[1,2,4] Ζητητέον δέ, εἰ ἡ κάθαρσις ταὐτὸν τῇ τοιαύτῃ ἀρετῇ, ἢ προηγεῖται μὲν ἡ κάθαρσις,
ἕπεται δὲ ἡ ἀρετή, καὶ πότερον ἐν τῷ καθαίρεσθαι ἡ ἀρετὴ ἢ ἐν τῷ κεκαθάρθαι. Ἀτελεστέρα
τῆς ἐν τῷ κεκαθάρθαι ἡ ἐν τῷ καθαίρεσθαι· τὸ γὰρ κεκαθάρθαι οἷον τέλος ἤδη.
Ἀλλὰ τὸ κεκαθάρθαι ἀφαίρεσις ἀλλοτρίου παντός, τὸ δὲ ἀγαθὸν ἕτερον αὐτοῦ.
Ἤ, εἰ πρὸ τῆς ἀκαθαρσίας ἀγαθὸν ἦν, ἡ κάθαρσις ἀρκεῖ· ἀλλ´ ἀρκέσει μὲν ἡ
κάθαρσις, τὸ δὲ καταλειπόμενον ἔσται τὸ ἀγαθόν, οὐχ ἡ κάθαρσις. Καὶ τί τὸ
καταλειπόμενόν ἐστι, ζητητέον· ἴσως γὰρ οὐδὲ τὸ ἀγαθὸν ἦν ἡ φύσις ἡ
καταλειπομένη· οὐ γὰρ ἂν ἐγένετο ἐν κακῷ. Ἆρ´ οὖν ἀγαθοειδῆ λεκτέον; Ἢ οὐχ
ἱκανὴν πρὸς τὸ μένειν ἐν τῷ ὄντως ἀγαθῷ· πέφυκε γὰρ ἐπ´ ἄμφω. Τὸ οὖν ἀγαθὸν
αὐτῆς τὸ συνεῖναι τῷ συγγενεῖ, τὸ δὲ κακὸν τὸ τοῖς ἐναντίοις. Δεῖ οὖν
καθηραμένην συνεῖναι. Συνέσται δὲ ἐπιστραφεῖσα. Ἆρ´ οὖν μετὰ τὴν κάθαρσιν
ἐπιστρέφεται; Ἢ μετὰ τὴν κάθαρσιν ἐπέστραπται. Τοῦτ´ οὖν ἡ ἀρετὴ αὐτῆς; Ἢ
τὸ γινόμενον αὐτῇ ἐκ τῆς ἐπιστροφῆς. Τί οὖν τοῦτο; Θέα καὶ τύπος τοῦ ὀφθέντος
ἐντεθεὶς καὶ ἐνεργῶν, ὡς ἡ ὄψις περὶ τὸ ὁρώμενον. Οὐκ ἄρα εἶχεν αὐτὰ οὐδ´
ἀναμιμνήσκεται; Ἢ εἶχεν οὐκ ἐνεργοῦντα, ἀλλὰ ἀποκείμενα ἀφώτιστα· ἵνα δὲ
φωτισθῇ καὶ τότε γνῷ αὐτὰ ἐνόντα, δεῖ προσβαλεῖν τῷ φωτίζοντι. Εἶχε δὲ οὐκ
αὐτά, ἀλλὰ τύπους· δεῖ οὖν τὸν τύπον τοῖς ἀληθινοῖς, ὧν καὶ οἱ τύποι,
ἐφαρμόσαι. Τάχα δὲ καὶ οὕτω λέγεται ἔχειν, ὅτι ὁ νοῦς οὐκ ἀλλότριος καὶ
μάλιστα δὲ οὐκ ἀλλότριος, ὅταν πρὸς αὐτὸν βλέπῃ· εἰ δὲ μή, καὶ παρὼν
ἀλλότριος. Ἐπεὶ κἀν † ταῖς ἐπιστήμαις· ἐὰν μηδ´ ὅλως ἐνεργῶμεν κατ´ αὐτάς,
ἀλλότριαι.
| [1,2,4] La purification (g-katharsis) est-elle la même chose que la vertu telle
que nous venons de la définir? Ou bien la vertu est-elle la conséquence de
la purification? Dans ce cas, consiste-t-elle à se purifier actuellement
ou à être déjà purifié? voilà ce que nous avons à examiner.
Se purifier est inférieur à être déjà purifié : car la pureté est le but
que l'âme a besoin d'atteindre. Être pur, c'est s'être séparé de toute
chose étrangère ; ce n'est pas encore posséder le bien. Si l'âme eût
possédé le bien avant de perdre sa pureté, il lui suffirait de se
purifier; dans ce cas même, ce qui lui resterait après s'être purifiée, ce
serait le bien, et non la purification. Que reste-t-il donc? Ce n'est pas
le bien ; sinon, l'âme ne serait pas tombée dans le mal. Elle a donc la
forme du bien, sans être cependant capable de rester solidement attachée
au bien, parce que sa nature lui permet d'incliner également au bien et au
mal. Le bien de l'âme, c'est de rester unie à l'intelligence dont elle est
sœur; son mal, de s'abandonner aux choses contraires. Il faut donc, après
avoir purifié l'âme, l'unir à Dieu; or, pour l'unir à Dieu, il faut la
tourner vers lui. Cette conversion ne commence pas à s'opérer après
la purification ; elle en est le résultat même. La vertu de l'âme ne
consiste pas alors dans sa conversion, mais dans ce qu'elle obtient par sa
conversion. Or qu'obtient-elle? l'intuition de l'objet intelligible, son
image produite et réalisée en elle, image semblable à celle que l'œil a
des choses qu'il voit. Faut-il en conclure que l'âme ne possédait pas
cette image, qu'elle n'en avait pas de réminiscence? Elle la possédait
sans doute, mais inactive, latente, obscure. Pour la rendre claire, pour
connaître ce qu'elle possède, l'âme a besoin de s'approcher de la source
de toute clarté. Or, comme elle ne possède que les images des
intelligibles sans posséder les intelligibles mêmes, il est nécessaire
qu'elle compare avec eux les images qu'elle en a. Il est facile à l'âme de
contempler les intelligibles, parce que l'intelligence ne lui est pas
étrangère; il suffit à l'âme, pour entrer en commerce avec elle, de
tourner vers elle ses regards. Sinon, l'intelligence reste étrangère à
l'âme, quoiqu'elle soit présente en elle. C'est ainsi que toutes nos
connaissances sont pour nous comme si elles n'existaient pas quand nous ne
nous en occupons pas.
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