HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les Rivaux (dialogue complet)

Page 137

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[137] Οὐδὲν δή, ἔφην ἐγώ, ζητῶ ἄλλο ἀνομολογήσασθαι τὰ (137a) εἰρημένα. Ἔχει δέ πως ὡδί. Ὡμολογήσαμεν καλὸν εἶναι τὴν φιλοσοφίαν καὶ αὐτοὶ φιλόσοφοι εἶναι, τοὺς δὲ φιλοσόφους ἀγαθούς, τοὺς δὲ ἀγαθοὺς χρησίμους, τοὺς δὲ πονηροὺς ἀχρήστους· αὖθις δ' αὖ τοὺς φιλοσόφους ὡμολογήσαμεν, ἕως ἂν οἱ δημιουργοὶ ὦσιν, ἀχρήστους εἶναι, δημιουργοὺς δὲ ἀεὶ εἶναι. Οὐ γὰρ ταῦτα ὡμολόγηται; Πάνυ γε, δ' ὅς. Ὡμολογοῦμεν ἄρα, ὡς ἔοικε, κατά γε τὸν σὸν λόγον, εἴπερ τὸ φιλοσοφεῖν ἐστι περὶ τὰς τέχνας ἐπιστήμονας εἶναι ὃν σὺ λέγεις τὸν τρόπον, πονηροὺς αὐτοὺς εἶναι καὶ (137b) ἀχρήστους, ἕως ἂν ἐν ἀνθρώποις τέχναι ὦσιν. Ἀλλὰ μὴ οὐχ οὕτως, φίλε, ἔχωσι, μηδ' τοῦτο φιλοσοφεῖν, περὶ τὰς τέχνας ἐσπουδακέναι, οὐδὲ πολυπραγμονοῦντα κυπτάζοντα ζῆν οὐδὲ πολυμαθοῦντα, ἀλλ' ἄλλο τι, ἐπεὶ ἐγὼ ᾤμην καὶ ὄνειδος εἶναι τοῦτο καὶ βαναύσους καλεῖσθαι τοὺς περὶ τὰς τέχνας ἐσπουδακότας. Ὧδε δὲ σαφέστερον εἰσόμεθα εἰ ἄρα ἀληθῆ λέγω, ἐὰν τοῦτο ἀποκρίνῃ· τίνες ἵππους ἐπίστανται (137c) κολάζειν ὀρθῶς; Πότερον οἵπερ βελτίστους ποιοῦσιν ἄλλοι; Οἵπερ βελτίστους. Τί δέ; Κύνας οὐχ οἳ βελτίστους ἐπίστανται ποιεῖν, οὗτοι καὶ κολάζειν ὀρθῶς ἐπίστανται; Ναί. αὐτὴ ἄρα τέχνη βελτίστους τε ποιεῖ καὶ κολάζει ὀρθῶς; Φαίνεταί μοι, δ' ὅς. Τί δέ; Πότερον ἥπερ βελτίστους τε ποιεῖ καὶ κολάζει ὀρθῶς, αὐτὴ δὲ καὶ γιγνώσκει τοὺς χρηστοὺς καὶ τοὺς μοχθηρούς, ἑτέρα τις; αὐτή, ἔφη. Ἐθελήσεις οὖν καὶ κατ' ἀνθρώπους τοῦτο ὁμολογεῖν, (137d) ἥπερ βελτίστους ἀνθρώπους ποιεῖ, ταύτην εἶναι καὶ τὴν κολάζουσαν ὀρθῶς καὶ διαγιγνώσκουσαν τοὺς χρηστούς τε καὶ μοχθηρούς; Πάνυ γ', ἔφη. Οὐκοῦν καὶ ἥτις ἕνα, καὶ πολλούς, καὶ ἥτις πολλούς, καὶ ἕνα; Ναί. Καὶ καθ' ἵππων δὴ καὶ τῶν ἄλλων ἁπάντων οὕτως; Φημί. Τίς οὖν ἐστιν ἐπιστήμη, ἥτις τοὺς ἐν ταῖς πόλεσιν ἀκολασταίνοντας καὶ παρανομοῦντας ὀρθῶς κολάζει; Οὐχ δικαστική; Ναί. ἄλλην οὖν τινα καλεῖς καὶ δικαιοσύνην ταύτην; Οὐκ, ἀλλὰ ταύτην. (137e) Οὐκοῦν ᾗπερ κολάζουσιν ὀρθῶς, ταύτῃ καὶ γιγνώσκουσι τοὺς χρηστοὺς καὶ μοχθηρούς; Ταύτῃ. Ὅστις δὲ ἕνα γιγνώσκει, καὶ πολλοὺς γνώσεται; Ναί. Καὶ ὅστις γε πολλοὺς ἀγνοεῖ, καὶ ἕνα; Φημί. Εἰ ἄρα ἵππος ὢν ἀγνοοῖ τοὺς χρηστοὺς καὶ πονηροὺς ἵππους, κἂν ἑαυτὸν ἀγνοοῖ ποῖός τίς ἐστιν; Φημί. Καὶ εἰ βοῦς ὢν ἀγνοοῖ τοὺς πονηροὺς καὶ χρηστοὺς , κἂν αὑτὸν ἀγνοοῖ ποῖός τίς ἐστιν; Ναί, ἔφη. Οὕτω δὴ καὶ εἰ κύων; Ὡμολόγει. [137] Je ne veux que convenir de nouveau de (137a) tout ce que nous avons dit. Il me semble que nous sommes convenus d'un côté, que la philosophie est une belle chose; qu'il y a des philosophes; que le philosophe est habile; que les gens habiles sont utiles, et les malhabiles inutiles : et de l'autre côté, nous sommes également tombés d'accord que les philosophes sont inutiles, tant qu'on a des maîtres dans chaque art ; et que l'on en a toujours. Ne sommes-nous pas convenus de cela? Mais oui, me répondit-il. Nous sommes donc convenus, à ce qu'il paraît, du moins d'après tes principes, que si philosopher c'est s'occuper de tous les arts, comme tu le dis, le philosophe est un être assez malhabile (137b) et fort inutile, tant que les arts seront cultivés parmi les hommes. Mais en vérité, mon cher, prends garde qu'il n'en soit pas ainsi, et que philosopher ne soit point du tout se mêler de tous les arts, et passer sa vie à tout faire et à tout apprendre ; car, pour cela, c'est une honte, à mon avis, et l'on appelle manœuvres ceux qui s'occupent ainsi des arts. Au reste, pour mieux savoir si je dis vrai, réponds-moi encore, je te prie : Qui sont ceux qui savent bien châtier (137c) les chevaux ? Ne sont-ce pas ceux qui les rendent meilleurs ? Oui. Et les chiens, de même? Oui. Ainsi, c'est le même art qui les châtie et les rend meilleurs ? Oui. Mais cet art qui les châtie et les rend meilleurs, est-ce le même qui discerne les bons d'avec les mauvais, ou en est-ce un autre ? Non, me dit-il, c'est le même. Diras-tu la même chose des hommes? repris-je. (137d) L'art qui les rend meilleurs est-il le même que celui qui les châtie, et qui discerne les méchants et les bons? C'est le même. L'art qui s'applique à un seul, s'applique à plusieurs, et celui qui s'applique à plusieurs, s'applique à un seul? Oui. Et il en est ainsi des chevaux et de tous les animaux? Il en convint. Mais, repris-je, comment appelles-tu la science qui châtie ceux qui troublent les états et violent les lois? n'est-ce pas la science du juge? Oui. Et cette science, n'est-ce pas la justice? Elle-même. (137e) Ainsi le même art qui châtie les méchants, sert aussi à les faire reconnaître d'avec les bons? Assurément. Et qui en reconnaît un, en pourra reconnaître plusieurs ? Oui. Et celui qui n'en pourra pas reconnaître plusieurs, n'en pourra pas même reconnaître un? Non. Un cheval qui ne reconnaîtrait pas les bons et les mauvais chevaux, ne reconnaîtrait pas non plus ce qu'il est lui-même ? Non. Et un bœuf qui ne reconnaîtrait pas les bons et les mauvais bœufs, ne reconnaîtrait pas non plus ce qu'il est lui-même ? Non, certainement. Et il en est de même du chien ? Il en tomba d'accord.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010