[1,3,2] Ὁ δὲ ἐρωτικός, εἰς ὃν μεταπέσοι ἂν καὶ ὁ μουσικὸς καὶ μεταπεσὼν ἢ
μένοι ἂν ἢ παρέλθοι, μνημονικός ἐστί πως κάλλους· χωρὶς δὲ ὂν ἀδυνατεῖ
καταμαθεῖν, πληττόμενος δὲ ὑπὸ τῶν ἐν ὄψει καλῶν περὶ αὐτὰ ἐπτόηται.
Διδακτέον οὖν αὐτὸν μὴ περὶ ἓν σῶμα πεσόντα ἐπτοῆσθαι, ἀλλ´ ἐπὶ πάντα
ἀκτέον τῷ λόγῳ σώματα δεικνύντα τὸ ἐν πᾶσι ταὐτὸν καὶ ὅτι ἕτερον τῶν
σωμάτων καὶ ὅτι ἄλλοθεν λεκτέον καὶ ὅτι ἐν ἄλλοις μᾶλλον, οἷον «
ἐπιτηδεύματα » καλὰ καὶ « νόμους » καλοὺς δεικνύντα - ἐν ἀσωμάτοις γὰρ ὁ
ἐθισμὸς τοῦ ἐρασμίου ἤδη - καὶ ὅτι καὶ ἐν τέχναις καὶ ἐν « ἐπιστήμαις »
καὶ ἐν ἀρεταῖς. Εἶτα ἓν ποιητέον καὶ διδακτέον, ὅπως ἐγγίνονται. Ἀπὸ δὲ
τῶν ἀρετῶν ἤδη ἀναβαίνειν ἐπὶ νοῦν, ἐπὶ τὸ ὄν· κἀκεῖ βαδιστέον τὴν ἄνω
πορείαν.
| [1,3,2] L'Amant, au rang duquel le musicien peut s'élever, soit pour rester à
ce rang, soit pour monter plus haut encore, l'amant a quelque réminiscence
du beau; mais comme il en est séparé ici–bas, il est incapable de bien
savoir ce que c'est. Charmé des beaux objets qui s'offrent à sa vue, il
s'extasie devant eux. Il faut donc lui apprendre à ne pas se contenter
d'admirer ainsi un seul corps, mais à embrasser par la raison tous les
corps où se rencontre la beauté, lui montrer ce qu'il y a d'identique dans
tous, lui dire que c'est quelque chose d'étranger aux corps, qui vient
d'ailleurs, et qui même se trouve à un plus haut degré dans des objets
d'une autre nature, en citant pour exemples de nobles occupations, de
belles lois ; on lui montrera que le beau se retrouve encore dans les
arts, les sciences, les vertus, tous moyens de familiariser l'amant avec
le goût des choses incorporelles. On lui fera voir ensuite que le beau est
un et on lui montrera ce qui dans chaque chose constitue la beauté. Des
vertus, on l'élèvera à l'Intelligence, à l'Être; arrivé là, il n'a plus
qu'à marcher vers le but suprême.
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