HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des Lacédémoniens

Page 226

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[226] <226a> καὶ ποιητικωτέρα τῆς φύσεως ἄσκησις πρὸς τὰ καλὰ τυγχάνει; » τινὲς δέ φασιν, ὡς οὐ παρῆγε σκύλακας, οἳ ἐκ τῶν αὐτῶν γεγονότες ἐτύγχανον, ἀλλ´ μὲν ἐξ οἰκουρῶν, ἅτερος δ´ ἐκ κυνηγετικῶν· κἄπειτα τὸν μὲν ἐκ τοῦ χείρονος γένους πρὸς τὰ κυνηγέσια ἤσκησε, τὸν δ´ ἐκ τοῦ ἀμείνονος περὶ λιχνείας μόνον εἴθισεν· εἶθ´ ἑκατέρου ἐφ´ εἴθιστο ὁρμήσαντος, φανερὸν ποιήσας ὅσον ἀγωγὴ πρὸς τὸ ἄμεινον καὶ χεῖρον συλλαμβάνει, εἶπεν « Οὐκοῦν καὶ ἡμᾶς, πολῖται, οὐδὲν παρὰ τοῖς πολλοῖς θαυμαζομένη εὐγένεια καὶ τὸ ἀφ´ Ἡρακλέους εἶναι ὀνίνησιν, εἰ μὴ πράττοιμεν δι´ <226b> ἐκεῖνος ἁπάντων ἀνθρώπων ἐπιδοξότερος καὶ εὐγενέστερος ἐφάνη, ἀσκούμενοι καὶ μανθάνοντες καλὰ δι´ ὅλου τοῦ βίου. » Ἀναδασμὸν δὲ τῆς γῆς ποιήσας καὶ ἅπασιν ἴσον κλῆρον τοῖς πολίταις νείμας, λέγεται ὕστερόν ποτε χρόνῳ τὴν χώραν διερχόμενος ἐξ ἀποδημίας ἄρτι τεθερισμένην, ἰδὼν δὲ τοὺς σωροὺς κειμένους παραλλήλους καὶ ὁμαλοὺς ἡσθῆναι, καὶ μειδιάσας εἰπεῖν πρὸς τοὺς παρόντας ὡς Λακωνικὴ φαίνεται πᾶσα πολλῶν ἀδελφῶν εἶναι νεωστὶ νενεμημένων. Καὶ τῶν χρεῶν δ´ ἀποκοπὰς εἰσηγησάμενος ἐπεχείρησε καὶ τὰ κατ´ οἶκον ὄντα πάντα ἐξ ἴσου διαιρεῖν, ὅπως παντάπασιν ἐξέλοι τὸ ἄνισον καὶ ἀνώμαλον. <226c> Ἐπεὶ δὲ χαλεπῶς ἑώρα προσδεξομένους τὴν ἄντικρυς ἀφαίρεσιν, τό τε χρυσοῦν καὶ ἀργυροῦν νόμισμα ἠκύρωσε, μόνῳ δὲ τῷ σιδηρῷ προσέταξε χρῆσθαι· καὶ μέχρις οὗ δεῖ ἔχειν τὴν ὅλην ὕπαρξιν πρὸς ἀμοιβὴν τούτου, περιώρισε. Τούτου δὲ γενομένου ἐξέπεσε τῆς Λακεδαίμονος ἀδικία πᾶσα· οὔτε γὰρ κλέπτειν οὔτε δωροδοκεῖν οὔτε ἀποστερεῖν ἁρπάζειν ἔτι ἐδύνατό τις, μήτε κατακρύψαι δυνατὸν ἦν μήτε κτήσασθαι ζηλωτὸν μήτε χρήσασθαι ἀκίνδυνον μήτε ἐξάγειν ἐπάγειν ἀσφαλές. <226d> Πρὸς δὲ τούτοις καὶ ἁπάντων τῶν περισσῶν ξενηλασίαν ἐποιήσατο· διὸ οὔτ´ ἔμπορος οὔτε σοφιστὴς οὔτε μάντις ἀγύρτης οὔτε τῶν κατασκευασμάτων δημιουργὸς εἰσῄει εἰς τὴν Σπάρτην. Οὐδὲ γὰρ νόμισμα παρ´ αὐτοῖς εὔχρηστον εἴασε, μόνον δὲ τὸ σιδηροῦν εἰσηγήσατο, ἐστι μνᾶ ὁλκῇ Αἰγιναία, δυνάμει δὲ χαλκοῖ τέσσαρες. Ἐπιθέσθαι δὲ τῇ τρυφῇ καὶ τὸν ζῆλον ἀφελέσθαι τοῦ πλούτου διανοηθεὶς τὰ συσσίτια εἰσηγήσατο. Πρὸς γοῦν τοὺς ἐπιζητοῦντας, διὰ τί ταῦτα συνεστήσατο καὶ μεθ´ ὅπλων κατ´ ὀλίγους τοὺς πολίτας διῄρηκεν, <226e> « Ὅπως » εἶπεν « ἐξ ἑτοίμου τὰ παραγγελλόμενα δέχωνται, καὶ ἐάν τι νεωτερίζωσιν, ἐν ὀλίγοις τὸ ἀμπλάκημα, ἰσομοιρία τε τῆς τροφῆς καὶ πόσεως , καὶ μήτε πόσει τινὶ βρώσει ἀλλὰ μηδὲ στρωμνῇ σκεύεσιν ἄλλῳ τινὶ τὸ σύνολον πλέον ἔχῃ πλούσιος τοῦ πένητος. » Ἄζηλον δὲ ποιήσας τὸν πλοῦτον, οὐδενὸς οὔτε χρῆσθαι οὔτ´ ἐπιδεῖξαι δυναμένου, ἔλεγε πρὸς τοὺς συνήθεις « Ὡς καλόν ἐστιν, ἑταῖροι, διὰ τῶν ἔργων ἐπιδεῖξαι τὸν πλοῦτον ὁποῖός ἐστι τῇ ἀληθείᾳ, ὅτι τυφλός. » Παρεφύλαξε δὲ ὥστε μηδὲ οἴκοι προδειπνήσαντας ἐξεῖναι βαδίζειν ἐπὶ τὰ συσσίτια, πεπληρωμένους ἑτέρων ἐδεσμάτων πομάτων· <226f> ἐκάκιζον δὲ οἱ λοιποὶ τὸν μὴ πιόντα φαγόντα μετ´ αὐτῶν, ὡς ἀκρατῆ καὶ πρὸς τὴν κοινὴν ἀπομαλακιζόμενον δίαιταν· ἐζημιοῦτο δὲ καὶ φανερὸς γενόμενος. Ἄγιδος γοῦν μετὰ πολὺν χρόνον τοῦ βασιλέως ἐπανελθόντος ἀπὸ στρατείας (καταπεπολεμήκει δ´ Ἀθηναίους), βουλομένου παρὰ τῇ γυναικὶ μιᾷ ἡμέρᾳ δειπνῆσαι καὶ μεταπεμπομένου τὰς μερίδας, [226] <226a> et reconnaissez que l'habitude a plus de pouvoir que la nature pour nous former à la vertu. » D'autres prétendent que ces deux chiens avaient une origine différente; que l'un était né de chiens de chasse et l'autre de chiens domestiques ; que Lycurgue avait exercé celui-ci à la chasse et laissé vivre l'autre à la maison dans l'oisiveté et la gourmandise; que lorsqu'il les produisit à l'assemblée du peuple, l'un et l'autre ayant suivi l'impulsion de l'habitude, Lycurgue fit observer aux citoyens combien l'éducation avait de pouvoir pour le bien et pour le mal : « Nous sommes de même, leur dit-il ; il ne nous servira de rien d'avoir l'origine la plus illustre et de descendre d'Hercule, <226b> si, pratiquant toute notre vie ce qui est beau et honnête, nous n'imitons les actions glorieuses qui ont élevé ce héros au-dessus du reste des mortels. » Après avoir partagé les terres par portions égales à tous les citoyens, il entreprit un assez long voyage. Au retour, en traversant le territoire de Sparte, qu'on venait de moissonner, il vit les tas de blé rangés les uns auprès des autres et tous égaux. Cette vue le combla de joie, et il dit d'un air riant à ceux qui l'accompagnaient, que toute la Laconie ressemblait à un héritage que des frères venaient de partager. Il abolit toutes les dettes et conçut le projet de diviser aussi également toutes les richesses domestiques, afin de taire disparaître jusqu'à la moindre trace d'inégalité. <226c> Mais comme il se doutait que les citoyens ne se les verraient pas enlever sans répugnance, il commença par supprimer toute la monnaie d'or et d'argent, et ne conserva que celle de fer, et fixa sur le prix de cette monnaie le bien que chaque particulier pourrait avoir. Par là il bannit de Lacédémone toute espèce d'injustice. On ne pouvait plus ni voler ni se laisser corrompre, ni tromper ou surprendre personne, puisqu'il était impossible de le cacher, que rien ne pouvait exciter la cupidité, qu'il eût été dangereux de faire usage de ce qu'on aurait dérobé, et qu'il n'y aurait point eu de sûreté à en faire commerce avec les étrangers. <226d> De plus, il bannit de Sparte tout superflu, et par là il sut en écarter les marchands, les sophistes, les devins, les charlatans et tous les arts inutiles. Car il avait proscrit l'espèce de monnaie dont le commerce eût pu être lucratif pour les étrangers, et n'avait permis que celle de fer, dont le poids était d'une mine éginète, et la valeur, de quatre chalcos. Pour prévenir le luxe et extirper l'amour des richesses il introduisit les repas communs ; et lorsqu'on lui demandait quel but il avait eu dans cet établissement, et pourquoi il avait ainsi divisé les citoyens dans les salles par petits pelotons armés, il répondait : « <226e> C'est afin qu'il soient plus prêts à exécuter les ordres qu'ils reçoivent et que s'il se passe quelque désordre, la faute se renferma dans un plus petit nombre. » On leur distribuait à tous, par portions égales, la nourriture et la boisson ; et, à cet égard, le riche n'était pas distingué du pauvre. Il en était de même pour les lits, la vaisselle et tous les autres meubles. Après avoir par là avili les richesses, puisqu'on ne pouvait ni en faire usage ni les étaler, il disait à ses amis : « Il est beau de prouver par les effets la vérité de cette parole : Que les richesses sont aveugles. » Il défendit de rien manger chez soi avant de venir à ces repas, et livra aux railleries des autres convives ceux qui y assistaient sans boire ni manger. <226f> On leur reprochait leur intempérance et leur mollesse, qui ne pouvaient s'accommoder de la nourriture ordinaire. Celui qu'on avait convaincu de l'avoir fait était mis à l'amende. Dans la suite, le roi Agis lui-même, au retour d'une expédition dans laquelle il avait vaincu les Athéniens, ayant voulu souper le premier jour avec sa femme, envoya chercher sa portion à la salle commune.


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Dernière mise à jour : 8/05/2008