HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, III, livre I

Livre 3

  chap. 5

[3,5] Ἀλλ' ἴσως μὲν οὐχ οὕτως ἕκαστα περαίνεται, δὲ φορὰ διοικοῦσα πάντα καὶ τῶν ἄστρων κίνησις οὕτως ἕκαστα τίθησιν, ὡς ἂν πρὸς ἄλληλα στάσεως ἔχῃ μαρτυρίαις καὶ ἀνατολαῖς, δύσεσί τε καὶ παραβολαῖς. Ἀπὸ τούτων γοῦν μαντευόμενοι προλέγουσι περί τε τῶν ἐν τῷ παντὶ ἐσομένων περί τε ἑκάστου, ὅπως τε τύχης καὶ διανοίας οὐχ ἥκιστα ἕξει. Ὁρᾶν δὲ καὶ τὰ ἄλλα ζῷά τε καὶ φυτὰ ἀπὸ τῆς τούτων συμπαθείας αὐξόμενά τε καὶ μειούμενα καὶ τὰ ἄλλα παρ' αὐτῶν πάσχοντα· τούς τε τόπους τοὺς ἐπὶ γῆς διαφέροντας ἀλλήλων εἶναι κατά τε τὴν πρὸς τὸ πᾶν σχέσιν καὶ πρὸς ἥλιον μάλιστα· ἀκολουθεῖν δὲ τοῖς τόποις οὐ μόνον τὰ ἄλλα φυτά τε καὶ ζῷα, ἀλλὰ καὶ ἀνθρώπων εἴδη τε καὶ μεγέθη καὶ χρόας καὶ θυμοὺς καὶ ἐπιθυμίας ἐπιτηδεύματά τε καὶ ἤθη. Κυρία ἄρα τοῦ παντὸς πάντων φορά. Πρὸς δὴ ταῦτα πρῶτον μὲν ἐκεῖνο ῥητέον, ὅτι καὶ οὗτος ἕτερον τρόπον ἐκείνοις ἀνατίθησι τὰ ἡμέτερα, βουλὰς καὶ πάθη, κακίας τε καὶ ὁρμάς, ἡμῖν δὲ οὐδὲν διδοὺς λίθοις φερομένοις καταλείπει εἶναι, ἀλλ' οὐκ ἀνθρώποις ἔχουσι παρ' αὑτῶν καὶ ἐκ τῆς αὑτῶν φύσεως ἔργον. Ἀλλὰ χρὴ διδόναι μὲν τὸ ἡμέτερον ἡμῖν, ἥκειν δὲ εἰς τὰ ἡμέτερα ἤδη τινὰ ὄντα καὶ οἰκεῖα ἡμῶν ἀπὸ τοῦ παντὸς ἄττα, καὶ διαιρούμενον, τίνα μὲν ἡμεῖς ἐργαζόμεθα, τίνα δὲ πάσχομεν ἐξ ἀνάγκης, μὴ πάντα ἐκείνοις ἀνατιθέναι· καὶ ἰέναι μὲν παρὰ τῶν τόπων καὶ τῆς διαφορᾶς τοῦ περιέχοντος εἰς ἡμᾶς οἷον θερμότητας ψύξεις ἐν τῇ κράσει, ἰέναι δὲ καὶ παρὰ τῶν γειναμένων· τοῖς γοῦν γονεῦσιν ὅμοιοι καὶ τὰ εἴδη ὡς τὰ πολλὰ καί τινα τῶν ἀλόγων τῆς ψυχῆς παθῶν. Οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ ὁμοίων ὄντων τοῖς εἴδεσι παρὰ τοὺς τόπους ἔν γε τοῖς ἤθεσι πλείστη παραλλαγὴ καὶ ἐν ταῖς διανοίαις ἐνορᾶται, ὡς ἂν ἀπ' ἄλλης ἀρχῆς τῶν τοιούτων ἰόντων. Αἵ τε πρὸς τὰς κράσεις τῶν σωμάτων καὶ πρὸς τὰς ἐπιθυμίας ἐναντιώσεις καὶ ἐνταῦθα πρεπόντως λέγοιντο ἄν. Εἰ δ' ὅτι εἰς τὴν τῶν ἄστρων σχέσιν ὁρῶντες περὶ ἑκάστων λέγουσι τὰ γινόμενα, παρ' ἐκείνων ποιεῖσθαι τεκμαίρονται, ὁμοίως ἂν καὶ οἱ ὄρνεις ποιητικοὶ ὧν σημαίνουσιν εἶεν καὶ πάντα, εἰς βλέποντες οἱ μάντεις προλέγουσιν. Ἔτι δὲ καὶ ἐκ τῶνδε ἀκριβέστερον ἄν τις περὶ τούτων ἐπισκέψαιτο. τις ἂν ἰδὼν εἰς τὴν τῶν ἄστρων σχέσιν, ἣν εἶχον ὅτε ἕκαστος ἐγίνετο, προείποι, ταῦτά φασι καὶ γίνεσθαι παρ' αὐτῶν οὐ σημαινόντων μόνον, ἀλλὰ καὶ ποιούντων. Ὅταν τοίνυν περὶ εὐγενείας λέγωσιν ὡς ἐξ ἐνδόξων τῶν πατέρων καὶ μητέρων, πῶς ἔνι ποιεῖσθαι λέγειν ταῦτα, προυπάρχει περὶ τοὺς γονεῖς πρὶν τὴν σχέσιν γενέσθαι ταύτην τῶν ἄστρων ἀφ' ἧς προλέγουσι; Καὶ μὴν καὶ γονέων τύχας ἀπὸ τῶν παίδων τῆς γενέσεως καὶ παίδων διαθέσεις οἷαι ἔσονται καὶ ὁποίαις συνέσονται τύχαις ἀπὸ τῶν πατέρων περὶ τῶν οὔπω γεγονότων λέγουσι καὶ ἐξ ἀδελφῶν ἀδελφῶν θανάτους καὶ ἐκ γυναικῶν τὰ περὶ τοὺς ἄνδρας ἀνάπαλίν τε ἐκ τούτων ἐκεῖνα. Πῶς ἂν οὖν ἐπὶ ἑκάστου σχέσις τῶν ἄστρων ποιοῖ, ἤδη ἐκ πατέρων οὕτως ἕξειν λέγεται; γὰρ ἐκεῖνα τὰ πρότερα ἔσται τὰ ποιοῦντα, εἰ μὴ ἐκεῖνα ποιεῖ, οὐδὲ ταῦτα. Καὶ μὴν καὶ ὁμοιότης ἐν τοῖς εἴδεσι πρὸς τοὺς γονέας οἴκοθέν φησι καὶ κάλλος καὶ αἶσχος ἰέναι, ἀλλ' οὐ παρὰ φορᾶς ἄστρων. Εὔλογόν τε κατὰ τοὺς αὐτοὺς χρόνους {καὶ ἅμα} ζῷά τε παντοδαπὰ καὶ ἀνθρώπους ἅμα γίνεσθαι· οἷς ἅπασιν ἐχρῆν τὰ αὐτὰ εἶναι, οἷς αὐτὴ σχέσις. Πῶς οὖν καὶ ἅμα μὲν ἀνθρώπους, ἅμα δὲ τὰ ἄλλα διὰ τῶν σχημάτων; [3,5] Mais {dira-t-on}, les choses ne se produisent pas ainsi, et leur disposition dépend du mouvement circulaire du ciel qui gouverne tout, du cours des astres, de leur situation relative au moment de leur lever, de leur coucher, de leur zénith, ou de leur conjonction. En effet, c'est d'après ces signes que l'on présage et que l'on prédit ce qui doit arriver, non seulement à l'univers, mais encore à chaque homme sous le rapport de l'esprit aussi bien que sous celui de la fortune. On voit que les autres animaux et les végétaux sont plus grands ou plus petits d'après l'espèce de sympathie qui existe entre eux et les astres, que toutes les autres choses éprouvent leur influence, que les régions diffèrent les unes des autres d'après leur rapport avec les astres et surtout avec le soleil, que de la nature de ces régions dépendent non seulement les caractères des plantes et des animaux, mais encore les formes des hommes, leur taille, leur couleur, leurs affections, leurs passions, leurs goûts et leurs moeurs. Ainsi, dans ce système, le cours des astres est la cause absolue de tout. Voici notre réponse : D'abord, celui qui soutient cette opinion attribue indirectement aux astres tout ce qui nous est propre, ces volontés et nos passions, nos vices et nos appétits : il ne nous accorde point d'autre rôle que de tourner comme des meules, au lieu de produire par nous-mêmes, comme il convient à des hommes, les actes qui appartiennent à notre nature. Cependant, il faut nous laisser ce qui nous appartient, admettre que l'univers se borne à exercer quelque influence sur ce que nous possédons déjà par nous-mêmes et qui nous est réellement propre, enfin distinguer les faits où nous sommes actifs de ceux où nous sommes nécessairement passifs, et ne pas tout rapporter aux astres. Nous ne méconnaissons pas en effet que la différence des lieux et celle du climat aient de l'influence sur nous, nous donnent, par exemple, un tempérament froid ou chaud. Il en est de même de notre naissance : les enfants ne ressemblent-ils pas ordinairement à leurs parents par leurs traits, leur forme, et par quelques affections de l'âme irraisonnable? Néanmoins, s'ils leur ressemblent par la figure, parce qu'ils sont nés dans les mêmes lieux, ils en diffèrent considérablement par les moeurs et les pensées, parce que ces choses dérivent d'un tout autre principe. Nous pourrions encore invoquer ici à l'appui de cette vérité la résistance que l'âme oppose au tempérament et aux appétits. Veut-on que les astres soient les causes de toutes choses, parce que c'est en considérant leurs positions que l'on peut prédire ce qui doit arriver à chaque homme ? Il serait tout aussi raisonnable d'avancer que les oiseaux et les autres êtres que les augures contemplent pour en tirer des présages produisent les événements dont ils sont les signes. Ceci nous conduit à déterminer avec exactitude quels sont les faits que l'on peut prédire d'après l'inspection des positions occupées par les astres qui président à la naissance d'un homme. Si, au lieu de se borner à affirmer que les astres indiquent ces faits, on prétend qu'ils les produisent, on est dans l'erreur. Quand, tirant l'horoscope d'un individu, on dit qu'il est né de parents nobles, soit du côté de son père, soit du côté de sa mère, comment peut-on attribuer à l'influence des astres la noblesse d'une naissance, puisque cette noblesse se trouvait déjà dans les parents avant que les astres n'eussent pris la position d'où l'on tire cet horoscope ? D'ailleurs les astrologues prétendent aussi découvrir la fortune des parents d'après la naissance des enfants, les dispositions et le sort des enfants qui ne sont pas encore nés d'après la condition des parents; ils annoncent également d'après l'horoscope d'un enfant la mort de son frère, d'après celui d'une femme la destinée de son mari et vice versa. Comment peut-on rapporter aux astres des choses qui sont évidemment des conséquences nécessaires de la condition des parents ? Car, ou ces antécédents sont des causes, ou les astres n'en sont pas. La beauté et la laideur des enfants, quand ils sont semblables à leurs parents, proviennent évidemment de ces derniers et non du cours des astres. D'ailleurs, il est probable qu'il naît au même moment une foule d'hommes et d'autres animaux ; or, ils devraient tous avoir la même nature puisqu'ils sont tous nés sous la même étoile. Comment se fait-il donc que, dans les mêmes positions, les astres produisent à la fois des hommes et d'autres êtres ?


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/textes/Platon/ Lois/lois _12_gr.txt |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 24/05/2007