HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les Rivaux (dialogue complet)

Page 135

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[135] (135a) Τοὐντεῦθεν ἤδη ἀπορίας μεστοὶ ἦμεν ἅπαντες· κἀγὼ προσπαίζων αὐτοὺς ἠρόμην, βούλεσθε, ἔφην, ἐπειδὴ ἡμεῖς ἐν ἀπορίᾳ ἐσμέν, ἐρώμεθα ταυτὶ τὰ μειράκια; ἴσως αἰσχυνόμεθα, ὥσπερ ἔφη τοὺς μνηστῆρας Ὅμηρος, μὴ ἀξιούντων εἶναί τινα ἄλλον ὅστις ἐντενεῖ τὸ τόξον; Ἐπειδὴ οὖν μοι ἐδόκουν ἀθυμεῖν πρὸς τὸν λόγον, ἄλλῃ ἐπειρώμην σκοπεῖν, καὶ εἶπον, ποῖα δὲ μάλιστα ἄττα τοπάζομεν εἶναι τῶν μαθημάτων δεῖ τὸν φιλοσοφοῦντα μανθάνειν, ἐπειδὴ οὐχὶ πάντα οὐδὲ πολλά; (135b) Ὑπολαβὼν οὖν σοφώτερος εἶπεν ὅτι κάλλιστα ταῦτ' εἴη τῶν μαθημάτων καὶ προσήκοντα ἀφ' ὧν ἂν πλείστην δόξαν ἔχοι τις εἰς φιλοσοφίαν· πλείστην δ' ἂν ἔχοι δόξαν, εἰ δοκοίη τῶν τεχνῶν ἔμπειρος εἶναι πασῶν, εἰ δὲ μή, ὡς πλείστων γε καὶ μάλιστα τῶν ἀξιολόγων, μαθὼν αὐτῶν ταῦτα προσήκει τοῖς ἐλευθέροις μαθεῖν, ὅσα συνέσεως ἔχεται, μὴ ὅσα χειρουργίας. Ἆρ' οὖν οὕτω λέγεις, ἔφην ἐγώ, ὥσπερ ἐν τῇ τεκτονικῇ; (135c) Καὶ γὰρ ἐκεῖ τέκτονα μὲν ἂν πρίαιο πέντε ἓξ μνῶν, ἄκρον ἀρχιτέκτονα δὲ οὐδ' ἂν μυρίων δραχμῶν· ὀλίγοι γε μὴν κἂν ἐν πᾶσι τοῖς Ἕλλησι γίγνοιντο. Ἆρα μή τι τοιοῦτον λέγεις; Καὶ ὃς ἀκούσας μου συνεχώρει καὶ αὐτὸς λέγειν τοιοῦτον. Ἠρόμην δ' αὐτὸν εἰ οὐκ ἀδύνατον εἴη δύο μόνας τέχνας οὕτω μαθεῖν τὸν αὐτόν, μὴ ὅτι πολλὰς καὶ μεγάλας· δέ, μὴ οὕτως μου, ἔφη, ὑπολάβῃς, Σώκρατες, ὡς λέγοντος ὅτι δεῖ ἑκάστην τῶν τεχνῶν τὸν φιλοσοφοῦντα ἐπίστασθαι (135d) ἀκριβῶς ὥσπερ αὐτὸν τὸν τὴν τέχνην ἔχοντα, ἀλλ' ὡς εἰκὸς ἄνδρα ἐλεύθερόν τε καὶ πεπαιδευμένον, ἐπακολουθῆσαί τε τοῖς λεγομένοις ὑπὸ τοῦ δημιουργοῦ οἷόν τ' εἶναι διαφερόντως τῶν παρόντων, καὶ αὐτὸν ξυμβάλλεσθαι γνώμην, ὥστε δοκεῖν χαριέστατον εἶναι καὶ σοφώτατον τῶν ἀεὶ παρόντων ἐν τοῖς λεγομένοις τε καὶ πραττομένοις περὶ τὰς τέχνας. Κἀγώ, ἔτι γὰρ αὐτοῦ ἠμφεγνόουν τὸν λόγον ὅτι ἐβούλετο, (135e) ἆρ' ἐννοῶ, ἔφην, οἷον λέγεις τὸν φιλόσοφον ἄνδρα; Δοκεῖς γάρ μοι λέγειν οἷοι ἐν τῇ ἀγωνίᾳ εἰσὶν οἱ πένταθλοι πρὸς τοὺς δρομέας τοὺς παλαιστάς. Καὶ γὰρ ἐκεῖνοι τούτων μὲν λείπονται κατὰ τὰ τούτων ἆθλα καὶ δεύτεροί εἰσι πρὸς τούτους, τῶν δ' ἄλλων ἀθλητῶν πρῶτοι καὶ νικῶσιν αὐτούς. [135] (135a) Sur cela, nous nous trouvâmes tous trois fort embarrassés. Puisque nous ne saurions nous tirer de là, leur dis-je en badinant, voulez-vous que nous appelions à notre aide ces deux jeunes garçons ? ou peut-être en aurions-nous honte, comme Homère dit des amants de Pénélope, qui, ne pouvant tendre l'arc, ne voulaient pas qu'aucun autre pût le faire? Quand je vis qu'ils désespéraient de trouver ce que nous cherchions, je pris un autre chemin. Je leur dis : Quelles sciences établissons-nous que doit apprendre un philosophe? car nous sommes convenus qu'il ne doit pas les apprendre toutes, ni même un très grand nombre. (135b) Le savant, prenant la parole, dit que les belles, les plus convenables à apprendre au philosophe étaient celles qui lui devaient faire le plus d'honneur ; et que rien ne pouvait lui en faire davantage que de paraître entendu dans tous les arts, ou du moins dans la plupart et dans les plus considérés; qu'ainsi, il fallait qu'un philosophe eût appris tous les arts dignes d'un homme libre, ceux qui dépendent de l'intelligence, et non ceux qui dépendent de la main. Fort bien, repris-je, c'est comme en architecture. (135c) Tu auras ici un très bon maçon pour cinq ou six mines au plus ; mais un architecte, tu ne l'aurais pas pour dix mille drachmes ; car il y en a très peu dans toute la Grèce. N'est-ce pas là ce que tu veux dire? Oui, me répondit-il. Alors je lui demandai s'il ne lui paraissait pas impossible qu'un homme apprît ainsi deux arts, bien loin qu'il pût en apprendre un grand nombre, el qui fussent difficiles. Sur quoi : Ne t'imagine pas, Socrate, me dit-il, que je veuille dire qu'il faut qu'un philosophe sache ces arts (135d) aussi parfaitement que ceux qui les pratiquent ; mais comme il convient à un homme libre, à un homme instruit, pour entendre mieux que le commun des hommes ce que disent les maîtres, et pouvoir donner lui-même un avis ; pour qu'enfin sur tout ce qui se dit ou se fait à propos de ces arts, il se distingue par son goût et ses lumières. Et moi, doutant encore de ce qu'il voulait dire : (135e) Vois, je te prie, lui dis-je, si j'entre bien dans l'idée que tu as du philosophe; tu veux que le philosophe soit auprès des artistes ce qu'un pentathle est auprès d'un coureur ou d'un lutteur. Vaincu par chaque athlète dans l'exercice qui lui est propre, le pentathle ne tient que le second rang; tandis qu'il est au-dessus de tous les autres athlètes en général.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010