HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les Rivaux (dialogue complet)

Page 136

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[136] Τάχ' ἂν ἴσως τοιοῦτόν τι λέγοις καὶ τὸ φιλοσοφεῖν ἀπεργάζεσθαι τοὺς ἐπιτηδεύοντας τοῦτο τὸ ἐπιτήδευμα· τῶν μὲν (136a) πρώτων εἰς σύνεσιν περὶ τὰς τέχνας ἐλλείπεσθαι, τὰ δευτερεῖα δ' ἔχοντας τῶν ἄλλων περιεῖναι, καὶ οὕτως γίγνεσθαι περὶ πάντα ὕπακρόν τινα ἄνδρα τὸν πεφιλοσοφηκότα· τοιοῦτόν τινά μοι δοκεῖς ἐνδείκνυσθαι. Καλῶς γέ μοι, ἔφη, Σώκρατες, φαίνῃ ὑπολαμβάνειν τὰ περὶ τοῦ φιλοσόφου, ἀπεικάσας αὐτὸν τῷ πεντάθλῳ. Ἔστιν γὰρ ἀτεχνῶς τοιοῦτος οἷος μὴ δουλεύειν μηδενὶ πράγματι, μηδ' εἰς τὴν ἀκρίβειαν μηδὲν διαπεπονηκέναι, ὥστε διὰ τὴν τοῦ ἑνὸς τούτου ἐπιμέλειαν τῶν ἄλλων ἁπάντων (136b) ἀπολελεῖφθαι, ὥσπερ οἱ δημιουργοί, ἀλλὰ πάντων μετρίως ἐφῆφθαι. Μετὰ ταύτην δὴ τὴν ἀπόκρισιν ἐγὼ προθυμούμενος σαφῶς εἰδέναι ὅτι λέγοι, ἐπυνθανόμην αὐτοῦ τοὺς ἀγαθοὺς πότερον χρησίμους ἀχρήστους εἶναι ὑπολαμβάνοι. Χρησίμους δήπου, Σώκρατες, ἔφη. Ἆρ' οὖν, εἴπερ οἱ ἀγαθοὶ χρήσιμοι, οἱ πονηροὶ ἄχρηστοι; Ὡμολόγει. Τί δέ; Τοὺς φιλοσόφους ἄνδρας χρησίμους ἡγῇ οὔ; (136c) δὲ ὡμολόγει χρησίμους, καὶ πρός γε ἔφη χρησιμωτάτους εἶναι ἡγεῖσθαι. Φέρε δὴ γνῶμεν, εἰ σὺ ἀληθῆ λέγεις, ποῦ καὶ χρήσιμοι ἡμῖν εἰσιν οἱ ὕπακροι οὗτοι; Δῆλον γὰρ ὅτι ἑκάστου γε τῶν τὰς τέχνας ἐχόντων φαυλότερός ἐστιν φιλόσοφος. Ὡμολόγει. Φέρε δὴ σύ, ἦν δ' ἐγώ, εἰ τύχοις αὐτὸς ἀσθενήσας τῶν φίλων τις τῶν σῶν περὶ ὧν σὺ σπουδὴν μεγάλην ἔχεις, πότερον ὑγείαν βουλόμενος κτήσασθαι τὸν ὕπακρον ἐκεῖνον (τὸν φιλόσοφον) εἰσάγοις ἂν εἰς τὴν οἰκίαν τὸν ἰατρὸν λάβοις; (136d) Ἀμφοτέρους ἔγωγ' ἄν, ἔφη. Μή μοι, εἶπον ἐγώ, ἀμφοτέρους λέγε, ἀλλ' ὁπότερον μᾶλλόν τε καὶ πρότερον. Οὐδεὶς ἄν, ἔφη, τοῦτό γε ἀμφισβητήσειεν, ὡς οὐχὶ τὸν ἰατρὸν καὶ μᾶλλον καὶ πρότερον. Τί δ'; Ἐν νηὶ χειμαζομένῃ ποτέρῳ ἂν μᾶλλον ἐπιτρέποις σαυτόν τε καὶ τὰ σεαυτοῦ, τῷ κυβερνήτῃ τῷ φιλοσόφῳ; Τῷ κυβερνήτῃ ἔγωγε. Οὐκοῦν καὶ τἆλλα πάνθ' οὕτως, ἕως ἄν τις δημιουργὸς , οὐ χρήσιμός ἐστιν φιλόσοφος; Φαίνεται, ἔφη. (136e) Οὐκοῦν νῦν ἄχρηστός τις ἡμῖν ἐστιν φιλόσοφος; Εἰσὶ γὰρ ἡμῖν ἀεί που δημιουργοί· ὡμολογήσαμεν δὲ τοὺς μὲν ἀγαθοὺς χρησίμους εἶναι, τοὺς δὲ μοχθηροὺς ἀχρήστους. Ἠναγκάζετο ὁμολογεῖν. Τί οὖν μετὰ τοῦτο; Ἔρωμαί σε ἀγροικότερόν ἐστιν ἐρέσθαι - Ἐροῦ ὅτι βούλει. [136] Voilà peut-être l'effet que, selon toi, la philosophie produit sur ceux qui s'attachent à elle ; (136a) ils sont dans chaque art au-dessous des maîtres, mais ils l'emportent sur tous les autres hommes; de sorte qu'à le prendre ainsi, un philosophe est en toute chose un homme de second rang. Tel est, je crois, l'idée que tu veux donner du philosophe. Socrate, me dit-il, tu as admirablement compris ma pensée, en comparant le philosophe avec le pentathle ; le philosophe est véritablement un homme qui ne s'attache à rien servilement, et qui ne travaille à aucune chose, de manière que pour porter l'une à sa perfection, il néglige toutes les autres, (136b) comme font les artistes ; le philosophe s'applique à toutes ensemble avec mesure. Après cette réponse, comme je souhaitais savoir nettement ce qu'il voulait dire, je lui demandai s'il croyait que les gens habiles fussent utiles ou inutiles. Utiles, assurément, Socrate, me répondit-il. Et si les habiles sont utiles, les malhabiles sont inutiles? Il en tomba d'accord. Mais les philosophes sont-ils utiles, ou ne le sont-ils pas? (136c) Non seulement utiles, mais les plus utiles des hommes. Voyons donc si tu dis vrai, repris-je, et comment il se peut faire que soient si utiles des hommes qui ne sont qu'au second rang; car il est clair que le philosophe est inférieur à chaque artiste en particulier. Il en convint. Oh! voyons un peu, repris-je, dis-moi, si tu étais malade, ou que tu eusses quelque ami qui le fût et dont tu fusses fort en peine, pour rétablir ta santé ou celle de ton ami, appellerais-tu le philosophe, cet habile homme de second ordre, ou ferais-tu venir le médecin? (136d) Pour ma part, je les ferais venir tous les deux, me répondit-il. Ah ! ne me dis pas cela, repris-je, il faut opter : lequel appellerais-tu le plus tôt et de préférence? Si tu le prends ainsi, me dit-il, il n'y a personne qui balançât et ne fît venir plus tôt et de préférence le médecin. Et si tu étais dans un vaisseau battu de la tempête, à qui t'abandonnerais-tu, toi et ce que tu as avec toi, au philosophe ou au pilote ? Au pilote, sans contredit. Et dans toute occasion, tant qu'on aura l'homme de la chose, le philosophe ne sera pas fort utile ? Il me le semble, répondit-il. (136e) Et par conséquent, repris-je, le philosophe est un homme très inutile ; car dans chaque art nous avons des hommes habiles, et nous sommes tombés d'accord qu'il n'y a que les habiles qui soient utiles, et que les autres sont inutiles? Il fut forcé d'en convenir. Oserai-je encore te demander quelque chose, lui dis-je, et n'y aura-t-il point de l'impolitesse à te faire tant de questions? Demande-moi tout ce qu'il te plaira, me répondit-il.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010