HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les Rivaux (dialogue complet)

Page 138

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[138] (138a) Τί δ'; Ἐπειδὰν ἄνθρωπός τις ὢν ἀγνοῇ τοὺς χρηστοὺς καὶ μοχθηροὺς ἀνθρώπους, ἆρ' οὐχ αὑτὸν ἀγνοεῖ πότερον χρηστός ἐστιν πονηρός, ἐπειδὴ καὶ αὐτὸς ἄνθρωπός ἐστιν; Συνεχώρει. Τὸ δὲ αὑτὸν ἀγνοεῖν σωφρονεῖν ἐστιν μὴ σωφρονεῖν; Μὴ σωφρονεῖν. Τὸ ἑαυτὸν ἄρα γιγνώσκειν ἐστὶ σωφρονεῖν; Φημί, ἔφη. Τοῦτ' ἄρα, ὡς ἔοικε, τὸ ἐν Δελφοῖς γράμμα παρακελεύεται, σωφροσύνην ἀσκεῖν καὶ δικαιοσύνην. Ἔοικεν. Τῇ αὐτῇ δὲ ταύτῃ καὶ κολάζειν ὀρθῶς ἐπιστάμεθα; Ναί. (138b) Οὐκοῦν μὲν κολάζειν ὀρθῶς ἐπιστάμεθα, δικαιοσύνη αὕτη ἐστίν, δὲ διαγιγνώσκειν καὶ ἑαυτὸν καὶ ἄλλους, σωφροσύνη; Ἔοικεν, ἔφη. Ταὐτὸν ἄρα ἐστὶ καὶ δικαιοσύνη καὶ σωφροσύνη; Φαίνεται. Καὶ μὴν οὕτω γε καὶ αἱ πόλεις εὖ οἰκοῦνται, ὅταν οἱ ἀδικοῦντες δίκην διδῶσιν. Ἀληθῆ λέγεις, ἔφη. Καὶ πολιτικὴ ἄρα αὑτή ἐστιν. Συνεδόκει. Τί δὲ ὅταν εἷς ἀνὴρ ὀρθῶς πόλιν διοικῇ, ὄνομά γε τούτῳ οὐ τύραννός τε καὶ βασιλεύς; Φημί. Οὐκοῦν βασιλικῇ τε καὶ τυραννικῇ τέχνῃ διοικεῖ; Οὕτως. Καὶ αὗται ἄρ' αἱ αὐταὶ τέχναι εἰσὶν ἐκείναις; Φαίνονται. (138c) Τί δ' ὅταν εἷς ὢν ἀνὴρ οἰκίαν διοικῇ ὀρθῶς, τί ὄνομα τούτῳ ἐστίν; Οὐκ οἰκονόμος τε καὶ δεσπότης; Ναί. Πότερον οὖν καὶ οὗτος δικαιοσύνῃ εὖ ἂν τὴν οἰκίαν διοικοῖ κἄλλῃ τινὶ τέχνῃ; Δικαιοσύνῃ. Ἔστιν ἄρα ταὐτόν, ὡς ἔοικε, βασιλεύς, τύραννος, πολιτικός, οἰκονόμος, δεσπότης, σώφρων, δίκαιος. Καὶ μία τέχνη ἐστὶν βασιλική, τυραννική, πολιτική, δεσποτική, οἰκονομική, δικαιοσύνη, σωφροσύνη. Φαίνεται, ἔφη, οὕτως. (138d) Πότερον οὖν τῷ φιλοσόφῳ, ὅταν μὲν ἰατρὸς περὶ τῶν καμνόντων τι λέγῃ, αἰσχρὸν μήθ' ἕπεσθαι τοῖς λεγομένοις δύνασθαι μήτε συμβάλλεσθαι μηδὲν περὶ τῶν λεγομένων πραττομένων, καὶ ὁπόταν ἄλλος τις τῶν δημιουργῶν, ὡσαύτως· ὅταν δὲ δικαστὴς βασιλεὺς ἄλλος τις ὧν νυνδὴ διεληλύθαμεν, οὐκ αἰσχρὸν περὶ τούτων μήτε ἕπεσθαι δύνασθαι μήτε συμβάλλεσθαι περὶ αὐτῶν; Πῶς δ' οὐκ αἰσχρόν, Σώκρατες, περί γε τοσούτων πραγμάτων μηδὲν ἔχειν συμβάλλεσθαι; (138e) Πότερον οὖν καὶ περὶ ταῦτα λέγωμεν, ἔφην, πένταθλον αὐτὸν δεῖν εἶναι καὶ ὕπακρον, καὶ ταύτης μὲν τὰ δευτερεῖα ἔχοντα πάντων τὸν φιλόσοφον, καὶ ἀχρεῖον εἶναι ἕως ἂν τούτων τις , πρῶτον μὲν τὴν αὑτοῦ οἰκίαν οὐκ ἄλλῳ ἐπιτρεπτέον οὐδὲ τὰ δευτερεῖα ἐν τούτῳ ἑκτέον, ἀλλ' αὐτὸν κολαστέον δικάζοντα ὀρθῶς, εἰ μέλλει εὖ οἰκεῖσθαι αὐτοῦ οἰκία; Συνεχώρει δή μοι. [138] (138a) Quoi donc! ajoutai-je, un homme qui ne distinguerait pas les hommes bons d'avec les méchants, n'ignorerait-il pas s'il est lui-même bon ou méchant, puisque enfin il est homme aussi? Cela est vrai, me dit-il. Ne se pas connaître soi-même, est-ce être sage ou fou? C'est être fou. Et par conséquent, continuai-je, se connaître soi-même, c'est être sage? Oui. Ainsi, à ce qu'il paraît, l'inscription du temple de Delphes est une exhortation à la sagesse et à la justice? A ce qu'il paraît. Mais n'est-ce pas précisément la justice qui enseigne à bien châtier? Oui. (138b) Mais si c'est la justice qui enseigne à bien châtier, n'est-ce pas la sagesse qui nous fait connaître et nous-mêmes et les autres? Il paraît, répondit-il. Ainsi, la justice et la sagesse ne sont que la même chose ? Cela est évident. Et ce qui constitue la bonne police d'un état, c'est la punition des méchants? Tu dis vrai. Et c'est là ce qu'on appelle la politique? Il en convint. Quand un homme, dis-je, gouverne bien un état, ne lui donne-t-on pas le nom de roi ? Sans doute. L'art par lequel il gouverne est donc l'art royal? Oui. Et cet art n'est-ce pas le même que ceux dont nous venons de parler tout à l'heure? Il me semble. (138c) Quand un particulier gouverne bien sa maison, quel nom lui donne-t-on? ne l'appelle-t-on pas un bon économe, un bon maître? Oui. Par quel art gouverne-t-il si bien sa maison ? n'est-ce pas l'art de la justice? Assurément. Il me semble donc que roi, politique, économe, maître, juste et sage, ne sont qu'une même chose ; et que la royauté, la politique, l'économie, la sagesse et la justice, ne sont qu'un seul et même art? Il paraît bien. (138d) Quoi donc! continuai-je, quand un médecin parlera devant un philosophe de maladies, ou quand un artiste parlera de son art, il sera honteux au philosophe de ne pas entendre ce qu'ils diront, et de ne pouvoir dire son avis; et quand un juge, un roi, ou un de ceux que nous avons nommés, viendra à parler devant lui, il ne sera pas honteux à ce philosophe de ne pouvoir ni les entendre, ni rien dire de lui-même? Comment ne serait-il pas honteux, Socrate, d'être réduit à se taire sur de pareilles choses? (138e) Mais, repris-je, établirons-nous que sur ces choses le philosophe doit être un pentathle, au-dessous des maîtres et au second rang, c'est-à-dire toujours inutile, tant qu'il y aura des maîtres? ou dirons-nous qu'il ne doit pas abandonner la conduite de sa maison à des mains étrangères et se tenir au second rang dans ce genre, mais qu'il doit savoir juger et châtier comme il faut, pour que sa maison aille bien ? Il en convint avec moi.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010