HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la création de l'âme d'après le Timée de Platon

Page 1029

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[1029] Ἔνιοι δὲ γῇ μὲν τὴν τοῦ προσλαμβανομένου χώραν ἀποδιδόντες σελήνῃ (1029a) δὲ τὴν ὑπάτην Στίλβωνα δὲ καὶ Φωσφόρον ἐν διατόνοις παρυπάταις καὶ λιχανοῖς κινοῦντες, αὐτὸν τὸν ἥλιον ὡς μέσην συνέχειν τὸ διὰ πασῶν ἀξιοῦσιν, ἀπέχοντα τῆς μὲν γῆς τὸ διὰ πέντε τῆς δὲ τῶν ἀπλανῶν τὸ διὰ τεσσάρων. Ἀλλ´ οὔτε τούτων τὸ κομψὸν ἅπτεταί τινος ἀληθείας οὔτ´ ἐκεῖνοι παντάπασι τοῦ ἀκριβοῦς ἔχονται. Οἷς δ´ οὖν οὐ δοκεῖ ταῦτα τῆς τοῦ Πλάτωνος ἀπηρτῆσθαι διανοίας, ἐκεῖνα κομιδῇ φανεῖται τῶν μουσικῶν λόγων ἔχεσθαι, τὸ εʹ τετραχόρδων ὄντων τῶν ὑπάτων καὶ μέσων καὶ συνημμένων καὶ διεζευγμένων καὶ ὑπερβολαίων ἐν πέντε διαστήμασι τετάχθαι τοὺς πλάνητας· ὧν τὸ μέν ἐστι τὸ ἀπὸ σελήνης ἐφ´ ἥλιον καὶ τοὺς ὁμοδρόμους ἡλίῳ, (1029b) Στίλβωνα καὶ Φωσφόρον· ἕτερον τὸ ἀπὸ τούτων ἐπὶ τὸν Ἄρεος Πυρόεντα· τρίτον δὲ τὸ μεταξὺ τούτου καὶ Φαέθοντος· εἶθ´ ἑξῆς τὸ ἐπὶ Φαίνωνα καὶ πέμπτον ἤδη τὸ ἀπὸ τούτου πρὸς τὴν ἀπλανῆ σφαῖραν· ὥστε τοὺς ὁρίζοντας φθόγγους τὰ τετράχορδα τὸν τῶν πλανωμένων λόγον ἔχειν ἀστέρων. Ἔτι τοίνυν τοὺς παλαιοὺς ἴσμεν ὑπάτας μὲν δύο τρεῖς δὲ νήτας μίαν δὲ μέσην καὶ μίαν παραμέσην τιθεμένους, ὥστε τοῖς πλάνησιν ἰσαρίθμους εἶναι τοὺς ἑστῶτας. Οἱ δὲ νεώτεροι τὸν προσλαμβανόμενον, τόνῳ διαφέροντα τῆς ὑπάτης, ἐπὶ τὸ βαρὺ τάξαντες τὸ μὲν ὅλον σύστημα δὶς διὰ πασῶν ἐποίησαν, τῶν δὲ συμφωνιῶν (1029c) τὴν κατὰ φύσιν οὐκ ἐτήρησαν τάξιν· τὸ γὰρ διὰ πέντε πρότερον γίγνεται τοῦ διὰ τεσσάρων, ἐπὶ τὸ βαρὺ τῇ ὑπάτῃ τοῦ τόνου προσληφθέντος. δὲ Πλάτων δῆλός ἐστιν ἐπὶ τὸ ὀξὺ προσλαμβάνων· λέγει γὰρ ἐν τῇ Πολιτείᾳ τῶν ὀκτὼ σφαιρῶν ἑκάστην περιφέρειν {εἶτ´} ἐπ´ αὐτῇ Σειρῆνα βεβηκυῖαν· ᾄδειν δὲ πάσας ἕνα ἑκάστην τόνον ἱείσας, ἐκ δὲ πασῶν κεράννυσθαι μίαν ἁρμονίαν. Αὗται δ´ ἀνιέμεναι τὰ θεῖα εἴρουσι καὶ κατᾴδουσι τῆς ἱερᾶς περιόδου καὶ χορείας ὀκτάχορδον ἐμμέλειαν· ὀκτὼ γὰρ ἦσαν καὶ οἱ πρῶτοι τῶν διπλασίων καὶ τριπλασίων ὅροι λόγων, ἑκατέρᾳ προσαριθμουμένης μερίδι (1029d) τῆς μονάδος. Οἱ δὲ πρεσβύτεροι Μούσας παρέδωκαν καὶ ἡμῖν ἐννέα, τὰς μὲν ὀκτὼ καθάπερ Πλάτων περὶ τὰ οὐράνια, τὴν δ´ ἐνάτην τὰ περίγεια κηλεῖν ἀνακαλουμένην καὶ καθιστᾶσαν ἐκ πλάνης καὶ διαφορᾶς ἀνωμαλίαν καὶ ταραχὴν ἐχούσης. Σκοπεῖτε δὲ μὴ τὸν μὲν οὐρανὸν ἄγει καὶ τὰ οὐράνια ταῖς περὶ αὐτὴν ἐμμελείαις καὶ κινήσεσιν ψυχὴ φρονιμωτάτη καὶ δικαιοτάτη γεγονυῖα· γέγονε δὲ τοιαύτη τοῖς καθ´ ἁρμονίαν λόγοις, ὧν εἰκόνες μὲν ὑπάρχουσιν εἰς τὰ ἀσώματα ἐν τοῖς ὁρατοῖς καὶ ὁρωμένοις μέρεσι τοῦ κόσμου καὶ σώμασιν· (1029e) δὲ πρώτη καὶ κυριωτάτη δύναμις ἀοράτως ἐγκέκραται τῇ ψυχῇ καὶ παρέχει σύμφωνον ἑαυτῇ καὶ πειθήνιον, ἀεὶ τῷ κρατίστῳ καὶ θειοτάτῳ μέρει τῶν ἄλλων ἁπάντων ὁμονοούντων. Παραλαβὼν γὰρ δημιουργὸς ἀταξίαν καὶ πλημμέλειαν ἐν ταῖς κινήσεσι τῆς ἀναρμόστου καὶ ἀνοήτου ψυχῆς διαφερομένης πρὸς ἑαυτὴν τὰ μὲν διώρισε καὶ διέστησε τὰ δὲ συνήγαγε πρὸς ἄλληλα καὶ συνέταξεν, ἁρμονίαις καὶ ἀριθμοῖς χρησάμενος· οἷς καὶ τὰ κωφότατα σώματα, λίθοι καὶ ξύλα καὶ φλοιοὶ φυτῶν καὶ θηρίων ὀστᾶ καὶ πυτίαι, συγκεραννύμενα (1029f) καὶ συναρμοττόμενα θαυμαστὰς μὲν ἀγαλμάτων ὄψεις, θαυμαστὰς δὲ παρέχει φαρμάκων καὶ ὀργάνων δυνάμεις. ᾟ καὶ Ζήνων Κιτιεὺς ἐπὶ θέαν αὐλητῶν παρεκάλει τὰ μειράκια καταμανθάνειν, οἵαν κέρατα καὶ ξύλα καὶ κάλαμοι καὶ ὀστᾶ λόγου μετέχοντα καὶ συμφωνίας φωνὴν ἀφίησι. Τὸ μὲν γὰρ ἀριθμῷ πάντα ἐπεοικέναι κατὰ τὴν Πυθαγορικὴν ἀπόφανσιν λόγου δεῖται· [1029] D'autres assignent à la terre la note prostambanomène, à la lune (1029a) celle de l'hypate, à Mercure et à Vénus celle du diatonos et du lichanos, et ils placent le soleil sur la mèse, comme tenant le milieu du diapason, parce qu'il est éloigné de la terre d'une quinte, et de la sphère des étoiles fixes d'une quarte. Mais ni l'idée ingénieuse des uns ne va droit à la vérité, ni le calcul des autres n'est exact. Ceux donc qui ne veulent pas que Platon ait jamais eu ces pensées, conviennent cependant qu'elles s'accordent parfaitement avec les proportions musicales. Comme il y a cinq tétracordes, le premier des hypates, le second des mèses, le troisième des conjointes, le quatrième des disjointes, et le cinquième des suprêmes, ils disent que les planètes sont aussi placées à cinq distances différentes, dont la première est depuis la lune jusqu'au soleil, et aux deux planètes qui l'accompagnent, (1029b) Mercure et Vénus ; la seconde depuis ces trois planètes jusqu'à la sphère de Mars ; la troisième depuis Mars jusqu'à Jupiter ; la quatrième jusqu'à Saturne, et la cinquième depuis Saturne jusqu'au ciel des étoiles fixes ; en sorte que les sons qui déterminent l'étendue des cinq tétracordes ont les mêmes proportions que les intervalles des astres. Nous savons d'ailleurs que les anciens avaient dans leurs tétracordes deux hypates, trois nètes, une mèse, et une paramèse, et qu'ainsi le nombre de leurs notes égalait celui des sept planètes. Les modernes, en y ajoutant la prostambanomène, qui est d'un ton plus basse que l'hypate, ont renfermé tout le système musical dans une double octave ; mais ils n'ont pas conservé (1029c) l'ordre naturel des accords, parce que alors la quinte se fait avant la quarte, en ajoutant dans le bas un ton, au lieu qu'il est certain que Platon l'ajoutait dans le haut. Car il dit, dans sa République, que chacune des sphères roule dans les cieux en portant une sirène ; que ces sirènes chantent toutes sur un ton différent, et forment par la réunion de ces divers tons un concert agréable ; que, ravies elles-mêmes de leur harmonie, elles chantent les choses divines, et accompagnent leurs chants d'une danse sacrée, que dirige la douce mélodie de leurs huit cordes : comme il y avait huit premiers termes pour les proportions doubles et triples, en comptant dans chaque série de nombres l'unité (1029d) pour un terme. Les anciens ont aussi supposé neuf Muses, dont huit veillent, suivant Platon, sur les choses célestes, et la neuvième préside aux choses terrestres, les adoucit, les modère, en bannit le désordre et l'inégalité, qui étaient la suite de leur nature turbulente. Or, considérez si l'âme établie dans la sagesse et la justice ne conduit pas le ciel et les choses célestes par les accords et les mouvements qui sont en elle ; et cette bonté, qui lui est naturelle, elle la doit aux proportions harmoniques dont les images sont empreintes sur les corps et sur les parties visibles du monde. (1029e) Mais la première et la principale force de ces proportions est plus sensiblement encore imprimée dans l'âme, qui conserve par là un accord parfait et une soumission entière à la faculté la meilleure et la plus divine, celle à qui toutes les autres sont également soumises ; car le suprême architecte ayant trouvé le désordre et la confusion dans les mouvements de l'âme qui se laissait emporter à sa folle témérité et était toujours en discorde avec elle-même, il en borna et sépara quelques parties, il en réunit d'autres et les coordonna par le moyen des proportions et des nombres, qui font que les corps même les plus insensibles, tels que les pierres, les bois, les écorces d'arbres, les nerfs des animaux, unis, disposés et combinés ensemble, (1029f) produisent des figures admirables, des statues, des parfums délicieux, et des instruments dont les accords nous ravissent. Aussi Zénon de Cittie exhortait-il les jeunes gens à aller entendre des joueurs de flûte, pour voir quels sons mélodieux on tirait des cornes, des bois, des roseaux et des autres matières semblables, lorsqu'on y appliquait les proportions et les accords; car cette assertion des pythagoriciens, que tout ressemble aux nombres, a besoin de preuve.


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Dernière mise à jour : 18/10/2007