HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLATON, La République, livre X

Page 613

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[613] ὅσα γε ἀπὸ θεῶν (613a) γίγνεται, πάντα γίγνεσθαι ὡς οἷόν τε ἄριστα, εἰ μή τι ἀναγκαῖον αὐτῷ κακὸν ἐκ προτέρας ἁμαρτίας ὑπῆρχεν; Πάνυ μὲν οὖν. Οὕτως ἄρα ὑποληπτέον περὶ τοῦ δικαίου ἀνδρός, ἐάντἐν πενίᾳ γίγνηται ἐάντἐν νόσοις τινι ἄλλῳ τῶν δοκούντων κακῶν, ὡς τούτῳ ταῦτα εἰς ἀγαθόν τι τελευτήσει ζῶντι καὶ ἀποθανόντι. οὐ γὰρ δὴ ὑπό γε θεῶν ποτε ἀμελεῖται ὃς ἂν προθυμεῖσθαι ἐθέλῃ δίκαιος γίγνεσθαι καὶ ἐπιτηδεύων (b.) ἀρετὴν εἰς ὅσον δυνατὸν ἀνθρώπῳ ὁμοιοῦσθαι θεῷ. Εἰκός γ’, ἔφη, τὸν τοιοῦτον μὴ ἀμελεῖσθαι ὑπὸ τοῦ ὁμοίου. Οὐκοῦν περὶ τοῦ ἀδίκου τἀναντία τούτων δεῖ διανοεῖσθαι; Σφόδρα γε. Τὰ μὲν δὴ παρὰ θεῶν τοιαῦτἄττἂν εἴη νικητήρια τῷ δικαίῳ. Κατὰ γοῦν ἐμὴν δόξαν, ἔφη. Τί δέ, ἦν δἐγώ, παρἀνθρώπων; ἆροὐχ ὧδε ἔχει, εἰ δεῖ τὸ ὂν τιθέναι; οὐχ οἱ μὲν δεινοί τε καὶ ἄδικοι δρῶσιν ὅπερ οἱ δρομῆς ὅσοι ἂν θέωσιν εὖ ἀπὸ τῶν κάτω, ἀπὸ δὲ τῶν ἄνω μή; τὸ μὲν πρῶτον ὀξέως ἀποπηδῶσιν, τελευτῶντες (c.) δὲ καταγέλαστοι γίγνονται, τὰ ὦτα ἐπὶ τῶν ὤμων ἔχοντες καὶ ἀστεφάνωτοι ἀποτρέχοντες· οἱ δὲ τῇ ἀληθείᾳ δρομικοὶ εἰς τέλος ἐλθόντες τά τε ἆθλα λαμβάνουσιν καὶ στεφανοῦνται. οὐχ οὕτω καὶ περὶ τῶν δικαίων τὸ πολὺ συμβαίνει; πρὸς τὸ τέλος ἑκάστης πράξεως καὶ ὁμιλίας καὶ τοῦ βίου εὐδοκιμοῦσί τε καὶ τὰ ἆθλα παρὰ τῶν ἀνθρώπων φέρονται; Καὶ μάλα. ᾿Ανέξῃ ἄρα λέγοντος ἐμοῦ περὶ τούτων ἅπερ αὐτὸς ἔλεγες (d.) περὶ τῶν ἀδίκων; ἐρῶ γὰρ δὴ ὅτι οἱ μὲν δίκαιοι, ἐπειδὰν πρεσβύτεροι γένωνται, ἐν τῇ αὑτῶν πόλει ἄρχουσί τε ἂν βούλωνται τὰς ἀρχάς, γαμοῦσί τε ὁπόθεν ἂν βούλωνται, ἐκδιδόασί τε εἰς οὓς ἂν ἐθέλωσι· καὶ πάντα σὺ περὶ ἐκείνων, ἐγὼ νῦν λέγω περὶ τῶνδε. καὶ αὖ καὶ περὶ τῶν ἀδίκων, ὅτι οἱ πολλοὶ αὐτῶν, καὶ ἐὰν νέοι ὄντες λάθωσιν, ἐπὶ τέλους τοῦ δρόμου αἱρεθέντες καταγέλαστοί εἰσιν καὶ γέροντες γιγνόμενοι ἄθλιοι προπηλακίζονται ὑπὸ ξένων τε (e.) καὶ ἀστῶν, μαστιγούμενοι καὶ ἄγροικα ἔφησθα σὺ εἶναι, ἀληθῆ λέγωνεἶτα στρεβλώσονται καὶ ἐκκαυθήσονταιπάντα ἐκεῖνα οἴου καὶ ἐμοῦ ἀκηκοέναι ὡς πάσχουσιν. ἀλλ λέγω, ὅρα εἰ ἀνέξῃ. Καὶ πάνυ, ἔφη· δίκαια γὰρ λέγεις. [613] aussi excellent 613a que possible,
à moins qu'il ne se soit attiré, par une faute antérieure,
quelque mal inévitable?
Si, certainement.
Il faut donc admettre, quand un homme juste se trouve en butte
à la pauvreté, à la maladie, ou à quelque autre de ces prétendus
maux, que cela finira par tourner à son avantage, de son vivant
ou après sa mort; car les dieux ne sauraient négliger quiconque
s'efforce de devenir juste et de se rendre, par la pratique de la
vertu, aussi semblable à la divinité qu'il est possible à l'homme.
613b Certes, dit-il, il est naturel qu'un tel homme ne soit pas
négligé par son semblable.
Mais à l'égard de l'injuste ne faut-il pas penser le contraire?
Si fait.
Tels sont donc les prix qui, du côté des dieux, reviennent au
juste.
Du moins c'est mon sentiment.
Et du côté des hommes? demandai-je. N'est-ce pas ainsi que les
choses se passent, s'il faut dire la vérité? Les adroits coquins ne
font-ils pas comme ces athlètes qui courent bien en remontant le
stade, mais non pas en le redescendant? Ils s'élancent
d'abord avec rapidité, mais sur la fin on rit d'eux, quand on les
voit, l'oreille 613c basse, se retirer précipitamment sans être
couronnés; au lieu que les véritables coureurs arrivent au but,
remportent le prix et reçoivent la couronne. Or n'en est-il pas de
même, d'ordinaire, à l'égard des justes? Au terme de toute
entreprise, de tout commerce qu'ils ont avec les autres, et de
leur vie, n'acquièrent-ils pas un bon renom, et n'emportent-ils
pas les prix que donnent les hommes?
Si, certes !
Tu souffriras donc que j'applique aux justes ce que tu as dit toi-
même des méchants. Je prétends en effet 613d que les justes,
arrivés à l'âge mûr, obtiennent dans leur cité les magistratures
qu'ils veulent obtenir, qu'ils choisissent leur femme où ils veulent,
et donnent leurs enfants en mariage à qui ils veulent; et tout ce
que tu as. dit de ceux-là, je le dis maintenant de ceux-ci. Et je
dirai aussi des méchants que la plupart d'entre eux - quand bien
même ils cacheraient ce qu'ils sont pendant leur jeunesse - se
laissent prendre à la fin de leur carrière, et deviennent un objet
de dérision; parvenus à la vieillesse, ils sont insultés dans leur
misère par les étrangers et par les citoyens, ils sont fouettés et
soumis à ces châtiments 613e que tu qualifiais avec raison
d'atroces - ensuite « on les torturera, on les brûlera avec des fers
chauds ... »; en un mot, suppose que tu m'as entendu
énumérer tous les supplices qu'ils endurent, et vois si tu peux me
permettre de parler ainsi.
Certainement, répondit-il, car tu dis juste.


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Dernière mise à jour : 1/09/2005