[231] <231a> Ἰατροῦ δ´ ἐπισκεπτομένου αὐτὸν καὶ εἰπόντος « Οὐδὲν κακὸν ἔχεις »,
« Οὐ γὰρ σοὶ » ἔφη « ἰατρῷ χρῶμαι; »
Μεμφομένου δέ τινος αὐτὸν τῶν φίλων, διότι ἰατρόν τινα κακῶς λέγει, πεῖραν
οὐκ ἔχων αὐτοῦ οὐδ´ ἀδικηθείς τι, « Ὅτι » εἶπεν « εἰ ἔλαβον αὐτοῦ πεῖραν,
οὐκ ἂν ἔζων. »
Ἄλλου δ´ ἰατροῦ εἰπόντος αὐτῷ « Γέρων γέγονας », « Διότι » εἶπεν « οὐκ
ἐχρησάμην σοὶ ἰατρῷ. »
Κράτιστον δ´ ἔλεγε τοῦτον ἰατρὸν εἶναι τὸν μὴ κατασήποντα τοὺς
ἀρρωστοῦντας ἀλλὰ τάχιστα θάπτοντα.
ΠΕΔΑΡΙΤΟΣ.
Πεδάριτος, λέγοντός τινος ὅτι πολλοὶ εἴησαν οἱ πολέμιοι, <231b> « Οὐκοῦν »
ἔφη « ἡμεῖς εὐκλεέστεροι ἐσόμεθα· πλείους γὰρ ἀποκτενοῦμεν. »
Ἰδὼν δέ τινα τῇ μὲν φύσει μαλακὸν δι´ ἐπιείκειαν δ´ ἐπαινούμενον ὑπὸ τῶν
πολιτῶν, ἔφη « Οὔτ´ ἄνδρας γυναιξὶν ὁμοίους ὄντας ἐπαινεῖν δεῖ οὔτε
γυναῖκας ἀνδράσιν, ἐὰν μὴ <τὴν γυναῖκα> χρεία τις καταλάβῃ. »
Οὐκ ἐγκριθεὶς δ´ εἰς τοὺς τριακοσίους, ἥτις ἐν τῇ πόλει πρωτεύουσα τιμὴ τῇ
τάξει ἦν, ἱλαρὸς καὶ μειδιῶν ἀπῄει· ἀνακαλεσαμένων δ´ αὐτὸν τῶν ἐφόρων καὶ
πυνθανομένων διότι γελᾷ, εἶπε « Διότι συγχαίρω τῇ πόλει τριακοσίους
κρείττονάς μου πολίτας ἐχούσῃ. »
ΠΛΕΙΣΤΑΡΧΟΣ.
<231c> Πλείσταρχος ὁ Λεωνίδου πρὸς τὸν ἐπερωτήσαντα, διὰ τίν´ αἰτίαν οὐκ
ἀπὸ τῶν πρώτων βασιλέων προσαγορεύονται, « Ὅτι » ἔφη « ἐκεῖνοι μὲν ἄγαν
βασιλεύειν ἔχρῃζον, οἱ δ´ ἐκείνων ὕστεροι οὐδαμῶς. »
Συνηγόρου δέ τινος γελοῖα λέγοντος, « Οὐ φυλάξῃ, ὦ ξένε », ἔφη, « συνεχῶς
γελοιάζων, ὅπως μὴ γελοῖος γένῃ, ὥσπερ καὶ οἱ συνεχῶς παλαίοντες
παλαισταί; »
Πρὸς δὲ τὸν ἀηδόνα μιμούμενον « Ἥδιον » ἔφη, « ὦ ξένε, αὐτῆς ἄκουσα τῆς
ἀηδόνος. »
Λέγοντος δέ τινος, ὅτι κακολόγος τις αὐτὸν ἐπῄνει « Θαυμάζω » ἔφη « εἰ μή
τις αὐτῷ εἶπεν ὅτι ἀπέθανον· ζῶντα γὰρ ἐκεῖνος οὐδένα καλῶς λέξαι δύναται.»
ΠΛΕΙΣΤΩΝΑΞ.
<231d> Πλειστῶναξ ὁ Παυσανίου, Ἀττικοῦ τινος ῥήτορος τοὺς Λακεδαιμονίους
ἀμαθεῖς ἀποκαλοῦντος, « Ὁρθῶς » ἔφη « λέγεις· μόνοι γὰρ Ἑλλήνων ἡμεῖς
οὐδὲν κακὸν μεμαθήκαμεν παρ´ ὑμῶν. »
ΠΟΛΥΔΩΡΟΣ.
Πολύδωρος ὁ Ἀλκαμένους, ἀπειλοῦντός τινος τοῖς ἐχθροῖς συχνά, « Οὐ συνίης
» ἔφη « τῆς τιμωρίας τὸ πλεῖστον καταναλίσκων μέρος; »
Ἐξάγοντος δ´ αὐτοῦ τὸ στράτευμα ἐπὶ Μεσσήνην, ἤρετό τις εἰ τοῖς ἀδελφοῖς
μάχεσθαι μέλλει, « Οὐκ » ἔφη, « ἀλλ´ ἐπὶ τὴν ἀκλήρωτον τῆς χώρας βαδίζειν.»
<231e> Ἀργείων δὲ πάλιν μετὰ τὴν τῶν τριακοσίων μάχην ἐκ παρατάξεως
πανδημεὶ κρατηθέντων, τὸν Πολύδωρον οἱ σύμμαχοι παρεκελεύοντο μὴ παριέναι
τὸν καιρόν, ἀλλ´ ἐπελθόντα τῷ τείχει τῶν πολεμίων τὴν πόλιν αἱρεῖν· ῥᾷστον
γὰρ ἔσεσθαι, τῶν μὲν ἀνδρῶν ἀπολωλότων, τῶν γυναικῶν δ´ ἀπολελειμμένων·
ἔφη οὖν πρὸς αὐτούς « Τὸ μὲν ἐκ τοῦ ἴσου μαχόμενον νικᾶν τοὺς
ἐναντιουμένους ἐστί μοι καλόν, τὸ δ´ ὑπὲρ τῶν ὅρων τῆς χώρας μεμαχημένον
τὴν πόλιν ἐπιθυμεῖν λαβεῖν οὐ δίκαιον τίθεμαι. Εἶναι· ἦλθον γὰρ χώραν
ἀπολαβεῖν οὐ καταλαβέσθαι πόλιν. »
Ἐρωτηθεὶς δὲ διὰ τί Σπαρτιᾶται κατὰ πόλεμον κινδυνεύουσιν ἀνδρείως, <231f>
« Ὅτι » ἔφη « αἰδεῖσθαι τοὺς ἡγεμόνας ἔμαθον, οὐ φοβεῖσθαι. »
ΠΟΛΥΚΡΑΤΙΔΑΣ.
Πολυκρατίδας πρεσβεύων πρὸς τοὺς βασιλέως στρατηγοὺς μεθ´ ἑτέρων, ἐρομένων
αὐτὸν πότερον ἰδίᾳ πάρεισιν ἢ δημοσίᾳ ἐπέμφθησαν, « Αἴκα τύχωμεν, δημοσίᾳ
» εἶπεν, « εἰ δὲ μή, ἰδίᾳ. »
ΦΟΙΒΙΔΑΣ.
Φοιβίδας, πρὸ τοῦ κινδύνου τοῦ Λευκτρικοῦ λεγόντων τινῶν δείξειν τὴν
ἡμέραν ταύτην τὸν ἀγαθόν, πολλοῦ τὴν ἡμέραν ἔφησεν ἀξίαν εἶναι, δυναμένην
τὸν ἀγαθὸν δεῖξαι.
| [231] <231a> Un médecin qui était venu le voir lui dit qu'il se portait bien.
« Je le crois, repartit Pausanias ; vous n'êtes pas mon médecin. »
Un de ses amis lui reprochait de ce qu'il disait du mal d'un médecin qu'il
n'avait pas éprouvé, et dont, par conséquent, il ne pouvait pas se
plaindre. « Si je l'avais mis à l'épreuve, lui dit Pausanias, je ne serais
plus en vie. »
Un médecin lui disait un jour : « Vous voilà devenu vieux. — C'est que je
ne vous ai pas eu pour médecin, » lui répondit-il.
Le meilleur médecin, disait-il, est celui qui, sans faire languir son
malade, le tue sur-le-champ.
PÉDARÈTE.
Quelqu'un disait à Pédarète que les ennemis étaient bien nombreux. <231b>
« Tant mieux, dit-il, nous en tuerons davantage, et par là nous acquerrons
plus de gloire. »
Un homme naturellement mou était vanté pour sa douceur. Pédarète dit qu'il
ne fallait louer ni les hommes qui imitaient les femmes, ni les femmes qui
ressemblaient aux hommes, à moins que les dernières n'eussent pour le
faire un motif de nécessité.
Il n'avait pas été admis au nombre des trois cents qui formaient le
premier conseil de la ville, et il sortait de l'assemblée en souriant. Les
éphores l'ayant rappelé pour en savoir la cause : « Je me réjouis, dit-il,
de ce que Lacédémone a trois cents citoyens meilleurs que moi. »
PLISTARCHUS.
<231c> On demandait à Plistarchus, fils de Léonidas, pourquoi les branches
régnantes n'avaient pas pris leur nom des premiers rois de Sparte.
« C'est, répondit-il, que ces premiers rois étaient plutôt des chefs que des
rois, et qu'il n'en a pas été de même des autres. »
Il entendait un orateur dire en plaidant beaucoup de plaisanteries. « Mon
ami, lui dit Plistarchus, ne crains-tu pas, en voulant faire rire, de te
rendre enfin ridicule, comme ceux qui s'exercent continuellement dans les
gymnases finissent par devenir athlètes? »
On lui rapportait qu'un médisant parlait avantageusement de lui. « Je m'en
étonne, dit-il, à moins qu'il ne me croie mort; car il ne saurait dire du bien d'un homme vivant. »
PLISTONAX, FILS DE PAUSANIAS.
<231d> Un rhéteur athénien traitait les Spartiates d'ignorants. « Vous
avez raison, lui dit Plistonax, nous sommes le seul peuple de la Grèce à
qui vous n'ayez pu rien apprendre de mal. »
POLYDORE, FILS D'ALCAMÈNE.
Polydore dit à un homme qu'il entendait faire souvent des menaces aux
ennemis : « Ne voyez-vous pas que vous employez en vain la plus grande
partie de votre vengeance? »
Comme il marchait contre les Messéniens, quelqu'un lui demanda s'il
allait< combattre contre ses frères : « Non, répondit-il, mais je
vais dans une portion de l'héritage qui n'est pas encore partagée. »
<231e> Les Argiens, après le combat des trois cents, ayant encore perdu
une grande bataille, les alliés pressaient Polydore d'aller, sans
perdre de temps, s'emparer de la ville ; que rien ne lui serait plus aisé,
puisque les habitants avaient presque tous péri, et qu'il n'y restait
guère que des femmes. Il leur répondit : « Je crois qu'il est
très glorieux de vaincre des ennemis en bataille rangée mais dans une
guerre qui n'a pour objet que des limites de terre, il serait injuste de
s'emparer d'Argos. Je ne suis pas venu pour prendre la ville, mais pour
revendiquer une partie de son territoire. »
On lui demandait pourquoi les Spartiates s'exposaient avec tant de courage
aux dangers de la guerre : <231f> « C'est, dit-il, parce que nous avons
appris à respecter nos chefs, et non pas à les craindre. »
POLYCRATIDAS.
Polycratidas avait été député, avec d'autres Spartiates, vers les généraux
du roi de Perse, qui leur demandèrent s'ils venaient en leur nom ou au nom
de la république. « Si nous obtenons ce que nous désirons, répondit
Polycratidas, c'est au nom de la république ; sinon, c'est au nôtre. »
PHÉBIDAS.
Avant la bataille de Leuctres, quelques soldats disaient que cette journée
ferait connaître les gens de cœur. « Ce sera, dit Phébidas, une journée
bien précieuse. »
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