[3,7] Λοιπὸν δὲ ἰδεῖν τὴν ἐπιπλέκουσαν καὶ οἷον συνείρουσαν ἀλλήλοις πάντα
καὶ τὸ πὼς ἐφ' ἑκάστου ἐπιφέρουσαν ἀρχὴν τιθεμένην μίαν, ἀφ' ἧς πάντα κατὰ
λόγους σπερματικοὺς περαίνεται. Ἔστι μὲν οὖν καὶ αὕτη ἡ δόξα ἐγγὺς ἐκείνης
τῆς πᾶσαν καὶ σχέσιν καὶ κίνησιν ἡμετέραν τε καὶ πᾶσαν ἐκ τῆς τῶν ὅλων
ψυχῆς ἥκειν λεγούσης, εἰ καὶ βούλεταί τι ἡμῖν καὶ ἑκάστοις χαρίζεσθαι εἰς
τὸ παρ' ἡμῶν ποιεῖν τι. Ἔχει μὲν οὖν τὴν πάντως πάντων ἀνάγκην, καὶ πάντων
εἰλημμένων τῶν αἰτίων οὐκ ἔστιν ἕκαστον μὴ οὐ γίνεσθαι· οὐδὲν γὰρ ἔτι τὸ
κωλῦσον ἢ ἄλλως γενέσθαι ποιῆσον, εἰ πάντα εἴληπται ἐν τῇ εἱμαρμένῃ.
Τοιαῦτα δὲ ὄντα ὡς ἀπὸ μιᾶς ἀρχῆς ὡρμημένα ἡμῖν οὐδὲν καταλείψει, ἢ
φέρεσθαι ὅπῃ ἂν ἐκεῖνα ὠθῇ. Αἵ τε γὰρ φαντασίαι τοῖς προηγησαμένοις αἵ τε
ὁρμαὶ κατὰ ταύτας ἔσονται, ὄνομά τε μόνον τὸ ἐφ' ἡμῖν ἔσται· οὐ γὰρ ὅτι
ὁρμῶμεν ἡμεῖς, ταύτῃ τι πλέον ἔσται τῆς ὁρμῆς κατ' ἐκεῖνα γεννωμένης·
τοιοῦτόν τε τὸ ἡμέτερον ἔσται, οἷον καὶ τὸ τῶν ἄλλων ζῴων καὶ τὸ τῶν
νηπίων καθ' ὁρμὰς τυφλὰς ἰόντων καὶ τὸ τῶν μαινομένων· ὁρμῶσι γὰρ καὶ
οὗτοι· καὶ νὴ Δία καὶ πυρὸς ὁρμαὶ καὶ πάντων ὅσα δουλεύοντα τῇ αὐτῶν
κατασκευῇ φέρεται κατὰ ταύτην. Τοῦτο δὲ καὶ πάντες ὁρῶντες οὐκ
ἀμφισβητοῦσιν, ἀλλὰ τῆς ὁρμῆς ταύτης ἄλλας αἰτίας ζητοῦντες οὐχ ἵστανται
ὡς ἐπ' ἀρχῆς ταύτης.
| [3,7] Reste à considérer la doctrine qui, enchaînant et liant toutes choses les unes aux autres,
fait dériver de cette connexion les qualités de chaque être, et établit une cause unique
produisant tout par des raisons séminales
(g-archeh g-mia g-aph' g-hehs g-panta g-kata g-logous g-spermatikous g-perainetai).
Cette doctrine rentre dans celle qui rapporte à l'action de l'Âme universelle la
constitution et les mouvements des individus aussi bien que ceux de l'univers.
Dans ce cas, eussions-nous le pouvoir de faire quelque chose par nous-mêmes, nous
n'en serions pas moins comme le reste soumis à la nécessité, puisque le Destin,
comprenant toute la série des causes, détermine nécessairement chaque événement.
Il n'est rien en effet qui puisse empêcher cet événement d'arriver ou le faire arriver
autrement, puisque le Destin comprend toutes les causes. Si tout obéit ainsi à l'
impulsion d'un seul principe, il ne nous reste plus qu'à la suivre nous-mêmes. En
effet, les conceptions de notre imagination résulteront alors des dits antérieurs et
détermineront à leur tour nos appétits : notre liberté ne sera plus qu'un vain nom. De
ce que nous obéirons à nos appétits, il n'en résultera pour nous aucun avantage,
puisque nos appétits seront eux-mêmes déterminés par des faits antérieurs. Nous
n'aurons pas plus de liberté que les autres animaux, que les enfants et les fous, qui
courent çà et là, poussés par des appétits aveugles : car eux aussi ils obéissent à leurs
appétits, comme le feu même, et comme toutes les choses qui suivent fatalement les
dispositions de leur nature. Ceux qui sont pénétrants reconnaissent la valeur de ces
objections ; et, cherchant d'autres causes à nos appétits, ils ne s'arrêtent pas aux
principes que nous venons d'examiner.
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