HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, IV, livre VIII

Chapitre 1

 Chapitre 1

[4,8,0] ENNÉADE IV, LIVRE VIII. [4,8,0] ENNÉADE IV, LIVRE VIII. DE LA DESCENTE DE L'AME DANS LE CORPS.
[4,8,1] Πολλάκις ἐγειρόμενος εἰς ἐμαυτὸν ἐκ τοῦ σώματος καὶ γινόμενος τῶν μὲν ἄλλων ἔξω, ἐμαυτοῦ δὲ εἴσω, θαυμαστὸν ἡλίκον ὁρῶν κάλλος, καὶ τῆς κρείττονος μοίρας πιστεύσας τότε μάλιστα εἶναι, ζωήν τε ἀρίστην ἐνεργήσας καὶ τῷ θείῳ εἰς ταὐτὸν γεγενημένος καὶ ἐν αὐτῷ ἱδρυθεὶς εἰς ἐνέργειαν ἐλθὼν ἐκείνην ὑπὲρ πᾶν τὸ ἄλλο νοητὸν ἐμαυτὸν ἱδρύσας, μετὰ ταύτην τὴν ἐν τῷ θείῳ στάσιν εἰς λογισμὸν ἐκ νοῦ καταβὰς ἀπορῶ, πῶς ποτε καὶ νῦν καταβαίνω, καὶ ὅπως ποτέ μοι ἔνδον ψυχὴ γεγένηται τοῦ σώματος τοῦτο οὖσα, οἷον ἐφάνη καθ´ ἑαυτήν, καίπερ οὖσα ἐν σώματι. μὲν γὰρ Ἡράκλειτος, ὃς ἡμῖν παρακελεύεται ζητεῖν τοῦτο, <ἀμοιβάς> τε <ἀναγκαίας> τιθέμενος <ἐκ τῶν ἐναντίων, ὁδόν> τε <ἄνω κάτω> εἰπὼν καὶ <μεταβάλλον ἀναπαύεται> καὶ <κάματός ἐστι τοῖς αὐτοῖς μοχθεῖν καὶ ἄρχεσθαι> εἰκάζειν ἔδωκεν ἀμελήσας σαφῆ ἡμῖν ποιῆσαι τὸν λόγον, ὡς δέον ἴσως παρ´ αὐτῷ ζητεῖν, ὥσπερ καὶ αὐτὸς ζητήσας εὗρεν. Ἐμπεδοκλῆς τε εἰπὼν ἁμαρτανούσαις νόμον εἶναι ταῖς ψυχαῖς πεσεῖν ἐνταῦθα καὶ αὐτὸς <φυγὰς θεόθεν>γενόμενος ἥκειν <πίσυνος μαινομένῳ νείκει> τοσοῦτον παρεγύμνου, ὅσον καὶ Πυθαγόρας, οἶμαι, καὶ οἱ ἀπ´ ἐκείνου ᾐνίττοντο περί τε τούτου περί τε πολλῶν ἄλλων. Τῷ δὲ παρῆν καὶ διὰ ποίησιν οὐ σαφεῖ εἶναι. Λείπεται δὴ ἡμῖν θεῖος Πλάτων, ὃς πολλά τε καὶ καλὰ περὶ ψυχῆς εἶπε περί τε ἀφίξεως αὐτῆς πολλαχῇ εἴρηκεν ἐν τοῖς αὐτοῦ λόγοις, ὥστε ἐλπίδα ἡμῖν εἶναι λαβεῖν παρ´ αὐτοῦ σαφές τι. Τί οὖν λέγει φιλόσοφος οὗτος; Οὐ ταὐτὸν λέγων πανταχῇ φανεῖται, ἵνα ἄν τις ἐκ ῥᾳδίας τὸ τοῦ ἀνδρὸς βούλημα εἶδεν, ἀλλὰ τὸ αἰσθητὸν πᾶν πανταχοῦ ἀτιμάσας καὶ τὴν πρὸς τὸ σῶμα κοινωνίαν τῆς ψυχῆς μεμψάμενος ἐν <δεσμῷ> τε εἶναι καὶ τεθάφθαι ἐν αὐτῷ τὴν ψυχὴν λέγει, καὶ <τὸν ἐν ἀπορρήτοις λεγόμενον λόγον μέγαν> εἶναι, ὃς <ἐν φρουρᾷ> τὴν ψυχήν φησιν εἶναι· καὶ <τὸ σπήλαιον> αὐτῷ, ὥσπερ Ἐμπεδοκλεῖ τὸ <ἄντρον>, τόδε τὸ πᾶνδοκῶ μοιλέγειν, ὅπου γε <λύσιν τῶν δεσμῶν> καὶ <ἄνοδον> ἐκ τοῦ σπηλαίου τῇ ψυχῇ φησιν εἶναι τὴν <πρὸς τὸ νοητὸν> πορείαν. Ἐν δὲ Φαίδρῳ πτερορρύησιν αἰτίαν τῆς ἐνταῦθα ἀφίξεως· καὶ περίοδοι αὐτῷ ἀνελθοῦσαν πάλιν φέρουσι τῇδε, καὶ κρίσεις δὲ καταπέμπουσιν ἄλλας ἐνταῦθα καὶ κλῆροι καὶ τύχαι καὶ ἀνάγκαι. Καὶ ἐν τούτοις ἅπασι μεμψάμενος τὴν τῆς ψυχῆς ἄφιξιν πρὸς σῶμα, ἐν Τιμαίῳ περὶ τοῦδε τοῦ παντὸς λέγων τόν τε κόσμον ἐπαινεῖ καὶ <θεὸν> λέγει εἶναι <εὐδαίμονα>τήν τε ψυχὴν παρὰ <ἀγαθοῦ τοῦ δημιουργοῦ> πρὸς τὸ <ἔννουν> τόδε τὸ πᾶν εἶναι δεδόσθαι, ἐπειδὴ ἔννουν μὲν αὐτὸ ἔδει εἶναι, ἄνευ δὲ ψυχῆς οὐχ οἷόν τε ἦν τοῦτο γενέσθαι. τε οὖν ψυχὴ τοῦ παντὸς τούτου χάριν εἰς αὐτὸ παρὰ τοῦ θεοῦ ἐπέμφθη, τε ἑκάστου ἡμῶν, πρὸς τὸ τέλεον αὐτὸ εἶναι· ἐπειδὴ ἔδει, ὅσα ἐν νοητῷ κόσμῳ, τὰ αὐτὰ ταῦτα γένη ζῴων καὶ ἐν τῷ αἰσθητῷ ὑπάρχειν. [4,8,1] Souvent, m'éveillant du sommeil du corps pour revenir à moi, et détournant mon attention des choses extérieures pour la concentrer en moi-même, j'y aperçois une admirable beauté, et je reconnais que j'ai une noble condition : car je vis alors d'une vie excellente, je m'identifie avec Dieu, et, édifié en lui, j'arrive à cet acte qui m'élève au-dessus de tout intelligible. Mais si, après m'être ainsi reposé au sein de la Divinité, je redescends de l'intelligence à l'exercice du raisonnement, je me demande comment je puis ainsi m'abaisser actuellement, et comment mon âme a pu jadis entrer dans un corps, puisque, quoiqu'elle soit actuellement dans le corps, elle possède encore en elle-même toute la perfection que j'y découvre. Heraclite, qui nous recommande de faire cette recherche, admet qu'il y a des changements nécessaires des contraires les uns dans les autres, parle d'ascension et de descente, dit que c'est un repos de changer, une fatigue de faire toujours les mêmes travaux et d'obéir : il nous réduit ainsi à des conjectures, faute de s'expliquer clairement, et il nous oblige de chercher comment il est arrivé lui-même à découvrir ce qu'il avance. Empédocle enseigne que c'est une loi pour les âmes qui ont péché de tomber ici-bas, que lui-même, s'étant éloigné de Dieu, est venu sur la terre pour y être l'esclave de la Discorde furieuse. Il s'est contenté, je crois, de dévoiler les idées que Pythagore et ses sectateurs exprimaient en général par des symboles sur ce sujet et sur beaucoup d'autres. Empédocle est d'ailleurs obscur parce qu'il emploie le langage de la poésie. Reste le divin Platon, qui a dit tant de belles choses sur l'âme. Il a dans ses dialogues souvent parlé de la descente de l'âme dans le corps, en sorte que nous avons le droit d'espérer de lui quelque éclaircissement. Que dit-il donc? Il n'est point partout assez d'accord avec lui-même pour qu'on puisse aisément saisir sa pensée. En général, il rabaisse les choses sensibles, déplore le commerce de l'âme avec le corps, affirme qu'elle y est enchaînée, qu'elle s'y trouve ensevelie comme dans un tombeau; il attache beaucoup d'importance à cette maxime enseignée dans les mystères que l'âme est ici-bas comme dans une prison. Ce que Platon appelle la caverne, et Empédocle l'antre, c'est, je crois, le monde sensible; briser ses chaînes et sortir de la caverne, c'est, pour l'âme, s'élever au monde intelligible. Dans le Phèdre, Platon affirme que la cause de la chute de l'âme, c'est la perte de ses ailes, qu'après être remontée là-haut, elle est ramenée ici-bas par les périodes {de l'univers}, qu'il y a des âmes envoyées sur la terre par les jugements, les sorts, les conditions, la nécessité; en même temps, il blâme la descente de l'âme dans le corps. Mais, dans le Timée, en parlant de l'univers, il loue le monde et l'appelle un dieu bienheureux; il dit que le Démiurge, étant bon lui a donné une âme pour le rendre intelligent, parce que, sans âme, l'univers n'aurait pu être intelligent comme il devait l'être. Donc, si l'Âme universelle a été introduite par Dieu dans le monde, si chacune de nos âmes y a été également envoyée, c'était pour qu'il fût parfait : car il fallait que le monde sensible contint des espèces d'animaux semblables et en pareil nombre à celles que contient le monde intelligible.


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Dernière mise à jour : 4/06/2010