| [1023] (1023a) 
πρῶτον μὲν ὅτι τῶν ἐκείνης ὀνομάτων οὐδενὶ νῦν ὁ Πλάτων κέχρηται· 
δεξαμενὴν γὰρ εἴωθε καὶ πανδεχῆ καὶ τιθήνην ἀεὶ καλεῖν ἐκείνην, οὐ περὶ τὰ 
σώματα μεριστήν, μᾶλλον δὲ σῶμα μεριζόμενον εἰς τὸ καθ´ ἕκαστον. Ἔπειτα τί 
διοίσει τῆς τοῦ κόσμου γενέσεως ἡ τῆς ψυχῆς, εἴπερ ἀμφοτέροις ἔκ τε τῆς 
ὕλης καὶ τῶν νοητῶν γέγονεν ἡ σύστασις; Αὐτός γε μὴν ὁ Πλάτων, ὥσπερ 
ἀπωθούμενος τῆς ψυχῆς τὴν ἐκ σώματος γένεσιν, ἐντὸς αὐτῆς φησιν  ὑπὸ τοῦ 
θεοῦ τεθῆναι τὸ σωματικόν, εἶτ´ ἔξωθεν ὑπ´ ἐκείνης περικαλυφθῆναι· (1023b) 
καὶ ὅλως ἀπεργασάμενος τῷ λόγῳ τὴν ψυχὴν ὕστερον ἐπεισάγει τὴν περὶ τῆς 
ὕλης ὑπόθεσιν, μηδὲν αὐτῆς πρότερον, ὅτε τὴν ψυχὴν ἐγέννα, δεηθείς, ὡς 
χωρὶς ὕλης γενομένην.
Ὅμοια δὲ τούτοις ἔστιν ἀντειπεῖν καὶ τοῖς περὶ Ποσειδώνιον· οὐ γὰρ μακρὰν 
τῆς ὕλης ἀπέστησαν· ἀλλὰ δεξάμενοι τὴν τῶν περάτων οὐσίαν περὶ τὰ σώματα 
λέγεσθαι μεριστὴν καὶ ταῦτα τῷ νοητῷ μίξαντες ἀπεφήναντο τὴν ψυχὴν ἰδέαν 
εἶναι τοῦ πάντῃ διαστατοῦ κατ´ ἀριθμὸν συνεστῶσαν ἁρμονίαν περιέχοντα· τά 
τε γὰρ μαθηματικὰ τῶν πρώτων νοητῶν μεταξὺ καὶ τῶν αἰσθητῶν τετάχθαι, τῆς 
τε ψυχῆς, τῶν νοητῶν τὸ ἀίδιον καὶ (1023c) τῶν αἰσθητῶν τὸ παθητικὸν 
ἐχούσης, προσῆκον ἐν μέσῳ τὴν οὐσίαν ὑπάρχειν. Ἔλαθε γὰρ καὶ τούτους ὁ 
θεὸς τοῖς τῶν σωμάτων πέρασιν ὕστερον, ἀπειργασμένης ἤδη τῆς ψυχῆς, 
χρώμενος ἐπὶ τὴν τῆς ὕλης διαμόρφωσιν, τὸ σκεδαστὸν αὐτῆς καὶ ἀσύνδετον 
ὁρίζων καὶ περιλαμβάνων ταῖς ἐκ τῶν τριγώνων συναρμοττομένων ἐπιφανείαις. 
Ἀτοπώτερον δὲ τὸ τὴν ψυχὴν ἰδέαν ποιεῖν· ἡ μὲν γὰρ ἀεικίνητος ἡ δ´ 
ἀκίνητος, καὶ ἡ μὲν ἀμιγὴς πρὸς τὸ αἰσθητὸν ἡ δὲ τῷ σώματι συνειργμένη. 
Πρὸς δὲ τούτοις ὁ θεὸς τῆς μὲν ἰδέας ὡς παραδείγματος γέγονε μιμητής, τῆς 
δὲ ψυχῆς ὥσπερ ἀποτελέσματος δημιουργός. Ὅτι δ´ (1023d) οὐδ´ ἀριθμὸν ὁ 
Πλάτων τὴν οὐσίαν τίθεται τῆς ψυχῆς ἀλλὰ ταττομένην ὑπ´ ἀριθμοῦ, προείρηται.
Πρὸς δ´ ἀμφοτέρους τούτους κοινόν ἐστι τὸ μήτε τοῖς πέρασι μήτε τοῖς 
ἀριθμοῖς μηθὲν ἴχνος ἐνυπάρχειν ἐκείνης τῆς δυνάμεως, ᾗ τὸ αἰσθητὸν ἡ ψυχὴ 
πέφυκε κρίνειν· νοῦν μὲν γὰρ αὐτῇ καὶ νοητικὸν ἡ τῆς νοητῆς μέθεξις 
ἀρχῆς ἐμπεποίηκε, δόξας δὲ καὶ πίστεις καὶ τὸ φανταστικὸν καὶ τὸ παθητικὸν 
ὑπὸ τῶν περὶ τὸ σῶμα ποιοτήτων {ὃ} οὐκ ἄν τις ἐκ μονάδων οὐδὲ γραμμῶν οὐδ´ 
ἐπιφανειῶν ἁπλῶς νοήσειεν ἐγγιγνόμενον. Καὶ μὴν οὐ μόνον αἱ τῶν θνητῶν 
ψυχαὶ γνωστικὴν τοῦ αἰσθητοῦ (1023e) δύναμιν ἔχουσιν, ἀλλὰ καὶ τὴν τοῦ 
κόσμου φησὶν ἀνακυκλουμένην αὐτὴν πρὸς ἑαυτήν, ὅταν οὐσίαν σκεδαστὴν 
ἔχοντός τινος ἐφάπτηται καὶ ὅταν ἀμέριστον, λέγειν κινουμένην διὰ πάσης 
ἑαυτῆς, ὅτῳ τ´ ἄν τι ταὐτὸν ᾖ καὶ ὅτου ἂν ἕτερον, πρὸς ὅ τι τε μάλιστα καὶ 
ὅπη καὶ ὅπως συμβαίνει κατὰ τὰ γιγνόμενα πρὸς ἕκαστον ἕκαστα εἶναι καὶ 
πάσχειν. 
Ἐν τούτοις ἅμα καὶ τῶν δέκα κατηγοριῶν ποιούμενος ὑπογραφὴν ἔτι μᾶλλον 
τοῖς ἐφεξῆς διασαφεῖ. 
« Λόγος » γάρ φησιν « ἀληθής, ὅταν μὲν περὶ τὸ αἰσθητὸν γίγνηται καὶ ὁ τοῦ 
θατέρου κύκλος ὀρθὸς ἰὼν εἰς πᾶσαν αὐτοῦ τὴν ψυχὴν διαγγείλῃ, δόξαι 
(1023f) καὶ πίστεις γίγνονται βέβαιοι καὶ ἀληθεῖς· ὅταν δ´ αὖ περὶ τὸ 
λογιστικὸν ᾖ καὶ ὁ τοῦ ταὐτοῦ κύκλος εὔτροχος ὢν αὐτὰ μηνύσῃ, ἐπιστήμη ἐξ 
ἀνάγκης ἀποτελεῖται· τούτω δ´ ἐν ᾧ τῶν ὄντων ἐγγίγνεσθον, ἐάν ποτέ τις 
αὐτὸ ἄλλο πλὴν ψυχὴν προσείπῃ, πᾶν μᾶλλον ἢ τὸ ἀληθὲς ἐρεῖ.  »
Πόθεν οὖν ἔσχεν ἡ ψυχὴ τὴν ἀντιληπτικὴν τοῦ αἰσθητοῦ καὶ δοξαστικὴν 
ταύτην κίνησιν, 
 | [1023] (1023a) premièrement, parce que Platon ne s'est point 
servi dans cet endroit du nom de matière corporelle ; car il a coutume de 
l'appeler le récipient universel, la nourrice de tous les êtres qui n'est 
pas divisible dans les corps, mais qui plutôt est le corps lui-même séparé 
en individus. D'ailleurs quelle différence y aura-t-il entre la génération 
du monde et celle de l'âme, si la composition de l'un et de l'autre est 
faite de la matière et des choses intelligibles? Platon lui-même, pour 
écarter l'idée que l'âme ait été engendrée du corps, dit que Dieu a mis au 
dedans d'elle la substance corporelle, (1023b) qui ensuite a été couverte 
et enveloppée par l'âme. Enfin, après avoir exposé la création de l'âme, 
il passe à celle de la matière, dont il n'avait pas eu besoin de parler 
lorsqu'il s'occupait de l'âme, qui avait été engendrée sans mélange de matière. 
On peut en dire autant de Posidonius, car il n'a pas non plus trop séparé 
l'âme de la matière. Mais ayant entendu la doctrine de Platon dans ce 
sens, que la substance des extrémités est divisible dans les corps, 
et la mêlant avec la substance intelligible, il a affirmé que l'âme est l'idée 
de ce qui a toutes les dimensions, suivant des nombres harmoniques, parce 
que les notions mathématiques sont placées entre les premières substances 
intelligibles et les premières sensibles. Et l'âme ayant en soi l'éternité 
des êtres intelligibles et (1023c) la passibilité des êtres sensibles, il 
est naturel que sa substance tienne le milieu entre les deux. Mais il n'a 
pas vu que Dieu, après avoir formé l'âme, employa les extrémités du corps, 
pour donner la forme à la matière, et que bornant sa substance, qui de sa 
nature flottait sans liaison et sans limites, il l'environna de surfaces 
composées de triangles joints ensemble. Il est encore plus absurde de 
faire de l'âme une idée, puisque l'âme est toujours en mouvement, et que 
l'idée est immobile  ; que celle-ci ne peut avoir aucun commerce avec 
les choses sensibles, et que l'âme est enfermée dans le corps. D'ailleurs, 
Dieu a travaillé d'après son idée, comme d'après un modèle, et il a formé 
l'âme comme son ouvrage. (1023d) Or, Platon, ainsi que nous l'avons déjà 
dit, ne croit pas que la substance de l'âme soit un nombre, mais qu'elle a 
été formée sur une proportion de nombres. 
Mais une preuve commune contre ces deux opinions, c'est que ni dans les 
nombres, ni dans les extrémités des corps, il n'y a pas la moindre trace 
de cette faculté, par laquelle l'âme juge naturellement des choses 
sensibles ; son intelligence et sa faculté de percevoir sont en elle un 
effet de sa participation au principe intelligible ; mais les opinions, 
les persuasions, les imaginations et les affections que lui font éprouver 
les qualités sensibles des corps, personne ne dira qu'elles viennent des unités, 
des lignes et des surfaces. Ce ne sont pas seulement les âmes humaines qui ont 
la faculté (1023e) de juger les choses sensibles. 
«Quand l'âme même du monde, dit Platon, tournant sur elle-même, rencontre 
un être dont la substance est vague et incertaine, ou même la substance 
indivisible, elle fait connaître, en se mouvant tout entière, et ce qui 
est toujours le même et ce qui a une nature changeante ; elle montre ce à 
quoi chaque chose est singulièrement propre, en quoi et comment elle est 
affectée par chaque substance.» 
Aussitôt après, donnant une idée des dix catégories, il s'explique encore 
plus clairement : 
«Quand la raison vraie, dit-il, s'attache aux choses sensibles, et que le 
cercle de l'être changeant, suivant un mouvement droit, porte dans toute 
son âme le sentiment de son intelligence, alors il se forme des opinions 
(1023f) et des persuasions fermes et vraies. Mais lorsqu'elle est dans la 
faculté intelligente, et que le cercle de l'être toujours le même, 
tournant avec agilité, le lui fait reconnaître, alors la science parvient 
nécessairement à sa perfection ; et vouloir que la substance, qui reçoit 
ces deux espèces de connaissances, soit autre chose que l'âme, c'est être 
dans l'erreur.» 
Mais d'où l'âme a-t-elle reçu ce mouvement, qui lui fait juger les choses 
sensibles, qui produit ses opinions 
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