[3,7,7] Ταῦτα οὖν λέγομεν ἆρά γε μαρτυροῦντες ἑτέροις καὶ ὡς περὶ ἀλλοτρίων τοὺς λόγους ποιούμεθα; Καὶ πῶς; Τίς γὰρ ἂν σύνεσις γένοιτο μὴ ἐφαπτομένοις; Πῶς δ ἂν ἐφαψαίμεθα τοῖς ἀλλοτρίοις; Δεῖ ἄρα καὶ ἡμῖν μετεῖναι τοῦ αἰῶνος. Ἀλλὰ ἐν χρόνῳ οὖσι πῶς; Ἀλλὰ πῶς ἐν χρόνῳ καὶ πῶς ἐν αἰῶνι ἔστιν εἶναι, γνωσθείη ἂν εὑρεθέντος πρότερον τοῦ χρόνου. Καὶ τοίνυν καταβατέον ἡμῖν ἐξ αἰῶνος ἐπὶ τὴν ζήτησιν τοῦ χρόνου καὶ τὸν χρόνον· ἐκεῖ μὲν γὰρ ἦν ἡ πορεία πρὸς τὸ ἄνω, νῦν δὲ λέγωμεν ἤδη οὐ πάντη καταβάντες, ἀλλ οὕτως, ὥσπερ κατέβη χρόνος.
Εἰ μὲν περὶ χρόνου εἰρημένον μηδὲν ἦν τοῖς παλαιοῖς καὶ μακαρίοις ἀνδράσιν, ἐχρῆν τῷ αἰῶνι ἐξ ἀρχῆς συνείραντας τὸ ἐφεξῆς λέγειν τὰ δοκοῦντα περὶ αὐτοῦ, πειρωμένους τῇ ἐννοίαι αὐτοῦ ἣν κεκτήμεθα ἐφαρμόζειν τὴν λεγομένην ὑφ ἡμῶν δόξαν· νῦν δ ἀναγκαῖον πρότερον λαβεῖν τὰ μάλιστα ἀξίως λόγου εἰρημένα σκοποῦντας, εἴ τινι αὐτῶν συμφώνως ὁ παρ ἡμῶν ἕξει λόγος.
Τριχῇ δ ἴσως διαιρετέον τοὺς λεγομένους περὶ αὐτοῦ λόγους τὴν πρώτην. Ἢ γὰρ κίνησις ἡ λεγομένη, ἢ τὸ κινούμενον λέγοι ἄν, ἢ κινήσεώς τι τὸν χρόνον· τὸ γὰρ στάσιν ἢ τὸ ἑστηκὸς ἢ στάσεώς τι λέγειν παντάπασι πόρρω τῆς ἐννοίας ἂν εἴη τοῦ χρόνου οὐδαμῇ τοῦ αὐτοῦ ὄντος.
Τῶν δὲ κίνησιν λεγόντων οἱ μὲν πᾶσαν κίνησιν ἂν λέγοιεν, οἱ δὲ τὴν τοῦ παντός· οἱ δὲ τὸ κινούμενον λέγοντες τὴν τοῦ παντὸς ἂν σφαῖραν λέγοιεν· οἱ δὲ κινήσεώς τι ἢ διάστημα κινήσεως, οἱ δὲ μέτρον, οἱ δ ὅλως παρακολουθοῦν αὐτῇ· καὶ ἢ πάσης ἢ τῆς τεταγμένης.
| [3,7,7] Quand nous parlons ainsi de l'éternité, est-elle pour nous une chose étrangère et au sujet de laquelle nous soyons obligés de consulter le témoignage d'autrui ? Comment cela serait-il possible? Comment en effet connaîtrions-nous ce que nous ne saurions percevoir ? Comment pourrions-nous percevoir une chose qui nous serait étrangère ? Il faut donc que nous participions nous-mêmes à l'éternité. Mais comment le pouvons-nous, puisque nous sommes dans le temps ? Pour comprendre comment on peut être à la fois dans l'éternité et dans le temps, il faut déterminer la nature de ce dernier. Il faut donc que nous descendions de l'éternité pour étudier le temps. Pour trouver l'éternité, nous avons été obligés de nous élever au monde intelligible ; maintenant, nous sommes obligés d'en descendre pour traiter du temps, non d'en descendre complètement, mais autant que le temps en est descendu lui-même.
Si les anciens sages, ces hommes bienheureux, n'avaient point déjà parlé du temps, nous n'aurions qu'à rattacher à l'idée de l'éternité ce que nous avons à dire de l'idée de temps, et à exposer notre opinion sur ce point, en tâchant de la mettre d'accord avec la notion que nous nous sommes déjà formée de l'éternité. Mais il est maintenant nécessaire d'examiner les opinions les plus raisonnables qui ont été professées au sujet du temps, et de voir si notre propre opinion est conforme à quelqu'une d'entre elles.
Avant tout, nous diviserons en trois classes les opinions professées au sujet du temps : on considère le temps ou comme le mouvement, ou comme le mobile, ou comme quelque chose du mouvement. Soutenir que le Temps est le repos, l'être en repos, ou quelque chose du repos, serait trop contraire à la notion du temps : car il est incompatible avec l'identité {par conséquent avec le repos et ce qui est en repos}.
Ceux qui considèrent le temps comme le mouvement admettent qu'il est, soit toute espèce de mouvement, soit le mouvement de l'univers ; ceux qui le regardent comme le mobile ont en vue la sphère de l'univers ; enfin ceux qui croient que le temps est quelque chose du mouvement le considèrent, soit comme l'intervalle du mouvement, soit comme sa mesure, soit comme quelque conséquence du mouvement en général ou du mouvement régulier.
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