[3,4,4] Ἆρ´ οὖν ἀεὶ ἐν σώματι τοῦτο; Ἢ οὔ· ἐὰν γὰρ στραφῶμεν, συνεπιστρέφεται καὶ τοῦτο. Τί οὖν ἡ τοῦ παντός; Ἀποστήσεται καὶ τὸ αὐτῆς μέρος στραφείσης; Ἢ οὐδὲ συνένευσε τῷ μέρει αὐτῆς τῷ ἐσχάτῳ· οὐδὲ γὰρ ἦλθεν οὐδὲ κατῆλθεν, ἀλλὰ μενούσης προσάπτεται τὸ σῶμα τοῦ κόσμου καὶ οἷον καταλάμπεται, οὐκ ἐνοχλοῦν μὲν οὐδὲ παρέχον μερίμνας, ἐν ἀσφαλεῖ τοῦ κόσμου κειμένου. Τί οὖν; Οὐκ αἰσθάνεταί τινα αἴσθησιν; Ὅρασιν οὐκ ἔχει, φησίν, ὅτι μηδὲ ὀφθαλμούς· οὐδὲ ὦτα οὐδὲ ῥῖνας δηλονότι οὐδὲ γλῶτταν. Τί οὖν; Συναίσθησιν ὥσπερ ἡμεῖς τῶν ἐντὸς ἡμῶν; Ἢ ὁμοίως κατὰ φύσιν ἐχόντων ἠρέμησις. Οὐδὲ ἡδονή. Πάρεστιν οὖν καὶ τὸ φυτικὸν οὐ παρὸν καὶ τὸ αἰσθητικὸν ὡσαύτως. Ἀλλὰ περὶ μὲν τοῦ κόσμου ἐν ἄλλοις· νῦν δὲ ὅσον ἐφήπτετο ἡ ἀπορία αὐτοῦ εἴρηται.
| [3,4,4] La puissance qui est l'acte de l'âme est-elle toujours unie à un corps ? Nullement. Quand l'âme se tourne vers les régions supérieures, elle y élève cette puissance avec elle. L'Ame universelle élève-t-elle aussi avec elle-même au monde intelligible la puissance inférieure qui est son acte {la Nature} ? Non : car elle n'incline pas vers sa partie inférieure, parce qu'elle n'est ni venue ni descendue dans le monde ; mais, tandis qu'elle reste en elle-même, le corps du monde vient s'unir à elle et s'offrir au rayonnement de sa lumière ; il ne lui cause pas d'ailleurs d'inquiétude, parce qu'il n'est exposé à aucun péril. Quoi, le monde n'a-t-il point de sens ? « Il n'a point la vue, dit Timée : car il n'a point d'yeux. Il n'a pas non plus d'oreilles, ni de narines, ni de langue » À-t-il, comme nous, le sentiment de ce qui se passe en lui? Comme toutes choses se passent en lui uniformément selon la nature, il est, sous ce rapport, dans une espèce de repos ; par conséquent il n'éprouve pas de plaisir. La puissance végétative est en lui sans y être présente ; il en est de même de la puissance sensitive. Au reste, nous reviendrons ailleurs sur le monde. Pour le moment, nous en avons dit tout ce qui se rapporte à la question que nous traitons.
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