[4,3,19] Πότερα δὲ ἐπὶ τοῦ αὐτοῦ τὸ <ἀμέριστον> καὶ <μεριστὸν> ὥσπερ
κραθέντων, ἢ ἄλλῃ μὲν καὶ κατ´ ἄλλο τὸ ἀμέριστον, τὸ δὲ μεριστὸν οἷον
ἐφεξῆς καὶ ἕτερον μέρος αὐτῆς, ὥσπερ τὸ μὲν λογιζόμενόν φαμεν ἄλλο, τὸ δὲ
ἄλογον; Γνωσθείη δ´ ἂν ληφθέντος τί λέγομεν ἑκάτερον. <Ἀμέριστον> μὲν οὖν
ἁπλῶς εἴρηται αὐτῷ, <μεριστὸν> δὲ οὐχ ἁπλῶς, ἀλλὰ <περὶ τὰ σώματά> φησι
<γινομένην μεριστὴν> καὶ ταύτην οὐ γεγενημένην. Τὴν δὴ σώματος φύσιν ὁρᾶν
δεῖ πρὸς τὸ ζῆν οἵας ψυχῆς προσδεῖται, καὶ ὅ τι δεῖ τῆς ψυχῆς πανταχοῦ τῷ
σώματι καὶ ὅλῳ παρεῖναι. Πᾶν μὲν δὴ τὸ αἰσθητικόν, εἴπερ διὰ παντὸς
αἰσθήσεται, ἀφικνεῖσθαι πρὸς τὸ μερίζεσθαι· πανταχοῦ μὲν γὰρ ὂν μεμερίσθαι
ἂν λέγοιτο· ὅλον δὲ πανταχοῦ φαινόμενον οὐ μεμερίσθαι ἂν παντελῶς λέγοιτο,
περὶ δὲ τὰ σώματα γίγνεσθαι μεριστόν. Εἰ δέ τις λέγοι ἐν ταῖς ἄλλαις
αἰσθήσεσι μηδὲ μεμερίσθαι, ἀλλ´ ἢ μόνον ἐν τῇ ἁφῇ, λεκτέον ὅτι καὶ ἐν ταῖς
ἄλλαις, εἴπερ σῶμά ἐστι τὸ μεταλαμβάνον, ἀνάγκη οὕτω μερίζεσθαι, ἔλαττον
δὲ ἢ ἐν τῇ ἁφῇ. Καὶ δὴ καὶ τὸ φυτικὸν αὐτῆς καὶ τὸ αὐξητικὸν ὡσαύτως· καὶ
εἰ περὶ τὸ ἧπαρ ἡ ἐπιθυμία, τὸ δὲ περὶ τὴν καρδίαν ὁ θυμός, ὁ αὐτὸς λόγος
καὶ ἐπὶ τούτων. Ἀλλ´ ἴσως ταῦτα οὐ παραλαμβάνει ἐν ἐκείνῳ τῷ μίγματι, ἴσως
δὲ ἄλλον τρόπον καὶ ἔκ τινος τῶν παραληφθέντων ταῦτα. Λογισμὸς δὲ καὶ
νοῦς; οὐκέτι ταῦτα σώματι δίδωσιν αὑτά· καὶ γὰρ τὸ ἔργον αὐτῶν οὐ δι´
ὀργάνου τελεῖται τοῦ σώματος· ἐμπόδιον γὰρ τοῦτο, εἴ τις αὐτῷ ἐν ταῖς
σκέψεσι προσχρῷτο. Ἄλλο ἄρα ἑκάτερον τὸ <ἀμέριστον> καὶ <μεριστόν>, καὶ
οὐχ ὡς ἓν κραθέντα, ἀλλ´ ὡς ὅλον ἐκ μερῶν ἑκατέρου καθαροῦ καὶ χωρὶς τῇ
δυνάμει. Εἰ μέντοι καὶ τὸ <περὶ τὰ σώματα γιγνόμενον μεριστὸν> παρὰ τῆς
ἐπάνω δυνάμεως ἔχει τὸ ἀμέριστον, δύναται τὸ αὐτὸ τοῦτο ἀμέριστον καὶ
μεριστὸν εἶναι, οἷον κραθὲν ἐξ αὐτοῦ τε καὶ τῆς εἰς αὐτὸ ἐλθούσης ἄνωθεν
δυνάμεως.
| [4,3,19] Faut-il admettre que {dans l'âme} l'indivisible et le divisible forment une seule et même chose, comme s'ils étaient mélangés ensemble? ou bien doit-on considérer sous un autre point de vue la distinction de l'indivisible et du divisible, regarder le premier comme la partie supérieure de l'âme, et l'autre comme la partie inférieure, absolument de la même manière que nous disons qu'une partie de l'âme est raisonnable et l'autre irraisonnable? Pour résoudre cette question, il faut examiner ce que sont la divisibilité et l'indivisibilité de l'âme.
Quand Platon dit que l'âme est indivisible, il parle absolument ; quand il affirme qu'elle est divisible, c'est relativement {au corps}. Il dit en effet qu'elle devient divisible dans les corps et non qu'elle est devenue telle. Voyons donc comment, par sa nature, le corps a besoin de l'âme pour vivre, et quelle nécessité il y a que l'âme soit présente au corps tout entier.
Toute puissance sensitive, par cela même qu'elle sent par le moyen du corps tout entier, arrive à se diviser : car, puisqu'elle est présente partout, on peut dire qu'elle est divisée; mais comme, d'un autre côté, elle se manifeste tout entière partout, on ne peut dire qu'elle soit divisée réellement; on doit se borner à affirmer qu'elle devient divisible dans les corps. — Elle n'est divisée que dans le tact, objectera-t-on peut-être? — Nous répondrons qu'elle l'est aussi dans les autres sens (puisque c'est toujours le corps qui la reçoit), mais qu'elle l'est moins. Il en est de même de la puissance végétative et nutritive ; et si la concupiscence réside dans le foie, la colère dans le cœur, ces appétits sont soumis aux mêmes conditions. Peut-être d'ailleurs le corps ne reçoit-il pas ces appétits dans ce mélange, ou les reçoit-il d'une autre façon, de telle sorte qu'ils résultent de quelqu'une des choses que le corps tient de l'âme par participation. Quant à la raison et à l'intelligence, elles ne se communiquent pas au corps, parce qu'elles n'ont pas besoin des organes pour accomplir leurs fonctions ; au contraire, elles ne trouvent en eux qu'un obstacle à leurs opérations.
Ainsi, l'indivisible et le divisible sont dans l'âme deux parties distinctes, et non deux choses mélangées ensemble de manière à n'en constituer qu'une seule; ils forment un tout composé de deux parties qui sont pures chacune et séparables l'une de l'autre par la puissance qui est propre à chacune d'elles. Si donc la partie qui devient divisible dans le corps reçoit de la partie supérieure la puissance d'être indivisible, cette même partie peut être à la fois divisible et indivisible, comme étant mélangée à la fois de la nature divisible et de la puissance {d'être indivisible} qu'elle reçoit de la partie supérieure.
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