HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des Lacédémoniens

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[233] <233a> τὸ μὲν πρῶτον ἰσχυρῶς ἀνεζήτουν τοὺς ποιήσαντας μὴ πολῖται τυγχάνουσιν· ὡς δ´ ᾔσθοντο ὅτι Χῖοι ἦσαν, ἐκήρυξαν ὅτι τοῖς Χίοις ἐφιᾶσιν ἀσελγαίνειν. Ἐπεὶ δέ τις τῶν ἀμυγδαλῶν τὰς σκληρὰς ἑώρα διπλασίου πωλουμένας, « Μὴ σπάνιοι » ἔφη « οἱ λίθοι; » Τίλας τις ἀηδόνα καὶ βραχεῖαν πάνυ σάρκα εὑρὼν εἶπε « Φωνὰ τύ τίς ἐσσι καὶ οὐδὲν ἄλλο. » Ἰδών τις τῶν Λακώνων Διογένη τὸν κύνα περιλαμβάνοντα ἀνδριάντα χάλκεον, ψύχους ὄντος σφοδροῦ, ἐπύθετο εἰ ῥιγοῖ· ἀρνησαμένου δέ, « Τί οὖν » ἔφη « μέγα ποιεῖς; » Ὀνειδισθείς τις τῶν Μεταποντίων εἰς δειλίαν ὑπὸ Λάκωνος, <233b> « Ἀλλὰ μήν » ἔφη « οὐκ ὀλίγα τῆς ἀλλοτρίας ἔχομεν· » δέ « Οὐ μόνον ἄρα » ἔφη « δειλοὶ ἀλλὰ καὶ ἄδικοί ἐστε. » Κατ´ ἐπιδημίαν τις ἐν Σπάρτῃ κρηπιδούμενος ὀρθὸς ἐπὶ θατέρου σκέλους εἶπε πρὸς Λάκωνα « Οὐκ ἂν οἶμαί σε, Λάκων, τοσοῦτον χρόνον ἐπὶ τοῦ ποδὸς ὅσον ἐγὼ στῆναι. » Καὶ ὃς ὑπολαβών « Οὐ γάρ » ἔφη· « τῶν μέντοι χηνῶν οὐκ ἔστιν ὅστις οὔ. » Μεγαλυνομένου τινὸς ἐπὶ τῇ ῥητορικῇ τέχνῃ, εἶπέ τις Λάκων « Ἀλλὰ νὴ τὼ σιὼ τέχνη ἄνευ τοῦ ἀληθείας ἧφθαι οὔτε ἐστὶν οὔτε μήποτε γένηται. » Ἀργείου ποτὲ εἰπόντος « Πολλοὶ τάφοι παρ´ ἡμῖν εἰσὶ Σπαρτιατῶν », Λάκων εἶπεν « Ἀλλὰ μὴν παρ´ ἡμῖν Ἀργείων οὐδὲ εἷς », <233c> ὡς αὐτῶν μὲν πολλάκις Ἄργους ἐπιβεβηκότων Ἀργείων δὲ τῆς Σπάρτης οὐδέποτε. Λάκων αἰχμαλωτισθεὶς καὶ πιπρασκόμενος, τοῦ κήρυκος λέγοντος « Λάκωνα πωλῶ », ἐπεστόμισεν εἰπών « αἰχμάλωτον κήρυσσε. » Τῶν παρὰ Λυσιμάχῳ στρατευομένων ἐρωτηθείς τις ὑπ´ αὐτοῦ, μήτι τῶν εἱλώτων ἐστί, « Σὺ δ´ οἴει » ἔφη « ἐπὶ τὸ παρὰ σοῦ τετρώβολον Λάκωνα ἥξειν; » Ὅτε Θηβαῖοι νικήσαντες τοὺς Λάκωνας ἐν Λεύκτροις πρὸς αὐτὸν παρῆσαν τὸν Εὐρώταν, καί τις μεγαλαυχῶν εἶπε « Ποῦ νῦν εἰσὶν οἱ Λάκωνες; » Σπαρτιάτης ληφθεὶς ὑπ´ αὐτῶν <233d> « Οὐ πάρεισιν » ἔφη· « οὐ γὰρ ἂν ὑμεῖς δεῦρο ἤλθετε. » Ἀθηναίων ἀξιούντων, ὅτε παρέδωκαν τὸ ἄστυ, Σάμον αὐτοῖς μόνην ἐᾶσαι, εἶπον « Ὅταν αὑτῶν ἦτε, τότε καὶ ἄλλους ἔχειν ζητεῖτε· » ἀφ´ οὗ καὶ παροιμία « Ὃς αὐτὸς αὑτὸν οὐκ ἔχει, Σάμον θέλει. » Πόλιν τινὰ κατὰ κράτος ἑλόντων Λακεδαιμονίων, οἱ ἔφοροι εἶπον « Οἴχεται τὸ πάλαισμα τῶν νέων· <οὐκέτι ἕξουσιν ἀνταγωνιστὰς οἱ νέοι>. » Ἄλλην πόλιν ὑπισχνουμένου τοῦ βασιλέως αὐτῶν τέλεον ἀφανιεῖν ἣν συμβεβήκει πράγματα πολλάκις παρεσχῆσθαι τοῖς Λάκωσιν, οὐκ ἐπέτρεψαν, φάμενοι « Μηδαμῶς ἀφανίσῃς μηδ´ ἀνέλῃς τὴν ἀκόνην τῶν νέων. » <233e> Τοῖς παλαίουσι παιδοτρίβας οὐκ ἐφίστανον, ἵνα μὴ τέχνης ἀλλ´ ἀρετῆς φιλοτιμία γένηται. Διὸ καὶ Λύσανδρος ἐρωτώμενος, ὅπως Χάρων ἐνίκησεν αὐτόν, « Τᾷ πολυμηχανίᾳ » εἶπε. Φιλίππου γράφοντος, ὅτε εἰς τὴν χώραν αὐτῶν παρεγένετο, πότερον βούλονται φίλιον ἐλθεῖν πολέμιον αὐτόν, ἀντεφώνησαν « Οὐδέτερον. » Πρεσβευτήν τινα διαπεμψάμενοι πρὸς Ἀντίγονον τὸν Δημητρίου, πυθόμενοι ὅτι ἐκάλεσεν αὐτὸν βασιλέα, ἐζημίωσαν, καίτοι μέδιμνον πυρῶν ἑκάστῳ παρ´ αὐτοῦ σιτοδείας οὔσης κομίζοντα. Δημητρίου ἐγκαλοῦντος ὅτι ἕνα πρεσβευτὴν ἔπεμψαν πρὸς αὐτόν, « Οὐχ ἱκανὸς οὖν » εἶπον, « εἰ πρὸς ἕνα εἷς; » <233f> Ἐνέγκαντός τινος ἀρίστην γνώμην μοχθηροῦ, ταύτην μὲν ἀπεδέξαντο, περιελόμενοι δὲ τούτου περιέθηκαν ἑτέρῳ καλῶς βεβιωκότι. Ἀδελφῶν πρὸς ἀλλήλους διαφερομένων τὸν πατέρα ἐζημίωσαν, ὅτι τοὺς υἱεῖς στασιάζοντας περιορᾷ. Ψάλτην ἐπιδημήσαντα ἐζημίωσαν, ὅτι δακτύλοις κιθαρίζει. Δύο παῖδες ἐμάχοντο, ἅτερος δ´ αὐτῶν τὸν ἕτερον ἔτρωσε δρεπάνῳ πληγῇ θανασίμῳ· τῶν δὲ συνήθων παίδων, ἐπεὶ διαλύεσθαι ἔμελλεν, ἐπαγγελλομένων ἀμυνεῖσθαι καὶ ἀναιρήσειν τὸν πλήξαντα, [233] <233a> on s'informa d'abord avec le plus grand soin si les auteurs de cette indignité étaient des citoyens. Lorsqu'on eut découvert qu'elle venait de ces étrangers, on fit proclamer, par un décret public, qu'il était permis à des gens de Chios de faire des actions honteuses. Un Spartiate voyant vendre des amandes fort dures le double des autres, demanda si les pierres étaient rares. Un autre, après avoir plumé un rossignol, dit, en y trouvant si peu de chair : « Tu n'es que du son, et rien autre chose. » Diogène le cynique embrassait une statue d'airain par un froid très rigoureux. Un Lacédémonien lui ayant demandé s'il avait froid, il répondit que non. « Que faites-vous donc là de si merveilleux? » lui répliqua le Spartiate. Un habitant de Métaponte, traité de lâche par un Spartiate, lui dit <233b> que ses concitoyens possédaient cependant beaucoup de terres qu'ils avaient conquises sur d'autres peuples. « A ce compte, lui dit le Lacédémonien, vous êtes coupables non seulement de lâcheté, mais encore d'injustice. » Un étranger, qui se tenait très longtemps sur un seul pied, disait à un Spartiate qu'il ne pourrait en faire autant. « J'en conviens, répondit-il; mais aussi il n'est pas d'oie qui ne puisse le faire. » Un orateur relevait avec ostentation l'excellence de l'art oratoire. « Il n'est, lui dit un Lacédémonien, et il ne sera jamais d'art sans la vérité.» Un Argien disait qu'il y avait dans son pays beaucoup de tombeaux de Spartiates. « Pour nous, dit un Lacédémonien, nous n'avons aucun Argien enterré dans le nôtre. » <233c> Il voulait dire que les Spartiates avaient souvent fait des expéditions dans le pays d'Argos, et jamais les Argiens en Laconie. Un prisonnier Spartiate était vendu à l'encan, et le crieur disait : « Un Lacédémonien à vendre. — Dis donc un prisonnier, » lui dit avec fermeté le Spartiate. Le roi Lysimaque demandait à un soldat qui servait dans son armée s'il était un des Ilotes. « Croyez-vous, lui dit le soldat, qu'un Lacédémonien vînt gagner quatre oboles à votre service ? » Les Thébains, après la victoire de Leuctres, étant arrivés jusqu'aux bords de l'Eurotas, un d'eux dit avec fierté : « Où sont les Spartiates? — <233d> Ils sont absents, répondit un prisonnier lacédémonien ; sans cela, vous ne seriez pas ici.» Lorsque les Athéniens remirent leur ville, à la discrétion des Spartiates, ils demandèrent qu'on leur abandonnât Samos. «Comment! leur répondit-on, vous n'êtes pas maîtres de vos personnes, et vous voulez avoir les autres en votre puissance? » De là est venu le proverbe : Il n'est point à soi-même, et veut avoir Samos. Les éphores dirent, en apprenant la réduction d'une ville ennemie : « Notre jeunesse a perdu le théâtre où elle s'exerçait ; elle n'a plus d'adversaires. » Un de leurs rois offrait de détruire de fond en comble une ville qui leur avait suscité souvent bien des affaires. « Gardez-vous, lui dirent les éphores, d'ôter à nos jeunes gens l'aiguillon de leur courage. » <233e> Ils ne donnaient point de maîtres à la jeunesse qui s'exerçait dans les gymnases, afin que son émulation vînt de la vertu, et non pas de l'art. Aussi Lysandre disait-il à ceux qui lui demandaient comment Charon l'avait vaincu, que c'était à force d'art. Quand Philippe entra en Laconie, il écrivit aux Spartiates s'ils voulaient qu'il vînt comme ami ou comme ennemi. Ils lui répondirent : « Ni l'un, ni l'autre. » Un citoyen qu'ils avaient député vers Antigonus, fils de Démétrius, fut mis à l'amende pour lui avoir donné le titre de roi, quoiqu'il eût obtenu de ce prince, dans un temps de disette, un muid de blé pour chaque citoyen. <233f> Un homme décrié par sa conduite avait ouvert un bon avis : ils l'adoptèrent; mais ils le firent proposer par un citoyen d'une probité reconnue. Des frères étaient en différend les uns avec les autres. On mit le père à l'amende, parce qu'il souffrait de la division parmi ses enfants. Ils condamnèrent aussi un musicien étranger, parce qu'il pinçait la lyre avec les doigts. Deux jeunes gens s'étaient battus, et l'un avait fait à l'autre, avec sa faux, une blessure mortelle. Leurs compagnons, qui étaient venus pour les séparer, dirent à celui qui était blessé qu'ils vengeraient sa mort par celle de son adversaire.


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Dernière mise à jour : 8/05/2008