[4,3,3] Ἀλλ´ ἆρα οὕτω μέρη, ὥσπερ ἂν καὶ ἐφ´ ἑνὸς ζῴου τις εἴποι τὴν ἐν τῷ
δακτυλίῳ ψυχὴν μέρος τῆς ἐν τῷ παντὶ ζῴῳ ὅλης; Ἀλλ´ οὗτός γε ὁ λόγος ἢ
οὐδεμίαν ποιεῖ ψυχὴν ἔξω σώματος γίγνεσθαι, ἢ πᾶσαν οὐκ ἐν σώματι, ἀλλ´
ἔξω τοῦ σώματος τοῦ κόσμου τὴν τοῦ παντὸς λεγομένην. Τοῦτο δὲ σκεπτέον·
νῦν δὲ ὡς λέγοιτο ἂν κατὰ τὴν εἰκόνα ἐξεταστέον. Εἰ γὰρ ἡ τοῦ παντὸς
παρέχει αὑτὴν πᾶσι τοῖς ἐν μέρει ζῴοις, καὶ οὕτω μέρος ἑκάστη, διαιρεθεῖσα
μὲν οὐκ ἂν αὑτὴν ἑκάστῳ παρέχοι, ἡ αὐτὴ δὲ πανταχοῦ ἔσται ἡ ὅλη, μία καὶ ἡ
αὐτὴ ἐν πολλοῖς ἅμα οὖσα. Τοῦτο δὲ οὐκέτ´ ἂν τὴν μὲν ὅλην, τὴν δὲ μέρος ἂν
εἶναι παράσχοιτο, καὶ μάλιστα οἷς τὸ αὐτὸ δυνάμεως πάρεστιν· εἰσὶ γὰρ ἐν
ἀμφοτέραις ἅρασαι. Ἐπεὶ καὶ οἷς ἄλλο ἔργον, τῷ δὲ ἄλλο, οἷον ὀφθαλμοῖς
καὶ ὠσίν, οὐ μόριον ἄλλο ψυχῆς ὁράσει, ἄλλο δὲ ὠσὶ λεκτέον παρεῖναι —
ἄλλων δὲ τὸ μερίζειν οὕτως — ἀλλὰ τὸ αὐτό, κἂν ἄλλη δύναμις ἐν ἑκατέροις
ἐνεργῇ· {εἰσὶ γὰρ ἐν ἀμφοτέραις ἅπασαι·} τῷ δὲ τὰ ὄργανα διάφορα εἶναι
διαφόρους τὰς ἀντιλήψεις γίνεσθαι, πάσας μέντοι εἰδῶν εἶναι † εἰς εἶδος
πάντα δυνάμενον μορφοῦσθαι †. Δηλοῖ δὲ καὶ τὸ εἰς ἓν ἀναγκαῖον εἶναι πάντα
ἰέναι. Τῶν δὲ ὀργάνων, δι´ ὧν, μὴ πάντα πάντα δύνασθαι δέξασθαι, καὶ τὰ
μὲν παθήματα διάφορα γίνεσθαι τοῖς ὀργάνοις, τὴν δὲ κρίσιν παρὰ τοῦ αὐτοῦ
οἷον δικαστοῦ καὶ τοὺς λόγους τοὺς λεγομένους καὶ τὰ πραχθέντα
κατανενοηκότος. Ἀλλ´ ὅτι ἕν γε πανταχοῦ, εἴρηται, καὶ ἐν τοῖς διαφόροις
τῶν ἔργων. Εἴ τε ὡς αἱ αἰσθήσεις, οὐκ ἔνι ἕκαστον αὐτὸν νοεῖν, ἀλλ´
ἐκείνην· εἰ δ´ οἰκεία ἦν ἡ νόησις, ἐφ´ ἑαυτῆς ἑκάστη. Ὅταν δὲ καὶ λογικὴ ᾖ
ψυχή, καὶ οὕτω λογικὴ ὡς ἡ ὅλη λέγεται, τὸ λεγόμενον μέρος ταὐτόν, ἀλλ´
οὐ μέρος ἔσται τοῦ ὅλου.
| [4,3,3] Les âmes particulières sont-elles enfin des parties de l'Âme universelle comme, dans un animal, l'âme qui fait vivre le doigt est une partie de l'âme totale répandue dans l'animal entier? Cette hypothèse conduit à admettre ou qu'il n'y a aucune âme en dehors du corps, ou que l'Âme universelle existe tout entière, non dans un corps, mais en dehors du corps du monde. C'est ce qu'il faut examiner. Pour cela, procédons en nous servant d'une comparaison.
Si l'Âme universelle se communique à tous les animaux particuliers, et si c'est en ce sens que chaque âme est une partie de l'Âme universelle (car, une fois divisée, l'Âme universelle ne saurait se communiquer à chaque partie), il faut que l'Âme universelle soit partout tout entière, qu'elle soit une et la même à la fois dans les divers êtres. Or, cette hypothèse ne permet plus de distinguer d'un côté l'Âme universelle, de l'autre les parties de cette âme, d'autant plus que ces parties ont la même puissance {que l'Âme universelle} : car, même pour les organes qui ont des fonctions diverses, comme les yeux et les oreilles, on n'admettra pas qu'il y ait une partie de l'âme dans les yeux, une autre dans les oreilles (une telle division ne convient qu'à des choses qui n'ont rien de commun avec l'âme) ; mais on dira que c'est bien la même partie de l'âme qui anime ces deux organes, en exerçant dans chacun d'eux une faculté différente. En effet, toutes les puissances de l'âme sont présentes dans ces deux sens {la vue, l'ouïe}, et la différence de leurs perceptions a pour cause unique la différence des organes.
Toutes les perceptions cependant appartiennent à des formes {aux facultés de l'âme} et se ramènent à une forme {a l'âme} qui peut devenir toutes choses. C'est ce qui est démontré encore par la nécessité, pour les impressions, de venir toutes aboutir à un centre unique. Sans doute les organes au moyen desquels nous percevons ne peuvent nous faire percevoir toutes choses, et par conséquent les impressions diffèrent avec les organes ; néanmoins, le jugement de ces impressions appartient à un seul et même principe, qui ressemble à un juge attentif aux paroles et aux actes soumis à son appréciation. Mais on a dit plus haut que c'est un seul et même principe qui produit les actes appartenant à des fonctions différentes {comme le sont la vue et l'ouïe}. Si ces fonctions sont comme les sens, il n'est pas possible que chacune d'elles pense ; l'Âme universelle en est seule capable. Si la pensée est une fonction propre, indépendante, chaque intelligence subsiste par elle-même. Enfin, quand l'âme est raisonnable, et qu'elle l'est de manière à être appelée raisonnable tout entière, ce qu'on nomme partie est conforme au tout, par conséquent n'est pas une portion du tout.
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