[1,2,5] Ἀλλ´ ἐπὶ πόσον ἡ κάθαρσις λεκτέον· οὕτω γὰρ καὶ ἡ ὁμοίωσις τίνι
θεῷ φανερὰ καὶ ἡ ταυτότης {τίνι θεῷ}. Τοῦτο δέ ἐστι μάλιστα ζητεῖν θυμὸν πῶς
καὶ ἐπιθυμίαν καὶ τἆλλα πάντα, λύπην καὶ τὰ συγγενῆ, καὶ τὸ χωρίζειν ἀπὸ
σώματος ἐπὶ πόσον δυνατόν. Ἀπὸ μὲν δὴ σώματος ἴσως μὲν καὶ τοῖς οἷον τόποις
συνάγουσαν πρὸς ἑαυτήν, πάντως μὴν ἀπαθῶς ἔχουσαν καὶ τὰς ἀναγκαίας τῶν
ἡδονῶν αἰσθήσεις μόνον ποιουμένην καὶ ἰατρεύσεις καὶ ἀπαλλαγὰς πόνων, ἵνα
μὴ ἐνοχλοῖτο, τὰς δὲ ἀλγηδόνας ἀφαιροῦσαν καί, εἰ μὴ οἷόν τε, πράως φέρουσαν
καὶ ἐλάττους τιθεῖσαν τῷ μὴ συμπάσχειν· τὸν δὲ θυμὸν ὅσον οἷόν τε ἀφαιροῦσαν
καί, εἰ δυνατόν, πάντη, εἰ δὲ μή, μὴ γοῦν αὐτὴν συνοργιζομένην, ἀλλ´ ἄλλου
εἶναι τὸ ἀπροαίρετον, τὸ δὲ ἀπροαίρετον ὀλίγον εἶναι καὶ ἀσθενές· τὸν δὲ φόβον
πάντη· περὶ οὐδενὸς γὰρ φοβήσεται - τὸ δὲ ἀπροαίρετον καὶ ἐνταῦθα - πλήν γ´ ἐν
νουθετήσει. Ἐπιθυμίαν δέ; Ὅτι μὲν μηδενὸς φαύλου, δῆλον· σίτων δὲ καὶ ποτῶν
πρὸς ἄνεσιν οὐκ αὐτὴ ἕξει· οὐδὲ τῶν ἀφροδισίων δέ· εἰ δ´ ἄρα, φυσικῶν, οἶμαι, καὶ
οὐδὲ τὸ ἀπροαίρετον ἔχουσαν· εἰ δ´ ἄρα, ὅσον μετὰ φαντασίας προτυποῦς καὶ
ταύτης. Ὅλως δὲ αὕτη μὲν πάντων τούτων καθαρὰ ἔσται καὶ τὸ ἄλογον δὲ
βουλήσεται καὶ αὐτὸ καθαρὸν ποιῆσαι, ὥστε μηδὲ πλήττεσθαι· εἰ δ´ ἄρα, μὴ
σφόδρα, ἀλλ´ ὀλίγας τὰς πληγὰς αὐτοῦ εἶναι καὶ εὐθὺς λυομένας τῇ γειτονήσει.
ὥσπερ εἴ τις σοφῷ γειτονῶν ἀπολαύοι τῆς τοῦ σοφοῦ γειτνιάσεως ἢ ὅμοιος
γενόμενος ἢ αἰδούμενος, ὡς μηδὲν τολμᾶν ποιεῖν ὧν ὁ ἀγαθὸς οὐ θέλει. Οὔκουν
ἔσται μάχη· ἀρκεῖ γὰρ παρὼν ὁ λόγος, ὃν τὸ χεῖρον αἰδέσεται, ὥστε καὶ αὐτὸ τὸ
χεῖρον δυσχερᾶναι, ἐάν τι ὅλως κινηθῇ, ὅτι μὴ ἡσυχίαν ἦγε παρόντος τοῦ
δεσπότου, καὶ ἀσθένειαν αὑτῷ ἐπιτιμῆσαι.
| [1,2,5] Jusqu'où conduit la purification? telle est la question que nous avons
à résoudre pour savoir à quel Dieu l'âme peut se rendre semblable et
s'identifier. La résoudre, c'est examiner jusqu'à quel point l'âme peut
réprimer la colère, les appétits et les passions de toute espèce,
triompher de la douleur et des autres sentiments semblables, enfin se
séparer du corps. Elle se sépare du corps lorsque, abandonnant les divers
lieux où elle s'était en quelque sorte répandue, elle se retire en
elle-même, lorsqu'elle devient entièrement étrangère aux passions, qu'elle
ne permet au corps que les plaisirs nécessaires ou propres à le guérir de
ses douleurs, à le délasser de ses fatigues, à l'empêcher d'être importun;
lorsqu'elle devient insensible aux souffrances, ou que, si cela n'est pas
en son pouvoir, elle les supporte patiemment et les diminue en ne
consentant pas à les partager ; lorsqu'elle apaise la colère autant que
possible, et même, si elle le peut, la supprime entièrement, ou que du
moins, si cela ne se peut pas, elle n'y participe en rien, laissant à la
nature animale l'emportement irréfléchi, et encore réduisant et
affaiblissant le plus possible les mouvements irréfléchis ; lorsqu'elle
est absolument inaccessible à la crainte, n'ayant plus rien à redouter;
lorsqu'elle comprime tout brusque mouvement, à moins que ce ne soit un
avertissement de la nature à l'approche d'un danger. L'âme purifiée ne
devra évidemment désirer rien de honteux : dans le boire et le manger,
elle ne recherchera que la satisfaction d'un besoin, tout en y restant
étrangère ; elle ne recherchera pas davantage les plaisirs de l'amour, ou,
si elle les désire, elle n'ira pas au delà de ce qu'exige la nature,
résistant à tout emportement irréfléchi, ou même ne dépassant pas les
élans involontaires de l'imagination. En un mot, l'âme sera pure de
toutes ces passions et voudra même purifier la partie irrationnelle de
notre être de manière à la préserver des émotions, ou du moins à diminuer
le nombre et l'intensité de ces émotions et à les apaiser promptement par
sa présence. C'est ainsi qu'un homme placé auprès d'un sage profite de ce
voisinage, soit en lui devenant semblable, soit en craignant de rien faire
que ce sage puisse désapprouver. Cette influence de la raison s'exercera
sans lutte et sans contrainte : il suffit en effet qu'elle soit présente ;
le principe inférieur la respectera au point de se fâcher contre lui-même
et de se reprocher sa propre faiblesse, s'il éprouve quelque agitation qui
puisse troubler le repos de son maître.
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