HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des Lacédémoniens

Page 227

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[227] <227a> οὐκ ἔπεμψαν οἱ πολέμαρχοι· μεθ´ ἡμέραν δὲ φανεροῦ γενομένου τοῖς ἐφόροις, ἐζημιώθη ὑπ´ αὐτῶν. Πρὸς οὖν τὰ τοιαῦτα τῶν νομοθετημάτων χαλεπήναντες οἱ εὔποροι ἐπισυνέστησαν καὶ ἐβλασφήμουν αὐτὸν καὶ ἔβαλλον, καταλεῦσαι βουλόμενοι· διωκόμενος δὲ διέπεσε διὰ τῆς ἀγορᾶς· καὶ τοὺς μὲν ἄλλους ἔφθασεν εἰς τὸ ἱερὸν τῆς χαλκιοίκου Ἀθηνᾶς καταφυγών· Ἄλκανδρος δ´ ἐπιστραφέντος αὐτοῦ διώκων τῇ βακτηρίᾳ τὸν ὀφθαλμὸν ἐξέκοψεν <αὐτοῦ>. Τοῦτον δὲ κοινῷ δόγματι παραλαβὼν <227b> ἐπὶ τιμωρίᾳ οὔτε κακῶς διέθηκεν οὔτε ἐμέμψατο, συνδιαιτώμενον δ´ ἔχων ἀπέδειξεν ἐπαινέτην αὑτοῦ τε καὶ τῆς διαίτης ἣν εἶχε <σὺν αὐτῷ> καὶ καθόλου τῆς ἀγωγῆς ἐραστήν. Τοῦ δὲ πάθους ὑπόμνημα ἱδρύσατο ἐν τῷ τῆς Χαλκιοίκου τεμένει ἱερὸν Ἀθηνᾶς, Ὀπτιλλέτιν προσαγορεύσας· τοὺς γὰρ ὀφθαλμοὺς ὀπτίλλους οἱ τῇδε Δωριεῖς λέγουσιν. Ἐρωτηθεὶς δὲ διὰ τί οὐκ ἐχρήσατο νόμοις ἐγγράφοις, « Ὅτι » ἔφη « οἱ πεπαιδευμένοι καὶ ἀχθέντες τῇ προσηκούσῃ ἀγωγῇ τὸ τοῦ καιροῦ χρήσιμον δοκιμάζουσι. » Πάλιν δ´ ἐπιζητούντων τινῶν, διὰ τί ὀροφὴν ἀπὸ πελέκεως ταῖς οἰκίαις ἐπιτιθέναι προσέταξε, θύραν δ´ ἀπὸ πρίονος μόνου καὶ μηδενὸς τῶν ἄλλων ἐργαλείων, <227c> « Ὅπως ἄν » ἔφη « μετριάζωσιν οἱ πολῖται περὶ πάντα, ὅσα εἰς τὴν οἰκίαν εἰσάγουσι, καὶ μηδὲν τῶν παρ´ ἄλλοις ζηλουμένων ἔχωσιν. » Ἐκ δὲ ταύτης τῆς συνηθείας φασὶ καὶ Λεωτυχίδην τὸν πρῶτον βασιλέα δειπνοῦντα παρά τινι καὶ θεασάμενον τῆς στέγης τοῦ οἴκου τὴν παρασκευὴν πολυτελῆ καὶ φατνωματικὴν ἐρωτῆσαι τὸν ξένον, εἰ τετράγωνα παρ´ αὐτοῖς ξύλα φύεται. Ἐρωτηθεὶς δὲ διὰ τί ἐκώλυσεν ἐπὶ τοὺς αὐτοὺς πολεμίους πολλάκις στρατεύεσθαι, ἔφη « Ἵνα μὴ πολλάκις ἀμύνεσθαι συνεθιζόμενοι ἔμπειροι πολέμου γένωνται. » <227d> Διὸ καὶ Ἀγησιλάου ἔγκλημα οὐ βραχὺ ἔδοξεν εἶναι, ταῖς εἰς τὴν Βοιωτίαν συνεχέσιν εἰσβολαῖς καὶ στρατείαις τοὺς Θηβαίους ἀντιπάλους τοῖς Λακεδαιμονίοις κατασκευάσαντος. Τετρωμένον γοῦν ἰδὼν αὐτὸν Ἀνταλκίδας « Καλά » εἶπε « τροφεῖα ἀπέχεις, μὴ βουλομένους αὐτοὺς μήτ´ εἰδότας μάχεσθαι διδάξας. » Ἄλλου δ´ ἐπιζητοῦντος, διὰ τί τὰ σώματα τῶν παρθένων δρόμοις καὶ πάλαις καὶ βολαῖς δίσκων καὶ ἀκοντίων διεπόνησεν, « Ἵν´ » ἔφη « τῶν γεννωμένων ῥίζωσις ἰσχυρὰν ἐν ἰσχυροῖς σώμασιν ἀρχὴν λαβοῦσα καλῶς βλαστάνῃ, αὐταί τε μετὰ ῥώμης τοὺς τόκους ὑπομένουσαι ῥᾳδίως τε ἅμα καὶ καλῶς ἀγωνίζωνται πρὸς τὰς ὠδῖνας, καὶ εἴ τις ἀνάγκη γένοιτο, δύνωνται ὑπὲρ αὑτῶν καὶ τέκνων καὶ τῆς πατρίδος μάχεσθαι. » <227e> Μεμφομένων δέ τινων τὴν γύμνωσιν τῶν παρθένων ἐν ταῖς πομπαῖς καὶ τὴν αἰτίαν ζητούντων, « Ἵν´ » ἔφη « τὰ αὐτὰ τοῖς ἀνδράσιν ἐπιτηδεύουσαι μηδὲν μεῖον ἔχωσι μήτε κατὰ σώματος ἰσχὺν καὶ ὑγίειαν μήτε κατὰ ψυχῆς φιλοτιμίαν καὶ ἀρετήν, δόξης δὲ τῆς παρὰ τοῖς πολλοῖς ὑπερφρονῶσιν. » Ὅθεν καὶ περὶ Γοργοῦς ἱστορεῖται τῆς Λεωνίδου γυναικὸς τοιοῦτον· εἰπούσης γάρ τινος, ὡς ἔοικε, ξένης πρὸς αὐτὴν ὡς « Μόναι τῶν ἀνδρῶν ἄρχετε ὑμεῖς αἱ Λάκαιναι » ἀπεκρίνατο « Μόναι γὰρ ἡμεῖς ἄνδρας τίκτομεν. » Εἴρξας δὲ τοὺς ἀγάμους τῆς ἐν ταῖς γυμνοπαιδίαις θέας καὶ ἀτιμίαν προσθεὶς πολλὴν πρόνοιαν <227f> ἐποιήσατο τῆς παιδοποιίας· τιμῆς δὲ καὶ θεραπείας, ἣν νέοι πρεσβυτέροις παρεῖχον, ἐστέρησε. Καὶ τὸ πρὸς Δερκυλλίδαν ῥηθὲν οὐδεὶς ἐμέμψατο, καίπερ εὐδόκιμον ὄντα στρατηγόν· ἐπιόντι γὰρ αὐτῷ τῶν νεωτέρων τις ἕδρας οὐχ ὑπεῖξεν εἰπών « Οὐδὲ γὰρ ἐμοὶ σὺ τὸν ὑπείξοντα ἐγέννησας. » Πυνθανομένου δέ τινος, διὰ τί τὰς κόρας ἐνομοθέτησεν ἀπροίκους ἐκδίδοσθαι, [227] <227a> Les polémarques la lui refusèrent, et le lendemain il fut dénoncé aux éphores, qui le condamnèrent à l'amende. Tous ces établissements déplurent beaucoup aux riches, qui se soulevèrent contre lui, le chargèrent d'injures et voulurent même le lapider. Il se sauva de la place publique, échappa à ses ennemis, et se retira dans le temple de Minerve. Alcandre seul s'acharna à sa poursuite ; et comme Lycurgue, en fuyant, tourna la tête, il lui creva l'œil avec son bâton. <227b> Dans la suite, Alcandre lui fut livré pour qu'il le punît comme il voudrait. Lycurgue, sans le maltraiter, sans lui faire aucun reproche, le prit chez lui, le rendit témoin de sa conduite, et en fit bientôt un admirateur zélé de toutes ses actions. En mémoire de la perte de son œil, il bâtit, dans un terrain consacré à Minerve, une chapelle en l'honneur de cette déesse, sous le nom d'Optillétide. Les yeux, en langue dorique, s'appellent optiles. On lui demanda pourquoi il n'avait pas donné aux Spartiates des lois écrites. «Les hommes qui ont été bien élevés, répondit-il, savent juger de ce que les circonstances exigent. » On lui demandait pourquoi il avait défendu à ses citoyens d'employer d'autres instruments que la cognée pour construire la charpente de leurs maisons, et la scie pour en faire les portes. <227c> « C'est, dit-il, afin qu'ils gardent la médiocrité dans tout leur ameublement, et qu'ils n'aient rien de ce que le commun des hommes recherche avec tant d'ardeur. » C'est sans doute d'après cet usage, que le roi Léothychidas, premier du nom, qui soupait chez un de ses hôtes, voyant le plancher lambrissé et travaillé avec art, lui demanda si, dans son pays, les arbres étaient carrés. Il avait défendu de faire souvent la guerre aux mêmes ennemis; et comme on lui en demandait la raison, il répondit : «C'est afin que l'habitude de se défendre ne les forme point à l'art militaire. » <227d> Aussi Agésilas fut-il bien blâmé d'avoir, par ses expéditions fréquentes en Béotie, mis les Thébains en état de tenir tète aux Spartiates. Interrogé pourquoi il exerçait les jeunes filles de Lacédémone à la course, à la lutte, au palet et à tirer de l'arc : « C'est, répondit-il, afin que les enfants, formés dans des corps robustes, en aient plus de vigueur ; que les femmes elles-mêmes, fortifiées dès leur jeunesse par ces exercices, supportent avec plus de courage les douleurs de l'enfantement, et même, s'il est nécessaire, qu'elles soient en état de combattre pour leur défense, pour celle de leurs enfants et de leur patrie. » <227e> Comme on le blâmait de les faire paraître d'une manière peu décente dans les cérémonies publiques, et qu'on lui demandait les motifs de cet usage : « J'ai voulu, dit-il, qu'accoutumées aux mêmes exercices que les hommes, elles eussent autant de force et de vigueur dans le corps, autant d'élévation et de vertu dans l'âme, et qu'elles sussent mépriser comme eux l'opinion du public sur leur compte. » De là, sans doute, cette réponse de Gorgo, femme de Léonidas, à une étrangère qui lui disait : « Vous autres Lacédémoniennes, vous êtes les seules femmes qui commandiez à vos maris. — Aussi, repartit Gorgo, sommes-nous les seules qui mettions au monde des hommes. » Il interdit aux célibataires l'assistance aux jeux publics, et les nota même d'infamie, <227f> pour engager tous les citoyens à donner des enfants à l'État ; il les priva aussi de l'honneur et des déférences que les jeunes gens rendaient aux vieillards. Aussi personne ne blâma la conduite d'un jeune Spartiate envers Dercyllidas, général d'ailleurs très distingué. Lorsqu'il vint s'asseoir dans une assemblée, ce jeune homme ne lui céda point sa place, et lui dit : « Vous n'avez pas mis au monde d'enfant qui puisse un jour me céder la sienne. » Il fixa pour chaque sexe l'âge où on pourrait se marier, et dit à ceux qui lui en demandaient le motif, que les enfants qui naîtraient de personnes déjà formées en seraient plus forts. Quelqu'un lui témoignait sa surprise de ce qu'au lieu de permettre aux nouveaux mariés de rester librement avec leurs femmes, il les avait obligés de passer la plus grande partie du jour, et presque toutes les nuits, avec leurs camarades, et de ne s'approcher de leurs femmes, pour ainsi dire, qu'à la dérobée :


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Dernière mise à jour : 8/05/2008