HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des Lacédémoniens

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[234] « Μηδαμῶς » εἶπε <234a> « πρὸς θεῶν, οὐ γὰρ δίκαιον· καὶ γὰρ ἂν ἐγὼ ἐποίησα τοῦτο, εἰ ἔφθασα καὶ ἀγαθὸς ἐγενόμην. » Ἕτερον παιδάριον, ἐπεὶ παρῆν καιρός, ἐν κλέπτειν νενόμιστο τοὺς ἐλευθέρους παῖδας τι τις δύναιτο καὶ μὴ λαθεῖν αἰσχρὸν ἦν, ὡς οἱ σὺν αὐτῷ παῖδες ζῶν ἔκλεψαν ἀλωπέκιον καὶ ἔδοσαν αὐτῷ φυλάττειν, παραγενομένων τῶν ἀπολωλεκότων ἐπὶ ζήτησιν, ἔτυχε μὲν ὑποβαλὼν τὸ ἀλωπέκιον ὑπὸ τὸ αὑτοῦ ἱμάτιον, ἀγριαίνοντος δὲ τοῦ θηρίου καὶ τὴν αὐτοῦ πλευρὰν κατεσθίοντος μέχρι τῶν σπλάγχνων ἠρέμει, ἵνα μὴ γένηται καταφανής. <234b> Ὡς δ´ ὕστερον ἐκείνων ἀπελθόντων ἐθεάσαντο τὸ γεγονὸς οἱ παῖδες καὶ ἐμέμφοντο, λέγοντες ἄμεινον εἶναι φανερὸν ποιῆσαι τὸ ἀλωπέκιον μέχρι θανάτου κρύπτειν, « Οὐ μὲν οὖν » εἶπεν, « ἀλλὰ κρεῖττον ταῖς ἀλγηδόσι μὴ ἐνδόντα τελευτᾶν περίφωρον γενόμενον διὰ μαλακίαν τὸ ζῆν αἰσχρῶς περιποιήσασθαι. » Περιτυχόντες τινὲς Λάκωσι καθ´ ὁδὸν εἶπον « Εὐτυχήκατε, ἀρτίως ἐντεῦθεν λῃστῶν ἀπιόντων. » Οἱ δέ « Οὐ μὰ τὸν Ἐνυάλιον, ἀλλ´ ἐκεῖνοι μὴ περιτυχόντες ἡμῖν. » Λάκων ἐρωτηθεὶς τί ἐπίσταται, εἶπεν « Ἐλεύθερος εἶναι. » Παῖς Σπαρτιάτης αἰχμαλωτισθεὶς ὑπ´ Ἀντιγόνου τοῦ βασιλέως καὶ πραθεὶς τὰ μὲν ἄλλα πάντα ὑπήκοος ἦν τῷ πριαμένῳ, <234c> ὅσα ᾤετο προσήκειν ἐλευθέρῳ ποιεῖν· ὡς δὲ προσέταξεν ἀμίδα κομίζειν, οὐκ ἠνέσχετο εἰπών « Οὐ δουλεύσω. » Ἐνισταμένου δ´ ἐκείνου, ἀναβὰς ἐπὶ τὸν κέραμον καὶ εἰπών « Εἴσῃ τῆς ὠνῆς » ἔβαλεν ἑαυτὸν κάτω καὶ ἐτελεύτα. Ἕτερος πωλούμενος, εἰπόντος τινός « Ἐὰν ἀγοράσω σε, χρήσιμος ἔσῃ; » « Κἂν μὴ ἀγοράσῃς » εἶπεν. Ἄλλος αἰχμάλωτος πιπρασκόμενος, τοῦ κήρυκος ἐπιλέγοντος ἀνδράποδον πωλεῖν, « Κατάρατε » εἶπεν, « οὐκ ἐρεῖς αἰχμάλωτον; » Λάκων ἐπὶ τῆς ἀσπίδος μυῖαν ἔχων ἐπίσημον καὶ ταύτην οὐ μείζω τῆς ἀληθινῆς, ὡς καταγελῶντές τινες ἔλεγον ὅτι ὑπὲρ τοῦ λανθάνειν τοῦτο πεποιήκει, <234d> « Ἵνα μὲν οὖν » εἶπε « φανερὸς · οὕτω γὰρ τοῖς πολεμίοις πλησίον προσέρχομαι, ὥστε τὸ ἐπίσημον ἡλίκον ἐστὶν ὑπ´ αὐτῶν ὁρᾶσθαι. » Ἕτερος, ἐν συμποσίῳ προσενεχθείσης λύρας, « Οὐ Λακωνικόν » εἶπε « τὸ φλυαρεῖν. » Σπαρτιάτης ἐρωτηθεὶς εἰ ἀσφαλὴς εἰς Σπάρτην ὁδὸς εἶπεν « Ὁποῖος καθίσῃς· οἱ μὲν γὰρ λέοντες βαδίζοντι ὅπα κα λέωντι, τὼς δὲ λαγὼς ἐπὶ τᾷ σκηνᾷ θηρεύομες. » Ἐν χειραψίᾳ περικρούοντος τοῦ προστραχηλίζοντος κενοσπούδως καὶ κατασπῶντος ἐπὶ τὴν γῆν, ἐπειδὴ τῷ σώματι ἐλείπετο προσπεσών, ἔδακε τὸν βραχίονα· καὶ ἕτερος εἶπε <234e> « Δάκνεις, Λάκων, ὥσπερ αἱ γυναῖκες· » « Οὐ μὲν οὖν » εἶπεν ἅτερος, « ἀλλ´ ὥσπερ οἱ λέοντες. » Χωλὸς ἐπὶ πόλεμον ἐξιών, ἐπακολουθούντων αὐτῷ τινων καὶ διαγελώντων, ἐπιστραφεὶς εἶπε « Κακαὶ κεφαλαί, οὐ φεύγοντα δεῖ τοῖς πολεμίοις μάχεσθαι, ἀλλὰ μένοντα καὶ τὴν τάξιν φυλάττοντα. » Ἕτερος τοξευθεὶς καὶ ἐκλείπων τὸν βίον οὐχὶ τοῦτο ἔφησεν αὐτῷ μέλειν, ὅτι ἀποθανεῖται, ἀλλ´ ὅτι ὑπὸ γύννιδος τοξότου καὶ μηδὲν πράξας. Εἰς πανδοκεῖόν τις καταλύσας καὶ δοὺς ὄψον τῷ πανδοκεῖ κατασκευάσαι, ὡς ἅτερος τυρὸν ᾔτει καὶ ἔλαιον, « Εἶτ´ » ἔφη « εἰ τυρὸν εἶχον, ἔτι ἂν ἐδεόμην ὄψου; » Πρὸς δὲ τὸν μακαρίζοντα Λάμπιν τὸν Αἰγινήτην, <234f> διότι ἐδόκει πλουσιώτατος εἶναι ναυκλήρια πολλὰ ἔχων, Λάκων εἶπεν « Οὐ προσέχω εὐδαιμονίᾳ ἐκ σχοινίων ἀπηρτημένῃ. » Εἰπόντος δέ τινος Λάκωνι ὅτι ψεύδεται, ἀπεκρίνατο « Ἐλεύθεροι γάρ εἰμες· οἱ δ´ ἄλλοι, αἴκα μὴ τἀληθῆ λέγωντι, οἰμώξονται. » Προθέμενός τις νεκρὸν στῆσαι ὀρθόν, ὡς πάντα ποιῶν οὐκ ἐδύνατο, « Νὴ τὼ σιώ » εἶπεν, « ἔνδον τι εἶναι δεῖ. » Τύννιχος, Θρασυβούλου τοῦ παιδὸς ἀποθανόντος, εὐρώστως ἤνεγκε· καὶ ἐπίγραμμα εἰς τοῦτον ἐγένετο· [234] <234a> « Gardez-vous-en, leur dit-il, vous commettriez une injustice ; j'en aurais fait autant, si j'avais été aussi adroit que lui, ou que j'eusse pu le prévenir. » Dans le temps où la loi permettait aux enfants de voler tout ce qu'ils pouvaient, et où il n'y avait de honte qu'à être découvert, des enfants dérobèrent un renardeau vivant, qu'ils donnèrent à garder à l'un d'entre eux. Ceux à qui le renardeau appartenait étant venus pour le chercher, le jeune homme le cacha sous sa tunique. L'animal, irrité, lui déchira les flancs sans qu'il jetât le moindre cri. <234b> Lorsque ces gens se furent retirés, et que ses camarades le virent dans cet état, ils lui dirent qu'il aurait dû lâcher le renard, plutôt que de se laisser déchirer si cruellement. «Point du tout, leur répondit-il ; il valait mieux mourir dans les douleurs et se taire, que d'être, par faiblesse, convaincu de vol, et vivre dans l'ignominie. » Des Lacédémoniens en voyage rencontrèrent des gens qui leur dirent qu'ils étaient fort heureux de n'être pas arrivés plus tôt dans ce lieu, que des voleurs venaient d'en partir. « Il faut plutôt les féliciter, répondirent-ils, de ce qu'ils ne nous ont pas rencontrés. » On demandait à un Spartiate ce qu'il savait faire : « Être libre, » répondit-il. Un jeune Spartiate, qui avait été pris et vendu par le roi Antigonus, exécutait ponctuellement <234c> tout ce que son maître lui ordonnait, quand il ne le croyait pas indigne d'un homme libre. Mais un jour qu'il exigea de lui un service trop bas, il refusa de le lui rendre, et dit qu'il n'était pas esclave. Comme son maître insistait, il monta sur le toit de la maison, en lui disant : « Vous saurez qui vous avez acheté. » Et il se précipita du haut du toit. Un autre était exposé en vente, et quelqu'un lui ayant dit : « Si je t'achète, seras-tu honnête homme? — Je le serais, répondit-il, quand tu ne m'achèterais pas. » Un crieur qui faisait la vente d'un prisonnier lacédémonien, criait : « Un esclave à vendre. — Malheureux ! lui dit le Spartiate, ne diras-tu pas un prisonnier? » Un Lacédémonien avait mis pour enseigne à son bouclier une mouche de grandeur naturelle. On lui disait, en le raillant, qu'il l'avait fait pour se cacher. <234d> « Au contraire, dit-il, c'est pour mieux me faire connaître ; car j'approcherai les ennemis de si près, qu'ils pourront discerner mon enseigne. » Un autre à qui l'on présentait une lyre dans un festin, dit que les Spartiates ne s'amusaient pas à des bagatelles. Un Lacédémonien interrogé si le chemin de Sparte était sûr, répondit : « C'est selon la disposition dans laquelle on y vient ; car les lions y sont maltraités, et nous y chassons les lièvres à l'ombre. » Dans une lutte, un Spartiate saisi au cou par son adversaire, qui le tirait à terre avec violence sans qu'il pût lui résister, le mordit au bras. <234e> « Tu mords comme une femme, lui dit l'autre. — Non, répliqua-t-il, mais comme un lion. » Un boiteux, qui partait pour l'armée, voyant qu'on se moquait de lui, dit qu'il fallait à la guerre non des gens qui pussent fuir, mais des soldats qui tinssent ferme dans leur poste. Un soldat blessé mortellement d'une flèche dit en mourant, qu'il ne regrettait pas la vie, mais qu'il trouvait bien dur de périr avant d'avoir rien fait de glorieux, et de la main d'un archer efféminé. Un Spartiate arrivé dans une hôtellerie donna à l'hôte un petit poisson à accommoder. Celui-ci lui demanda s'il avait du fromage et de l'huile pour l'apprêter. « Aurais-je acheté ce poisson, lui dit le Lacédémonien, si j'avais eu du fromage? » On vantait le bonheur d'un habitant d'Égine, nommé Lampris, <234f> à cause des richesses immenses que lui rapportait le grand nombre des vaisseaux marchands qu'il avait sur mer. « Je ne fais point cas, dit un Spartiate, d'un bonheur qui ne tient qu'à des cordages. » Quelqu'un demandait à un Spartiate pourquoi on ne mentait pas à Lacédémone : « Parce que nous sommes libres, répondit-il ; les autres, au contraire, ont tout à craindre quand ils disent la vérité. » Un autre avait entrepris de faire tenir debout un cadavre , et comme il ne pouvait en venir à bout : « Par Jupiter! dit-il, il faut qu'il y ait quelque chose là-dedans. » Tynnichus supporta avec le plus grand courage la mort de son fils Thrasybule ; et l'on fit à cette occasion l'épigramme suivante :


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Dernière mise à jour : 8/05/2008