HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VIII

Page 547

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[8,547] πρὸς τὸ δοκιμάζειν τὰΗσιόδου τε καὶ τὰ παρ’ (547a) ὑμῖν γένη,
χρυσοῦν τε καὶ ἀργυροῦν καὶ χαλκοῦν καὶ σιδηροῦν· ὁμοῦ δὲ μιγέντος
σιδηροῦ ἀργυρῷ καὶ χαλκοῦ χρυσῷ ἀνομοιότης ἐγγενήσεται καὶ ἀνωμαλία
ἀνάρμοστος, γενόμενα, οὗ ἂν ἐγγένηται, ἀεὶ τίκτει πόλεμον καὶ ἔχθραν.
ταύτης τοι γενεῆς χρὴ φάναι εἶναι στάσιν, ὅπου ἂν γίγνηται ἀεί.
Καὶ ὀρθῶς γ’, ἔφη, αὐτὰς ἀποκρίνεσθαι φήσομεν.
Καὶ γάρ, ἦν δἐγώ, ἀνάγκη Μούσας γε οὔσας.
(547b) Τί οὖν, δὅς, τὸ μετὰ τοῦτο λέγουσιν αἱ Μοῦσαι;
Στάσεως, ἦν δἐγώ, γενομένης εἱλκέτην ἄρα ἑκατέρω τὼ γένει, τὸ μὲν
σιδηροῦν καὶ χαλκοῦν ἐπὶ χρηματισμὸν καὶ γῆς κτῆσιν καὶ οἰκίας χρυσίου τε
καὶ ἀργύρου, τὼ δαὖ, τὸ χρυσοῦν τε καὶ ἀργυροῦν, ἅτε οὐ πενομένω ἀλλὰ
φύσει ὄντε πλουσίω, τὰς ψυχὰς ἐπὶ τὴν ἀρετὴν καὶ τὴν ἀρχαίαν κατάστασιν
ἠγέτην· βιαζομένων δὲ καὶ ἀντιτεινόντων ἀλλήλοις, εἰς μέσον ὡμολόγησαν
γῆν μὲν καὶ οἰκίας κατανειμαμένους (547c) ἰδιώσασθαι, τοὺς δὲ πρὶν
φυλαττομένους ὑπαὐτῶν ὡς ἐλευθέρους φίλους τε καὶ τροφέας,
δουλωσάμενοι τότε περιοίκους τε καὶ οἰκέτας ἔχοντες, αὐτοὶ πολέμου τε καὶ
φυλακῆς αὐτῶν ἐπιμελεῖσθαι.
Δοκεῖ μοι, ἔφη, αὕτη μετάβασις ἐντεῦθεν γίγνεσθαι.
Οὐκοῦν, ἦν δἐγώ, ἐν μέσῳ τις ἂν εἴη ἀριστοκρατίας τε καὶ ὀλιγαρχίας αὕτη
πολιτεία;
Πάνυ μὲν οὖν.
Μεταβήσεται μὲν δὴ οὕτω· μεταβᾶσα δὲ πῶς οἰκήσει; (547d) φανερὸν ὅτι
τὰ μὲν μιμήσεται τὴν προτέραν πολιτείαν, τὰ δὲ τὴν ὀλιγαρχίαν, ἅτἐν μέσῳ
οὖσα, τὸ δέ τι καὶ αὑτῆς ἕξει ἴδιον;
Οὕτως, ἔφη.
Οὐκοῦν τῷ μὲν τιμᾶν τοὺς ἄρχοντας καὶ γεωργιῶν ἀπέχεσθαι τὸ προπολεμοῦν
αὐτῆς καὶ χειροτεχνιῶν καὶ τοῦ ἄλλου χρηματισμοῦ, συσσίτια δὲ
κατεσκευάσθαι καὶ γυμναστικῆς τε καὶ τῆς τοῦ πολέμου ἀγωνίας ἐπιμελεῖσθαι,
πᾶσι τοῖς τοιούτοις τὴν προτέραν μιμήσεται;
Ναί.
(547e) Τῷ δέ γε φοβεῖσθαι τοὺς σοφοὺς ἐπὶ τὰς ἀρχὰς ἄγειν, ἅτε οὐκέτι
κεκτημένην ἁπλοῦς τε καὶ ἀτενεῖς τοὺς τοιούτους ἄνδρας ἀλλὰ μεικτούς, ἐπὶ δὲ
θυμοειδεῖς τε καὶ ἁπλουστέρους ἀποκλίνειν, τοὺς πρὸς πόλεμον μᾶλλον
πεφυκότας
[8,547] et ne (547a) sachant discerner ni les races d'Hésiode, ni vos races d'or,
d'argent, d'airain et de fer. Le fer venant donc à se mêler avec l'argent,
et l'airain avec l'or, il résultera de ces mélanges un défaut de convenance, de
régularité et d'harmonie - défaut qui, partout où il se rencontre,
engendre toujours la guerre et la haine. Telle est l'origine qu'il faut
assigner à la discorde, en quelque lieu qu'elle se déclare.
Nous reconnaîtrons, dit-il, que les Muses ont bien répondu.
Nécessairement, observai-je, puisqu'elles sont des Muses.
(547b) Eh bien ! demanda-t-il, que disent-elles après cela? La division une
fois formée, repris-je, les deux races de fer et d'airain aspirent à s'enrichir
et à acquérir des terres, des maisons, de l'or et de l'argent, tandis que les
races d'or et d'argent, n'étant pas dépourvues, mais riches par nature,
tendent à la vertu et au maintien de l'ancienne constitution. Après
bien des violences et des luttes, on convient de se partager et de
s'approprier les terres et les maisons; et ceux qui gardaient auparavant
(547c) leurs concitoyens comme des hommes libres, des amis et des
nourriciers, les asservissent, les traitent en périèques et en serviteurs,
et continuent à s'occuper eux-mêmes de la guerre et de la garde des autres.
Oui, dit-il, il me semble que c'est de là que vient ce changement.
Eh bien ! demandai-je, un tel gouvernement ne tiendra-t-il pas le milieu
entre l'aristocratie et l'oligarchie?
Si, certainement.
Voilà comment se fera le changement. Mais quelle sera la forme du
nouveau gouvernement? N'est-il pas évident qu'il imitera d'un côté la
constitution précédente (547d) et de l'autre l'oligarchie, mais qu'il aura aussi
quelque chose qui lui sera propre?
Si, dit-il.
Par le respect des magistrats, par l'aversion des guerriers pour
l'agriculture, les arts manuels et les autres professions lucratives, par
l'établissement des repas en commun et la pratique des exercices gymnastiques
et militaires, par tous ces traits, ne rappellera-t-il la constitution précédente?
Si.
Mais la crainte d'élever les sages aux magistratures, (547e) parce que ceux
qu'on aura ne seront plus simples et fermes, mais de naturel mêlé; le
penchant pour les caractères irascibles et moins compliqués, faits pour la guerre


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Dernière mise à jour : 24/05/2006