HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, V, livre III

Chapitre 4

 Chapitre 4

[5,3,4] Βασιλεύομεν δὲ καὶ ἡμεῖς, ὅταν κατ´ ἐκεῖνον· κατ´ ἐκεῖνον δὲ διχῶς, τοῖς οἷον γράμμασιν ὥσπερ νόμοις ἐν ἡμῖν γραφεῖσιν, οἷον πληρωθέντες αὐτοῦ καὶ δυνηθέντες ἰδεῖν καὶ αἰσθάνεσθαι παρόντος. Καὶ γινώσκομεν δὲ αὑτοὺς τῷ τῷ τοιούτῳ ὁρατῷ τὰ ἄλλα μαθεῖν {τῷ τοιούτῳ} {} κατὰ τὴν δύναμιν τὴν γινώσκουσαν τὸ τοιοῦτον μαθόντες αὐτῇ τῇ δυνάμει καὶ ἐκεῖνο γινόμενοι, ὡς τὸν γινώσκοντα ἑαυτὸν διττὸν εἶναι, τὸ μὲν γινώσκοντα τῆς διανοίας τῆς ψυχικῆς φύσιν, τὸν δὲ ὑπεράνω τούτου, τὸν γινώσκοντα ἑαυτὸν κατὰ τὸν νοῦν ἐκεῖνον γινόμενον· κἀκείνῳ ἑαυτὸν νοεῖν αὖ οὐχ ὡς ἄνθρωπον ἔτι, ἀλλὰ παντελῶς ἄλλον γενόμενον καὶ συναρπάσαντα ἑαυτὸν εἰς τὸ ἄνω μόνον ἐφέλκοντα τὸ τῆς ψυχῆς ἄμεινον, καὶ δύναται μόνον πτεροῦσθαι πρὸς νόησιν, ἵνα τις ἐκεῖ παρακαταθοῖτο εἶδε. Τὸ δὴ διανοητικὸν ὅτι διανοητικὸν ἆρα οὐκ οἶδε, καὶ ὅτι σύνεσιν τῶν ἔξω λαμβάνει, καὶ ὅτι κρίνει κρίνει, καὶ ὅτι τοῖς ἐν ἑαυτῷ κανόσιν, οὓς παρὰ τοῦ νοῦ ἔχει, καὶ ὡς ἔστι τι βέλτιον αὐτοῦ, οὐ ζητεῖ, ἀλλ´ ἔχει πάντως δήπου; Ἀλλ´ ἆρα τί ἐστιν αὐτὸ {} οὐκ οἶδεν ἐπιστάμενον οἷόν ἐστι καὶ οἷα τὰ ἔργα αὐτοῦ; Εἰ οὖν λέγοι, ὅτι ἀπὸ νοῦ ἐστι καὶ δεύτερον μετὰ νοῦν καὶ εἰκὼν νοῦ, ἔχον ἐν ἑαυτῷ τὰ πάντα οἷον γεγραμμένα, ὡς ἐκεῖ γράφων καὶ γράψας, ἆρ´ οὖν στήσεται μέχρι τούτων οὕτως ἑαυτὸν ἐγνωκώς, ἡμεῖς δὲ ἄλλῃ δυνάμει προσχρησάμενοι νοῦν αὖ γινώσκοντα ἑαυτὸν κατοψόμεθα ἐκεῖνον μεταλαβόντες, ἐπείπερ κἀκεῖνος ἡμέτερος καὶ ἡμεῖς ἐκείνου, οὕτω νοῦν καὶ αὑτοὺς γνωσόμεθα; ἀναγκαῖον οὕτως, εἴπερ γνωσόμεθα, τί ποτ´ ἐστὶ τὸ ἐν νῷ «αὐτὸ ἑαυτό». Ἔστι δὴ νοῦς τις αὐτὸς γεγονώς, ὅτε τὰ ἄλλα ἀφεὶς ἑαυτοῦ τούτῳ καὶ τοῦτον βλέπει, αὐτῷ δὲ ἑαυτόν. Ὡς δὴ οὖν νοῦς ἑαυτὸν ὁρᾷ. [5,3,4] Nous sommes nous-mêmes rois quand nous pensons conformément à l'intelligence. Or cela peut avoir lieu de deux manières : ou bien nous avons reçu de l'intelligence des impressions et des règles qui sont pour ainsi dire gravées en nous, nous sommes remplis en quelque sorte par l'intelligence ; ou bien nous pouvons en avoir la perception et l'intuition parce qu'elle nous est présente. En la voyant, nous connaissons que par sa contemplation nous saisissons nous-mêmes les autres choses intelligibles, soit parce que nous saisissons la puissance qui connaît les intelligibles, à l'aide de cette puissance même, soit parce que nous devenons intelligence. L'homme qui se connaît lui-même de cette manière est double : ou bien il connaît la raison discursive, qui est propre à l'âme; ou bien, s'élevant à un état supérieur, il se connaît lui-même et il est uni à l'intelligence; alors il se pense par elle, non plus comme étant homme, mais comme devenu supérieur à l'homme, comme transporté dans la région intelligible et y attirant avec lui la partie la meilleure de l'âme, celle qui seule est capable de prendre son essor vers la pensée et de recevoir le dépôt des connaissances que donne son intuition. Mais la raison discursive ne sait-elle pas qu'elle est la raison discursive et qu'elle a la compréhension des objets extérieurs? Ne sait-elle pas qu'elle juge quand elle juge? Ne sait-elle pas qu'elle juge au moyen des règles qu'elle a en elle-même et qu'elle tient de l'intelligence? Ne sait-elle pas qu'il y a au-dessus d'elle un principe qui possède les choses intelligibles au lieu de chercher à les connaître? Mais que serait cette faculté, si elle ignorait ce qu'elle est et quelles sont ses fonctions? Elle sait donc qu'elle dépend de l'intelligence, qu'elle lui est inférieure et qu'elle en offre l'image, qu'elle a ses règles en quelque sorte gravées en elle-même, telles que l'intelligence les grave, ou plutôt les a gravées en elle. Celui qui se connaît ainsi lui-même s'arrêtera-t-il Ià? Non, sans doute. Faisant usage d'une autre faculté, nous aurons l'intuition de l'intelligence qui se connaît elle-même; ou bien, nous emparant d'elle, puisqu'elle est nôtre et que nous sommes siens, nous connaîtrons ainsi l'intelligence et nous nous connaîtrons nous-mêmes. Cela est nécessaire pour que nous connaissions ce qu'est dans l'intelligence la connaissance de soi-même. L'homme devient intelligence, quand, abandonnant ses autres facultés, il voit l'intelligence par l'intelligence, et il se voit lui-même de la même manière que l'intelligence se voit elle-même.


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Dernière mise à jour : 20/05/2010