HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des Lacédémoniens

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[232] ΣΟΟΣ. <232a> Σόον λέγεται ἐν χωρίῳ χαλεπῷ καὶ ἀνύδρῳ πολιορκούμενον ὑπὸ Κλειτορίων ὁμολογῆσαι τὴν δορίκτητον αὐτοῖς ἂν ἀφεῖναι γῆν, εἰ πίοιεν οἱ μετ´ αὐτοῦ πάντες ἀπὸ τῆς πλησίον πηγῆς· ἐφρούρουν δ´ αὐτὴν οἱ πολέμιοι. Γενομένων δὲ τῶν ὅρκων, συναγαγόντα τοὺς μεθ´ ἑαυτοῦ διδόναι τῷ μὴ πιόντι τὴν βασιλείαν· οὐδενὸς δὲ καρτερήσαντος ἀλλὰ πάντων πιόντων, αὐτὸν ἐπὶ πᾶσι καταβάντα καὶ περιρρανάμενον, ἔτι τῶν πολεμίων παρόντων, ἀπελθεῖν καὶ τὴν χώραν κατασχεῖν ὡς μὴ πιόντα. ΤΗΛΕΚΛΟΣ. Τήλεκλος πρὸς τὸν εἰπόντα, ὅτι πατὴρ λέγει κακῶς αὐτόν, <232b> « Εἰ μὴ αὐτῷ » ἔφη « λεκτὸν ἦν, οὐκ ἂν ἔλεγεν. » Εἰπόντος δὲ τοῦ ἀδελφοῦ, ὅτι οὐχ ὁμοίως αὐτῷ προσφέρονται οἱ πολῖται ὡς ἐκείνῳ ὄντι ἐκ τῶν αὐτῶν, ἀγνωμονέστερον δέ, εἶπε « Σὺ γὰρ οὐκ οἶδας ἀδικεῖσθαι, ἐγὼ δέ. » Ἐρωτηθεὶς δὲ διὰ τί ἔθος παρ´ αὐτοῖς ἐστι τοὺς νεωτέρους τοῖς πρεσβυτέροις ἐξανίστασθαι, « Ὅπως » ἔφη « περὶ τοὺς μὴ προσήκοντας οὕτως ἔχοντες τιμῆς μᾶλλον τιμῶσι τοὺς γονέας. » Πυθομένου δέ τινος πόσην κέκτηται οὐσίαν, ἔφη « Οὐ πλείω τῆς ἱκανῆς. » ΧΑΡΙΛΛΟΣ. Χάριλλος ἐρωτηθεὶς διὰ τί τοὺς νόμους Λυκοῦργος οὕτως ὀλίγους ἔθηκεν, « Ὅτι » ἔφη « τοῖς ὀλίγα λέγουσιν ὀλίγων καὶ νόμων ἐστὶ χρεία. » <232c> Πυνθανομένου δέ τινος διὰ τί τὰς μὲν κόρας ἀκαλύπτους, τὰς δὲ γυναῖκας ἐγκεκαλυμμένας εἰς τοὐμφανὲς ἄγουσιν, « Ὅτι » ἔφη « τὰς μὲν κόρας ἄνδρας εὑρεῖν δεῖ, τὰς δὲ γυναῖκας σῴζειν τοὺς ἔχοντας. » Τῶν δὲ εἱλώτων τινὸς θρασύτερον αὐτῷ προσφερομένου, « Εἰ μὴ ὠργιζόμην » εἶπε, « κατέκτανον ἄν σε. » Ἐρωτήσαντος δέ τινος αὐτὸν τίνα νομίζει πολιτείαν ἀρίστην, ἔφη « Ἐν ἂν περὶ ἀρετῆς πλεῖστοι πολιτευόμενοι πρὸς ἀλλήλους ἄνευ στάσεως ἀγωνίζεσθαι θέλωσι. » Πυνθανομένου δέ τινος διὰ τί πάντα τὰ τῶν θεῶν ξόανα μεθ´ ὅπλων ἵδρυται παρ´ αὐτοῖς, « Ὅπως » ἔφη « μήτε τὰ κατὰ τῶν ἀνθρώπων ὀνείδη λεγόμενα διὰ τὴν δειλίαν ἐπὶ τοὺς θεοὺς ἀναφέρωμεν, μήτε οἱ νέοι τοῖς θεοῖς ἀνόπλοις εὔχωνται. » Πρὸς δὲ τὸν πυθόμενον διὰ τί κομῶσιν εἶπεν ὅτι « Τῶν κόσμων φυσικὸς καὶ ἀδάπανος οὗτός ἐστι. » <232d> Σαμίων πρεσβευταῖς μακρολογοῦσιν ἔφασαν οἱ Σπαρτιᾶται « Τὰ μὲν πρῶτα ἐπιλελάθαμες, τὰ δὲ ὕστερα οὐ συνήκαμες διὰ τὸ τὰ πρῶτα ἐπιλελᾶσθαι. » Ῥήτορος μακρὸν κατατείναντος λόγον καὶ τὰς ἀποκρίσεις αἰτοῦντος, ἵνα τοῖς πολίταις ἀπαγγείλῃ, « Ἀπάγγελλε τοίνυν » ἔφασαν « ὅτι μόλις μὲν σὺ ἐπαύσω λέγων, μόλις δὲ ἡμεῖς ἀκούοντες. » Πρὸς Θηβαίους περί τινων ἀντιλέγοντας « φρονεῖν » εἶπον « δεῖ ἔλασσον δύνασθαι μεῖζον. » <232e> Λάκων ἐρωτηθεὶς, δι´ ἣν αἰτίαν τὰς τοῦ πώγωνος τρίχας ἐπὶ πολὺ κομᾷ, εἶπεν « Ἵνα βλέπων τὰς πολιὰς μηδὲν ἀνάξιον αὐτῶν πράττω. » Ἄλλος πυθομένου τινός « Διὰ τί ἐγχειριδίοις βραχέσι χρῆσθε; » « Ἵνα πλησίον » εἶπε « τοῖς πολεμίοις εἰς χεῖρας ἵκωμες. » Ἐπαινοῦντός τινος τοὺς Ἀργείους ὡς ἀρίστους μαχητάς, Λάκων εἶπεν « Ἐν Τροίᾳ. » Ἕτερος ἀκούσας δειπνήσαντάς τινας βιάζεσθαι πίνειν « Μὴ καὶ ἐσθίειν » εἶπε « βιάζονται; » Πινδάρου δὲ γράψαντος Ἑλλάδος ἔρεισμα Ἀθῆναι Λάκων ἔφη καταπεσεῖν ἂν τὴν Ἑλλάδα ὀχουμένην ἐρείσματι τοιούτῳ. Ἐπεὶ δ´ ἰδών τις ἐν πίνακι γραπτῷ Λάκωνας ὑπ´ Ἀθηναίων σφαττομένους ἔλεγεν « Ἀνδρεῖοί γ´ Ἀθηναῖοι », Λάκων ὑποτυχών « Ἐν τῷ πίνακι » εἶπε. <232f> Πρὸς δέ τινα προσιέμενον τὰς ἐκ διαβολῆς βλασφημίας Λάκων εἶπε « Παῦσαι κατ´ ἐμοῦ τὰ ὦτα χορηγῶν. » Πρὸς δὲ τὸν κολαζόμενον καὶ λέγοντα « Ἄκων ἥμαρτον » εἶπέ τις « Ἄκων τοίνυν καὶ κολάζου. » Ἰδών τις ἐν ἀποχωρήσει θακεύοντας ἐπὶ δίφρων ἀνθρώπους « Μὴ γένοιτο » εἶπεν « ἐνταῦθα καθίσαι, ὅθεν οὐκ ἔστιν ὑπεξαναστῆναι πρεσβυτέρῳ. » Χίων ποτὲ κατ´ ἐπιδημίαν ἀπὸ δείπνου ἐμεσάντων ἐν τῷ ἐφορείῳ καὶ χεσάντων ἐπὶ τῶν δίφρων, ἔνθα οἱ ἔφοροι ἐκάθηντο, [232] SOUS. <232a> Sous étant assiégé par les Clitoriens dans un poste désavantageux où il manquait d'eau, convint avec eux de leur abandonner les terres conquises s'ils laissaient à toute son armée la liberté de boire dans une fontaine voisine, qui était au pouvoir des ennemis. La convention ayant été ratifiée avec serment de part et d'autre, il assembla ses troupes, et dit qu'il déférait la royauté à celui qui se passerait de boire. Mais aucun n'en ayant eu le courage, après qu'ils eurent tous bu, il descendit le dernier dans la fontaine, et s'étant seulement arrosé d'eau, il en sortit en présence des ennemis, et retint les terres, parce qu'il n'avait pas bu. TÉLÉCLUS. On disait à Téléclus que son père se plaignait de lui. <232b> « Il ne le ferait pas, dit-il, s'il ne croyait pas devoir le faire. » Son frère trouvait mauvais que ses concitoyens ne lui témoignassent pas autant de bienveillance qu'à lui, quoiqu'ils fussent nés d'un même père et d'une même mère. « C'est, lui dit Téléclus, que vous ne savez pas, comme moi, supporter une injure. » Interrogé pourquoi, chez les Spartiates, les jeunes gens se levaient devant les vieillards : « Afin, dit-il, qu'accoutumés à rendre cet honneur à des étrangers, ils en respectent davantage leurs parents. » On lui demandait ce qu'il avait de bien : « Pas plus qu'il ne m'en faut, répondit-il. » CHARILAUS. Charilaus répondit à ceux qui lui demandaient pourquoi Lycurgue avait fait si peu de lois : « Il n'en faut pas beaucoup aux personnes qui parlent peu. » <232c> On lui demandait pour quelle raison, à Sparte, les femmes ne sortaient jamais sans voile, et que les filles n'en portaient point : « C'est, répondit-il, que les filles ont besoin de trouver un mari, et les femmes, de conserver le leur. » Il dit à un Ilote qui lui parlait avec beaucoup d'insolence : « Je te tuerais, si je n'étais pas en colère. » On lui demandait un jour quelle forme de gouvernement il croyait la meilleure : « Celle, dit-il, où le plus grand nombre des citoyens ont entre eux une noble émulation pour la vertu, sans que jamais elle dégénère en sédition. » Interrogé pourquoi, à Sparte , toutes les statues des dieux étaient armées : « C'est, répondit-il, afin de ne pas imputer aux dieux la lâcheté dont nous faisons un crime aux hommes, et que nos jeunes gens ne prient jamais les dieux qu'en armes. » APOPHTEGMES DES LACÉDÉMONIENS DONT LES NOMS NE SONT PAS RAPPORTÉS. <232d> Les députés de Samos ayant prononcé un très long discours, les Spartiates leur dirent qu'ils en avaient oublié le commencement, ce qui les empêchait d'en comprendre la fin. Les Thébains disputaient avec chaleur sur quelques affaires publiques. « Il faut, leur dit-on, avoir plus de puissance, ou moins de fierté. » <232e> Un Lacédémonien répondit à quelqu'un qui lui demandait pourquoi il laissait si fort croître sa barbe : « C'est, répondit-il, afin qu'en voyant sa blancheur, je prenne garde de rien faire qui soit indigne de ma vieillesse. » Quelqu'un louait des guerriers comme très braves. « Ils furent à Troie, » dit un Lacédémonien. Un autre, à qui on rapportait que, dans un repas, les convives s'étaient réciproquement forcés de boire, demanda s'ils avaient fait de même pour manger. Pindare avait dit d'Athènes qu'elle était le soutien de la Grèce : « Elle s'écroulerait bientôt, dit un Spartiate, si elle n'avait pas d'autre appui. » <232f> Un citoyen paraissait écouter volontiers des discours calomnieux. « Cessez, lui dit le Spartiate qu'ils intéressaient, cessez de prêter vos oreilles contre moi. » Un homme, condamné au dernier supplice, disait que sa faute avait été involontaire. « Eh bien ! lui dit un Spartiate, votre supplice l'est aussi.» Un autre voyant des hommes en voyage montés sur des chars, dit : « A Dieu ne plaise que je m'assoie jamais dans un siége d'où je ne pourrais me lever en présence d'un vieillard ! » Des habitants de Chios qui étaient à Sparte, ayant, après le repas, vomi dans la salle des éphores, et sali les siéges de ces magistrats,


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Dernière mise à jour : 8/05/2008