[222] ΙΠΠΟΔΑΜΟΣ.
<222a> Ἱππόδαμος, ὅτε Ἆγις Ἀρχιδάμῳ παρετάσσετο, <συμ>πεμφθεὶς τῷ Ἄγιδι
εἰς Σπάρτην ἐκεῖ τὰς χρείας παρέχεσθαι, « Ἀλλ´ οὗτος » ἔφη « οὔτοι κάλλιον
<θάνατον> ἀποθανοῦμαι ὑπὲρ Σπάρτας ἀνδραγαθῶν; » ἦν δὲ βεβιωκὼς ὑπὲρ τὰ
ὀγδοήκοντα ἔτη· καὶ μετὰ ταῦτα λαβὼν τὰ ὅπλα καὶ στὰς ἐν δεξιᾷ τοῦ
βασιλέως, μαχόμενος ἀποθνῄσκει.
ΙΠΠΟΚΡΑΤΙΔΑΣ.
Ἱπποκρατίδας πρὸς τὸν τῆς Καρίας σατράπην ἐπιστείλαντα διότι Λακεδαιμόνιος
ἀνὴρ ἐπιβουλευόντων τινῶν συνειδὼς τὴν ἐπιβουλὴν κατεσιώπησε, <222b> καὶ
προσθέντος πῶς χρήσεται αὐτῷ, ἀντέγραψεν « Εἰ μὲν μέγα τι ἀγαθὸν αὐτὸν
πεποίηκας, κατάκτανε· εἰ δὲ μή, ἐκ τῆς χώρας ἔκβαλε δειλὸν πρὸς ἀρετὴν ὄντα. »
Ἀπαντήσαντος δέ ποτε αὐτῷ μειρακίου, ᾧ ἠκολούθει ἐραστής τις, καὶ
διατραπέντος, « Μετὰ τοιούτων » ἔφη « βαδίζειν δεῖ, μεθ´ ὧν ὀφθεὶς τὴν
αὐτὴν χρόαν τηρήσεις. »
ΚΑΛΛΙΚΡΑΤΙΔΑΣ.
Καλλικρατίδας ναύαρχος, τῶν Λυσάνδρου φίλων ἀξιούντων ἐπιτρέψαι αὐτοῖς ἕνα
τινὰ τῶν ἐχθρῶν ἀνελεῖν καὶ λαβεῖν πεντήκοντα τάλαντα, <222c> καίτοι
σφόδρα δεόμενος χρημάτων εἰς ὀψώνια τοῖς ναύταις, οὐ συνεχώρησε.
Κλέανδρος δὲ σύμβουλος ὤν « Ἀλλ´ ἔγωγ´ ἂν ἔλαβον » εἶπεν « εἰ σὺ ἤμην· » «
Καὶ γὰρ αὐτός » εἶπεν « εἰ σὺ ἦν. »
Παραγενόμενος δὲ πρὸς Κῦρον τὸν νεώτερον εἰς Σάρδεις, σύμμαχον ὄντα
Λακεδαιμονίοις, ἐπὶ χρήματα τῷ ναυτικῷ, τῇ μὲν πρώτῃ ἡμέρᾳ ἐκέλευσεν
εἰσαγγεῖλαι ὅτι βούλεται Κύρῳ ἐντυχεῖν· ὡς δ´ ἤκουσε πίνειν, « Προσμενῶ »
εἶπεν « ἕως ἂν πίῃ. » Καὶ τότε μὲν ἀπηλλάγη, ὡς ἔγνω οὐχ οἷόν τε εἶναι
συμβαλεῖν αὐτῷ ἐκείνῃ τῇ ἡμέρᾳ, δόξας ἀγροικότερος εἶναι. <222d> Τῇ δ´
ἐχομένῃ, ὡς πάλιν αὐτὸν πίνοντ´ ἤκουσε καὶ οὐ προϊόντα, φήσας « Οὐχ οὕτω
σπουδαστέον χρήματα λαβεῖν ὡς μηδὲν ἀνάξιον τῆς Σπάρτης ποιεῖν; » ἀπηλλάγη
εἰς Ἔφεσον, πολλὰ μὲν ἐπαρώμενος κακὰ τοῖς πρώτοις ἐντρυφηθεῖσιν ὑπὸ
βαρβάρων καὶ διδάξασιν αὐτοὺς ὑβρίζειν διὰ πλοῦτον· ὤμνυε δὲ πρὸς τοὺς
παρόντας ὡς, ὅταν πρῶτον εἰς Σπάρτην παραγένηται, πάντα ποιήσει ὑπὲρ τοῦ
διαλλάξαι τοὺς Ἕλληνας, ὡς φοβερώτεροι τοῖς βαρβάροις εἶεν καὶ παύσαιντο
τῆς ἐκείνων ἐπ´ ἀλλήλους δεόμενοι δυνάμεως.
Ἐρωτηθεὶς δὲ ὁποῖοι ἄνδρες εἰσὶν οἱ Ἴωνες, « Δοῦλοι μὲν ἀγαθοί » εἶπεν
<222e> « ἐλεύθεροι δὲ κακοί. »
Τοῦ δὲ Κύρου τὸν μισθὸν προπέμψαντος τοῖς στρατιώταις καὶ ξένια αὐτῷ,
μόνον ἔλαβε τὸν μισθὸν τὰ δὲ ξένια ἀνέπεμψε, φήσας μὴ δεῖν φιλίαν αὐτῷ
ἰδίαν πρὸς αὐτὸν εἶναι, ἀλλὰ τὴν κοινὴν πρὸς ἅπαντας Λακεδαιμονίους
γεγονυῖαν καὶ αὐτῷ ὑπάρχειν.
Μέλλων δὲ περὶ τὰς Ἀργινούσας ναυμαχεῖν, Ἕρμωνος τοῦ κυβερνήτου εἰπόντος
ὅτι καλῶς ἔχει ἀποπλεῦσαι, αἱ γὰρ τριήρεις τῶν Ἀθηναίων πολλῷ πλείους
εἰσίν, εἶπε « Καὶ τί τοῦτο; ἀλλὰ φεύγειν αἰσχρὸν καὶ βλαβερὸν τῇ Σπάρτῃ·
μένοντα δὲ ἢ ἀποθανεῖν ἢ νικᾶν ἄριστον. »
<222f> Προθυσάμενος δέ, ὡς ἤκουσε τοῦ μάντεως σημαίνεσθαι διὰ τῶν ἐμπύρων
τῷ μὲν στρατῷ νίκην τῷ δὲ στρατηγοῦντι θάνατον, οὐδὲν καταπλαγεὶς εἶπεν «
Οὐ παρ´ ἕνα τὰ Σπάρτας· ἀποθανόντος μὲν γάρ μου οὐδὲν ἡ πατρὶς
ἐλαττωθήσεται, εἴξαντος δὲ τοῖς πολεμίοις ἐλαττωθήσεται. » Ἀποδείξας οὖν
ἀνθ´ ἑαυτοῦ Κλέανδρον ἡγεμόνα ὥρμησεν ἐπὶ τὴν ναυμαχίαν, καὶ μαχόμενος
ἐτελεύτα.
| [222] HIPPODAMUS.
<222a> Archidamus, prêt à livrer bataille, voulut envoyer à Sparte
Hippodamus et Agis, pour y vaquer à quelques affaires. « Ne mourrai-je pas
ici plus honorablement, lui dit Hippodamus, en combattant pour ma patrie?»
Il avait plus de quatre-vingts ans. Aussitôt il prend ses armes, se
place à la droite du roi, et périt glorieusement dans le combat.
HIPPOCRATIDAS.
Un satrape de Carie écrivit à Hippocratidas qu'un Spartiate qui avait su
un complot contre sa personne ne l'en avait pas averti, et il lui
demandait ce qu'il devait faire. « Si vous lui avez rendu quelque service
signalé, lui répondit-il, faites-le mourir; sinon, chassez-le de votre gouvernement,
comme un homme que sa lâcheté rend incapable de toute vertu. »
Un jeune homme poursuivi par quelqu'un qui l'aimait rencontra
Hippocratidas, <222b> et rougit à sa vue. « Il ne faut, lui dit ce
dernier, s'associer qu'à des personnes avec qui l'on puisse être vu sans
changer de couleur. »
CALLICRATIDAS.
Callicratidas, qui commandait la flotte de Sparte, fut sollicité par les
amis de Lysandre de leur accorder la mort d'un de leurs ennemis, moyennant
cinquante talents qu'ils lui donneraient. <222c> Quoiqu'il fût très pressé
d'argent pour payer ses matelots, il ne voulut point y consentir.
Cléandre, un de ses officiers, lui ayant dit : « Je l'aurais accordé, si
j'eusse été Callicratidas.—Et moi aussi, répliqua-t-il, si j'avais été Cléandre. »
Il alla trouver à Sardes Cyrus le jeune, allié de Lacédémone, qui devait
lui donner de quoi payer ses troupes. Le jour même de son arrivée, il fit
demander audience à Cyrus; on lui répondit qu'il buvait.
« J'attendrai, dit Callicratidas, qu'il ait fini. » Mais voyant qu'il ne lui
serait pas possible de le voir ce jour-là, il s'en alla, et se fit
regarder comme un homme un peu sauvage. <222d> Le lendemain , il se
présenta de nouveau à l'audience, et reçut la même réponse. Enfin, Cyrus
ne paraissant point, il dit qu'il fallait bien moins songer à avoir de
l'argent qu'à ne rien faire d'indigne de Sparte, et il retourna à Éphèse,
en faisant mille imprécations contre ceux qui les premier s'étaient
exposés aux insultes des Barbares, et les avaient autorisés, pour tirer de
l'argent d'eux, à traiter leurs alliés avec fierté. Il jura, en présence
des assistants, qu'une fois de retour à Sparte, il ne négligerait rien
pour ramener les Grecs à la concorde ; qu'alors ils se rendraient redoutables
aux Barbares, au lieu d'avoir besoin de leur secours pour se détruire les uns
les autres.
Interrogé sur ce qu'il pensait des Ioniens, « Ils ne savent pas être
libres, répondit-il, <222e> mais ils sont de bons esclaves (45). »
Enfin, Cyrus lui ayant envoyé de l'argent pour ses troupes, et des présents
pour lui en particulier, il refusa les présents, et fit dire à Cyrus qu'il
ne devait y avoir entre eux d'autre liaison que celle qui lui était
commune avec tous les Spartiates.
Comme il se préparait à combattre auprès d'Aryinuse, Hermon, son pilote,
lui conseilla de se retirer, parce que la flotte des Athéniens était
beaucoup plus nombreuse que la sienne. « N'importe, lui dit-il, ma fuite
couvrirait Sparte de honte, et pourrait lui être funeste; mais il sera
glorieux de rester pour mourir ou pour vaincre. » <222f> Avant la
bataille, on vint lui dire que le prêtre, à l'inspection des victimes,
présageait la victoire et la mort du général. Alors, sans témoigner aucun
effroi, il dit simplement : « Le salut de Sparte ne tient pas à la vie
d'un seul homme ; ma mort ne fera rien perdre à ma patrie ; et si je
fuyais devant les ennemis, je ferais tort à sa gloire. » Il nomma Cléandre
pouf lui succéder dans le commandement de la flotte, livra la bataille, et
fut tué.
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