HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, IV, livre VIII

Chapitre 3

 Chapitre 3

[4,8,3] Περὶ δὲ τῆς ἀνθρωπείας ψυχῆς, ἐν σώματι πάντα λέγεται κακοπαθεῖν καὶ ταλαιπωρεῖν ἐν ἀνοίαις καὶ ἐπιθυμίαις καὶ φόβοις καὶ τοῖς ἄλλοις κακοῖς γιγνομένη, καὶ δεσμὸς τὸ σῶμα καὶ τάφος, καὶ κόσμος αὐτῇ σπήλαιον καὶ ἄντρον, ἥντινα γνώμην οὐ διάφωνον ἔχει ἐκ τῶν αἰτιῶν οὐ τῶν αὐτῶν τῆς καθόδου, νῦν λέγωμεν. Ὄντος τοίνυν παντὸς νοῦ ἐν τῷ τῆς νοήσεως τόπῳ ὅλου τε καὶ παντός, ὃν δὴ κόσμον νοητὸν τιθέμεθα, ὄντων δὲ καὶ τῶν ἐν τούτῳ περιεχομένων νοερῶν δυνάμεων καὶ νόων τῶν καθέκασταοὐ γὰρ εἷς μόνος, ἀλλ´ εἷς καὶ πολλοίπολλὰς ἔδει καὶ ψυχὰς καὶ μίαν εἶναι, καὶ ἐκ τῆς μιᾶς τὰς πολλὰς διαφόρους, ὥσπερ ἐκ γένους ἑνὸς εἴδη τὰ μὲν ἀμείνω, τὰ δὲ χείρω, νοερώτερα, τὰ δ´ ἧττον ἐνεργείᾳ τοιαῦτα. Καὶ γὰρ ἐκεῖ ἐν τῷ νῷ τὸ μὲν νοῦς περιέχων δυνάμει τἆλλα οἷον ζῷον μέγα, τὰ δὲ ἐνεργείᾳ ἕκαστον, δυνάμει περιεῖχε θάτερον· οἷον εἰ πόλις ἔμψυχος ἦν περιεκτικὴ ἐμψύχων ἄλλων, τελειοτέρα μὲν πόλεως καὶ δυνατωτέρα, οὐδὲν μὴν ἐκώλυε τῆς αὐτῆς φύσεως εἶναι καὶ τὰς ἄλλας. ὡς ἐκ τοῦ παντὸς πυρὸς τὸ μὲν μέγα, τὸ δὲ μικρὰ πυρὰ εἴη· ἔστι δὲ πᾶσα οὐσία τοῦ παντὸς πυρός, μᾶλλον δὲ ἀφ´ ἧς καὶ τοῦ παντός. Ψυχῆς δὲ ἔργον τῆς λογικωτέρας νοεῖν μέν, οὐ τὸ νοεῖν δὲ μόνον· τί γὰρ ἂν καὶ νοῦ διαφέροι; Προσλαβοῦσα γὰρ τῷ νοερὰ εἶναι καὶ ἄλλο, καθὸ νοῦς οὐκ ἔμεινεν· ἔχει τε ἔργον καὶ αὐτή, εἴπερ πᾶν, ἐὰν τῶν νοητῶν. Βλέπουσα δὲ πρὸς μὲν τὸ πρὸ ἑαυτῆς νοεῖ, εἰς δὲ ἑαυτὴν τὸ μετ´ αὐτὴν {} κοσμεῖ τε καὶ διοικεῖ καὶ ἄρχει αὐτοῦ· ὅτι μηδὲ οἷόν τε ἦν στῆναι τὰ πάντα ἐν τῷ νοητῷ, δυναμένου ἐφεξῆς καὶ ἄλλου γενέσθαι ἐλάττονος μέν, ἀναγκαίου δὲ εἶναι, εἴπερ καὶ τὸ πρὸ αὐτοῦ. [4,8,3] Passons maintenant à l'âme humaine qui, dit-on, endure mille maux dans le corps, y mène une vie misérable, en proie aux chagrins, aux désirs, aux craintes, à toute espèce de souffrances, pour qui le corps est un tombeau, et le monde sensible une caverne, un antre. Cette différence d'opinions au sujet de l'Âme universelle et de l'âme humaine n'a rien qui soit contradictoire, parce que ces deux âmes n'ont pas les mêmes raisons de descendre dans un corps. D'abord, le lieu de la pensée, que nous appelons le monde intelligible, contient non seulement l'Intelligence universelle tout entière, mais encore les puissances intellectuelles et les intelligences particulières comprises dans l'Intelligence universelle, puisqu'il n'y a pas seulement une Intelligence une, mais à la fois une Intelligence une et une pluralité d'intelligences ; par suite il devait y avoir également une Âme une et une pluralité d'âmes, et il fallait que de l'Âme qui est une naquît la pluralité des âmes particulières et différentes, comme d'un seul et même genre proviennent des espèces qui sont les unes supérieures, les autres inférieures, les unes plus intellectuelles et les autres moins intellectuelles. En effet, dans le monde intelligible, d'un côté il y a l'Intelligence {universelle} qui, semblable à un grand animal, contient en puissance les autres intelligences ; d'un autre côté, les intelligences particulières, qui ont chacune en acte ce que la première contient en puissance. Supposons une cité vivante qui renferme d'autres cités également vivantes : l'Âme de la cité universelle serait plus parfaite et plus puissante ; rien cependant n'empêcherait les âmes des autres cités d'être de la même nature. De même encore, dans le feu universel, il y a d'un côté un grand feu, et d'un autre côté de petits feux, tandis que l'essence universelle est l'essence du feu universel, ou plutôt est la source de laquelle procède l'essence du feu universel. La fonction de l'âme raisonnable est de penser, mais elle ne se borne pas à penser. Sans cela, en quoi l'âme différerait-elle de l'Intelligence? Au caractère d'être intellectuelle, l'âme joint un autre caractère, dans lequel consiste sa nature propre, et en vertu duquel elle ne reste pas simple intelligence : elle a sa fonction propre, comme tout être. En élevant ses regards sur ce qui lui est supérieur, elle pense ; en les reportant sur elle-même, elle se conserve; en les abaissant sur ce qui lui est inférieur, elle l'orne, l'administre, le gouverne. Il ne fallait pas que toutes choses restassent en repos dans le monde intelligible, puisqu'il pouvait en sortir successivement une série variée d'êtres, qui sans doute sont moins parfaits que ce qui les précède, mais qui néanmoins existent nécessairement tant que dure le principe dont ils procèdent.


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Dernière mise à jour : 4/06/2010