HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VIII

Page 563

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[8,563] ἵνα δὴ ἐλεύθερος · μέτοικον δὲ (563a) ἀστῷ καὶ ἀστὸν μετοίκῳ
ἐξισοῦσθαι, καὶ ξένον ὡσαύτως.
Γίγνεται γὰρ οὕτως, ἔφη.
Ταῦτά τε, ἦν δἐγώ, καὶ σμικρὰ τοιάδε ἄλλα γίγνεται· διδάσκαλός τε ἐν τῷ
τοιούτῳ φοιτητὰς φοβεῖται καὶ θωπεύει, φοιτηταί τε διδασκάλων
ὀλιγωροῦσιν, οὕτω δὲ καὶ παιδαγωγῶν· καὶ ὅλως οἱ μὲν νέοι πρεσβυτέροις
ἀπεικάζονται καὶ διαμιλλῶνται καὶ ἐν λόγοις καὶ ἐν ἔργοις, οἱ δὲ γέροντες
συγκαθιέντες τοῖς νέοις εὐτραπελίας τε καὶ χαριεντισμοῦ (563b) ἐμπίμπλανται,
μιμούμενοι τοὺς νέους, ἵνα δὴ μὴ δοκῶσιν ἀηδεῖς εἶναι μηδὲ δεσποτικοί.
Πάνυ μὲν οὖν, ἔφη.
Τὸ δέ γε, ἦν δἐγώ, ἔσχατον, φίλε, τῆς ἐλευθερίας τοῦ πλήθους, ὅσον
γίγνεται ἐν τῇ τοιαύτῃ πόλει, ὅταν δὴ οἱ ἐωνημένοι καὶ αἱ ἐωνημέναι μηδὲν
ἧττον ἐλεύθεροι ὦσι τῶν πριαμένων. ἐν γυναιξὶ δὲ πρὸς ἄνδρας καὶ ἀνδράσι
πρὸς γυναῖκας ὅση ἰσονομία καὶ ἐλευθερία γίγνεται, ὀλίγου ἐπελαθόμεθ
εἰπεῖν.
(563c) Οὐκοῦν κατΑἰσχύλον, ἔφη, “ἐροῦμεν ὅτι νῦν ἦλθἐπὶ στόμα;”
Πάνυ γε, εἶπον· καὶ ἔγωγε οὕτω λέγω· τὸ μὲν γὰρ τῶν θηρίων τῶν ὑπὸ τοῖς
ἀνθρώποις ὅσῳ ἐλευθερώτερά ἐστιν ἐνταῦθα ἐν ἄλλῃ, οὐκ ἄν τις πείθοιτο
ἄπειρος. ἀτεχνῶς γὰρ αἵ τε κύνες κατὰ τὴν παροιμίαν οἷαίπερ αἱ δέσποιναι
γίγνονταί τε δὴ καὶ ἵπποι καὶ ὄνοι, πάνυ ἐλευθέρως καὶ σεμνῶς εἰθισμένοι
πορεύεσθαι, κατὰ τὰς ὁδοὺς ἐμβάλλοντες τῷ ἀεὶ ἀπαντῶντι, ἐὰν μὴ ἐξίστηται,
καὶ τἆλλα πάντα οὕτω (563d) μεστὰ ἐλευθερίας γίγνεται.
Τὸ ἐμόν γ’, ἔφη, ἐμοὶ λέγεις ὄναρ· αὐτὸς γὰρ εἰς ἀγρὸν πορευόμενος θαμὰ
αὐτὸ πάσχω.
Τὸ δὲ δὴ κεφάλαιον, ἦν δἐγώ, πάντων τούτων συνηθροισμένων, ἐννοεῖς ὡς
ἁπαλὴν τὴν ψυχὴν τῶν πολιτῶν ποιεῖ, ὥστε κἂν ὁτιοῦν δουλείας τις
προσφέρηται, ἀγανακτεῖν καὶ μὴ ἀνέχεσθαι; τελευτῶντες γάρ που οἶσθὅτι
οὐδὲ τῶν νόμων φροντίζουσιν γεγραμμένων ἀγράφων, ἵνα δὴ μηδαμῇ (563e)
μηδεὶς αὐτοῖς δεσπότης.
Καὶ μάλ’, ἔφη, οἶδα.
Αὕτη μὲν τοίνυν, ἦν δἐγώ, φίλε, ἀρχὴ οὑτωσὶ καλὴ καὶ νεανική, ὅθεν
τυραννὶς φύεται, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ.
Νεανικὴ δῆτα, ἔφη· ἀλλὰ τί τὸ μετὰ τοῦτο;
Ταὐτόν, ἦν δἐγώ, ὅπερ ἐν τῇ ὀλιγαρχίᾳ νόσημα ἐγγενόμενον ἀπώλεσεν
αὐτήν, τοῦτο καὶ ἐν ταύτῃ πλέον τε καὶ ἰσχυρότερον ἐκ τῆς ἐξουσίας
ἐγγενόμενον καταδουλοῦται δημοκρατίαν. καὶ τῷ ὄντι τὸ ἄγαν τι ποιεῖν
μεγάλην φιλεῖ εἰς τοὐναντίον μεταβολὴν ἀνταποδιδόναι,
[8,563] parce (563a) qu'il veut être libre, que le métèque devient l'égal
du citoyen, le citoyen du métèque et l'étranger pareillement.
Oui, il en est ainsi, dit-il.
Voilà ce qui se produit, repris-je, et aussi d'autres petits abus tels que
ceux-ci. Le maître craint ses disciples et les flatte, les disciples font peu
de cas des maîtres et des pédagogues. En général les jeunes gens copient
leurs aînés et luttent avec eux en paroles et en actions; les vieillards, de
leur côté, s'abaissent aux façons des jeunes gens et se montrent pleins
d'enjouement et de bel esprit, (563b) imitant la jeunesse de peur de passer
pour ennuyeux et despotiques.
C'est tout à fait cela.
Mais, mon ami, le terme extrême de l'abondance de liberté qu'offre un
pareil État est atteint lorsque les personnes des deux sexes qu'on achète
comme esclaves ne sont pas moins libres que ceux qui les ont achetées.
Et nous allions presque oublier de dire jusqu'où vont l'égalité et la
liberté dans les rapports mutuels des hommes et des femmes.
Mais pourquoi ne dirions-nous pas, observa-t-il, selon (563c) l'expression
d'Eschyle, "ce qui tantôt nous venait à la bouche?"
Fort bien, répondis-je, et c'est aussi ce que je fais. A quel point les
animaux domestiqués par l'homme sont ici plus libres qu'ailleurs est
chose qu'on ne saurait croire quand on ne l'a point vue. En vérité, selon
le proverbe, les chiennes y sont bien telles que leurs maîtresses; les
chevaux et les ânes, accoutumés à marcher d'une allure libre et fière, y
heurtent tous ceux qu'ils rencontrent en chemin, si ces derniers ne leur
cèdent point le pas. Et il en est ainsi du reste : tout déborde de liberté.
(563d) Tu me racontes mon propre songe, dit-il, car je ne vais presque
jamais à la campagne que cela ne m'arrive.
Or, vois-tu le résultat de tous ces abus accumulés? Conçois-tu bien qu'ils
rendent l'âme des citoyens tellement ombrageuse qu'à la moindre
apparence de contrainte ceux-ci s'indignent et se révoltent? Et ils en
viennent à la fin, tu le sais, à ne plus s'inquiéter des lois écrites ou non
écrites, afin de n'avoir absolument aucun maître. (563e)
Je ne le sais que trop, répondit-il.
Eh bien ! mon ami, repris-je, c'est ce gouvernement si beau et si juvénile
qui donne naissance à la tyrannie, du moins à ce que je pense.
Juvénile, en vérité ! dit-il; mais qu'arrive-t-il ensuite?
Le même mal, répondis-je, qui, s'étant développé dans l'oligarchie, a
causé sa ruine, se développe ici avec plus d'ampleur et de force, du fait
de la licence générale, et réduit la démocratie à l'esclavage; car il est
certain que tout excès provoque ordinairement une vive réaction,


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Dernière mise à jour : 24/05/2006