[3,6] Ἀλλὰ γὰρ γίγνεται μὲν ἕκαστα κατὰ τὰς αὐτῶν φύσεις, ἵππος μέν, ὅτι ἐξ
ἵππου, καὶ ἄνθρωπος, ὅτι ἐξ ἀνθρώπου, καὶ τοιόσδε, ὅτι ἐκ τοιοῦδε. Ἔστω δὲ
συνεργὸς καὶ ἡ τοῦ παντὸς φορὰ συγχωροῦσα τὸ πολὺ τοῖς γινομένοις, ἔστωσαν
δὲ πρὸς τὰ τοῦ σώματος πολλὰ σωματικῶς διδόντες, θερμότητας καὶ ψύξεις καὶ
σωμάτων κράσεις ἐπακολουθούσας, πῶς οὖν τὰ ἤθη καὶ ἐπιτηδεύματα καὶ
μάλιστα οὐχ ὅσα δοκεῖ κράσει σωμάτων δουλεύειν, οἷον γραμματικὸς τίς καὶ
γεωμετρικὸς καὶ κυβευτικὸς καὶ τῶνδε τίς εὑρετής; πονηρία δὲ ἤθους παρὰ
θεῶν ὄντων πῶς ἂν δοθείη; καὶ ὅλως ὅσα λέγονται διδόναι κακὰ κακούμενοι,
ὅτι δύνουσι καὶ ὅτι ὑπὸ γῆν φέρονται, ὥσπερ διάφορόν τι πασχόντων, εἰ πρὸς
ἡμᾶς δύνοιεν, ἀλλ' οὐκ ἀεὶ ἐπὶ σφαίρας οὐρανίας φερομένων καὶ πρὸς τὴν γῆν
τὴν αὐτὴν ἐχόντων σχέσιν; Οὐδὲ λεκτέον, ὡς ἄλλος ἄλλον ἰδὼν τῶν θεῶν κατ'
ἄλλην καὶ ἄλλην στάσιν χείρων ἢ κρείττων γίνεται· ὥστε εὐπαθοῦντας μὲν
ἡμᾶς εὖ ποιεῖν, κακοῦν δέ, εἰ τἀναντία· ἀλλὰ μᾶλλον, ὡς φέρεται μὲν ταῦτα
ἐπὶ σωτηρίᾳ τῶν ὅλων, παρέχεται δὲ καὶ ἄλλην χρείαν τὴν τοῦ εἰς αὐτὰ ὥσπερ
γράμματα βλέποντας τοὺς τὴν τοιαύτην γραμματικὴν εἰδότας ἀναγινώσκειν τὰ
μέλλοντα ἐκ τῶν σχημάτων κατὰ τὸ ἀνάλογον μεθοδεύοντας τὸ σημαινόμενον·
ὥσπερ εἴ τις λέγοι, ἐπειδὴ ὑψηλὸς ὁ ὄρνις, σημαίνει ὑψηλάς τινας πράξεις.
| [3,6] Chaque être tient ses caractères de sa nature. Tel être est un cheval parce qu'il naît
d'un cheval ; tel autre un homme parce qu'il naît d'un homme ; bien plus, il est tel
cheval, tel homme, parce qu'il est né de tel ou tel. Sans doute le cours des astres peut
y contribuer, mais il faut faire la plus large part à la génération. Les astres n'agissent
que sur les corps et d'une manière corporelle : ainsi, ils leur communiquent la
chaleur, le froid, les diverses espèces de tempéraments qui en sont les résultats. Mais
comment donneraient-ils à l'homme ses moeurs, ses goûts et tous ces penchants qui
ne paraissent nullement dépendre du tempérament, comme la vocation de l'un pour
être géomètre, de l'autre pour être grammairien, de celui-ci pour être joueur, de celui-
là pour être inventeur? Comment admettre que la perversité nous vienne d'êtres qui
sont des dieux ? Comment en général croire qu'ils soient les auteurs des maux qu'on
leur attribue et qu'ils deviennent mauvais eux-mêmes parce qu'ils se couchent ou
qu'ils passent sous terre, comme s'ils se ressentaient en quoi que ce soit de ce qu'ils se
couchent par rapport à nous, comme si, même alors, ils ne continuaient pas toujours
de parcourir la sphère céleste et d'être dans la même relation avec la terre? Il ne faut
pas non plus dire que, lorsqu'un astre est par rapport à un autre dans telle ou telle
position, il devient meilleur ou moins bon, qu'il nous fait du bien quand il est bien
disposé, et du mal dans le cas contraire. On doit admettre que les astres concourent
par leur mouvement à la conservation de l'univers, mais qu'ils y remplissent en
même temps un autre rôle. Ils servent de lettres pour ceux qui savent déchiffrer cette
espèce d'écriture, et qui, en considérant les figures formées par les astres, y lisent les
événements futurs d'après les lois de l'analogie, comme si, voyant un oiseau voler
haut, on en concluait qu'il annonce de hauts faits.
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