HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, VI, livre I

Chapitre 18

 Chapitre 18

[6,1,18] Ἐπισκεπτέον δέ, εἰ ἐν τῷ ποιεῖν τὰς μὲν ἐνεργείας φήσουσι, τὰς δὲ κινήσεις, τὰς μὲν ἐνεργείας λέγοντες εἶναι τὰς ἀθρόας, τὰς δὲ κινήσεις, οἷον τὸ τέμνεινἐν χρόνῳ γὰρ τὸ τέμνειν πάσας κινήσεις μετὰ κινήσεως, καὶ εἰ πάσας πρὸς τὸ πάσχειν τὰς ποιήσεις τινας καὶ ἀπολύτους, οἷον τὸ βαδίζειν καὶ τὸ λέγειν, καὶ εἰ τὰς πρὸς τὸ πάσχειν πάσας κινήσεις, τὰς δ´ ἀπολύτους ἐνεργείας, ἐν ἑκατέροις ἑκάτερον. Τὸ γοῦν βαδίζειν ἀπολελυμένον ὂν κίνησιν ἂν εἴποιεν, τὸ δὲ νοεῖν οὐκ ἔχον τὸ πάσχον καὶ αὐτὸ ἐνέργειαν, οἶμαι. οὐδὲ ποιεῖν φατέον τὸ νοεῖν καὶ τὸ βαδίζειν. Ἀλλ´ εἰ μὴ ἐν τῷ ποιεῖν ταῦτα, ποῦ λεκτέον· τάχα δὲ τὸ νοεῖν πρὸς τὸ νοητόν, ὥσπερ τὴν νόησιν. Καὶ γὰρ τὴν αἴσθησιν πρὸς τὸ αἰσθητόν· ἀλλ´ εἰ κἀκεῖ τὴν αἴσθησιν πρὸς τὸ αἰσθητόν, διὰ τί αὐτὸ τὸ αἰσθάνεσθαι οὐκέτι πρὸς τὸ αἰσθητόν; Καὶ αἴσθησις δέ, εἰ πρὸς ἕτερον, σχέσιν μὲν ἔχει πρὸς ἐκεῖνο, ἔχει δέ τι παρὰ τὴν σχέσιν, τὸ ἐνέργεια πάθος εἶναι. Εἰ οὖν τὸ πάθος παρὰ τό τινος εἶναι καὶ ὑπό τινος ἔστι τι ἕτερον, καὶ ἐνέργεια. δὲ δὴ βάδισις ἔχουσα καὶ αὐτὴ τό τινος εἶναι καὶ ποδῶν εἶναι καὶ ὑπό τινος ἔχει τὸ κίνησις εἶναι. Ἔχοι ἂν οὖν καὶ νόησις παρὰ τὸ πρός τι τὸ κίνησις εἶναι ἐνέργεια. [6,1,18] Il faut examiner en outre si les Péripatéticiens ont raison de dire que dans l'agir il y a à la fois des actes et des mouvements, que les actes se produisent instantanément, et les mouvements successivement: diviser, par exemple, implique le temps. Ou bien diront-ils que tous les actes sont des mouvements ou du moins sont accompagnés de mouvement? Rapporteront-ils toutes les actions au pâtir, ou reconnaîtront-ils des actions absolues, comme marcher et parler? Nommeront-ils mouvements toutes les actions qu'ils rapportent au pâtir, et actes les actions absolues, ou bien placeront-ils des actions des deux espèces au nombre des mouvements et au nombre des actes? Ils donneront sans doute le nom de mouvement à marcher, qui est une chose absolue, et celui d'acte à penser, auquel ne correspond rien de passif; sinon, ils seront obligés de soutenir qu'il n'y a rien d'actif dans marcher et dans penser. Mais si marcher et penser n'appartiennent pas à la catégorie d'agir, il faut expliquer à quoi ils appartiennent. Dira-t-on que penser se rapporte à l'intelligible, de même que l'intellection, parce que la sensation se rapporte à l'objet sensible? Si l'on rapporte la sensation à l'objet sensible, pourquoi ne rapporte-t-on pas également sentir à l'objet sensible? La sensation, se rapportant à une autre chose, a une relation avec cette chose; mais, outre cette relation, elle a la propriété d'être un acte ou une passion. Si donc la passion, outre qu'elle appartient à une autre chose ou qu'elle dépend d'une autre chose, a la propriété d'être par elle-même quelque chose, comme l'acte, alors la marche, outre qu'elle appartient à une autre chose (aux pieds), et qu'elle dépend d'une autre chose (de la puissance motrice), possède cependant par elle-même la propriété d'être mouvement. S'il en est ainsi, on doit reconnaître que l'intellection, outre qu'elle est une relation, est aussi par elle-même un mouvement ou un acte.


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Dernière mise à jour : 10/06/2010