HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VIII

Page 550

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[8,550] διακελεύονται ὅπως, ἐπειδὰν ἀνὴρ γένηται,
τιμωρήσεται πάντας τοὺς τοιούτους (550a) καὶ ἀνὴρ μᾶλλον ἔσται τοῦ πατρός.
καὶ ἐξιὼν ἕτερα τοιαῦτα ἀκούει καὶ ὁρᾷ, τοὺς μὲν τὰ αὑτῶν πράττοντας ἐν τῇ όλει ἠλιθίους
τε καλουμένους καὶ ἐν σμικρῷ λόγῳ ὄντας, τοὺς δὲ μὴ τὰ αὑτῶν τιμωμένους τε
καὶ ἐπαινουμένους. τότε δὴ νέος πάντα τὰ τοιαῦτα ἀκούων τε καὶ ὁρῶν, καὶ
αὖ τοὺς τοῦ πατρὸς λόγους ἀκούων τε καὶ ὁρῶν τὰ ἐπιτηδεύματα αὐτοῦ
ἐγγύθεν παρὰ τὰ τῶν ἄλλων, ἑλκόμενος ὑπἀμφοτέρων (550b) τούτων, τοῦ
μὲν πατρὸς αὐτοῦ τὸ λογιστικὸν ἐν τῇ ψυχῇ ἄρδοντός τε καὶ αὔξοντος, τῶν δὲ
ἄλλων τό τε ἐπιθυμητικὸν καὶ τὸ θυμοειδές, διὰ τὸ μὴ κακοῦ ἀνδρὸς εἶναι τὴν
φύσιν, ὁμιλίαις δὲ ταῖς τῶν ἄλλων κακαῖς κεχρῆσθαι, εἰς τὸ μέσον ἑλκόμενος
ὑπἀμφοτέρων τούτων ἦλθε, καὶ τὴν ἐν ἑαυτῷ ἀρχὴν παρέδωκε τῷ μέσῳ τε
καὶ φιλονίκῳ καὶ θυμοειδεῖ, καὶ ἐγένετο ὑψηλόφρων τε καὶ φιλότιμος ἀνήρ.
Κομιδῇ μοι, ἔφη, δοκεῖς τὴν τούτου γένεσιν διεληλυθέναι.
(550c) ῎Εχομεν ἄρα, ἦν δἐγώ, τήν τε δευτέραν πολιτείαν καὶ τὸν δεύτερον
ἄνδρα.
Εχομεν, ἔφη.
Οὐκοῦν μετὰ τοῦτο, τὸ τοῦ Αἰσχύλου, λέγωμεν, “ἄλλον ἄλλῃ πρὸς πόλει
τεταγμένον,” μᾶλλον δὲ κατὰ τὴν ὑπόθεσιν προτέραν τὴν πόλιν;
Πάνυ μὲν οὖν, ἔφη.
Εἴη δέ γἄν, ὡς ἐγᾦμαι, ὀλιγαρχία μετὰ τὴν τοιαύτην πολιτείαν.
Λέγεις δέ, δὅς, τὴν ποίαν κατάστασιν ὀλιγαρχίαν;
Τὴν ἀπὸ τιμημάτων, ἦν δἐγώ, πολιτείαν, ἐν οἱ μὲν (550d) πλούσιοι
ἄρχουσιν, πένητι δὲ οὐ μέτεστιν ἀρχῆς.
Μανθάνω, δὅς.
Οὐκοῦν ὡς μεταβαίνει πρῶτον ἐκ τῆς τιμαρχίας εἰς τὴν ὀλιγαρχίαν, ῥητέον;
Ναί.
Καὶ μήν, ἦν δἐγώ, καὶ τυφλῷ γε δῆλον ὡς μεταβαίνει.
Πῶς;
Τὸ ταμιεῖον, ἦν δἐγώ, ἐκεῖνο ἑκάστῳ χρυσίου πληρούμενον ἀπόλλυσι τὴν
τοιαύτην πολιτείαν. πρῶτον μὲν γὰρ δαπάνας αὑτοῖς ἐξευρίσκουσιν, καὶ τοὺς
νόμους ἐπὶ τοῦτο παράγουσιν, ἀπειθοῦντες αὐτοί τε καὶ γυναῖκες αὐτῶν.
Εἰκός, ἔφη.
(550e) ῎Επειτά γε οἶμαι ἄλλος ἄλλον ὁρῶν καὶ εἰς ζῆλον ἰὼν τὸ πλῆθος
τοιοῦτον αὑτῶν ἀπηργάσαντο.
Εἰκός.
Τοὐντεῦθεν τοίνυν, εἶπον, προϊόντες εἰς τὸ πρόσθεν τοῦ χρηματίζεσθαι, ὅσῳ
ἂν τοῦτο τιμιώτερον ἡγῶνται, τοσούτῳ ἀρετὴν ἀτιμοτέραν. οὐχ οὕτω
πλούτου ἀρετὴ διέστηκεν, ὥσπερ ἐν πλάστιγγι ζυγοῦ κειμένου ἑκατέρου, ἀεὶ
τοὐναντίον ῥέποντε;
Καὶ μάλ’, ἔφη.
[8,550] ils exhortent le (550a) fils à faire punir de pareilles gens, quand il sera
grand, et à se montrer plus viril que son père. Sort-il de la maison, il entend
d'autres discours semblables et voit que ceux qui ne s'occupent que de leurs
propres affaires dans la cité sont traités d'imbéciles et tenus en médiocre
estime, tandis que ceux qui s'occupent des affaires d'autrui sont honorés
et loués. Alors le jeune homme qui entend et voit tout cela, qui d'autre
part entend les discours de son père, voit de près ses occupations et les
compare à celles des autres, se sent tiré de deux côtés : par son (550b) père
qui arrose et fait croître l'élément raisonnable de son âme, et par les
autres qui fortifient ses désirs et ses passions; comme son naturel n'est
point vicieux, qu'il a eu seulement de mauvaises fréquentations, il prend
le milieu entre les deux partis qui le tirent, livre le gouvernement de son
âme au principe intermédiaire d'ambition et de colère, et devient un
homme altier et féru d'honneurs.
Tu as fort bien décrit, ce me semble, l'origine et le développement de ce
caractère.
550c Nous avons donc, repris-je, la seconde constitution et le second type
d'homme.
Oui.
Après cela parlerons-nous comme Eschyle « d'un autre homme rangé en
face d'un autre État », ou plutôt, suivant l'ordre que nous avons
adopté, commencerons-nous par l'État?
Certainement, dit-il.
C'est, je crois, l'oligarchie qui vient après le précédent gouvernement.
Quelle sorte de constitution entends-tu par oligarchie? demanda-t-il.
Le gouvernement, répondis-je, qui est fondé sur le cens, où les riches
commandent, et où le pauvre ne (550d) participe point au pouvoir.
Je comprends.
Ne dirons-nous pas d'abord comment on passe de la timocratie à l'oligarchie?
Si.
En vérité, un aveugle même verrait comment se fait ce passage.
Comment?
Ce trésor, dis-je, que chacun emplit d'or, perd la timocratie; d'abord
les citoyens se découvrent des sujets de dépense et, pour y pourvoir, ils
tournent la loi et lui désobéissent, eux et leurs femmes. (550e)
C'est vraisemblable.
Ensuite, j'imagine, l'un voyant l'autre et s'empressant de l'imiter, la
masse finit par leur ressembler.
Cela doit être.
A partir de ce point, repris-je, leur passion du gain fait de rapides
progrès, et plus ils ont d'estime pour la richesse, moins ils en ont pour la
vertu. N'y a-t-il pas en effet entre la richesse et la vertu cette différence
que, placées l'une et l'autre sur les plateaux d'une balance, elles prennent
toujours une direction contraire?
Si, certainement.


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Dernière mise à jour : 24/05/2006