HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des Lacédémoniens

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[220] <220a> « Σκληρῶς σοι κέχρηται Ὀρόντης, Δημάρατε », « Οὐδὲν ἥμαρτεν εἰς ἐμέ » εἶπεν· « οἱ γὰρ πρὸς χάριν ὁμιλοῦντες βλάπτουσιν, οὐχ οἱ μετ´ ἀπεχθείας. » Ἐρωτήσαντος δέ τινος διὰ τί τοὺς μὲν τὰς ἀσπίδας παρ´ αὐτοῖς ἀποβαλόντας ἀτιμοῦσι, τοὺς δὲ τὰ κράνη καὶ τοὺς θώρακας οὐκέτι, « Ὅτι » ἔφη « ταῦτα μὲν ἑαυτῶν χάριν περιτίθενται· τὴν δ´ ἀσπίδα τῆς κοινῆς τάξεως ἕνεκα. » Ψάλτου δ´ ἀκροώμενος « Οὐ κακῶς » εἶπε « φαίνεταί μοι φλυαρεῖν. » Ἐν δέ τινι συνεδρίῳ ἐρωτώμενος πότερον διὰ μωρίαν δι´ ἀπορίαν λόγων σιωπᾷ, « Ἀλλ´ γε μωρὸς οὐκ ἂν δύναιτο σιγᾶν » ἔφη. <220b> Πυθομένου δέ τινος διὰ τί φεύγει τὴν Σπάρτην βασιλεὺς ὤν, « Ὅτι » ἔφη « κρείσσονες αὐτῆς οἱ νόμοι εἰσί. » Τῶν δὲ Περσῶν τινος διὰ τὸ συνεχὲς τῆς δωροδοκίας τὸν ἐρώμενον αὐτοῦ ἀπαγαγόντος καὶ λέγοντος « Λάκων, τεθήρευκά σου τὸν ἐρώμενον », « Μὰ τοὺς θεούς » ἔφη « οὐχὶ σύ γε, ἀλλ´ ἠγόρακας. » Ἀποστάντος δέ τινος τῶν Περσῶν τοῦ βασιλέως καὶ μεταπεισθέντος ὑπὸ Δημαράτου ἐπανελθεῖν καὶ μέλλοντος τοῦ βασιλέως τὸν Πέρσην διαχειρίζεσθαι, « Αἰσχρόν » ἔφη, « βασιλεῦ, ὅτε μὲν ἐχθρὸς ἦν σοι, μὴ δύνασθαι δίκην τῆς ἀποστάσεως παρ´ αὐτοῦ λαβεῖν, ὅτε δὲ φίλος γέγονεν, ἀποκτείνειν. » <220c> Πρὸς δὲ τὸν παρασιτοῦντα τῷ βασιλεῖ καὶ περὶ τῆς φυγῆς πολλάκις ἐπισκώπτοντα αὐτόν « Οὐ μαχοῦμαί σοι » ἔφη, « ξένε· κατανάλωκα γὰρ τὴν τοῦ βίου τάξιν. » ΕΚΠΡΕΠΗΣ. Ἐκπρέπης ἔφορος Φρύνιδος τοῦ μουσικοῦ σκεπάρνῳ τὰς δύο τῶν ἐννέα χορδῶν ἐξέτεμεν, εἰπών « Μὴ κακούργει τὴν μουσικήν. » ΕΠΑΙΝΕΤΟΣ. Ἐπαίνετος πάντων ἔφη τοὺς ψεύστας τῶν ἁμαρτημάτων καὶ τῶν ἀδικημάτων αἰτίους εἶναι. ΕΥΒΟΙΔΑΣ. Εὐβοίδας ἀκούων τινῶν ἐπαινούντων γυναῖκα ἀλλοτρίαν οὐκ ἀπεδέχετο, <220d> φήσας ὅλως περὶ γυναικείας φύσεως παρὰ τοῖς ἔξω λόγον εἶναι οὐδένα δεῖν. ΕΥΔΑΜΙΔΑΣ Ο ΑΡΧΙΔΑΜΟΥ. Εὐδαμίδας Ἀρχιδάμου, ἀδελφὸς δ´ Ἄγιδος, ἰδὼν ἐν Ἀκαδημείᾳ Ξενοκράτην πρεσβύτερον ἤδη μετὰ τῶν γνωρίμων φιλοσοφοῦντα, ἐπύθετο τίς πρεσβύτης· φαμένου δέ τινος ὅτι σοφὸς ἀνὴρ καὶ τῶν ζητούντων τὴν ἀρετήν, « Καὶ πότε » ἔφη « χρήσεται αὐτῇ, ἐὰν ἔτι ζητῇ; » Ἀκούσας δὲ φιλοσόφου διαλεχθέντος ὅτι μόνος ἀγαθὸς στρατηγὸς σοφός ἐστιν, « μὲν λόγος » ἔφη « θαυμαστός· δὲ λέγων ἄπιστος· <220e> οὐ γὰρ περισεσάλπιγκται. » Τὴν θέσιν δὲ Ξενοκράτους εἰρηκότος καὶ καταπαυομένου, παρῆν Εὐδαμίδας· ὡς δ´ εἶπέ τις τῶν μετ´ αὐτοῦ « Ὅτε πάρεσμεν ἡμεῖς, τότε πέπαυται· » « Καλῶς γε » ἔφη « εἴπερ ἤδη ἔλεξε ταῦτα ἔχρῃζε· » τοῦ δ´ εἰπόντος « Καλὸν ἦν ἀκοῦσαι » « καὶ πρὸς δεδειπνηκότα μολόντες » εἶπεν « ἠξιοῦμεν ἂν πάλιν αὐτὸν δειπνεῖν; » Πυνθανομένου δέ τινος διὰ τί, τῶν πολιτῶν αἱρουμένων τὸν πρὸς Μακεδόνας πόλεμον, αὐτὸς ἡσυχίαν ἄγειν δοκιμάζει, « Ὅτι » ἔφη « οὐ χρῄζω ψευδομένους αὐτοὺς ἐλέγξαι. » Ἑτέρου δὲ προφερομένου τὰ κατὰ Περσῶν ἀριστεῖα καὶ προτρέποντος ἐπὶ τὸν πόλεμον, <220f> « Ἀγνοεῖν » ἔφη « μοι δοκεῖς γε, ὅτι ταὐτόν ἐστι τῷ χιλίων προβάτων κρατήσαντα πεντήκοντα λύκοις μάχεσθαι. » Ψάλτου δέ τινος εὐημερήσαντος, ἠρώτησαν αὐτὸν ποδαπός τις αὐτῷ δοκεῖ εἶναι, « Μέγας » ἔφη « δεικηλίκτας ἐν μικρῷ πράγματι. » Ἐπαινοῦντος δέ τινος τὰς Ἀθήνας, ἔφη « Καὶ τίς ἂν ταύτην τὴν πόλιν δεόντως ἐπαινοίη, ἣν οὐδεὶς ἔστερξε γενόμενος βελτίων; » Ἀργείου δέ τινος λέγοντος, ὡς φαυλότεροι γίνονται κατὰ τὰς ἀποδημίας οἱ Λάκωνες ἐξιστάμενοι τῶν πατρίων νομίμων, [220] <220a> « Démarate, Oronte vous traite bien mal. — Il ne me fait point de tort, repartit Démarate ; ce n'est point par des paroles dures qu'on peut nous nuire, mais bien plutôt par des flatteries. » On lui demandait pourquoi les Spartiates notaient d'infamie ceux qui jetaient leur bouclier, et non pas ceux qui abandonnaient leur casque ou leur cuirasse : « C'est, dit-il, qu'on porte ces deux dernières armes pour soi-même, et le bouclier pour l'intérêt général de l'armée. » Il dit, en entendant un musicien jouer de la flûte : « Cet homme, ce me semble, sait assez bien s'amuser. » On lui demandait dans une assemblée si c'était par folie, ou faute d'avoir quelque chose à dire, qu'il gardait le silence. «Un fou, répondit-il, pourrait-il se taire? » <220b> Quelqu'un lui ayant demandé pourquoi il avait été banni de Sparte, dont il était roi : « C'est, dit-il, qu'à Sparte les lois ont plus de force que les rois. » Un Perse qui, à force de présents, avait séduit un jeune homme que Démarate aimait, lui dit qu'il avait gagné son ami. « Non, répondit Démarate, vous l'avez acheté. » Un officier du roi de Perse, qui s'était révolté, rentra dans le devoir à la persuasion de Démarate. Le roi cependant voulait le faire mourir : « Prince, lui dit Démarate, il vous serait honteux de punir, aujourd'hui qu'il est votre ami, un homme dont vous n'avez pu vous venger lorsqu'il était votre ennemi. » <220c> Un parasite du roi le raillait souvent sur son exil. « Mon ami, lui dit un jour Démarate, je ne puis me battre avec toi ; j'ai perdu le rang de ma vie. » ECPREPÈS. L'éphore Ecprepès coupa les deux cordes que le musicien Phrynis avait ajoutées aux sept qui composaient la lyre, en lui disant : « Ne vas-tu pas corrompre la musique? » ÉPENÈTE. Épenête disait que les menteurs étaient la cause de toutes les injustices et de toutes les fautes qui se commettaient. EUBOIDAS. Euboidas entendait quelqu'un louer la femme d'un autre; il l'en blâma, en lui disant <220d> qu'il ne fallait jamais s'entretenir de la femme d'autrui. EUDAMIDAS. Eudamidas, fils d'Archidamus et frère d'Agis, voyant dans l'Académie Xénocrate, déjà vieux, qui conversait avec ses disciples, demanda quel était ce vieillard. On lui dit que c'était un sage du nombre de ceux qui s'appliquaient à la recherche de la vertu. « Eh! quand donc en fera-t-il usage, dit Eudamidas, s'il est encore à la chercher? » Un philosophe disait devant lui que le sage seul était bon général. «Belle maxime, dit-il ; <220e> mais celui qui la débite n'a jamais entendu le son de la trompette. » Il entra dans l'école de Xénocrate au moment où ce philosophe finissait sa conférence. « Comment! dit quelqu'un de la suite d'Eudamidas, il cesse de parler quand nous entrons? — N'a-t-il pas raison, dit Eudamidas, s'il n'a plus rien à dire. — Cependant, reprit l'autre, nous serions bien aises de l'entendre. — Eh quoi! repartit Eudamidas, si nous arrivions chez lui après son repas, l'obligerions-nous de recommencer? » On lui demandait pourquoi seul il était d'un avis contraire à celui de tous les Spartiates qui voulaient qu'on fit la guerre aux Macédoniens. « Je ne veux pas qu'ils attendent à être convaincus par leur propre expérience, qu'ils prennent un mauvais parti. » Un citoyen, pour le déterminer à cette guerre, lui racontait les victoires qu'on avait remportées sur les Perses. <220f> « Conseilleriez-vous à quelqu'un, dit Eudamidas, d'attaquer cinquante loups, parce qu'il aurait vaincu cinq cents brebis? » On lui demanda ce qu'il pensait d'en musicien qui avait été fort applaudi : « Il amuse beaucoup de monde avec bien peu de chose, » répondit-il. On faisait devant lui l'éloge d'Athènes. « Comment, dit-il, peut-on justement louer une ville que personne n'a jamais aimée pour y être devenu meilleur? » Un Argien disait que les Spartiates se corrompaient dans leurs voyages, parce qu'ils négligeaient d'y observer les lois de leur patrie.


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Dernière mise à jour : 8/05/2008