HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, I, livre III

Livre 3

  chap. 4

[1,3,4] Τίς δὲ διαλεκτική, ἣν δεῖ καὶ τοῖς προτέροις παραδιδόναι; Ἔστι μὲν δὴ λόγῳ περὶ ἑκάστου δυναμένη ἕξις εἰπεῖν τί τε ἕκαστον καὶ τί ἄλλων διαφέρει καὶ τίς κοινότης· ἐν οἷς ἐστι καὶ ποῦ τούτων ἕκαστον καὶ εἰ ἔστιν ἐστι καὶ τὰ ὄντα ὁπόσα καὶ τὰ μὴ ὄντα αὖ, ἕτερα δὲ ὄντων. Αὕτη καὶ περὶ ἀγαθοῦ διαλέγεται καὶ περὶ μὴ ἀγαθοῦ καὶ ὅσα ὑπὸ τὸ ἀγαθὸν καὶ ὅσα ὑπὸ τὸ ἐναντίον καὶ τί τὸ ἀίδιον δηλονότι καὶ τὸ μὴ τοιοῦτον, ἐπιστήμῃ περὶ πάντων, οὐ δόξῃ. Παύσασα δὲ τῆς περὶ τὸ αἰσθητὸν πλάνης ἐνιδρύει τῷ νοητῷ κἀκεῖ τὴν πραγματείαν ἔχει τὸ ψεῦδος ἀφεῖσα ἐν τῷ λεγομένῳ « ἀληθείας πεδίῳ » τὴν ψυχὴν τρέφουσα, τῇ διαιρέσει τῇ Πλάτωνος χρωμένη μὲν καὶ εἰς διάκρισιν τῶν εἰδῶν, χρωμένη δὲ καὶ εἰς τὸ τί ἐστι, χρωμένη δὲ καὶ ἐπὶ τὰ πρῶτα γένη, καὶ τὰ ἐκ τούτων νοερῶς πλέκουσα, ἕως ἂν διέλθῃ πᾶν τὸ νοητόν, καὶ ἀνάπαλιν ἀναλύουσα, εἰς ἂν ἐπ´ ἀρχὴν ἔλθῃ, τότε δὲ ἡσυχίαν ἄγουσα, ὡς μέχρι γε τοῦ ἐκεῖ εἶναι ἐν ἡσυχίᾳ, οὐδὲν ἔτι πολυπραγμονοῦσα εἰς ἓν γενομένη βλέπει, τὴν λεγομένην λογικὴν πραγματείαν περὶ προτάσεων καὶ συλλογισμῶν, ὥσπερ ἂν τὸ εἰδέναι γράφειν, ἄλλῃ τέχνῃ δοῦσα· ὧν τινα ἀναγκαῖα καὶ πρὸ τέχνης ἡγουμένη, κρίνουσα δὲ αὐτὰ ὥσπερ καὶ τὰ ἄλλα καὶ τὰ μὲν χρήσιμα αὐτῶν, τὰ δὲ περιττὰ ἡγουμένη καὶ μεθόδου τῆς ταῦτα βουλομένης. [1,3,4] Qu'est-ce donc que cette Dialectique, dont il faut ajouter la connaissance à ce qui précède? C'est une science qui nous rend capables de raisonner de chaque chose, de dire ce qu'elle est, en quoi elle diffère des autres, en quoi elle leur ressemble, où elle est, si elle est une essence; de déterminer combien il y a d'êtres véritables, quels sont les objets où se trouve le non-être au lieu de l'être véritable. Cette science traite aussi du bien et du mal, de tout ce qui est subordonné au bien et à son contraire, de la nature de ce qui est éternel et de ce qui ne l'est pas. Elle parle de toutes choses scientifiquement et non suivant la simple opinion. Au lieu d'errer dans le monde sensible, elle s'établit dans le monde intelligible; elle concentre sur ce monde toute son attention, et, après avoir éloigné notre âme du mensonge, elle la nourrit dans le champ de la vérité. Elle emploie alors la méthode platonicienne de division pour discerner les idées, définir chaque objet, s'élever aux premiers genres des êtres ; puis, enchaînant par la pensée tout ce qui en dérive, elle poursuit ses déductions jusqu'à ce qu'elle ait parcouru le domaine de l'intelligible tout entier ; enfin, par une marche rétrograde, elle remonte au principe même d'où elle était d'abord partie. Se reposant alors, parce que ce n'est que dans le monde intelligible qu'elle peut trouver le repos, n'ayant plus à s'occuper d'une multitude d'objets, parce qu'elle est arrivée à I'unité, elle considère cette étude qu'on nomme Logique, et qui traite des propositions et des arguments, comme un art subordonné (à la Dialectique) autant que l'écriture l'est à la pensée ; elle y reconnaît quelques principes comme nécessaires et comme constituant des exercices préparatoires; mais, soumettant à sa critique ces principes mêmes comme toute autre chose, elle déclare les uns utiles, les autres superflus, et propres seulement à la méthode qui s'occupe de cette sorte de recherches.


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Dernière mise à jour : 14/06/2007