient assis les Lacédémoniens, tous les jeunes gens et la plupart des hommes faits se levèrent à l'instant, et le placèrent au milieu d'eux. Toute l'assemblée ayant témoigné par ses applaudissements combien elle approuvait cet usage respectable des Lacédémoniens, le vieillard, les larmes aux yeux, En secouant sa barbe et ses longs cheveux blancs, s'écria : « Hélas ! tous les Grecs savent très bien ce qui est honnête ; les Spartiates seuls le pratiquent. » <235d> On dit que la même chose arriva un jour à Athènes. Pendant qu'on y célébrait les Panathénées, les Athéniens se jouaient d'un malheureux vieillard qu'ils appelaient comme pour lui faire place, et lorsqu'il s'était approché, ils le renvoyaient. Après avoir ainsi parcouru tous les rangs, il vint du côté où étaient les députés de Lacédémone, qui se levèrent aussitôt de leurs sièges, et le placèrent au milieu d'eux. Le peuple, plein d'admiration pour ce trait d'honnêteté, applaudit avec transport. « Les Athéniens, dit alors un Spartiate, connaissent le bien, mais ils ne le font pas. » Un pauvre demandait l'aumône à un Lacédémonien. « Si je le donnais, lui dit-il, ce serait une raison pour toi de mendier encore ; <235e> le premier qui t'a fait l'aumône, en favorisant ta paresse, a donné lieu à la vie honteuse que tu mènes. » Un prêtre faisait la quête pour ses dieux. « Je n'ai que faire, lui dit un Spartiate, de dieux qui sont plus pauvres que moi. » Un Lacédémonien surprit un homme en adultère avec sa femme, qui était fort laide. « Malheureux ! lui dit-il, quelle nécessité a pu te porter à ce crime? » Un autre entendait un rhéteur faire de longues périodes. « Oh ! le grand orateur, dit-il, qui parle beaucoup pour ne rien dire ! » Un étranger qui se trouvait à Sparte, témoin du respect que les jeunes gens avaient pour les vieillards : « Ce n'est qu'à Sparte, dit-il, qu'il est beau de vieillir. » On demandait à un Spartiate ce qu'il pensait du poète Tyrtée. <235f> « Il est bon, dit-il, pour exciter le courage des jeunes gens. » Un autre qui avait mal aux yeux partait pour une expédition ; et comme on lui demandait où il allait, et ce qu'il comptait faire en cet état : «J'émousserai, dit-il , l'épée d'un ennemi, si je ne puis lui faire du mal.»


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Dernière mise à jour : 8/05/2008