HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des Lacédémoniens

Page 228

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[228] « Ὅπως » ἔφη « μήτε δι´ ἔνδειαν ἄγαμοί τινες ἐαθῶσι μήτε διὰ περιουσίαν σπουδάζωνται, ἕκαστος δ´ εἰς τὸν τρόπον τῆς παιδὸς ἀφορῶν <228a> ἀρετῇ τὴν αἵρεσιν ποιῶνται. » Διὰ τοῦτο δὲ καὶ τὸν καλλωπισμὸν τῆς πόλεως ἀπήλασεν. Ὁρίσαντος δ´ αὐτοῦ καὶ τὸν χρόνον τῶν τε γαμουμένων καὶ τῶν γαμούντων, πρὸς τὸν ζητοῦντα τὴν αἰτίαν « Ἵν´ » ἔφη « τὰ γεννώμενα ἰσχυρὰ ἐκ τελείων γεννώμενα. » Πρὸς δὲ τὸν θαυμάζοντα, διότι τὸν γεγαμηκότα ἀπεῖρξε μὴ συγκοιμᾶσθαι τῇ γεγαμημένῃ, προσέταξε δὲ τὸ πλεῖστον τῆς ἡμέρας συνεῖναι τοῖς ἡλικιώταις καὶ τὰς νύκτας ὅλας συναναπαύεσθαι, τῇ δὲ νύμφῃ κρύφα καὶ μετ´ εὐλαβείας συνεῖναι, « Ὅπως » ἔφη « καὶ τοῖς σώμασιν ἰσχυροὶ ὦσι διακορεῖς μὴ γινόμενοι, καὶ τῷ φιλεῖν ἀεὶ <228b> καινοὶ ὑπάρχωσι καὶ τὰ ἔγγονα ἐρρωμενέστερα παρέχωσι. » Καὶ τὸ μὲν μύρον ἐξήλασεν ὡς τοῦ ἐλαίου φθορὰν καὶ ὄλεθρον, τὴν δὲ βαφικὴν ὡς κολακείαν αἰσθήσεως. Πᾶσι δὲ τοῖς περὶ τὸν τοῦ σώματος καλλωπισμὸν δημιουργοῖς ἀνεπίβατον ἐποίησε τὴν Σπάρτην, ὡς διὰ τῆς κακοτεχνίας τὰς τέχνας λυμαινομένοις. Τοσαύτη δ´ ἦν κατ´ ἐκείνους τοὺς χρόνους σωφροσύνη τῶν γυναικῶν καὶ τοσοῦτον ἀπεῖχε τῆς ὕστερον περὶ αὐτὰς εὐχερείας, ὡς πρότερον ἄπιστον εἶναι τὸ τῆς μοιχείας παρ´ αὐταῖς. Καὶ λόγος ἀπομνημονεύεται Γεραδάτα τινὸς Σπαρτιάτου τῶν σφόδρα παλαιῶν, ὃς ἐρωτηθεὶς <228c> ὑπὸ ξένου, τί πάσχουσιν οἱ μοιχοὶ παρ´ αὐτοῖς (οὐδὲν γὰρ ὁρᾶν περὶ τούτου νενομοθετημένον ὑπὸ Λυκούργου), εἶπεν « Οὐδείς, ξένε, γίνεται μοιχὸς παρ´ ἡμῖν. » Ἐκείνου δὲ ὑπολαβόντος « Ἂν οὖν γένηται; » « Ταῦρον » ἔφη Γεραδάτας « ἐκτίνει μέγαν, ὃς ὑπερκύψας τὸ Ταΰγετον ἀπὸ τοῦ Εὐρώτα πίεται. » Θαυμάσαντος δ´ ἐκείνου καὶ φήσαντος « Πῶς δ´ ἂν γένοιτο βοῦς τηλικοῦτος; » γελάσας Γεραδάτας « Πῶς γὰρ ἄν » ἔφη « μοιχὸς ἐν Σπάρτῃ γένοιτο, ἐν πλοῦτος μὲν καὶ τρυφὴ καὶ καλλωπισμὸς ἀτιμάζονται, αἰδὼς δὲ καὶ εὐκοσμία καὶ τῶν ἡγουμένων πειθὼ πρεσβεύονται; » Πρὸς δὲ τὸν ἀξιοῦντα δημοκρατίαν ἐν τῇ πόλει καταστήσασθαι Λυκοῦργος « Σὺ πρῶτος » ἔφη « ἐν τῇ οἰκίᾳ σου ποίησον δημοκρατίαν. » Πυνθανομένου δέ τινος διὰ τί μικρὰς οὕτω καὶ εὐτελεῖς ἔταξε τῶν θεῶν τὰς θυσίας, <228d> « Ὅπως » ἔφη « μηδέποτε τιμῶντες τὸ θεῖον διαλείπωμεν. » Μόνα δὲ ταῦτα τῶν ἀθλημάτων ἐφέντος αὐτοῦ τοὺς πολίτας ἀγωνίζεσθαι, ὅπου χεὶρ οὐκ ἀνατείνεται, ἐπύθετό τις τὴν αἰτίαν· δέ « Ὅπως » εἶπε « μηδεὶς αὐτῶν ἐν τῷ πονεῖν ἀπαυδᾶν ἐθίζηται. » Ἐρωτῶντος δέ τινος, διὰ τί πυκνὰ μεταστρατοπεδεύειν κελεύει, « Ὅπως » εἶπε « πλείω τοὺς ἐχθροὺς βλάπτωμεν. » Ἄλλου δ´ ἐπιζητοῦντος διὰ τί πυργομαχεῖν ἀπεῖπε, « Ἵν´ » ἔφη « μὴ ὑπὸ γυναικὸς παιδὸς τινος παραπλησίου ἀνθρώπου οἱ ἀμείνονες ἀποθνῄσκωσινΤοῖς δὲ συμβουλευομένοις τῶν Θηβαίων περὶ τῆς <228e> ἱερουργίας καὶ τοῦ πένθους, ἣν ποιοῦνται τῇ Λευκοθέᾳ, συνεβούλευσεν « Εἰ μὲν θεὸν ἡγοῦνται, μὴ θρηνεῖν· εἰ δ´ ἄνθρωπον, μὴ ἱερουργεῖν ὡς θεῷ. » Πρὸς δὲ τοὺς ἐπιζητοῦντας τῶν πολιτῶν « Πῶς ἂν πολεμίων ἔφοδον ἀλεξοίμεθα; » « Ἐὰν πτωχοί » ἔφη « ἦτε καὶ μὴ μείζων ἅτερος θατέρου ἐρᾷ εἶναι. » Καὶ πάλιν ἐπιζητούντων περὶ τειχῶν, « Οὐκ » ἔφη « πόλιν εἶναι ἀτείχιστον, ἥτις ἀνδράσι καὶ οὐ πλίνθοις ἐστεφάνωται. » Ἐπεμέλοντο δὲ οἱ Σπαρτιᾶται καὶ τῆς κόμης, ἀπομνημονεύοντές τινα Λυκούργου λόγον περὶ τούτου, ὅτι τοὺς μὲν καλοὺς κόμη εὐπρεπεστέρους ποιεῖ, τοὺς δ´ αἰσχροὺς φοβερωτέρους. <228f> Παρήγγειλε δ´ ἐν τοῖς πολέμοις τρεψαμένους καὶ νικήσαντας μέχρι τοῦ βεβαιώσασθαι τὸ νίκημα ἐπιδιώκειν, εἶτ´ εὐθὺς ἀναχωρεῖν· οὔτε γενναῖον οὔτε Ἑλληνικὸν φονεύειν τοὺς παρακεχωρηκότας φάσκων. Εἶναι δ´ οὐ μόνον καλὸν τοῦτο καὶ μεγαλόψυχον ἀλλὰ καὶ χρήσιμον· εἰδότας γὰρ τοὺς μαχομένους πρὸς αὑτοὺς ὅτι φείδονται μὲν τῶν ἐνδιδόντων, ἀναιροῦσι δὲ τοὺς ὑφισταμένους, τοῦ μένειν τὸ φεύγειν ὠφελιμώτερον ἡγήσεσθαι. Πυνθανομένου δέ τινος, διὰ τί τοὺς τῶν πολεμίων νεκροὺς ἀπηγόρευσε σκυλεύειν, [228] « J'ai voulu, dit-il, ménager leurs forces, et en prévenant la satiété des plaisirs, <228a> laisser à leur amour le mérite de la nouveauté, et les rendre capables d'avoir des enfants plus vigoureux. » Il défendit l'usage des parfums, comme altérant l'huile, et la consumant en pure perte ; et l'art de la teinture, parce qu'il ne servait qu'à flatter les sens. Il ferma l'entrée de Sparte à tous les artisans dont le travail n'a pour objet que l'ornement et la parure, et dont l'industrie funeste est le fléau des mœurs. Telle était, dans ces premiers temps, la chasteté des femmes de Lacédémone, tel leur éloignement des mœurs trop faciles des siècles postérieurs, qu'elles ne croyaient pas l'adultère possible. On rapporte à ce sujet la réponse que fit un ancien Spartiate nommé Géradate à un étranger qui lui demandait <228c> quelle peine on infligeait à Sparte aux adultères ; qu'il ne voyait point que Lycurgue eût rien statué sur cet objet. « Il n'y a point d'adultère parmi nous, répondit Géradate. — Mais enfin, s'il s'en trouvait un, reprit l'étranger? — On l'obligerait de donner un taureau assez grand pour pouvoir boire dans l'Eurotas par dessus le mont Taygète. — Mais où trouver, répliqua l'autre, un taureau d'une grandeur si prodigieuse ? — Mais plutôt, repartit Géradate, comment trouver un adultère à Sparte, où la parure, le luxe et les richesses sont dans le mépris? où l'on n'estime que la pudeur, la modestie et la soumission des citoyens aux magistrats? » Il répondit à celui qui lui conseillait d'établir la démocratie à Lacédémone : « Commencez par l'établir dans votre maison. » On lui demandait par quel motif il avait ordonné des sacrifices si simples et si peu coûteux : <228d> « Afin, dit-il, que nous ne cessions jamais de rendre honneur aux dieux. » Il n'avait permis aux citoyens que les combats où l'on ne tend point les mains pour s'avouer vaincu ; et il disait à ceux qui lui en demandaient la raison, qu'il n'avait pas voulu qu'ils s'accoutumassent à perdre courage dans les fatigues et les travaux. Interrogé pourquoi il avait ordonné aux généraux de décamper souvent: «Afin, dit-il, qu'ils fassent plus de mal aux ennemis. » Un autre lui demandait pour quelle raison il avait défendu qu'on attaquât les tours et les remparts des villes : « Je ne veux pas, répondit-il, que des gens de cœur soient exposés à périr de la main d'une femme, d'un enfant ou d'un lâche. » Les Thébains le consultèrent <228e> sur le deuil et les sacrifices qu'ils font en l'honneur de Leucothée (57). Il leur dit que si c'était une déesse, ils ne devaient pas la pleurer; que si elle était une simple mortelle, il ne fallait pas lui sacrifier. <228f> Ses concitoyens lui demandaient comment ils pourraient repousser les attaques de leurs ennemis. « Vous le ferez, leur dit-il, si vous restez pauvres, et que les uns ne veuillent pas être plus riches que les autres. » Ils lui demandèrent encore s'ils enfermeraient Sparte de murailles. « Une ville, leur dit-il, n'est point sans murailles, lorsqu'au lieu d'une enceinte de pierres, elle a pour défense des gens de cœur. » Les Spartiates laissaient croître leurs cheveux, parce que Lycurgue avait coutume de dire qu'une longue chevelure relevait la beauté, et rendait la laideur plus terrible. Il avait ordonné qu'à la guerre, quand on aurait mis les ennemis en déroute, on ne les poursuivît qu'autant qu'il le faudrait pour assurer la victoire, et qu'aussitôt on sonnât la retraite. Il en donnait pour raison, qu'outre qu'il ne convenait pas à des Grecs d'égorger des gens qui fuyaient, ils y trouveraient un très grand avantage : leurs ennemis, en voyant qu'ils épargnaient les fuyards, et qu'ils ne faisaient point de quartier à ceux qui résistaient, prendraient plus aisement le parti de la fuite, comme le plus sûr. On lui demandait par quel motif il avait défendu qu'on dépouillât les corps des ennemis :


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Dernière mise à jour : 8/05/2008