HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théagès (dialogue complet)

Page 123

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[123] (123a) ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἔτι οὖν οἴει τινὸς ἐπιστήμης ἐλλείπειν, ἧς προσήκει ὑπὲρ σοῦ τὸν πατέρα ἐπιμεληθῆναι; ΘΕΑΓΗΣ Ἔγωγε. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Τίς ἐστιν αὕτη; Εἰπὲ καὶ ἡμῖν, ἵνα σοι χαρισώμεθα. ΘΕΑΓΗΣ Οἶδεν καὶ οὗτος, Σώκρατες - ἐπεὶ πολλάκις ἐγὼ αὐτῷ εἴρηκα -ἀλλὰ ταῦτα ἐξεπίτηδες πρὸς σὲ λέγει, ὡς δὴ οὐκ εἰδὼς οὗ ἐγὼ ἐπιθυμῶ· τοιαῦτα γὰρ ἕτερα καὶ πρὸς ἐμὲ μάχεταί τε καὶ οὐκ ἐθέλει με οὐδενὶ συστῆσαι. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἀλλὰ τὰ μὲν ἔμπροσθέν σοι ἦν πρὸς τοῦτον ῥηθέντα (123b) ὥσπερ ἄνευ μαρτύρων λεγόμενα· νυνὶ δὲ ἐμὲ ποίησαι μάρτυρα, καὶ ἐναντίον ἐμοῦ κάτειπε τίς ἐστιν αὕτη σοφία ἧς ἐπιθυμεῖς. Φέρε γάρ, εἰ ἐπεθύμεις ταύτης οἱ ἄνθρωποι τὰ πλοῖα κυβερνῶσιν, καὶ ἐγώ σε ἐτύγχανον ἀνερωτῶν· « Θέαγες, τίνος ἐνδεὴς ὢν σοφίας μέμφῃ τῷ πατρὶ ὅτι οὐκ ἐθέλει σε συνιστάναι παρ' ὧν ἂν σὺ σοφὸς γένοιο; » Τί ἄν μοι ἀπεκρίνω; Τίνα αὐτὴν εἶναι; ἆρα οὐ κυβερνητικήν; ΘΕΑΓΗΣ Ναί. (123c) ΣΩΚΡΑΤΗΣ Εἰ δὲ ἐπιθυμῶν ταύτην τὴν σοφίαν εἶναι σοφὸς τὰ ἅρματα κυβερνῶσιν εἶτ' ἐμέμφου τῷ πατρί, ἐμοῦ αὖ ἐρωτῶντος τίς ἐστιν αὕτη σοφία, τίνα ἂν ἀπεκρίνω αὐτὴν εἶναι; ἆρ' οὐχὶ ἡνιοχικήν; ΘΕΑΓΗΣ Ναί. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἧς δὲ δὴ νῦν τυγχάνεις ἐπιθυμῶν, πότερον ἀνώνυμός τίς ἐστιν ἔχει ὄνομα; ΘΕΑΓΗΣ Οἶμαι ἔγωγε ἔχειν. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Πότερον οὖν αὐτὴν μὲν οἶσθα, οὐ μέντοι τό γε ὄνομα, καὶ τὸ ὄνομα; ΘΕΑΓΗΣ Καὶ τὸ ὄνομα ἔγωγε. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Τί οὖν ἔστιν; Εἰπέ. (123d) ΘΕΑΓΗΣ Τί δὲ ἄλλο, Σώκρατες, αὐτῇ ὄνομά τις φαίη ἂν εἶναι ἀλλ' σοφίαν; ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οὐκοῦν καὶ ἡνιοχεία σοφία ἐστίν; ἀμαθία δοκεῖ σοι εἶναι; ΘΕΑΓΗΣ Οὐκ ἔμοιγε. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἀλλὰ σοφία; ΘΕΑΓΗΣ Ναί. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἧι τί χρώμεθα; Οὐχ ἵππων ἐπιστάμεθα ζεύγους ἄρχειν; ΘΕΑΓΗΣ Ναί. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οὐκοῦν καὶ κυβερνητικὴ σοφία ἐστίν; ΘΕΑΓΗΣ Ἔμοιγε δοκεῖ. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἆρ' οὐχ αὕτη πλοίων ἐπιστάμεθα ἄρχειν; ΘΕΑΓΗΣ Αὕτη μὲν οὖν. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἧς δὲ δὴ σὺ ἐπιθυμεῖς σοφία τίς ἐστιν; ᾟ τίνος (123e) ἐπιστάμεθα ἄρχειν; ΘΕΑΓΗΣ Ἐμοὶ μὲν δοκεῖ, τῶν ἀνθρώπων. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Μῶν τῶν καμνόντων; ΘΕΑΓΗΣ Οὐ δῆτα. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἰατρικὴ γὰρ αὕτη ἐστίν· γάρ; ΘΕΑΓΗΣ Ναί. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἂλλ' τῶν ᾀδόντων ἐπιστάμεθα ἐν τοῖς χοροῖς ἄρχειν; ΘΕΑΓΗΣ Οὔ. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Μουσικὴ γὰρ αὕτη γε; ΘΕΑΓΗΣ Πάνυ γε. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἀλλ' τῶν γυμναζομένων ἐπιστάμεθα ἄρχειν; ΘΕΑΓΗΣ Οὔ. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Γυμναστικὴ γὰρ αὕτη γε; ΘΕΑΓΗΣ Ναί. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἀλλ' τῶν τί ποιούντων; προθυμοῦ εἰπεῖν ὥσπερ ἐγὼ σοὶ τὰ ἔμπροσθεν. [123] (123a) SOCRATE. Eh ! penses-tu qu'il te manque quelque autre science que ton père doive te faire apprendre? THÉAGÈS. Oui. SOCRATE. Quelle est cette science? dis-le-nous, afin que nous puissions faire ce qui te sera agréable. THÉAGÈS. Il le sait bien, lui ; car je le lui ai dit fort souvent; mais c'est exprès qu'il te parle ainsi, comme s'il ignorait ce que je souhaite. Sur ce point, comme sur beaucoup d'autres, il me contredit sans cesse, et refuse de me mettre entre les mains d'un maître. SOCRATE. Mais ce que tu lui as dit jusqu'à cette heure, n'a pas eu de témoins ; (123b) prends-moi pour témoin aujourd'hui, et dis devant moi quelle est cette science que tu veux acquérir ? Voyons, si tu voulais apprendre la science qui enseigne à gouverver les vaisseaux, et que je te demandasse, Théagès, quelle est la science qui te manque, et pour laquelle tu te plains que ton père ne veut pas t'accorder de maître, que me répondrais-tu? Ne me dirais-tu pas que c'est la science du pilote ? THÉAGÈS. Oui. (123c) SOCRATE. Et si tu voulais apprendre celle qui enseigne à gouverner les chars, et que ce fût pour cela que tu te plaignisses de ton père, quand je viendrais à te demander quelle est cette science, ne me répondrais-tu pas que c'est celle du cocher? THÉAGÈS. Certainement. SOCRATE. Et celle dont tu es si avide, n'a-t-elle pas de nom ? ou en a-t-elle un ? THÉAGÈS. Je crois bien qu'elle en a un. SOCRATE. La connais-tu donc sans savoir son nom? ou bien le sais-tu ? THÉAGÈS. Je le sais. SOCRATE. Quel est-il donc ? dis-le-moi. (123d) THÉAGÈS. Quel autre nom pourrait-elle avoir, Socrate, que celui de la science ? SOCRATE. Mais celle du cocher, n'est-ce pas aussi une science? Penses-tu que ce soit une ignorance? THÉAGÈS. Non. SOCRATE. C'est donc une science ? THÉAGÈS. Oui. SOCRATE. A quoi nous sert-elle ? Ne nous apprend-elle pas à commander aux chevaux attelés ? THÉAGÈS. Oui. SOCRATE. Et celle du pilote, n'est-ce pas aussi une science ? THÉAGÈS. Il me semble. SOCRATE. N'est-ce pas celle qui nous apprend à gouverner des vaisseaux ? THÉAGÈS. Elle-même. SOCRATE. Et celle que tu veux apprendre, quelle science est-elle? et que nous apprend-elle (123e) à gouverner? THÉAGÈS. Il me paraît qu'elle nous apprend à gouverner les hommes. SOCRATE. Quoi ! les malades ? THÉAGÈS. Non. SOCRATE. Car cela regarde la médecine, n'est-ce pas ? THÉAGÈS. Oui. SOCRATE. Nous apprend-elle donc à gouverner ceux qui chantent dans les chœurs ? THÉAGÈS. Non. SOCRATE. Car c'est la musique. THÉAGÈS. Assurément. SOCRATE. Mais nous apprend-elle à gouverner ceux qui font leurs exercices ? THÉAGÈS. Non. SOCRATE. Car c'est la gymnastique. THÉAGÈS. En effet. SOCRATE. Mais qui donc nous apprend-elle à gouverner ? Tâche de t'expliquer comme je l'ai fait tout à l'heure.


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Dernière mise à jour : 17/02/2010